Dans le contexte actuel où le Sénégal se veut émergent, l‟Etat doit garantir la disponibilité des médicaments pour assurer l‟accès aux soins à sa population. L‟accessibilité géographique et financière constante des populations à des médicaments essentiels de qualité, sûrs, efficaces, et correctement utilisés, est un défi majeur des politiques pharmaceutiques nationales [17]. Pour atteindre ces objectifs, le Sénégal a mis en place un système national d‟approvisionnement en médicaments essentiels reposant sur la Pharmacie Nationale d‟Approvisionnement (PNA) et ses succursales régionales (PRA), les dépôts de districts et les dépôts des Centres et Postes de Santé, avec un recouvrement des coûts des médicaments [17]. La PNA est chargée de l‟approvisionnement des structures sanitaires du secteur public et parapublic, sa mission tourne autour de trois activités principales : la Sélection des produits, l‟Acquisition et la Distribution des produits de santé dans les structures sanitaires.
ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ DU SÉNÉGAL
Définition
la santé
Selon l‟OMS : “La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité” [24].
Le médicament
● Selon le code de la santé publique [4]
On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. Sont notamment considérés comme des médicaments les produits diététiques qui renferment dans leur composition des substances chimiques ou biologiques ne constituant pas elles-mêmes des aliments, mais dont la présence confère à ces produits, soit des propriétés spéciales recherchées en thérapeutique diététique, soit des propriétés de repas d’épreuve.
● Selon l‟OMS
Selon l‟OMS, le médicament est toute substance ou composition fabriquée pouvant être employée pour :
– Traiter, atténuer, prévenir ou diagnostiquer une maladie, un état physique anormal ou leurs symptômes chez l‟homme ou l‟animal.
– Restaurer, corriger ou modifier les fonctions organiques chez l‟homme ou l‟animal [30].
Le médicament générique
“Un générique peut être défini comme la copie d’un médicament original dont la production et la commercialisation sont rendues possibles par l’expiration de la protection conférée par le brevet couvrant le principe actif original” [1]. Selon l‟article L 5121-1 (17) du Code de la Santé Publique (CSP) Français, “On entend par spécialité générique d’une autre spécialité, une spécialité qui a la même composition qualitative et quantitative en Principe Actif, la même forme pharmaceutique et dont la bioéquivalence avec l’autre spécialité a été démontrée par des études appropriées de biodisponibilité. Et les différents sels, esters, éthers, isomères, mélanges d’isomère, complexe ou dérivés d’un principe actif sont considérés comme un même Principe Actif, sauf s’ils présentent des propriétés sensiblement différentes au regard de la sécurité ou de l’efficacité. Dans ce cas, des informations supplémentaires fournissant la preuve de la sécurité et de l’efficacité des différents sels, esters ou dérivés d’une substance active autorisée doivent être apportées” [30].
Le médicament essentiel
Selon l‟OMS : ce sont des médicaments qui répondent aux besoins de santé prioritaires d‟une population. Ils sont sélectionnés en fonction de la prévalence des maladies, de l‟innocuité, de l‟efficacité et d‟une comparaison des rapports coût-efficacité. Ils devraient être disponibles en permanence dans le cadre de systèmes de santé opérationnels, en quantité suffisante, sous la forme galénique qui convient, avec une qualité assurée et à un prix abordable au niveau individuel comme à celui de la communauté [25].
Le système de santé pyramidal du Sénégal
Le système de santé du Sénégal est organisé selon une structure pyramidale à trois niveaux : Central, intermédiaire constitué par les Régions Médicales et périphérique appelé district sanitaire [15].
Le système sanitaire du Sénégal dispose à son sommet des CHU et CHN suivis de structures intermédiaires et à sa base les structures communautaires (Cases de santé/ maternité rurales). Le niveau central regroupe, outre le Cabinet du Ministre, le Secrétariat Général, des Directions et des Services rattachés. Des modifications ont été
introduites en 2012 pour prendre en compte l‟Action Sociale, renforcer la planification et la coordination et les efforts d‟accès universel à la santé.
C‟est ainsi qu‟une direction en charge de la planification, de la recherche et des statistiques a été mise en place, de même qu‟une direction générale de la santé et une cellule pour la Couverture Maladie Universelle (CMU) qui est devenue une Agence pour la Couverture Maladie Universelle. Le niveau intermédiaire correspond à la région Médicale (RM) dont l‟aire d‟intervention est la même que celle de la région administrative. Le Sénégal compte 14 régions médicales. La région médicale assure la coordination, la supervision, l‟inspection et le contrôle des structures sanitaires publiques et privées de la région. Elle organise la collaboration technique entre toutes les structures régionales de santé et les assiste dans leur tâche d‟administration, de gestion et de planification [13]. Même si elles ont été renforcées par des planificateurs affectés dans tous les services régionaux, cet important niveau intermédiaire joue difficilement son rôle du fait de l‟insuffisance des capacités, en particulier en ressources humaines et logistiques. Le niveau périphérique : il correspond au district Sanitaire (DS) qui est le niveau opérationnel de la pyramide sanitaire. Il comprend au minimum un centre de santé et un réseau de postes de santé. Dans l‟aire de responsabilité du Poste de Santé il peut y avoir un certain nombre de cases de santé où exercent des agents de santé communautaire dans le cadre de l‟offre de santé communautaire. Le Sénégal compte 76 districts sanitaires. Le District est chargé d‟appliquer les soins de santé primaires et les programmes et politiques de santé [5].
Le système pharmaceutique du Sénégal
Le but de la politique pharmaceutique nationale du Sénégal est “d’assurer la disponibilité et l’accessibilité géographique et financière de médicaments de qualité à toutes les couches de la population sur l’ensemble du territoire”. Le sous-secteur Pharmaceutique comprend [30] :
● La Direction de la Pharmacie et des Laboratoires (DPL) ;
● Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LNCM) ;
● La Pharmacie Nationale d‟Approvisionnement (PNA) ;
● Les Grossistes répartiteurs privés ;
● Les Etablissements de fabrication ;
● Les Structures de dispensation ;
➢ L‟Ordre des pharmaciens.
DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MEDICAMENT (DPM)
Au terme du décret N°2004-1404 du 4 novembre 2004, portant organisation du Ministère de la Santé et de l‟Action Sociale (MSAS), la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), est l‟Autorité Nationale de réglementation Pharmaceutique. Elle met en œuvre la Politique Pharmaceutique Nationale. Sa mission consiste en l‟élaboration, la mise en œuvre et le suivi de la politique et des programmes dans le domaine de la pharmacie et du médicament. A ce titre, elle est chargée d‟élaborer et de veiller à l‟application des textes législatifs et réglementaires relatifs à la pharmacie, aux médicaments et aux dispositifs médicaux. La DPM assure donc les fonctions réglementaires suivantes :
●l‟octroi des licences aux établissements de fabrication, de distribution et d‟importation des médicaments ;
●l‟homologation des médicaments ;
●l‟inspection pharmaceutique ;
●La pharmacovigilance, ainsi que la gestion des autorisations de mise sur le marché (AMM) ;
●La surveillance des essais cliniques ;
●le contrôle de la promotion et de la publicité sur les médicaments ;
●La gestion de l‟information pharmaceutique et l‟usage rationnel des médicaments.
La DPM souffre cependant d‟un déficit chronique en ressources humaines et en moyens matériels et financiers pour mener à bien ses missions. Ainsi, l‟absence de pharmaciens inspecteurs n‟a pas permis le contrôle régulier des structures [2].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ DU SÉNÉGAL
I.1. Définition
I.1.1. la santé
I.1.2. Le médicament
I.1.2.1. Le médicament générique
I.1.2.2. Le médicament essentiel
I.2. Le système de santé pyramidal du Sénégal
I.2. Le système pharmaceutique du Sénégal
II. DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MEDICAMENT (DPM)
II.1. Laboratoire national de contrôle des médicaments (LNCM)
II.2. Pharmacie Nationale d‟Approvisionnement (PNA)
II.3. Les Grossistes répartiteurs privés
II.4. Les Etablissements de fabrication
II.5. Les structures de dispensation
II.6. L‟ordre des pharmaciens
III. PRESENTATION DE LA PHARMACIE NATIONALE D‟APPROVISIONNEMENT (PNA)
III.1. Sélection des médicaments
III.2. Acquisition des médicaments
III.3. Distribution des médicaments
IV.4. Utilisation des médicaments
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. OBJECTIFS DE L‟ETUDE
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. CADRE DE L‟ETUDE
II.1. Le “YEKSI NAA”
II.1.1. Contexte
II.1.2. Fonctionnement
II.2. Région médicale de Kaolack
II.2.1. Données administratives
II.2.2. Données géographiques
II.2.3. Données sanitaires
II.2.3.1. Infrastructures sanitaires
II.3.2. Personnel et répartition
III. MÉTHODOLOGIE
III.1.Type d’étude
III.2. Personnes ressources
III.3. Définition opérationnelle des variables clés de l‟étude
III.4. Echantillonnage
III.4.1. Sélection des sites d‟intervention
III.5. Collecte des données
III.5.1. Techniques de collecte des données
III.5.2. Outils de collecte des données
III.5.3. Evaluation du taux de disponibilité de la gamme
III.6. RESULTATS
III.6.2. Analyse qualitative
IV. COMMENTAIRES
IV.1. Analyse quantitative
IV.2. Analyse qualitative
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE