Dans le monde, depuis quelques années, tout observateur ne peut manquer d’être frappé par le développement d’une situation qui semble de plus en plus paradoxe. Les changements climatiques créent souvent des situations inquiétantes telles que l’inondation, l’érosion côtière, la désertification, l’érosion hydrique. Ainsi, ces phénomènes entrainent une dégradation de l’environnement. La dégradation des sols en général et l’érosion hydrique en particulier avec son corollaire le ravinement, est l’un des problèmes les plus cruciaux de développement que connaissent les pays en voie de développement, surtout ceux de l’Afrique au Sud du Sahara. Au Sénégal, ce fléau ne cesse de s’étendre et touche beaucoup de localités. Ainsi, le phénomène de ravinement n’épargne aucunement le département de Nioro du Rip et particulièrement le centre urbain. Son écosystème s’est substantiellement dégradé entraînant un dérèglement significatif du paysage. En effet, faisant partie du bassin arachidier où les pluies sont généralement abondantes, le processus de ravinement ne cesse de s’élargir et cause beaucoup de dommages aux populations mais aussi fait naitre le transport à deux roues vu la configuration urbaine caractérisée par des ruptures spatiales.
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
CONTEXTE
La conférence des Nations unies sur l’environnement à Stockholm en 1972 a été l’expression d’une prise de conscience de plus en plus grande de la constante dégradation des ressources naturelles renouvelables. La terre est une de nos ressources naturelles les plus importantes et un moins de production pour une grande partie de l’humanité. Les ressources en sol sont dégradées par les impacts négatifs des changements climatiques qui englobe entre autres la remonté du niveau marin, l’érosion côtière, la salinisation, l’acidification, l’érosion hydrique. Leur dégradation est un problème extrêmement répandu, surtout dans les pays en voie de développement où 60% des sols deviennent impropres à l’agriculture parce qu’érodées .
Ainsi, tout le monde admet que la valeur de la terre est irremplaçable. Mais, il n’en est pas pour autant en ce qui concerne son utilisation et sa conservation. Il ressort dans les publications que la terre est atteinte et qu’il convient d’agir pour limiter cette dégradation. La dégradation des sols dans son sens le plus large est l’un des problèmes majeurs du monde actuel. Tous les cinq jours la population humaine de notre planète augmente de plus d’un million et devrait doubler d’ici 2015, nécessitant ainsi des superficies urbanisables dans un contexte marqué par une régression des terres. En effet, l’érosion hydrique conjuguée à de puissantes eaux de ruissellement est considérée comme la principale cause de l’ « extraordinaire du processus de ravinement que connaissent les communautés rurales de Kayemor, de Médina Sabakh, de Ngayène, de Paoskoto, de Porokhane, de Keur Maba Diakhou, de Wack Ngouna, de Ndramé Escale. Des villages entiers sont déstructurés, menacés » .
Ce constat ne laisse pas non plus la commune de Nioro du Rip qui connait une forte régression de ces terres lié au phénomène de ravinement .Cette situation a fortement affecté la production agricole ainsi que l’extension urbaine mais impact aussi sur l’économie du transport à deux roues.
PROBLEMATIQUE
CADRE CONCEPTUEL
Pour faciliter aux lecteurs la compréhension de ce travail de recherche, une discussion des concepts nous semble nécessaire.
Impact :
L’utilisation du mot impact, au pluriel, provient de la confusion entre « effet » et « impact ». Si de nombreux effets sont souvent improprement désignés comme « impacts », il n’y a qu’un impact : celui de la situation nouvelle analysée dans sa globalité. Ceci a conduit selon GRAUGNARD G. et HEEREN N., (1999) à utiliser le mot « impact » pour définir les changements produits par une action de développement sur l’environnement, l’économie, les populations et une nouvelle situation issue de l’ensemble des effets. Prévoir l’impact présente encore plus de difficultés qu’anticiper les effets car de nombreux facteurs indépendants d’une action peuvent se combiner avec les résultats et les effets de l’action. Dans le cadre de notre recherche, ce concept est à mettre en corrélation avec le ravin.
Ravin :
Le ravin est une petite vallée constituée d’une dépression allongée, profonde et généralement étroite. Il est le produit d’une érosion, incision liée à la dynamique de ravinement des eaux. Un ravin est une forme de relief de pente, aux versants relativement raides (de l’ordre de vingt à soixante-dix pour cent). Ainsi, il est plus encaissé qu’une simple vallée mais moins qu’une gorge. Selon BRUNET.R (1993), le ravin est une vallée étroite, courte, à versants raides ; et, aussi, entaille profonde sur les versants d’une vallée, évoquant un enlèvement violant des matériaux, parfois des végétaux, par les eaux. Ainsi, concernant notre travail, l’impact du ravin sera étudié sous l’angle de la dynamique urbaine.
Dynamique urbaine :
La dynamique est un changement résultant d’un jeu de force. Ainsi, selon BRUNET. R (1993), « la dynamique des territoires étudie les changements des organisations territoriales et les forces qui les provoquent et qu’ils contraignent ; elle est au centre de la recherche géographique ». Dans le cadre de notre recherche, la dynamique urbaine est à lier avec l’agriculture urbaine, l’extension urbaine et l’économie du transport à deux roues.
Sol :
Selon le petit Larousse (2006) le sol est défini comme « une formation naturelle, superficielle, meuble, de l’écorce terrestre, résultant de la transformation, au contact de l’atmosphère et des êtres vivants, de la roche mère sous-jacente, sous l’influence de processus physiques, chimiques et biologiques. Quant à DANCETTE C.I. et SARR P.L, (1985), le sol est un élément du système constitué de la population qui l’exploite, ses techniques et ses richesses. Ces éléments sont interdépendantes et évoluent tous ensemble sous l’effet des interactions mutuelles et des influences extérieurs au système. Le sol est selon MABA. B (2007), le résultat d’un très lent processus d’altération et d’évolution de la roche mère, l’ensemble des couches géologiques qui forment la croûte terrestre grâce aux pluies, aux gaz, aux végétaux, aux composés organiques. Ainsi, cette couche est de plus en plus dégradée.
Dégradation des sols :
La dégradation des sols est définie comme une détérioration des conditions physico-chimique et biologique sous l’action des facteurs climatiques et des pratiques culturales inadaptées UNRED (2012). Partant de cette définition, nous pouvons dire que c’est un phénomène difficile à connaitre, et qui ne peut être compris sans la prise en compte de facteurs à la fois biophysique, socioéconomique, politique etc. Dans le domaine de la pédologie et de l’écologie, la régression et la dégradation sont des processus d’évolution associés à une perte d’équilibre d’un sol antérieurement stable. Ce type d’érosion commence généralement avec la destruction du couvert végétal, phénomène depuis longtemps connu. La régression d’un sol est essentiellement due à l’érosion. Selon NDOUR .T (2001), la dégradation d’un sol résulte souvent d’une combinaison de facteurs incluant éventuellement la régression, qui conduisent le sol vers une évolution différente de l’évolution naturelle liée au climat et à la végétation locale. Elle est généralement directement liée à l’action de l’homme. BRABANT .P et AL (1996) conçoivent la dégradation des sols comme un processus résultant de certaines activités humaines et qui perturbe une, plusieurs ou toutes les fonctions essentielles du sol. D’après (MABA. B, 2007), elle est la diminution de la capacité d’une terre à atteindre un certain rendement pour un type de sol ; en d’autres termes, cette dégradation s’accompagne d’une diminution de la productivité des terres. La compréhension de la dégradation des sols varie parmi les documents consultés. Cependant, concernant notre thème d’étude, nous mettons en relation la dégradation des sols avec les facteurs naturels à l’occurrence l’érosion hydrique.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE DE REFERENCE
CHAPITRE I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1.1. CONTEXTE
1.2. JUSTIFICATION
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE
2.1. CADRE CONCEPTUEL
2.2. ANALYSE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
2.3. OBJECTIFS ET HYPOTHESES
2.3.1. OBJECTIFS
2.3.2. HYPOTHESES
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET CADRE DE L’ETUDE
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
3.1. Revue documentaire
3.2. L’échantillonnage
3.3. Les outils de collecte
3.4. L’exploitation et l’analyse des données
3.5. Les difficultés rencontrées
CHAPITRE IV : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
4.1. Situation géographique
4.2. Le climat
4.3. La végétation
4.4. Le relief
4.5. Le réseau hydrographique
4.6. Les sols
4.7. Situation démographique
4.8. Situation économique
4.8.1. L’agriculture
4.8.2. L’élevage
4.8.3. Le commerce
4.8.4. Le Transport
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
CHAPITRE V : LE PROCESSUS DE RAVINEMENT
5.1. Analyse pluviométrique de Nioro
5.2. Analyse de la dégradation des sols
5.3. Le processus de ravinement autour de Nioro
5.4. Le processus de ravinement à l’intérieur des quartiers périphériques
CHAPITRE VI: LE RAVIN, UN OBSTACLE A L’EXTENSION URBAINE DE NIORO
6. Analyse du tissu urbain de Nioro
6.1. La structure urbaine de Nioro
6.1.1. Des équipements urbains menacés par le ravin
6.1.1.1. Le réseau électrique
6.1.1.2. L’addition d’eau
6.1.1.3. L’assainissement
6.1.1.4. Le réseau téléphonique
6.1.2. La voirie
6.1.3. Le rôle du ravin dans le processus d’urbanisation de la ville
CHAPITRE VI I : UNE PRODUCTION AGRICOLE EN BAISSE
7.1.Analyse des facteurs de production
7.1.1. Le capital humain
7.1.2. Le capital matériel
7.1.3. Impact négatif du ravin sur le capital foncier
7.2. Les moyens de production
7.2.1. Les systèmes de culture
7.2.2. Les pratiques cultures
7.2.3. Les semences
7.3. Les rendements agricoles
7.3.1. Etude comparative des différentes productions de 2009 à 2013
CONCLUSION