Impact lié à la pratique régulière d’une activité physique adaptée chez des patients obèses et/ou diabétiques

Selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur les dix principales causes de mortalité, les maladies cardio-vasculaires représentaient, en 2019, la 1ère cause de décès dans le monde (1). Parmi les facteurs de risque majeurs favorisant le développement et l’apparition de ces affections, deux pathologies sont en constante augmentation depuis plus de 20 ans : l’obésité (1–3) et le diabète (1,4,5). En France, d’après la dernière enquête épidémiologique Obépi-Roche réalisée en 2020, on estime à environ un adulte sur deux en surpoids ou obèse (soit 47,3 % de la population adulte française), contre un peu plus d’une personne sur trois en 1997 (soit 38,3 %). Entre 1997 et 2020, la prévalence de l’obésité en France a doublé, passant de 8,5 à 17 %. En Normandie, 19,8 % de la population est obèse, soit quasiment 3 points au-dessus de la moyenne nationale, ce qui fait de cette région la 3ème région comptant le plus de personnes adultes en situation d’obésité, après les Hauts-de-France et le Grand-Est (3). Concernant le diabète, il touche environ un français sur dix avec plus de 4,5 millions de personnes diabétiques, soit 5,3 % de la population, mais dont environ 1 million d’entre-elles l’ignorent (4,5). En Normandie, on compte entre 4,1 et 5,4 % de diabétiques, selon les départements (5). La majorité des patients diabétiques (80 %) étant en surpoids ou obèse, l’obésité est ainsi considérée comme le premier facteur de risque de diabète de type 2 (6). Elle est également associée à un risque augmenté de complications respiratoires, ostéo-articulaires, hépatiques, rénales, psychologiques et de certains cancers (7). Un mode de vie de plus en plus sédentaire, une inactivité physique croissante et une alimentation déséquilibrée représentent, actuellement, les principales causes d’obésité et de diabète (1,2,8,9).

Aujourd’hui, il est clairement admis que la prévention et le traitement de ces deux maladies chroniques non transmissibles constituent un véritable enjeu de santé publique, en particulier chez les adultes de plus de 50 ans (9). Or, on sait, désormais, que l’activité physique (AP) contribue à améliorer la santé des patients atteints de pathologies chroniques, comme l’obésité et le diabète, et joue même un rôle thérapeutique (non médicamenteux) essentiel dans leur prise en charge (7,9 15). En effet, même si tous les mécanismes physiologiques ne sont pas encore élucidés, la preuve scientifique des effets bénéfiques liés à la pratique régulière d’une activité physique et sportive (APS) sur l’obésité et le diabète est incontestable (7,9–15). L’AP favorise la perte de poids, permet une réduction de la graisse viscérale abdominale et améliore l’Indice de Masse Corporelle ou IMC. Cet indice est reconnu pour être un marqueur prédictif de la masse grasse corporelle et du risque pour la santé. Parallèlement, l’AP permet un meilleur contrôle de la glycémie des patients diabétiques et une diminution de manière significative de leur hémoglobine glyquée, entraînant une réduction des complications micro et macro-vasculaires et, par conséquent, du risque de mortalité cardiovasculaire. Dès lors, de nombreux plans nationaux, comme les Plans Cancer, les Plans Obésité, ou les Programmes Nationaux Nutrition Santé, ont intégré l’AP dans leurs stratégies d’action depuis plusieurs années. D’autres, comme la Stratégie Nationale Sport Santé, ou des plans régionaux, tels que le Plan Sport Santé Bien-Être, ont émergé et fait de l’AP un axe central au service de la santé. Tous s’inscrivent dans une politique de promotion de la santé par l’AP, tant sur le plan de la prévention, que du traitement, notamment des maladies chroniques. Leur objectif commun vise à lutter contre la sédentarité, augmenter l’AP dans la vie quotidienne, encourager la pratique d’APS structurées et améliorer l’hygiène alimentaire des patients.

MATÉRIEL & MÉTHODE

Type d’étude

Pour répondre à notre problématique, nous avons réalisé une étude expérimentale quantitative et prospective permettant d’évaluer les effets de la pratique régulière d’une APA sur la santé d’une population cible. Le but étant d’apprécier l’évolution de certains paramètres anthropométriques, biologiques, d’auto-évaluation portant sur la santé et l’activité physique journalière, et enfin, de performance physique, chez des patients diabétiques et/ou obèses bénéficiant d’un programme d’APA encadré.

Cette étude, nommée « SUPERFORM », s’inscrit dans le cadre du programme de « prévention et éducation à la santé » financé par la Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires (SISA) du Pôle de Santé Libéral et Ambulatoire (PSLA) de SAINT-JAMES dans le Sud-Manche.

Critères de jugement

Pour répondre aux objectifs de cette étude, des critères de jugement principaux et secondaires ont été déterminés.

L’Indice de Masse Corporelle (IMC) et l’hémoglobine glyquée (HbA1c) constituaient nos deux critères de jugement principaux.

Quant aux critères de jugement secondaires, ils étaient représentés par le profil de l’état de santé des patients, leur niveau d’activité physique, et enfin, leur niveau de performance physique réalisé au cours d’un test de marche.

Population de l’étude

Population cible
La population concernée par cette étude était constituée de patients volontaires, adultes, de sexe féminin ou masculin, habitant sur SAINT-JAMES (Manche) et les alentours et ayant comme médecin traitant un des médecins généralistes du PSLA de SAINT-JAMES.

Chaque patient devait répondre aux critères d’inclusion suivants :
– âgés de 50 ans et plus ;
– obèses (IMC ≥ 30) ;
– et/ou ayant un diabète de type 1 ou 2, déséquilibré (HbA1c > 8 %) ;
– ayant bénéficié d’un bilan cardiologique (consultation avec un spécialiste cardiologue) dans les 2 ans précédant la date d’inclusion dans l’étude.

Les critères de non-inclusion étaient :
– âge < 50 ans ;
– absence de bilan cardiologique dans les 2 ans précédant la date d’inclusion dans l’étude ;
– antécédents non compatibles avec la pratique de l’aquagym et/ou du fitness (plaies, phobie de l’eau, etc.).

Recrutement des sujets – phase d’inclusion 

La phase de recrutement des sujets s’est déroulée sur une période de 4 mois, du 01/12/2018 au 01/04/2019. Le recrutement s’est effectué par le biais des 5 médecins généralistes exerçant au PSLA de SAINT-JAMES. Leur rôle consistait à cibler des candidats potentiels au sein de leur patientèle respective et de les sélectionner sur la base des critères d’inclusion et de non-inclusion définis précédemment. Les patients étaient alors contactés et une consultation médicale dédiée était organisée. Au cours de cette consultation, le médecin traitant s’attachait à faire un état des lieux des pathologies chroniques du patient (en particulier, diabète et/ou obésité) et à lui exposer leurs conséquences cardio vasculaires, métaboliques, articulaires, respiratoires, liées à certains cancers, etc. à court, moyen et long terme. Il s’agissait aussi d’évaluer son niveau d’activité physique et de sédentarité, et bien entendu, de lui présenter l’intérêt d’un changement de comportement pour améliorer sa santé. Il était encouragé dans ce sens. Ce changement pouvait se faire de manière encadrée en participant à l’étude « SUPERFORM », dont les objectifs, la procédure expérimentale, le déroulement du protocole et les résultats attendus lui étaient présentés. Aussi, une évaluation de son degré de motivation était effectuée. Une fois son accord verbal obtenu concernant sa participation au projet, il bénéficiait d’un examen clinique avec mesure du poids, de son IMC, de sa fréquence cardiaque au repos, de sa tension artérielle, une auscultation cardio-pulmonaire, un examen abdominal, vasculaire et du système ostéo-articulaire. A l’issue de l’entretien et de l’examen clinique, et après évaluation globale de la condition physique du patient et élimination des contre-indications et limitations cognitives ou physiques à la pratique d’une activité physique, une des deux APA proposées dans notre étude était choisie librement par le patient. Une prescription sur ordonnance d’activité physique et sportive adaptée était alors délivrée au patient actant la validation de son inclusion dans l’étude. Une fiche récapitulative de l’étude lui était remise. Chaque patient était informé, de manière verbale et écrite, qu’il était en droit de mettre fin à sa participation à tout moment de l’étude, et ceci, sans justification. Enfin, rappelons que la participation à ce projet était gratuite, non rémunérée et basée sur le volontariat.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1. INTRODUCTION
2. MATÉRIEL & MÉTHODE
2.1. Type d’étude
2.2. Critères de jugement
2.3. Population de l’étude
2.3.1. Population cible
2.3.2. Recrutement des sujets – phase d’inclusion
2.3.3. Échantillon retenu
2.4. Procédure expérimentale
2.4.1. Déroulement de l’étude (protocole)
2.4.2. Programme d’APA
2.4.2.1. L’aquagym
2.4.2.2. Le fitness
2.5. Recueil des données
2.6. Analyse des données
2.7. Analyse statistique des données
2.8. Aspect règlementaire
3. RÉSULTATS
3.1. Comparabilités des deux groupes d’étude à T0
3.1.1. Âge
3.1.2. Répartition relative « hommes-femmes »
3.1.3. Répartition relative « patients diabétiques – patients obèses – patients diabétiques et obèses »
3.1.4. Poids et IMC
3.1.5. HbA1c
3.2. IMC
3.2.1. Évolution de l’IMC des patients de l’échantillon global au cours de l’étude
3.2.2. Comparaison de l’évolution de l’IMC entre les deux groupes au cours de l’étude
3.3. HbA1c
3.3.1. Évolution de l’HbA1c de l’ensemble des patients diabétiques au cours de l’étude
3.3.2. Comparaison de l’évolution de l’HbA1c entre les deux groupes au cours de l’étude
3.4. Profil de l’état de santé, du niveau d’activité physique et du niveau de performance physique des patients du groupe « FITNESS » entre le début et la fin de l’étude
3.4.1. Profil de l’état de santé
3.4.2. Niveau d’activité physique
3.4.3. Niveau de performance physique
4. DISCUSSION
4.1. Objectifs et rappel des principaux résultats de notre étude
4.2. Analyse et comparaison de nos résultats avec les données de la littérature
4.2.1. Effet de l’AP sur l’IMC
4.2.1.1. Après 12 mois d’APA
4.2.1.2. Après 18 mois d’APA
4.2.1.3. Variations selon le type d’APA
4.2.2. Effet de l’AP sur l’HbA1c
4.2.2.1. Après 12 mois d’APA
4.2.2.2. Après 18 mois d’APA
4.2.2.3. Variations selon le type d’APA
4.2.3. Effet de l’AP sur le profil de l’état de santé, du niveau d’activité physique et du niveau de performance physique des patients du groupe « FITNESS » entre le début et la fin de l’étude
4.2.3.1. Effet de l’AP sur le profil de l’état de santé
4.2.3.2. Effet de l’AP sur le niveau d’activité physique
4.2.3.3. Effet de l’AP sur le niveau de performance physique
4.3. Forces, limites et perspectives de notre étude
4.3.1. Forces de notre étude
4.3.2. Limites et perspectives de notre étude
5. CONCLUSION
6. BIBLIOGRAPHIE
7. ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *