Impact du stress oxydant dans les pathologies diverses

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Fruits

Ce sont de longues gousses cylindriques, ligneuses, cloisonnรฉes transversalement avec de nombreuses graines par loge. Les fruits peuvent atteindre 40-60 cm de long sur 2 cm de large; ils sont indรฉhiscents, de couleur brun foncรฉ, noirรขtre ร  maturitรฉ et persistent longtemps sur lโ€™arbre. Ces gousses sont illustrรฉes par la figure 3 (Diagne, 2016).

Rรฉpartition gรฉographique

Cassia sieberiana DC est prรฉsent dans les savanes arborรฉes ou arbustives oรน la pluviomรฉtrie annuelle est infรฉrieure ร  800 mm. Il prรฉfรจre un sol sableux et acide.
Ainsi on le retrouve dans les savanes soudano-guinรฉennes allant du Sรฉnรฉgal au Nigeria ainsi quโ€™en Afrique de lโ€™Est. Trรจs rare dans le sud du Sahel, il persiste encore dans les galeries sรจches et les sols sablonneux du Cayor (Schmelzer G.H., 2008).
Cโ€™est une plante retrouvรฉe au Sรฉnรฉgal, Mali, Guinรฉe, Gambie, Nigeria, Cรดte dโ€™Ivoire, Ghana, Cameroun, Tchad et Soudan (Diagne, 2016).
Chimie
Les principes actifs contenus dans les plantes mรฉdicinales varient dโ€™une espรจce ร  lโ€™autre. Pour comprendre lโ€™action de ces vรฉgรฉtaux, notamment de C. sieberiana sur lโ€™organisme de nombreuses รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes sur les diffรฉrentes parties de la plante.
๏ถ Les feuilles
Les recherches de Balansard et Vignoli (1940) y ont signalรฉ la prรฉsence dโ€™oxalate de sodium, de minimes quantitรฉs dโ€™acide cyanhydrique et dโ€™anthraquinones. Dโ€™autres travaux ont notรฉ la prรฉsence de dรฉrivรฉs flavoniques et de tanins catรฉchiques dans les feuilles de C. sieberiana (Kheraro J., 1974).
Les recherches postรฉrieures de Duquenois et Anton (1968) ont รฉlucidรฉ la composition des feuilles. En effet, selon ces auteurs les feuilles de C. sieberiana contiennent :
– des dรฉrivรฉs anthraquinoniques ร  fonction carboxylique : rhรฉine et rheine-8-glucoside ;
– des flavonoรฏdes : les O-flavonosides (quercitrine et isoquercitrine) ;
– des leucoanthocyanes ;
– des tanins catรฉchiques en faible proportion.
๏ถ Les racines
On y retrouve รฉgalement de lโ€™oxalate de calcium, des tanins, des dรฉrivรฉs anthraquinoniques mais รฉgalement du mucilage et des stรฉrols (Kerharo J., 1974).
Paris et Etchepare (1967) y ont mis en รฉvidence la prรฉsence de petites quantitรฉs de dรฉrivรฉs anthracรฉniques, des tanins condensรฉs, des leucoanthocyanes (notamment du leucopรฉlargoniol) et des flavonols.
Plus rรฉcemment les travaux de Diouf (2007) sur la composition chimique des diffรฉrents organes de C. sieberiana ont confirmรฉ la prรฉsence de flavonoรฏdes, de tanins condensรฉs et dโ€™anthracรฉnosides dans les feuilles et racines de C. sieberiana.
Emplois et propriรฉtรฉs pharmacologiques
Emplois
Les feuilles, les racines et les gousses de C. sieberiana sont couramment utilisรฉes en mรฉdecine traditionnelle dans le traitement de diverses pathologies ; cโ€™est un purgatif trรจs connu et estimรฉ dans tout le Sรฉnรฉgal. Les mรจres de famille ont recours ร  la plante dรจs que leurs enfants ressentent un peu de fatigue.
Les feuilles et racines sont รฉgalement utilisรฉes en macรฉration comme dรฉpuratif, fรฉbrifuge, diurรฉtique et antianรฉmique (Pousset, 1989).
Les racines elles sont utilisรฉes en dรฉcoctรฉ par voie orale comme purgatif ; leurs รฉcorces en dรฉcoctรฉ dans lโ€™eau peuvent servir pour le traitement des dysmรฉnorrhรฉes, de la stรฉrilitรฉ chez la femme, de lโ€™ictรจre, de lโ€™ascite et de la dyspepsie (Adjanohoun, 1980).
Elles sont รฉgalement employรฉes en dรฉcoction comme aphrodisiaque, antihelminthique, anti-blennorragique, antifongique, anti-lรฉpreux et anti-bilharzien. En bain, per os ou en massage, elles permettraient de lutter contre lโ€™asthรฉnie physique et les douleurs musculaires.
Les feuilles associรฉes avec celles dโ€™autres plantes mรฉdicinales comme Nauclea latifolia et Annona arenaria traiteraient les symptรดmes de la drรฉpanocytose (Kpegba & al., 2010).
En Ouganda, la poudre de diffรฉrentes parties du vรฉgรฉtal sโ€™applique sur les dents pour soigner les douleurs dentaires ; mรฉlangรฉe ร  du beurre, elle sert ร  traiter les
maladies de la peau. Au Burkina-Faso, une pincรฉe de poudre de racine sรฉchรฉe prise ร  la fin de chaque repas prรฉviendrait le paludisme. La pulpe jaune qui entoure les graines et lโ€™infusรฉ seraient laxatifs (Schmelzer G.H., 2008).

Pharmacologie

Lโ€™รฉtude pharmacologique de la plante a permis de vรฉrifier quelques propriรฉtรฉs thรฉrapeutiques attribuรฉes ร  cette derniรจre par la mรฉdecine traditionnelle.
Activitรฉ antiulcรฉreuse
Lโ€™extrait aqueux de la poudre des racines a des propriรฉtรฉs antiulcรฉreuses et permet de traiter les coliques abdominales (Nartey, 2012).
En effet les rรฉsultats de leurs travaux montrent que l’extrait de racines est responsable de la stimulation de la gรฉnรฉration endogรจne de PGE2 et de PGI2 de la muqueuse gastrique et de l’inhibition de l’activitรฉ sPLA2 dans le sรฉrum. Ces rรฉsultats suggรจrent que l’extrait vรฉgรฉtal contient des biomolรฉcules susceptibles stimuler la gรฉnรฉration endogรจne de La PGE2 et la PGI2 et qui peuvent รชtre responsables de l’utilisation thรฉrapeutique en tant qu’agent antiulcรฉreux.
Activitรฉ antivirale
Les rรฉsultats obtenus par Leteane (2012) prรฉsentent un effet inhibiteur direct des extraits de racine et d’รฉcorce de C. sieberiana sur la rรฉplication du VIH-1c mรฉdiรฉe par diffรฉrents modes dโ€™action. Ces rรฉsultats appuient les observations de guรฉrisseurs traditionnels qui notent une amรฉlioration de la santรฉ des patients atteints du VIH / sida aprรจs un rรฉgime de traitement avec C. sieberiana.
Activitรฉ antipaludique
Les extraits des feuilles de C. sieberiana sont trรจs efficaces sur Plasmodium falciparum. Lโ€™รฉtude menรฉe par Aliyu (2013) montre que la meilleure activitรฉ antiplasmodiale des feuilles a รฉtรฉ obtenue avec des extraits de mรฉthanol et de benzรจne. Les extraits ont montrรฉ une absence virtuelle du parasite aprรจs 72 heures. Il s’agit d’une base scientifique pour l’utilisation de la plante comme antipaludique.
Activitรฉ antalgique et anti-inflammatoire
Les travaux de Sy et al. (2009) montrent que les racines de Cassia sieberiana prรฉsentent ร  la fois des propriรฉtรฉs antalgique et anti-inflammatoire.
En effet il relรจve tout dโ€™abord un effet analgรฉsique lโ€™extrait aqueux des racines de C. sieberiana qui prรฉvient de faรงon dose dรฉpendante les contorsions provoquรฉes par lโ€™administration dโ€™acide acรฉtique chez les rats. A la dose de 300mg/kg lโ€™extrait aqueux des racines prรฉsente une activitรฉ analgรฉsique similaire ร  100 mg/kg dโ€™acide acรฉtylsalicylique.
Il dรฉmontre ensuite quโ€™une administration prรฉalable dโ€™extrait aqueux de racine de C. sieberiana prรฉvient lโ€™ล“dรจme inflammatoire de la patte de rat induit par la carraghรฉnine de faรงon dose dรฉpendante aux doses de 30, 100 et 300 mg/kg.
Ces rรฉsultats justifient lโ€™usage des racines de C. sieberiana en mรฉdecine traditionnelle dans les douleurs post-partum, entorses et contorsions.
Activitรฉ antipyrรฉtique
Lโ€™extrait hydro-alcoolique des racines de C. sieberiana possรจde une activitรฉ antipyrรฉtique ร  la dose de 300 mg/kg beaucoup plus importante que celle du paracรฉtamol ร  150 mg/kg. Au doses de 150 mg/kg et 900 mg/kg, lโ€™extrait prรฉsente une activitรฉ significative mais infรฉrieure ร  celle du paracรฉtamol.
Ces rรฉsultats suggรฉreraient que la dose de 300 mg/kg dโ€™extrait hydro-alcoolique de Cassia sieberiana soit la dose optimale (Sow, 2009).
Toxicitรฉ
L’extrait aqueux d’รฉcorce de tige de Cassia sieberiana a รฉtรฉ administrรฉ ร  des groupes de 4 rats albinos (160 ยฑ 10 g) ร  raison de 0, 20, 60 ou 180 mg / kg de poids corporel par gavage pendant six semaines. Une diminution de 7% du gain de poids corporel moyen a รฉtรฉ observรฉe dans le groupe traitรฉ avec la concentration la plus รฉlevรฉe de l’extrait (180 mg / kg). Les groupes traitรฉs avec l’extrait ont montrรฉ une augmentation significative (p <0,05) de l’activitรฉ sรฉrique de l’ALAT et de l’ASAT. Il a รฉtรฉ observรฉ une augmentation significative (p <0,05) des concentrations sรฉriques d’urรฉe et de crรฉatinine, ainsi qu’une diminution des concentrations sรฉriques de protรฉines totales dans le groupe traitรฉ avec 180 mg / kg de poids corporel de l’extrait. Ces rรฉsultats indiquent que l’administration par voie orale d’extrait aqueux d’รฉcorce de tige de Cassia sieberiana ร  des rats entraรฎne une hรฉpatotoxicitรฉ mรชme ร  des doses infรฉrieures (20 ร  60 mg/kg) et une nรฉphrotoxicitรฉ ร  la dose de 180 mg/kg (Obidah, 2009).
GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
Dรฉfinitions
Les radicaux libres
Un radical libre est une espรจce chimique neutre ou chargรฉe qui possรจde un ou plusieurs รฉlectrons cรฉlibataires (non appariรฉs) sur la couche externe. Cette caractรฉristique le rend instable. Il en rรฉsulte une grande rรฉactivitรฉ de ce radical qui attaque les cellules voisines pour leur arracher un รฉlectron et se stabiliser.
La production de ces espรจces radicalaires est physiologique et donc utile tant quโ€™elle reste ร  des doses raisonnables. Cette production est rรฉgulรฉe par des systรจmes de dรฉfenses antioxydants, qui lorsquโ€™ils sont dรฉbordรฉs entrainent un stress oxydatif.
Le stress oxydatif
Le stress oxydatif ou stress oxydant rรฉsulte dโ€™un dรฉsรฉquilibre de la balance entre les systรจmes pro-oxydant et antioxydant en faveur des radicaux libres. Il peut รชtre dรป soit ร  une surproduction dโ€™EROs (espรจces rรฉactives de lโ€™oxygรจne), soit ร  une dรฉfaillance des systรจmes antioxydants soit aux deux mรฉcanismes. La figure 4 illustre le stress oxydatif.
Mรฉcanisme du stress oxydatif
Origine cellulaire des radicaux libres
La chaรฎne respiratoire mitochondriale
La chaรฎne respiratoire mitochondriale dans laquelle les รชtres aรฉrobies puisent leur รฉnergie, joue un rรดle capital dans la cellule. Nรฉanmoins les consรฉquences de cette activitรฉ mitochondriale sont doubles et paradoxales.
En effet, elle fournit dโ€™une part ร  la cellule une source importante dโ€™รฉnergie par rรฉduction tรฉtravalente de lโ€™essentiel de lโ€™O2 que nous respirons en entrainant une production dโ€™eau selon la rรฉaction suivante : O2ย  + 4e- + 4 H+ย  ย  2H2O
Dโ€™autre part elle entraine la formation dโ€™espรจces rรฉactives de lโ€™oxygรจne. Ainsi cette chaรฎne de transport peut laisser ยซ fuir ยป une certaine proportion d’รฉlectrons qui vont rรฉduire l’oxygรจne. C’est ainsi qu’environ 1 ร  5 % de l’oxygรจne subit une rรฉduction mono-รฉlectronique (addition d’un seul รฉlectron).
De chacune de ces rรฉductions mono-รฉlectroniques rรฉsultent des entitรฉs radicalaires et molรฉculaires beaucoup plus rรฉactives que lโ€™oxygรจne qui leur a donnรฉ naissance. Ce sont lโ€™ion superoxyde, le peroxyde dโ€™hydrogรจne, et le radical hydroxyle. La figure suivante prรฉsente les diffรฉrentes รฉtapes de la rรฉduction de lโ€™oxygรจne.
+ eโ€ข +eโ€ข (+2H+) + eโ€ข +eโ€ข (+H+)
O2ย  O2โ€ขย  H2O2ย  โ€ขOH (+OH)ย  ย H2O
Autres sources endogรจnes dโ€™EROs
La production des radicaux libres rรฉsulte de processus physiologiques communs ร  toutes les cellules. Parmi ceux-ci figure la chaรฎne mitochondriale qui reprรฉsente une source importante de radicaux libres mais รฉgalement dโ€™autres processus physiologiques diverses et variรฉs. Il sโ€™agit notamment de :
– la xanthine oxydase qui donne naissance au superoxyde (par exemple, durant la lรฉsion de reperfusion dโ€™organes ischรฉmiques) ;
– la cyclo-oxygรฉnase et la lipo-oxygรฉnase qui produisent des radicaux hydroxyles et peroxyde ;
– les neutrophiles, qui stimulรฉs produisent le superoxyde : mรฉcanisme de dรฉfense pour dรฉtruire les bactรฉries (Murray, 1995).
La peroxydation des lipides est aussi in vivo source de dommages tissulaires dรปs aux radicaux libres quโ€™elle gรฉnรจre.
De mรชme, la NADH-dรฉshydrogรฉnase situรฉe dans la membrane mitochondriale interne, tout comme la NADPH oxydase prรฉsente au niveau des cellules vasculaires endothรฉliales, peuvent conduire ร  la formation de radicaux superoxydes O2-โ€ข.
Par ailleurs, lโ€™apparition de radicaux superoxydes peut รฉgalement rรฉsulter de l’auto-oxydation (oxydation par l’oxygรจne) de composรฉs tels que des neuromรฉdiateurs (adrรฉnaline, noradrรฉnaline, dopamineโ€ฆ), des thiols (cystรฉine), des coenzymes rรฉduits (FMNH2, FADH2 ) (Gardรจs-Albert et al., 2003).
Bien que le peroxyde dโ€™hydrogรจne ne soit pas en soi un radical mais une molรฉcule, il est lui-mรชme toxique et capable de donner naissance, via des rรฉactions de type ยซ rรฉaction de Fenton ยป, ร  la plus dรฉlรฉtรจre des espรจces radicalaires du stress oxydant, le radical hydroxyle HOโ€ข en prรฉsence de cations mรฉtalliques tels que Fe2+ ou Cu+ selon la rรฉaction suivante : H2O2 + Fe2+ย  ย  ย  ย HOโ€ข+ Fe3+ + OH-ย  (rรฉaction de Fenton)
Le radical hydroxyle est particuliรจrement dรฉlรฉtรจre vis-ร -vis des matรฉriaux biologiques.
Sources exogรจnes des radicaux libres
Les autres sources dโ€™EROs peuvent รชtre dโ€™origine environnementale comme les rayonnements UV, X ou ษฃ, les polluants atmosphรฉriques, lโ€™intoxication aux mรฉtaux lourds ou encore lโ€™oxydation des composรฉs de la fumรฉe de cigarette ou de lโ€™alcool (Van Der Werf, 2013).
Cibles biologiques des radicaux libres
Les EROs produites par mรฉtabolismes cellulaires peuvent ร  des doses รฉlevรฉes sโ€™avรฉrer toxiques pour les tissus biologiques et entrainer des lรฉsions de lโ€™ADN, des lipides, protรฉines, et membranes cellulaires.
Action des radicaux libres sur lโ€™ADN
Les espรจces rรฉactives de lโ€™oxygรจne peuvent avoir une action dรฉlรฉtรจre sur la molรฉcule dโ€™ADN cible privilรฉgiรฉe. Nรฉanmoins H2O2 et O2 ne sont pas assez rรฉactives pour lโ€™altรฉrer directement. Ils gรฉnรจrent tous deux le radical hydroxyle HOโ€ข qui est lโ€™espรจce la plus rรฉactive. Ce radical rรฉagit avec les bases en s’additionnant sur les doubles liaisons.
Parmi ces bases la guanine peut rรฉagir avec HOโ€ข pour former la 8-hydroxy-2โ€™-dรฉoxyguanosine (8-OH-dG) qui, au lieu de sโ€™apparier avec la cytosine, sโ€™associera avec lโ€™adรฉnine. Il en rรฉsulte des mutations au sein de lโ€™ADN conduisant des altรฉrations du message gรฉnรฉtique impliquรฉes dans le dรฉclenchement du cancer et le vieillissement (Haleng et al, 2007).
La 8-hydroxy-2โ€™-dรฉoxyguanosine constitue un des principaux marqueurs du stress oxydant dans l’ADN. (Gardรจs-Albert et al., 2003). La figure 6 illustre le mode dโ€™action des radicaux hydroxyles sur une base de lโ€™ADN.
Action des radicaux libres sur les protรฉines
Les acides aminรฉs possรจdent des susceptibilitรฉs diffรฉrentes vis-ร -vis des EROs. Les protรฉines les plus sensibles aux attaques radicalaires sont surtout celles qui comportent un groupement sulfhydryle (SH).
Toute attaque radicalaire dโ€™un acide aminรฉ provoquera lโ€™oxydation de certains rรฉsidus avec pour consรฉquences, lโ€™apparition de groupements carbonylรฉs (Yuichiro J & al., 2010), des clivages de chaรฎnes peptidiques et des ponts bi-tyrosine intra et inter-chaรฎnes. La plupart des dommages sont irrรฉparables et peuvent entraรฎner des modifications fonctionnelles importantes (non-reconnaissance dโ€™un rรฉcepteur par un ligand, perte dโ€™activitรฉ enzymatique). Certaines protรฉines oxydรฉes sont peu dรฉgradรฉes et forment des agrรฉgats qui sโ€™accumulent dans les cellules et dans le compartiment extracellulaire.
Action des radicaux libres sur les lipides membranaires
Le radical hydroxyle est capable dโ€™arracher un hydrogรจne sur les carbones situรฉs entre deux doubles liaisons des acides gras polyinsaturรฉs (AGPI) : cโ€™est la phase dโ€™initiation. RH + HOโ€ข Rโ€ข + HOH
Le radical lipidique rรฉagit avec une molรฉcule dโ€™oxygรจne pour former un radical peroxyle (ROOโ€ข), suffisamment rรฉactif pour arracher un H+ ร  un AGPI voisin, rรฉgรฉnรฉrer le radical lipidique et propager ainsi la rรฉaction : cโ€™est la phase de propagation Rโ€ข + O2 ROOโ€ข ROOโ€ข + RH ROOH + Rโ€ข
Il en rรฉsulte une altรฉration de la fluiditรฉ membranaire qui conduit inรฉvitablement ร  la mort cellulaire.
Les peroxydes gรฉnรฉrรฉs seront neutralisรฉs par la glutathion peroxydase ou continueront ร  sโ€™oxyder et ร  se fragmenter en aldรฉhydes (malondialdรฉhyde, 4-hydroxynonรฉnal) dont les activitรฉs pro-athรฉrogรจnes sont bien connues.
Mรฉcanismes de dรฉtoxification de lโ€™organisme
Lโ€™excรจs de radicaux libres entraine des dรฉsordres biologiques qui sont ร  lโ€™origine de nombreuses pathologies. Nรฉanmoins lโ€™action de ces radicaux libres semble pouvoir รชtre limitรฉe, tout de moins en partie par des molรฉcules dites antioxydantes. Ces molรฉcules ont pour rรดle de protรฉger lโ€™organisme, contrรดler et maitriser lโ€™action des radicaux libres.
On distingue deux sources dโ€™antioxydants :
Une source endogรจne qui se compose
– dโ€™enzymes (superoxyde dismutase, glutathion peroxydase, catalase) ;
– de protรฉines (ferritine, transferrine, cรฉrulรฉoplasmine, albumine) ;
– de systรจmes de rรฉparation des dommages oxydatifs comme les endonuclรฉases ;
– des oligoรฉlรฉments comme le sรฉlรฉnium, le cuivre et le zinc qui sont des cofacteurs dโ€™enzymes antioxydantes.
Une source exogรจne apportรฉe par lโ€™alimentation sous forme de fruits et lรฉgumes riches en vitamines C, E, carotรฉnoรฏdes, ubiquinone, flavonoรฏdes, glutathion ou acide lipoรฏque.
Sources endogรจnes dโ€™antioxydants
Systรจmes de dรฉfense enzymatiques
๏ถ Les superoxydes dismutases (SOD)
Ce sont des mรฉtalloprotรฉines qui reprรฉsentent une des premiรจres lignes de dรฉfense contre le stress oxydant, assurent lโ€™รฉlimination de lโ€™anion superoxyde O2โ€ข- par une rรฉaction de dismutation, en le transformant en peroxyde dโ€™hydrogรจne (moins toxique) et en oxygรจne selon la rรฉaction suivante : 2O2 – +2H+ SOD H2O2 + O2
Le peroxyde dโ€™hydrogรจne formรฉ est pris en charge par la catalase et les glutathion peroxydases.
Chez lโ€™homme, on dรฉcrit 3 isoenzymes :
Une SOD ร  cuivre et ร  zinc (Cu/Zn-SOD), intracellulaire, situรฉe dans le cytoplasme et dans lโ€™espace intermembranaire des mitochondries ; elle remplit une action antioxydante importante dans lโ€™espace intermรฉdiaire mitochondrial oรน il y a une accumulation importante de protons.
Une autre SOD ร  cuivre et ร  zinc est extracellulaire principalement dans la matrice extracellulaire des tissus et ร  un degrรฉ moindre dans les liquides extracellulaires des tissus (plasma, lymphe) ; elle joue un rรดle important dans la protection des surfaces cellulaires et des protรฉines de la matrice
extracellulaire contre lโ€™action des O2 .
Une SOD ร  manganรจse (Mn-SOD) qui est situรฉe ร  la fois dans la matrice et au niveau de la membrane interne de la mitochondrie (Ango Guebotรฉ, 2016).
๏ถ La catalase
Elle complรจte lโ€™action des SOD en accรฉlรฉrant la rรฉduction spontanรฉe du peroxyde dโ€™hydrogรจne en eau et en oxygรจne molรฉculaire selon la rรฉaction suivante : 2H2O2 Catalase 2H2O+O2
๏ถ Les glutathion peroxydases (GPxs)
La GPx est une enzyme sรฉlรฉno-dรฉpendante retrouvรฉe dans le cytoplasme des cellules rรฉnales, hรฉpatiques, sanguines.
Son rรดle principal consiste en lโ€™รฉlimination non seulement des peroxydes dโ€™hydrogรจne mais รฉgalement des peroxydes lipidiques rรฉsultant de lโ€™action du stress oxydant sur les acides gras polyinsaturรฉs.
Il catalyse la rรฉduction des peroxydes en molรฉcule dโ€™eau en prรฉsence de glutathion rรฉduit selon la rรฉaction suivante : H2O2 + 2GSH GPx 2H2O + GSSG
Les systรจmes de dรฉfense non-enzymatiques
๏ถ Le glutathion
Le glutathion est un tripeptide (acide glutamique-cystรฉine-glycine). Il est le thiol (-SH) majoritaire au niveau intracellulaire (lโ€™albumine รฉtant son รฉquivalent plasmatique) oรน il est prรฉsent sous forme essentiellement rรฉduite (GSH). Dans des conditions physiologiques, sa forme oxydรฉe (GSSG) est en concentration trรจs faible. Le rapport GSH/GSSG est considรฉrรฉ comme un excellent marqueur de la peroxydation lipidique et permet dโ€™objectiver lโ€™importance du stress.
Au cours du vieillissement et lors dโ€™un exercice intense, ce rapport tend ร  diminuer. Les autres propriรฉtรฉs antioxydantes du GSH sont nombreuses : cofacteur de la GPx, chรฉlateur des mรฉtaux de transition, rรฉgรฉnรฉrateur final des vitamines E et C, ร  partir de leur forme radicalaire (Haleng et al, 2007).
๏ถ Le Coenzyme Q10
Le coenzyme Q10, appelรฉ ubiquinone en raison de son ubiquitรฉ dans les cellules, est un dรฉrivรฉ benzoquinolique avec une longue chaรฎne latรฉrale isoprรฉnique. Cette chaรฎne latรฉrale confรจre ร  la molรฉcule un caractรจre lipophile qui lui permet de sโ€™insรฉrer dans les membranes et les lipoprotรฉines. Il joue un rรดle essentiel dans la chaรฎne mitochondriale de transport dโ€™รฉlectrons et est un puissant inhibiteur de peroxydation lipidique, en synergie avec la vitamine E.
๏ถ Lโ€™acide urique
Produit terminal majeur du mรฉtabolisme des purines chez lโ€™homme, il est ร  pH physiologique majoritairement ionisรฉ sous forme dโ€™urate, un piรฉgeur puissant de radicaux (OHโ€ข, ROOโ€ข, NOOโ€ข โ€ฆ). Ces rรฉactions conduisent ร  des espรจces radicalaires qui seront ร  leur tour rรฉduites (notamment par la vitamine C). Les propriรฉtรฉs antioxydantes de lโ€™urate in vivo peuvent รชtre apprรฉciรฉes indirectement par le fait quโ€™un produit de rรฉaction de lโ€™urate avec les EROs, lโ€™allantoรฏne, est prรฉsent ร  des taux รฉlevรฉs lors dโ€™un stress oxydant.
๏ถ La bilirubine
La bilirubine est un produit terminal de la dรฉgradation de lโ€™hรจme et rรฉsulte essentiellement du catabolisme de lโ€™hรฉmoglobine par les cellules rรฉticuloendothรฉliales. Composรฉ non hydrosoluble, elle se lie ร  lโ€™albumine dans un rapport stล“chiomรฉtrique 1/1, ce qui empรชche sa pรฉnรฉtration dans des tissus riches en lipides tels que le cerveau. La bilirubine est capable de piรฉger le radical peroxyde et lโ€™oxygรจne singulet. Ainsi, elle protรจge lโ€™albumine et les acides gras liรฉs ร  lโ€™albumine des attaques radicalaires.
Sources exogรจnes dโ€™antioxydants
Il sโ€™agit de toutes les substances antioxydantes dโ€™origine alimentaire ou mรฉdicamenteuse capables dโ€™inhiber lโ€™action des radicaux libres.
Les polyphรฉnols
Ils constituent une famille importante dโ€™antioxydants prรฉsents dans les vรฉgรฉtaux. Lโ€™alimentation fournit environ 1g de polyphรฉnols par jour principalement par lโ€™apport en fruits et, dans une moindre mesure, en lรฉgumes et en cรฉrรฉales. Ils sont prรฉsents sous forme dโ€™anthocyanes dans les fruits rouges et le vin rouge, sous forme de flavonoรฏdes dans les agrumes, lโ€™huile de lin et sous forme dโ€™รฉpicatรฉchine dans le vin, le thรฉ, le chocolat, les pommes, les oignons et les algues. Globalement, ce sont dโ€™excellents piรฉgeurs des EROs et de trรจs bons chรฉlateurs des mรฉtaux de transition comme le fer et le cuivre.
Les oligoรฉlรฉments
๏ถ Le sรฉlรฉnium
Le sรฉlรฉnium nโ€™est pas un antioxydant en tant que tel, car il ne peut piรฉger les radicaux libres, mais il joue un rรดle primordial comme cofacteur de la GPx. Dans lโ€™alimentation, on retrouvera essentiellement du sรฉlรฉnium organique, liรฉ ร  un acide aminรฉ, la cystรฉine. Le sรฉlรฉnium organique est mieux absorbรฉ, il subit une
mรฉtabolisation hรฉpatique qui conduit ร  des intermรฉdiaires nรฉcessaires ร  la synthรจse de dรฉrivรฉs physiologiquement actifs comme la GPx. La dose journaliรจre recommandรฉe est de 50-70 ยตg/jour. Les aliments riches en sรฉlรฉnium sont, notamment, les noix de Brรฉsil, les brocolis, lโ€™ailโ€ฆ
๏ถ Le cuivre
A concentration physiologique, le cuivre est le cofacteur dโ€™enzymes comme la SOD, le cytochrome C oxydase, la dopamine ฮฒ-hydroxylase. Cependant, en tant que mรฉtal de transition, il joue un rรดle important dans le dรฉclenchement de rรฉactions de production dโ€™EROs (rรฉactions de Fenton) et peut lorsque sa concentration est รฉlevรฉe devenir pro-oxydant.
๏ถ Le zinc
Le zinc joue un rรดle de cofacteur pour de nombreux enzymes et intervient ainsi dans de nombreuses fonctions comme le mรฉtabolisme des nuclรฉotides, la synthรจse des prostaglandines, le fonctionnement de lโ€™anhydrase carbonique. Comme le cuivre, le zinc est un des cofacteurs essentiels de la SOD. Il protรจge รฉgalement les groupements thiols des protรฉines et il peut inhiber les rรฉactions de formation dโ€™EROs induites par des mรฉtaux de transition comme le fer ou le cuivre. Le rapport Cu / Zn, (normalement infรฉrieur ร  1,5) sera un excellent indicateur de lโ€™รฉtat de stress oxydant dโ€™un individu.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES RAPPELS SUR CASSIA SIEBERIANA DC
I.1. Etude taxonomique
I.2. Synonymes et appellations
I.3. Description botanique
I.3.1. Port
I.3.2. Feuilles
I.3.3. Inflorescence
I.3.4. Fruits
I.4. Rรฉpartition gรฉographique
I.5. Chimie
I.6. Emplois et propriรฉtรฉs pharmacologiques
I.6.1. Emplois
I.6.2. Pharmacologie
I.7. Toxicitรฉ
GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
II.1. Dรฉfinitions
II.1.1. Les radicaux libres
II.1.2. Le stress oxydatif
II.2. Mรฉcanisme du stress oxydatif
II.2.1. Origine cellulaire des radicaux libres
II.2.2. Cibles biologiques des radicaux libres
II.3. Mรฉcanismes de dรฉtoxification de lโ€™organisme
II.3.1. Sources endogรจnes dโ€™antioxydants
II.3.2. Sources exogรจnes dโ€™antioxydants
II.4. Impact du stress oxydant dans les pathologies diverses
II.4.1. Stress oxydant et vieillissement
II.4.2. Stress oxydant et maladie dโ€™Alzheimer
II.4.3. Stress oxydant et maladie de Parkinson
II.4.4. Stress oxydant et diabรจte
ETUDE DE Lโ€™ACTIVITE ANTIRADICALAIRE PAR LA Mร‰THODE ABTS
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
MATERIEL ET METHODES
I.1. Matรฉriel et rรฉactifs
I.1.1. Matรฉriel vรฉgรฉtal
I.1.2. Matรฉriel de laboratoire
I.1.3. Principaux rรฉactifs utilisรฉs
I.2. Mรฉthodes
I.2.1. Teneur en eau
I.2.2. Extraction et fractionnement
I.2.3. Activitรฉ antiradicalaire
RESULTATS
II.1. Teneur en eau
II.2. Rendements dโ€™extraction et de fractionnement
II.3. Activitรฉ antiradicalaire
II.3.1. Pourcentages dโ€™inhibition
II.3.2. CI50 des produits testรฉs
DISCUSSION
III.1. Teneur en eau
III.2. Extraction et fractionnement
III.3. Activitรฉ antiradicalaire
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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