Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
Fruits
Ce sont de longues gousses cylindriques, ligneuses, cloisonnรฉes transversalement avec de nombreuses graines par loge. Les fruits peuvent atteindre 40-60 cm de long sur 2 cm de large; ils sont indรฉhiscents, de couleur brun foncรฉ, noirรขtre ร maturitรฉ et persistent longtemps sur lโarbre. Ces gousses sont illustrรฉes par la figure 3 (Diagne, 2016).
Rรฉpartition gรฉographique
Cassia sieberiana DC est prรฉsent dans les savanes arborรฉes ou arbustives oรน la pluviomรฉtrie annuelle est infรฉrieure ร 800 mm. Il prรฉfรจre un sol sableux et acide.
Ainsi on le retrouve dans les savanes soudano-guinรฉennes allant du Sรฉnรฉgal au Nigeria ainsi quโen Afrique de lโEst. Trรจs rare dans le sud du Sahel, il persiste encore dans les galeries sรจches et les sols sablonneux du Cayor (Schmelzer G.H., 2008).
Cโest une plante retrouvรฉe au Sรฉnรฉgal, Mali, Guinรฉe, Gambie, Nigeria, Cรดte dโIvoire, Ghana, Cameroun, Tchad et Soudan (Diagne, 2016).
Chimie
Les principes actifs contenus dans les plantes mรฉdicinales varient dโune espรจce ร lโautre. Pour comprendre lโaction de ces vรฉgรฉtaux, notamment de C. sieberiana sur lโorganisme de nombreuses รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur les diffรฉrentes parties de la plante.
๏ถ Les feuilles
Les recherches de Balansard et Vignoli (1940) y ont signalรฉ la prรฉsence dโoxalate de sodium, de minimes quantitรฉs dโacide cyanhydrique et dโanthraquinones. Dโautres travaux ont notรฉ la prรฉsence de dรฉrivรฉs flavoniques et de tanins catรฉchiques dans les feuilles de C. sieberiana (Kheraro J., 1974).
Les recherches postรฉrieures de Duquenois et Anton (1968) ont รฉlucidรฉ la composition des feuilles. En effet, selon ces auteurs les feuilles de C. sieberiana contiennent :
– des dรฉrivรฉs anthraquinoniques ร fonction carboxylique : rhรฉine et rheine-8-glucoside ;
– des flavonoรฏdes : les O-flavonosides (quercitrine et isoquercitrine) ;
– des leucoanthocyanes ;
– des tanins catรฉchiques en faible proportion.
๏ถ Les racines
On y retrouve รฉgalement de lโoxalate de calcium, des tanins, des dรฉrivรฉs anthraquinoniques mais รฉgalement du mucilage et des stรฉrols (Kerharo J., 1974).
Paris et Etchepare (1967) y ont mis en รฉvidence la prรฉsence de petites quantitรฉs de dรฉrivรฉs anthracรฉniques, des tanins condensรฉs, des leucoanthocyanes (notamment du leucopรฉlargoniol) et des flavonols.
Plus rรฉcemment les travaux de Diouf (2007) sur la composition chimique des diffรฉrents organes de C. sieberiana ont confirmรฉ la prรฉsence de flavonoรฏdes, de tanins condensรฉs et dโanthracรฉnosides dans les feuilles et racines de C. sieberiana.
Emplois et propriรฉtรฉs pharmacologiques
Emplois
Les feuilles, les racines et les gousses de C. sieberiana sont couramment utilisรฉes en mรฉdecine traditionnelle dans le traitement de diverses pathologies ; cโest un purgatif trรจs connu et estimรฉ dans tout le Sรฉnรฉgal. Les mรจres de famille ont recours ร la plante dรจs que leurs enfants ressentent un peu de fatigue.
Les feuilles et racines sont รฉgalement utilisรฉes en macรฉration comme dรฉpuratif, fรฉbrifuge, diurรฉtique et antianรฉmique (Pousset, 1989).
Les racines elles sont utilisรฉes en dรฉcoctรฉ par voie orale comme purgatif ; leurs รฉcorces en dรฉcoctรฉ dans lโeau peuvent servir pour le traitement des dysmรฉnorrhรฉes, de la stรฉrilitรฉ chez la femme, de lโictรจre, de lโascite et de la dyspepsie (Adjanohoun, 1980).
Elles sont รฉgalement employรฉes en dรฉcoction comme aphrodisiaque, antihelminthique, anti-blennorragique, antifongique, anti-lรฉpreux et anti-bilharzien. En bain, per os ou en massage, elles permettraient de lutter contre lโasthรฉnie physique et les douleurs musculaires.
Les feuilles associรฉes avec celles dโautres plantes mรฉdicinales comme Nauclea latifolia et Annona arenaria traiteraient les symptรดmes de la drรฉpanocytose (Kpegba & al., 2010).
En Ouganda, la poudre de diffรฉrentes parties du vรฉgรฉtal sโapplique sur les dents pour soigner les douleurs dentaires ; mรฉlangรฉe ร du beurre, elle sert ร traiter les
maladies de la peau. Au Burkina-Faso, une pincรฉe de poudre de racine sรฉchรฉe prise ร la fin de chaque repas prรฉviendrait le paludisme. La pulpe jaune qui entoure les graines et lโinfusรฉ seraient laxatifs (Schmelzer G.H., 2008).
Pharmacologie
Lโรฉtude pharmacologique de la plante a permis de vรฉrifier quelques propriรฉtรฉs thรฉrapeutiques attribuรฉes ร cette derniรจre par la mรฉdecine traditionnelle.
Activitรฉ antiulcรฉreuse
Lโextrait aqueux de la poudre des racines a des propriรฉtรฉs antiulcรฉreuses et permet de traiter les coliques abdominales (Nartey, 2012).
En effet les rรฉsultats de leurs travaux montrent que l’extrait de racines est responsable de la stimulation de la gรฉnรฉration endogรจne de PGE2 et de PGI2 de la muqueuse gastrique et de l’inhibition de l’activitรฉ sPLA2 dans le sรฉrum. Ces rรฉsultats suggรจrent que l’extrait vรฉgรฉtal contient des biomolรฉcules susceptibles stimuler la gรฉnรฉration endogรจne de La PGE2 et la PGI2 et qui peuvent รชtre responsables de l’utilisation thรฉrapeutique en tant qu’agent antiulcรฉreux.
Activitรฉ antivirale
Les rรฉsultats obtenus par Leteane (2012) prรฉsentent un effet inhibiteur direct des extraits de racine et d’รฉcorce de C. sieberiana sur la rรฉplication du VIH-1c mรฉdiรฉe par diffรฉrents modes dโaction. Ces rรฉsultats appuient les observations de guรฉrisseurs traditionnels qui notent une amรฉlioration de la santรฉ des patients atteints du VIH / sida aprรจs un rรฉgime de traitement avec C. sieberiana.
Activitรฉ antipaludique
Les extraits des feuilles de C. sieberiana sont trรจs efficaces sur Plasmodium falciparum. Lโรฉtude menรฉe par Aliyu (2013) montre que la meilleure activitรฉ antiplasmodiale des feuilles a รฉtรฉ obtenue avec des extraits de mรฉthanol et de benzรจne. Les extraits ont montrรฉ une absence virtuelle du parasite aprรจs 72 heures. Il s’agit d’une base scientifique pour l’utilisation de la plante comme antipaludique.
Activitรฉ antalgique et anti-inflammatoire
Les travaux de Sy et al. (2009) montrent que les racines de Cassia sieberiana prรฉsentent ร la fois des propriรฉtรฉs antalgique et anti-inflammatoire.
En effet il relรจve tout dโabord un effet analgรฉsique lโextrait aqueux des racines de C. sieberiana qui prรฉvient de faรงon dose dรฉpendante les contorsions provoquรฉes par lโadministration dโacide acรฉtique chez les rats. A la dose de 300mg/kg lโextrait aqueux des racines prรฉsente une activitรฉ analgรฉsique similaire ร 100 mg/kg dโacide acรฉtylsalicylique.
Il dรฉmontre ensuite quโune administration prรฉalable dโextrait aqueux de racine de C. sieberiana prรฉvient lโลdรจme inflammatoire de la patte de rat induit par la carraghรฉnine de faรงon dose dรฉpendante aux doses de 30, 100 et 300 mg/kg.
Ces rรฉsultats justifient lโusage des racines de C. sieberiana en mรฉdecine traditionnelle dans les douleurs post-partum, entorses et contorsions.
Activitรฉ antipyrรฉtique
Lโextrait hydro-alcoolique des racines de C. sieberiana possรจde une activitรฉ antipyrรฉtique ร la dose de 300 mg/kg beaucoup plus importante que celle du paracรฉtamol ร 150 mg/kg. Au doses de 150 mg/kg et 900 mg/kg, lโextrait prรฉsente une activitรฉ significative mais infรฉrieure ร celle du paracรฉtamol.
Ces rรฉsultats suggรฉreraient que la dose de 300 mg/kg dโextrait hydro-alcoolique de Cassia sieberiana soit la dose optimale (Sow, 2009).
Toxicitรฉ
L’extrait aqueux d’รฉcorce de tige de Cassia sieberiana a รฉtรฉ administrรฉ ร des groupes de 4 rats albinos (160 ยฑ 10 g) ร raison de 0, 20, 60 ou 180 mg / kg de poids corporel par gavage pendant six semaines. Une diminution de 7% du gain de poids corporel moyen a รฉtรฉ observรฉe dans le groupe traitรฉ avec la concentration la plus รฉlevรฉe de l’extrait (180 mg / kg). Les groupes traitรฉs avec l’extrait ont montrรฉ une augmentation significative (p <0,05) de l’activitรฉ sรฉrique de l’ALAT et de l’ASAT. Il a รฉtรฉ observรฉ une augmentation significative (p <0,05) des concentrations sรฉriques d’urรฉe et de crรฉatinine, ainsi qu’une diminution des concentrations sรฉriques de protรฉines totales dans le groupe traitรฉ avec 180 mg / kg de poids corporel de l’extrait. Ces rรฉsultats indiquent que l’administration par voie orale d’extrait aqueux d’รฉcorce de tige de Cassia sieberiana ร des rats entraรฎne une hรฉpatotoxicitรฉ mรชme ร des doses infรฉrieures (20 ร 60 mg/kg) et une nรฉphrotoxicitรฉ ร la dose de 180 mg/kg (Obidah, 2009).
GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
Dรฉfinitions
Les radicaux libres
Un radical libre est une espรจce chimique neutre ou chargรฉe qui possรจde un ou plusieurs รฉlectrons cรฉlibataires (non appariรฉs) sur la couche externe. Cette caractรฉristique le rend instable. Il en rรฉsulte une grande rรฉactivitรฉ de ce radical qui attaque les cellules voisines pour leur arracher un รฉlectron et se stabiliser.
La production de ces espรจces radicalaires est physiologique et donc utile tant quโelle reste ร des doses raisonnables. Cette production est rรฉgulรฉe par des systรจmes de dรฉfenses antioxydants, qui lorsquโils sont dรฉbordรฉs entrainent un stress oxydatif.
Le stress oxydatif
Le stress oxydatif ou stress oxydant rรฉsulte dโun dรฉsรฉquilibre de la balance entre les systรจmes pro-oxydant et antioxydant en faveur des radicaux libres. Il peut รชtre dรป soit ร une surproduction dโEROs (espรจces rรฉactives de lโoxygรจne), soit ร une dรฉfaillance des systรจmes antioxydants soit aux deux mรฉcanismes. La figure 4 illustre le stress oxydatif.
Mรฉcanisme du stress oxydatif
Origine cellulaire des radicaux libres
La chaรฎne respiratoire mitochondriale
La chaรฎne respiratoire mitochondriale dans laquelle les รชtres aรฉrobies puisent leur รฉnergie, joue un rรดle capital dans la cellule. Nรฉanmoins les consรฉquences de cette activitรฉ mitochondriale sont doubles et paradoxales.
En effet, elle fournit dโune part ร la cellule une source importante dโรฉnergie par rรฉduction tรฉtravalente de lโessentiel de lโO2 que nous respirons en entrainant une production dโeau selon la rรฉaction suivante : O2ย + 4e- + 4 H+ย ย 2H2O
Dโautre part elle entraine la formation dโespรจces rรฉactives de lโoxygรจne. Ainsi cette chaรฎne de transport peut laisser ยซ fuir ยป une certaine proportion d’รฉlectrons qui vont rรฉduire l’oxygรจne. C’est ainsi qu’environ 1 ร 5 % de l’oxygรจne subit une rรฉduction mono-รฉlectronique (addition d’un seul รฉlectron).
De chacune de ces rรฉductions mono-รฉlectroniques rรฉsultent des entitรฉs radicalaires et molรฉculaires beaucoup plus rรฉactives que lโoxygรจne qui leur a donnรฉ naissance. Ce sont lโion superoxyde, le peroxyde dโhydrogรจne, et le radical hydroxyle. La figure suivante prรฉsente les diffรฉrentes รฉtapes de la rรฉduction de lโoxygรจne.
+ eโข +eโข (+2H+) + eโข +eโข (+H+)
O2ย O2โขย H2O2ย โขOH (+OH)ย ย H2O
Autres sources endogรจnes dโEROs
La production des radicaux libres rรฉsulte de processus physiologiques communs ร toutes les cellules. Parmi ceux-ci figure la chaรฎne mitochondriale qui reprรฉsente une source importante de radicaux libres mais รฉgalement dโautres processus physiologiques diverses et variรฉs. Il sโagit notamment de :
– la xanthine oxydase qui donne naissance au superoxyde (par exemple, durant la lรฉsion de reperfusion dโorganes ischรฉmiques) ;
– la cyclo-oxygรฉnase et la lipo-oxygรฉnase qui produisent des radicaux hydroxyles et peroxyde ;
– les neutrophiles, qui stimulรฉs produisent le superoxyde : mรฉcanisme de dรฉfense pour dรฉtruire les bactรฉries (Murray, 1995).
La peroxydation des lipides est aussi in vivo source de dommages tissulaires dรปs aux radicaux libres quโelle gรฉnรจre.
De mรชme, la NADH-dรฉshydrogรฉnase situรฉe dans la membrane mitochondriale interne, tout comme la NADPH oxydase prรฉsente au niveau des cellules vasculaires endothรฉliales, peuvent conduire ร la formation de radicaux superoxydes O2-โข.
Par ailleurs, lโapparition de radicaux superoxydes peut รฉgalement rรฉsulter de l’auto-oxydation (oxydation par l’oxygรจne) de composรฉs tels que des neuromรฉdiateurs (adrรฉnaline, noradrรฉnaline, dopamineโฆ), des thiols (cystรฉine), des coenzymes rรฉduits (FMNH2, FADH2 ) (Gardรจs-Albert et al., 2003).
Bien que le peroxyde dโhydrogรจne ne soit pas en soi un radical mais une molรฉcule, il est lui-mรชme toxique et capable de donner naissance, via des rรฉactions de type ยซ rรฉaction de Fenton ยป, ร la plus dรฉlรฉtรจre des espรจces radicalaires du stress oxydant, le radical hydroxyle HOโข en prรฉsence de cations mรฉtalliques tels que Fe2+ ou Cu+ selon la rรฉaction suivante : H2O2 + Fe2+ย ย ย ย HOโข+ Fe3+ + OH-ย (rรฉaction de Fenton)
Le radical hydroxyle est particuliรจrement dรฉlรฉtรจre vis-ร -vis des matรฉriaux biologiques.
Sources exogรจnes des radicaux libres
Les autres sources dโEROs peuvent รชtre dโorigine environnementale comme les rayonnements UV, X ou ษฃ, les polluants atmosphรฉriques, lโintoxication aux mรฉtaux lourds ou encore lโoxydation des composรฉs de la fumรฉe de cigarette ou de lโalcool (Van Der Werf, 2013).
Cibles biologiques des radicaux libres
Les EROs produites par mรฉtabolismes cellulaires peuvent ร des doses รฉlevรฉes sโavรฉrer toxiques pour les tissus biologiques et entrainer des lรฉsions de lโADN, des lipides, protรฉines, et membranes cellulaires.
Action des radicaux libres sur lโADN
Les espรจces rรฉactives de lโoxygรจne peuvent avoir une action dรฉlรฉtรจre sur la molรฉcule dโADN cible privilรฉgiรฉe. Nรฉanmoins H2O2 et O2 ne sont pas assez rรฉactives pour lโaltรฉrer directement. Ils gรฉnรจrent tous deux le radical hydroxyle HOโข qui est lโespรจce la plus rรฉactive. Ce radical rรฉagit avec les bases en s’additionnant sur les doubles liaisons.
Parmi ces bases la guanine peut rรฉagir avec HOโข pour former la 8-hydroxy-2โ-dรฉoxyguanosine (8-OH-dG) qui, au lieu de sโapparier avec la cytosine, sโassociera avec lโadรฉnine. Il en rรฉsulte des mutations au sein de lโADN conduisant des altรฉrations du message gรฉnรฉtique impliquรฉes dans le dรฉclenchement du cancer et le vieillissement (Haleng et al, 2007).
La 8-hydroxy-2โ-dรฉoxyguanosine constitue un des principaux marqueurs du stress oxydant dans l’ADN. (Gardรจs-Albert et al., 2003). La figure 6 illustre le mode dโaction des radicaux hydroxyles sur une base de lโADN.
Action des radicaux libres sur les protรฉines
Les acides aminรฉs possรจdent des susceptibilitรฉs diffรฉrentes vis-ร -vis des EROs. Les protรฉines les plus sensibles aux attaques radicalaires sont surtout celles qui comportent un groupement sulfhydryle (SH).
Toute attaque radicalaire dโun acide aminรฉ provoquera lโoxydation de certains rรฉsidus avec pour consรฉquences, lโapparition de groupements carbonylรฉs (Yuichiro J & al., 2010), des clivages de chaรฎnes peptidiques et des ponts bi-tyrosine intra et inter-chaรฎnes. La plupart des dommages sont irrรฉparables et peuvent entraรฎner des modifications fonctionnelles importantes (non-reconnaissance dโun rรฉcepteur par un ligand, perte dโactivitรฉ enzymatique). Certaines protรฉines oxydรฉes sont peu dรฉgradรฉes et forment des agrรฉgats qui sโaccumulent dans les cellules et dans le compartiment extracellulaire.
Action des radicaux libres sur les lipides membranaires
Le radical hydroxyle est capable dโarracher un hydrogรจne sur les carbones situรฉs entre deux doubles liaisons des acides gras polyinsaturรฉs (AGPI) : cโest la phase dโinitiation. RH + HOโข Rโข + HOH
Le radical lipidique rรฉagit avec une molรฉcule dโoxygรจne pour former un radical peroxyle (ROOโข), suffisamment rรฉactif pour arracher un H+ ร un AGPI voisin, rรฉgรฉnรฉrer le radical lipidique et propager ainsi la rรฉaction : cโest la phase de propagation Rโข + O2 ROOโข ROOโข + RH ROOH + Rโข
Il en rรฉsulte une altรฉration de la fluiditรฉ membranaire qui conduit inรฉvitablement ร la mort cellulaire.
Les peroxydes gรฉnรฉrรฉs seront neutralisรฉs par la glutathion peroxydase ou continueront ร sโoxyder et ร se fragmenter en aldรฉhydes (malondialdรฉhyde, 4-hydroxynonรฉnal) dont les activitรฉs pro-athรฉrogรจnes sont bien connues.
Mรฉcanismes de dรฉtoxification de lโorganisme
Lโexcรจs de radicaux libres entraine des dรฉsordres biologiques qui sont ร lโorigine de nombreuses pathologies. Nรฉanmoins lโaction de ces radicaux libres semble pouvoir รชtre limitรฉe, tout de moins en partie par des molรฉcules dites antioxydantes. Ces molรฉcules ont pour rรดle de protรฉger lโorganisme, contrรดler et maitriser lโaction des radicaux libres.
On distingue deux sources dโantioxydants :
Une source endogรจne qui se compose
– dโenzymes (superoxyde dismutase, glutathion peroxydase, catalase) ;
– de protรฉines (ferritine, transferrine, cรฉrulรฉoplasmine, albumine) ;
– de systรจmes de rรฉparation des dommages oxydatifs comme les endonuclรฉases ;
– des oligoรฉlรฉments comme le sรฉlรฉnium, le cuivre et le zinc qui sont des cofacteurs dโenzymes antioxydantes.
Une source exogรจne apportรฉe par lโalimentation sous forme de fruits et lรฉgumes riches en vitamines C, E, carotรฉnoรฏdes, ubiquinone, flavonoรฏdes, glutathion ou acide lipoรฏque.
Sources endogรจnes dโantioxydants
Systรจmes de dรฉfense enzymatiques
๏ถ Les superoxydes dismutases (SOD)
Ce sont des mรฉtalloprotรฉines qui reprรฉsentent une des premiรจres lignes de dรฉfense contre le stress oxydant, assurent lโรฉlimination de lโanion superoxyde O2โข- par une rรฉaction de dismutation, en le transformant en peroxyde dโhydrogรจne (moins toxique) et en oxygรจne selon la rรฉaction suivante : 2O2 – +2H+ SOD H2O2 + O2
Le peroxyde dโhydrogรจne formรฉ est pris en charge par la catalase et les glutathion peroxydases.
Chez lโhomme, on dรฉcrit 3 isoenzymes :
Une SOD ร cuivre et ร zinc (Cu/Zn-SOD), intracellulaire, situรฉe dans le cytoplasme et dans lโespace intermembranaire des mitochondries ; elle remplit une action antioxydante importante dans lโespace intermรฉdiaire mitochondrial oรน il y a une accumulation importante de protons.
Une autre SOD ร cuivre et ร zinc est extracellulaire principalement dans la matrice extracellulaire des tissus et ร un degrรฉ moindre dans les liquides extracellulaires des tissus (plasma, lymphe) ; elle joue un rรดle important dans la protection des surfaces cellulaires et des protรฉines de la matrice
extracellulaire contre lโaction des O2 .
Une SOD ร manganรจse (Mn-SOD) qui est situรฉe ร la fois dans la matrice et au niveau de la membrane interne de la mitochondrie (Ango Guebotรฉ, 2016).
๏ถ La catalase
Elle complรจte lโaction des SOD en accรฉlรฉrant la rรฉduction spontanรฉe du peroxyde dโhydrogรจne en eau et en oxygรจne molรฉculaire selon la rรฉaction suivante : 2H2O2 Catalase 2H2O+O2
๏ถ Les glutathion peroxydases (GPxs)
La GPx est une enzyme sรฉlรฉno-dรฉpendante retrouvรฉe dans le cytoplasme des cellules rรฉnales, hรฉpatiques, sanguines.
Son rรดle principal consiste en lโรฉlimination non seulement des peroxydes dโhydrogรจne mais รฉgalement des peroxydes lipidiques rรฉsultant de lโaction du stress oxydant sur les acides gras polyinsaturรฉs.
Il catalyse la rรฉduction des peroxydes en molรฉcule dโeau en prรฉsence de glutathion rรฉduit selon la rรฉaction suivante : H2O2 + 2GSH GPx 2H2O + GSSG
Les systรจmes de dรฉfense non-enzymatiques
๏ถ Le glutathion
Le glutathion est un tripeptide (acide glutamique-cystรฉine-glycine). Il est le thiol (-SH) majoritaire au niveau intracellulaire (lโalbumine รฉtant son รฉquivalent plasmatique) oรน il est prรฉsent sous forme essentiellement rรฉduite (GSH). Dans des conditions physiologiques, sa forme oxydรฉe (GSSG) est en concentration trรจs faible. Le rapport GSH/GSSG est considรฉrรฉ comme un excellent marqueur de la peroxydation lipidique et permet dโobjectiver lโimportance du stress.
Au cours du vieillissement et lors dโun exercice intense, ce rapport tend ร diminuer. Les autres propriรฉtรฉs antioxydantes du GSH sont nombreuses : cofacteur de la GPx, chรฉlateur des mรฉtaux de transition, rรฉgรฉnรฉrateur final des vitamines E et C, ร partir de leur forme radicalaire (Haleng et al, 2007).
๏ถ Le Coenzyme Q10
Le coenzyme Q10, appelรฉ ubiquinone en raison de son ubiquitรฉ dans les cellules, est un dรฉrivรฉ benzoquinolique avec une longue chaรฎne latรฉrale isoprรฉnique. Cette chaรฎne latรฉrale confรจre ร la molรฉcule un caractรจre lipophile qui lui permet de sโinsรฉrer dans les membranes et les lipoprotรฉines. Il joue un rรดle essentiel dans la chaรฎne mitochondriale de transport dโรฉlectrons et est un puissant inhibiteur de peroxydation lipidique, en synergie avec la vitamine E.
๏ถ Lโacide urique
Produit terminal majeur du mรฉtabolisme des purines chez lโhomme, il est ร pH physiologique majoritairement ionisรฉ sous forme dโurate, un piรฉgeur puissant de radicaux (OHโข, ROOโข, NOOโข โฆ). Ces rรฉactions conduisent ร des espรจces radicalaires qui seront ร leur tour rรฉduites (notamment par la vitamine C). Les propriรฉtรฉs antioxydantes de lโurate in vivo peuvent รชtre apprรฉciรฉes indirectement par le fait quโun produit de rรฉaction de lโurate avec les EROs, lโallantoรฏne, est prรฉsent ร des taux รฉlevรฉs lors dโun stress oxydant.
๏ถ La bilirubine
La bilirubine est un produit terminal de la dรฉgradation de lโhรจme et rรฉsulte essentiellement du catabolisme de lโhรฉmoglobine par les cellules rรฉticuloendothรฉliales. Composรฉ non hydrosoluble, elle se lie ร lโalbumine dans un rapport stลchiomรฉtrique 1/1, ce qui empรชche sa pรฉnรฉtration dans des tissus riches en lipides tels que le cerveau. La bilirubine est capable de piรฉger le radical peroxyde et lโoxygรจne singulet. Ainsi, elle protรจge lโalbumine et les acides gras liรฉs ร lโalbumine des attaques radicalaires.
Sources exogรจnes dโantioxydants
Il sโagit de toutes les substances antioxydantes dโorigine alimentaire ou mรฉdicamenteuse capables dโinhiber lโaction des radicaux libres.
Les polyphรฉnols
Ils constituent une famille importante dโantioxydants prรฉsents dans les vรฉgรฉtaux. Lโalimentation fournit environ 1g de polyphรฉnols par jour principalement par lโapport en fruits et, dans une moindre mesure, en lรฉgumes et en cรฉrรฉales. Ils sont prรฉsents sous forme dโanthocyanes dans les fruits rouges et le vin rouge, sous forme de flavonoรฏdes dans les agrumes, lโhuile de lin et sous forme dโรฉpicatรฉchine dans le vin, le thรฉ, le chocolat, les pommes, les oignons et les algues. Globalement, ce sont dโexcellents piรฉgeurs des EROs et de trรจs bons chรฉlateurs des mรฉtaux de transition comme le fer et le cuivre.
Les oligoรฉlรฉments
๏ถ Le sรฉlรฉnium
Le sรฉlรฉnium nโest pas un antioxydant en tant que tel, car il ne peut piรฉger les radicaux libres, mais il joue un rรดle primordial comme cofacteur de la GPx. Dans lโalimentation, on retrouvera essentiellement du sรฉlรฉnium organique, liรฉ ร un acide aminรฉ, la cystรฉine. Le sรฉlรฉnium organique est mieux absorbรฉ, il subit une
mรฉtabolisation hรฉpatique qui conduit ร des intermรฉdiaires nรฉcessaires ร la synthรจse de dรฉrivรฉs physiologiquement actifs comme la GPx. La dose journaliรจre recommandรฉe est de 50-70 ยตg/jour. Les aliments riches en sรฉlรฉnium sont, notamment, les noix de Brรฉsil, les brocolis, lโailโฆ
๏ถ Le cuivre
A concentration physiologique, le cuivre est le cofacteur dโenzymes comme la SOD, le cytochrome C oxydase, la dopamine ฮฒ-hydroxylase. Cependant, en tant que mรฉtal de transition, il joue un rรดle important dans le dรฉclenchement de rรฉactions de production dโEROs (rรฉactions de Fenton) et peut lorsque sa concentration est รฉlevรฉe devenir pro-oxydant.
๏ถ Le zinc
Le zinc joue un rรดle de cofacteur pour de nombreux enzymes et intervient ainsi dans de nombreuses fonctions comme le mรฉtabolisme des nuclรฉotides, la synthรจse des prostaglandines, le fonctionnement de lโanhydrase carbonique. Comme le cuivre, le zinc est un des cofacteurs essentiels de la SOD. Il protรจge รฉgalement les groupements thiols des protรฉines et il peut inhiber les rรฉactions de formation dโEROs induites par des mรฉtaux de transition comme le fer ou le cuivre. Le rapport Cu / Zn, (normalement infรฉrieur ร 1,5) sera un excellent indicateur de lโรฉtat de stress oxydant dโun individu.
Le rapport de stage ou le pfe est un document dโanalyse, de synthรจse et dโรฉvaluation de votre apprentissage, cโest pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโรฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร avoir et savoir comment construire les parties dโun projet de fin dโรฉtude.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES RAPPELS SUR CASSIA SIEBERIANA DC
I.1. Etude taxonomique
I.2. Synonymes et appellations
I.3. Description botanique
I.3.1. Port
I.3.2. Feuilles
I.3.3. Inflorescence
I.3.4. Fruits
I.4. Rรฉpartition gรฉographique
I.5. Chimie
I.6. Emplois et propriรฉtรฉs pharmacologiques
I.6.1. Emplois
I.6.2. Pharmacologie
I.7. Toxicitรฉ
GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
II.1. Dรฉfinitions
II.1.1. Les radicaux libres
II.1.2. Le stress oxydatif
II.2. Mรฉcanisme du stress oxydatif
II.2.1. Origine cellulaire des radicaux libres
II.2.2. Cibles biologiques des radicaux libres
II.3. Mรฉcanismes de dรฉtoxification de lโorganisme
II.3.1. Sources endogรจnes dโantioxydants
II.3.2. Sources exogรจnes dโantioxydants
II.4. Impact du stress oxydant dans les pathologies diverses
II.4.1. Stress oxydant et vieillissement
II.4.2. Stress oxydant et maladie dโAlzheimer
II.4.3. Stress oxydant et maladie de Parkinson
II.4.4. Stress oxydant et diabรจte
ETUDE DE LโACTIVITE ANTIRADICALAIRE PAR LA MรTHODE ABTS
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
MATERIEL ET METHODES
I.1. Matรฉriel et rรฉactifs
I.1.1. Matรฉriel vรฉgรฉtal
I.1.2. Matรฉriel de laboratoire
I.1.3. Principaux rรฉactifs utilisรฉs
I.2. Mรฉthodes
I.2.1. Teneur en eau
I.2.2. Extraction et fractionnement
I.2.3. Activitรฉ antiradicalaire
RESULTATS
II.1. Teneur en eau
II.2. Rendements dโextraction et de fractionnement
II.3. Activitรฉ antiradicalaire
II.3.1. Pourcentages dโinhibition
II.3.2. CI50 des produits testรฉs
DISCUSSION
III.1. Teneur en eau
III.2. Extraction et fractionnement
III.3. Activitรฉ antiradicalaire
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet