Impact du changement climatique sur le Val d’Orléans

Les eaux de surface

La Loire

La Loire est le plus long fleuve de France avec 1000 km environ. Elle prend sa source en Ardèche, au Mont Jerbier de Jonc (Fig. 1), et se jette dans l’océan Atlantique à St Nazaire. Son bassin versant mesure 117 000 km². La Loire est considérée comme le dernier fleuve sauvage de France ; cette appellation courante est cependant exagérée, car depuis l’antiquité son évolution morphologique et hydrologique a bien sûr été modifiée par les activités anthropiques : la construction de levées ou de turcies dès le Moyen Age, pour protéger les terres des grandes crues, et plus récemment, avec la mise en place de barrages ou de seuils pour contrôler son débit, les prélèvements d’eau par les centrales nucléaires ou autres industries de grande ampleur, le creusement du lit du fleuve à la suite de l’extraction de matériaux, etc… Néanmoins ce fleuve a échappé à l’urbanisation contemporaine du lit fluvial qui affecte la plupart des fleuves de l’ouest de l’Europe (Garcin, 2006).
C’est une rivière avec un écosystème très diversifié et une multitude de zones humides : elle est donc très protégée, ayant un intérêt écologique de plus en plus important.
Le régime moyen de la Loire à Orléans, calculé sur 48 ans de données, est de 344 m 3 /s (http://www.hydro.eaufrance.fr/). A l’étiage, le débit moyen est d’environ 52 m 3 /s. La Loire est connue pour ses crues qui ont pu se révéler dévastatrice s à certaines périodes. Les épisodes cévenols, c’est-à-dire les orages qui affectent principalement les Cévennes, dans le sud de la France, sont à l’origine de la plupart d’entre elles : au XIX ème siècle, trois crues se sont succédées à intervalles de 10 ans, en 1846, 1856 et 1866, et en 1907 a eu lieu une nouvelle crue (la plus importante du siècle) d’un niveau équivalent aux précédentes. Le débit moyen journalier maximal des crues biennales est de 1700 m 3 /s, celui des crues quinquennales de 2300 m 3 /s, des décennales de 2700 m 3 /s, etc… jusqu’à celui des crues cinquantennales de 27 3700 m 3 /s. En comparaison, la crue survenue pendant l’étude, en novembre 2008, a enregistré un débit maximal de 2080 m 3 /s, la classant entre les crues biennales et quinquennales. Le débit journalier maximal relevé dans la Loire à Orléans depuis 1964 a été de 3130 m 3 /s en 2003.

Le Loiret

Le Loiret s’étend sur 13 km de long, depuis sa source jusqu’à la confluence avec la Loire, son bassin versant faisant 300 km² environ. Cette rivière est alimentée par plusieurs émergences tout au long de son cours (Fig. 3), qui contribuent à son débit assez faible (entre 0.5 et 2 m 3 /s). Elle a également plusieurs affluents, dont la rivière du Dhuy, qui la rejoint 1 km à l’aval de sa source.

Autres manifestations karstiques

Outre les pertes de cours d’eau et résurgences associées, d’autres phénomènes karstiques plus ou moins impressionnants peuvent se produire en surface : nommés avens, fontis, bîmes, dolines ou gouffres, ils sont l’expression d’une érosion du réseau karstique.
Les dolines sont des dépressions circulaires à la surface du sol : elles résultent de la dissolution des calcaires de surface, et peuvent mesurer jusqu’à plusieurs centaines de mètres. Dans ces dépressions on retrouve souvent des argiles de décalcification, et une végétation différente peut s’y installer, à cause de la rétention d’eau. Les dolines sont plus particulièrement présentes dans le nord du Val d’Orléans : les communes de Jargeau et de St Pryvé St Mesmin (Fig. 7) sont celles qui comptabilisent le plus d’effondrements répertoriés

Modèle d’inversion avec les hauteurs d’eau

L’inversion de courant provoquant le fonctionnement en perte des Sources de l’Abîme et du Bouillon est fonction de la hauteur des cours d’eau : le Dhuy, le Loiret et par conséquent la Loire.
Les inversions ne peuvent se produire que lorsque la Loire est à l’étiage, et que par conséquent les Sources de l’Abîme et du Bouillon n’émettent que très peu d’eau provenant du karst. Le niveau du Loiret est alors à son minimum. Au niveau de la confluence entre le Loiret et le Dhuy, si la hauteur de celui-ci est très élevée, les eaux du Dhuy vont alors remonter le long du Loiret et s’infiltrer dans les Sources du Bouillon et de l’Abîme.
Une telle différence dans l’évolution des hauteurs entre le Dhuy et le Loiret ou la Loire s’explique par les aléas climatiques au-dessus du Val d’Orléans et du bassin versant de la Loire. Les précipitations tombant sur le Val proviennent le plus souvent des dépressions qui se forment au-dessus de l’Atlantique Nord, et qui traversent la France d’ouest en est. Lorsque ces précipitations arrivent sur le Val, du fait de la petite taille de son bassin versant, le Dhuy est immédiatement impacté par les pluies, et son niveau va en quelques heures augmenter fortement. L’impact sur la Loire va être différent, du fait de sa taille et de la taille de son bassin versant. Les précipitations vont mettre plusieurs jours pour transiter dans son bassin versant, et son niveau augmentera donc avec un retard par rapport au Dhuy, permettant pendant ce temps de laisser le niveau du Loiret assez bas.
Afin de déterminer le point de transition entre le fonctionnement émissif ou absorbant de la Source du Bouillon, Albéric (2004) a mis en relation les hauteurs de la Loire et du Dhuy pendant 4 ans. La figure 11 représente les hauteurs moyennes journalières de la Loire et du Dhuy de 1997, début des observations d’inversions de courant, à 2001, les inversions devenant beaucoup moins nombreuses après cette année. Lalimite entre les deux fonctionnements est représentée par une équation de la forme :

Synthèse

Le Val d’Orléans est un site d’étude exemplaire d’un point de vue hydrogéologique.
La géologie de la zone permet l’infiltration localisée des eaux de surface dans le karst grâce au contact direct entre les alluvions quaternaires et le calcaire de Beauce. Les pertes de la Loire mais également d’autres rivières locales vont ainsi participer à la recharge de l’aquifère. Les pertes de la Loire et les multiples émergences présentes le long de la rivière du Loiret sont autant de témoins de l’évolution constante du karst, au gré de la dissolution plus ou moins lente du calcaire et des participations anthropiques au niveau des sources. La Source du Bouillon, observatoire privilégié du système karstique, est une émergence pouvant s’inverser et devenir perte à certaines périodes de l’année, lorsque la Loire est à l’étiage. Ce renversement de fonctionnement pose un problème non négligeable quant à l’évolution de la qualité des eaux souterraines, qui constituent la ressource en eau potable d’Orléans et d’une partie de son agglomération. Un des objectifs de la thèse est de déterminer si les inversions de courant sont des phénomènes récents, s’ils sont ponctuels ou cycliques dans le temps, et comment leur fréquence évoluera dans le futur. On a vu que de nombreuses preuves d’une activité inversée des émergences existent depuis longtemps. Le modèle développé par Albéric permet d’envisager une reconstitution des épisodes d’inversions de courant à partir des niveaux des rivières, reconstitution qui sera abordée dans l’article du Chapitre II avec l’impact du changement climatique sur les hydrosystèmes du Val d’Orléans.

Le changement climatique : un constat actuel

En 1988, le Groupement d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC ou IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change) est créé par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et par le Programme des N ations Unies pour l’Environnement (PNUE). Le GIEC a pour mission d’évaluer « les informations d’ordre scientifique, technique et socio -économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. » (www.IPCC.ch). Quatre rapports d’évaluation ont été publiés (1990, 1995, 2001 et 2007) sur l’état des connaissances relatives au changement climatique. Plusieurs autres rapports, méthodologiques, spéciaux (par exemple le SRES : Special Report on Emission Scenario, 2000) et supports techniques ont également été publiés depuis les années 1990. Le GIEC définit actuellement les grandes lignes du cinquième rapport d’évaluation qui paraîtra en 2014. Le dernier rapport d’évaluation (GIEC 2007, Rapport de synthèse) pose les lignes suivantes, en ce qui concerne les changements climatiques observés, leu rs causes et les effets constatés : « – Le réchauffement du système climatique est sans équivoque. On note déjà, à l’échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l’atmosphère et de l’océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer. De plus, la fréquence de certains phénomènes s’est probablement accrue : vagues de chaleur sur la majeure partie des terres émergées, fortes précipitations dans la plupart des régions et depuis 1975, élévation extrême du niveau de la mer dans le monde entier. Les observations révèlent une augmentation de l’activité cyclonique intense dans l’Atlantique Nord depuis 1970 environ, cette évolution étant moins nette ailleurs. Il est très probable (probabilité supérieure à 90%) que les températures moyennes dans l’hémisphère Nord ont été plus élevées pendant la seconde moitié du XXe siècle que durant n’importe quelle autre période de cinquante ans au cours des cinq derniers siècles, et il est probable (probabilité supérieure à 66%) qu’elles aient été les plus élevées depuis 1 300 ans au moins.
– Les observations effectuées sur tous les continents et dans la plupart des océans montrent qu’une multitude de systèmes naturels est touchée par les changements climatiques régionaux, en particulier par la hausse des températures. Certains systèmes hydrologiques ont été perturbés par l’intensification du ruissellement et la précocité des crues de printemps dans de nombreux cours d’eau, ainsi que par la modification de la structure thermique et de la qualité de l’eau due au réchauffement des lacs et des rivières. Dans certains écosystèmes marins et d’eau douce, le déplacement des aires de répartition et les variations du degré d’abondance des algues, du plancton et des poissons sont liés à la hausse de la température de l’eau, ainsi qu’aux modifications connexes de la couche de glace, de la salinité, de la teneur en oxygène et de la circulation de l’eau.
– Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) imputables aux activités humaines ont augmenté depuis l’époque préindustrielle ; la hausse a été de 70 % entre 1970 et 2004. Depuis 1750, sous l’effet des activités humaines, les concentrations atmosphériques de CO 2, de méthane (CH 4) et d’oxyde nitreux (N 2 O) se sont fortement accrues. L’essentiel de l’élévation de la température moyenne du globe observée depuis le milieu du XXe siècle est très probablement attribuable à la hausse des concentrations de GES d’origine anthropique. Il est probable que tous les continents, à l’exception de l’A ntarctique, ont généralement subi un réchauffement anthropique marqué depuis cinquante ans.
– Malgré les politiques d’atténuation et les pratiques de développement durable déjà en place, les émissions mondiales de GES continueront d’augmenter au cours des prochaines décennies : selon le Rapport spécial du GIEC sur les scénarios d’émissions (SRES, 2000), les émissions mondiales de GES (en équivalent-CO2) augmenteront de 25 à 90 % entre 2000 et 2030. – Un degré de confiance plus élevé que dans le troisième Rapport d’évaluation est associé aux projections concernant les configurations du réchauffement et d’autres particularités de portée régionale, dont la modification des régimes du vent, des précipitations et de certains aspects des phénomènes extrêmes et des glaces demer. Parmi les changements anticipés à l’échelle régionale figurent : une hausse très probable de la fréquence des températures extrêmement élevées, des vagues de chaleur et des épisodes de fortes précipitations ; une augmentation très probable des précipitations aux latitudes élevées et, au contraire, une diminution probable sur la plupart des terres émergées subtropicales, conformément aux tendances relevées récemment. On estime avec un degré de confiance élevé que, d’ici le milieu du siècle, le débit annuel moyen des cours d’eau et la disponibilité des ressources en eau augmenteront aux hautes latitudes (et dans certaines régions tropicales humides) et diminueront dans certaines régions sèches des latitudes moyennes et des tropiques (Changements Climatiques 2007, Rapport de synthèse IPCC 2007). » Ces conclusions assez alarmistes sur l’état actuel du climat global, ses effets sur l’hydrologie et son devenir sont renforcées par les études menées à une échelle plus régionale que nous aborderons plus loin. Il convient cependant de discuter des circulations atmosphériques à grande échelle qui touchent plus particulièrement le continent européen, avant de se focaliser sur l’impact du changement climatique sur la France.

Variabilités du climat européen : les régimes de temps

Dans cette partie, nous nous intéresserons à la variabilité du climat ou variabilité atmosphérique dans la zone Europe – Atlantique Nord à l’échelle interannuelle et intra-saisonnière.
Les précipitations en Europe, qui dépendent majoritairement des circulations atmosphériques à grande échelle au niveau de l’Atlantique Nord, sont liées aux variations de pression réduite au niveau de la mer. Le principal mode de variabilité atmosphérique interannuelle est représenté par l’Oscillation Nord-Atlantique (NAO ; Walker et Bliss, 1932) : des masses d’air se déplacent des régions arctiques et islandaises vers la ceinture subtropicale près des Açores, avec pour conséquence une oscillation de la différence de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande (Hurrell, 1995). La NAO se découpe en deux phases : la NAO+ appelée aussi le régime zonal, et la NAO-, appelée aussi anticyclone du Groenland.
La phase positive de l’oscillation se traduit par un anticyclone des Açores plus intense et une dépression d’Islande plus creusée, et inversement pour la phase négative. Durant les années 1950 et 1960, la phase NAO- était prédominante (Fig. 12). Les années 1990 et 2000 sont en revanche marquées par une intensification de la phase NAO+ (Cassou, 2004a).

La désagrégation d’échelle et les types de temps

Nous avons rapporté plus haut (cf paragraphe § 1) les conclusions des modèles climatiques globaux (GCM) sur l’évolution du climat mondial. Ces études ne peuvent cependant pas nous renseigner sur le devenir climatique d’une zone d’étude aussi restreinte que le Val d’Orléans ou le bassin de la Loire. Les régimes de temps qui contrôlent le climat de la zone Atlantique Nord – Europe, définis paragraphe § 2, sont également assez peu précis lorsqu’on s’intéresse à une zone aussi ciblée. Il convient de savoir qu’à une échelle spatiale très fine, le climat peut beaucoup varier, en fonction des caractéristiques physiographiques de la zone d’étude (Boé, 2007). De plus, les échelles de temps et d’espace caractéristiques des processus de fine échelle diffèrent fortement de celles auxquelles s’appliquent les GCM, dont la résolution est insuffisante et entraîne parfois des biais importants (Quintana Segui et al., 2010). Supprimer l’écart entre la résolution des GCM et les processus d’échelle locale ou régionale représente un problème considérable pour l’estimation de l’impact du changement climatique, incluant l’application des scénarios de changement climatique aux modèles hydrologiques (Fowler, 2007). Des efforts considérables dans la communauté scientifique du climat ont permis le développement de techniques pour franchir cet obstacle : la désagrégation de ces GCM, qui consiste à utiliser l’information climatique contenue dans les scénarios globaux à basse résolution pour dériver des scénarios régionaux à plus haute résolution. Les modèles régionaux obtiennent le plus souvent des résultats meilleurs, par exemple pour la simulation des précipitations, comportement qui est en partie expliqué par une meilleure prise en compte de l’orographie réelle et des circulations associées (Habets et al., 2005). Deux approches fondamentales existent pour la désagrégation des sorties de GCM : la désagrégation dynamique et la désagrégation statistique (Mearns et al., 1999).
La désagrégation dynamique repose sur la simulation d’une région d’intérêt à haute résolution, et plus souvent d’un modèle climatique régional (RCM). Les conditions aux limites de ce RCM ont besoin d’être spécifiées à partir des sorties d’un GCM, cette méthode étant équivalente à une désagrégation de l’information donnée par le modèle global. Le forçage de ce RCM est alors spécifié à travers ces conditions aux limites, mais aussi à travers les concentrations en gaz à effet de s erre et aérosols prescrites, cohérentes avec celles du GCM (Planton et al., 2008). Cependant, la compétence du RCM dépend fortement des biais hérités du GCM utilisé et de la présence et de l’intensité des forçages à l’échelle régionale, comme l’orographie ou la couverture végétale. La contribution des différentes sources d’incertitudes varie en fonction du domaine spatial, de la région et de la saison, mais la plus grande incertitude est introduite par le forçage aux limites, c’est -à-dire le choix du GCM. De plus, les désagrégations dynamiques sont informatiquement très onéreuses, en temps et en espace (Tisseuil et al., 2010 ; Fowler, 2007).
La seconde méthode de désagrégation est appelée désagrégation statistique, et part de l’hypothèse que le climat régional est dépendant de deux facteurs : l’état climatique de grande échelle et les propriétés physiographiques locales telles que la topographie, l’usage des sols, etc… (Boé, 2007). Cette désagrégation dépend donc des relations statistiques entre des variables prédictives de grande échelle (à partir des GCM) et des variables prédites à l’échelle régionale ou locale. Le principe consiste à établir un lien entre la grande échelle simulée et l’échelle plus fine, en utilisant un ouplusieurs modèles statistiques calibrés sur des séries de données observées (Planton et al., 2008). Les relations entre ces deux types de variables peuvent être utilisées pour estimer les changements de débits des rivières, ou autre mesure hydrologique locale, comme les précipitations (Tisseuil et al., 2010).
Parmi les techniques de désagrégation statistique, il en existe une basée sur l’utilisation du concept de type de temps, développée par le CERFACS (Boé et al., 2006 ; Boé et Terray, 2008 ; Pagé et al., 2008 ; Pagé et al., 2010). L’hypothèse principale est la suivante : chaque régime de temps (représenté par une variable de circulation atmosphérique de grande échelle appelé prédicteur, ici la pression moyenne à la surface de la mer PSL) est associé à une distribution spécifique des variables climatiques locales ( = le prédictant : ici les précipitations locales sur la France). Cette association est représentée par une fonction de transfert qui est construite statistiquement à partir des observations et ré-analyses disponibles.
La méthodologie s’appuie sur des séries d’observations homogénéisées et de réanalyse : les données de PSL proviennent d’une réanalyse NCEP (Kistler et al., 2001) et pour les précipitations, la base de données d’observation a été générée par Météo-France et elle est nommée SAFRAN (Quintana-Seguí et al., 2008). Celle-ci couvre la France sur une période allant de 1970 à 2005 à une résolution spatiale de 8 km sur une grille régulière en projection Lambert-II étendue. Elle comporte 7 paramètres : les précipitations solide et liquide, la température à 2 m, le module du vent à 10 m, la radiation infra-rouge et visible incidente en surface, l’humidité spécifique à 2 m. A partir de ces données, il est possible de dériver des types de temps en utilisant un algorithme de classification (Michelangeli et al., 1995). Sans détailler la méthode, on obtient une série de 38 types de temps spécifiques pour la France. Neuf types sont définis pour la saison hiver (notés DJF0 à DJF8), 10 pour la saison printemps (MAM0 à MAM9), 10 pour l’été (JJA0 à JJA9) et 9 pour l’automne (SON0 à SON8). Sur les figures 15 et 16, on voit deux exemples de types de temps avec pour chacun une carte d’anomalies de pression moyenne au niveau de la mer et une carte d’anomalies de précipitations sur la France correspondante.

Conséquences sur l’hydrologie de surface

Après avoir vu les conséquences du changement climatique sur les températures et les précipitations en France, il convient de s’intéresser plus particulièrement au devenir des fleuves et rivières.
En 2002, une étude basée sur l’augmentation du risque des grandes crues dans le monde liée au changement climatique montre que leur fréquence a augmenté pendant le XX ème siècle, et les simulations prévoient que cette tendance continuerait dans le futur (Milly et al., 2002). Ces conclusions faites à une échelle très globale sur de grands bassins laissent néanmoins penser que les fleuves et les rivières de moindre importance verront peut-être également leur comportement hydrologique modifié par le changement climatique.
Cette remarque peut être illustrée par une étude réalisée sur la Seine et la Somme (Ducharne et al., 2009) : à partir de plusieurs scénarios régionalisés déduits de différents GCM du GIEC, et couplés avec six modèles hydrologiques, l’évolution des débits des deux fleuves a pu être prédite pour le XXI ème siècle. En tenant compte des incertitudes, les auteurs ont trouvé que le débit moyen des deux fleuves pourrait diminuer de 30% (+/- 10%) dans le futur. Cette diminution se répercuterait davantage sur les périodes d’étiages que les périodes de hautes eaux. Les valeurs extrêmes des débits évolueraient également, avec une diminution des débits des étiages les plus sévères mais une faible variation des pointes de crue les plus rares.
Une autre étude sur les changements de débits de fleuves prédits pour la période 2046-2065 a été menée en 2009 (Boé et al., 2009) : les débits de la Seine, de la Loire et de la Garonne diminueraient toute l’année, avec un maximum de changement en été et en automne (de 20 à 40%). Pour le Rhône, les débits diminueraient également fortement en été et automne, et resteraient assez stables aux autres saisons. L’évapotranspiration augmenterait sur les 4 bassins versants en hiver, printemps et automne. Les précipitations diminueraient également, surtout en été et à l’automne, pour les 4 bassins versants.
Il est donc attendu que, en accord avec les différentes simulations résultant de l’utilisation des modèles climatiques régionaux, la France voie dans la seconde partie du XXI ème siècle ses caractéristiques hydrologiques évoluer. L’impact d’un tel changement peut se mesurer à une échelle encore plus fine, telle que celle de notre site d’étude, le Val d’Orléans 5. Impact du changement climatique sur l’hydrologie du Val d’Orléans Cette dernière partie est basée sur un article publié dans Hydrology and Earth System Sciences en 2011: Impact of climate change on groundwater point discharge: backflooding of karstic springs (Loiret, France).

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I Le Val d’Orléans
1. Contextes géographique et géologique
a) Localisation du Val d’Orléans
b) Géologie du Val
2. Hydrologie du Val d’Orléans et phénomènes karstiques
a) Les eaux de surface
b) Les circulations karstiques : pertes et émergences
c) Autres manifestations karstiques
3. Inversions de courant dans le Val d’Orléans
a) Observation des inversions de courant dans le Val
b) Modèle d’inversion avec les hauteurs d’eau
4. Synthèse
Chapitre II Impact du changement climatique sur le Val d’Orléans 
1. Le changement climatique : un constat actuel
2. Variabilités du climat européen : les régimes de temps
3. La désagrégation d’échelle et les types de temps
4. Evolution du climat pour la France et prévisions : conséquences pour l’hydrologie
a) Evolution au cours du XX ème siècle
b) Prédictions pour le XXI ème siècle
c) Conséquences sur l’hydrologie de surface
5. Impact du changement climatique sur l’hydrologie du Val d’Orléans
6. Synthèse
Chapitre III Géochimie des eaux du Val d’Orléans – Analyse des éléments majeurs, éléments traces et isotopes stables de l’eau 
1. Introduction et connaissances sur la géochimie des systèmes karstiques et du Val d’Orléans
2. Prélèvements d’eaux dans la Loire, la Source du Bouillon et le Dhuy
a) Eléments majeurs
b) Isotopes de l’eau
c) Eléments traces
3. Paramètres physico-chimiques mesurés dans la Loire, le Dhuy et la Source du Bouillon
a) Paramètres physiques mesurés dans la Loire à Jargeau : étude des chroniques existantes
b) Paramètres physiques mesurés dans la Loire, la Source du Bouillon et le Dhuy
c) Paramètres physiques mesurés dans la Source du Pont Saint Nicolas et les forages du Val à l’étiage 2008
d) Comparaison avec les paramètres mesurés en 1979-1980
4. Isotopes stables de l’eau
a) Loire
b) Source du Bouillon
c) Dhuy et autre rivière du Val (Anche)
d) Mélanges potentiels dans le karst à l’étiage
e) Evolution des isotopes pendant la crue de novembre 2008
f) Synthèse sur les isotopes de l’eau
5. Eléments majeurs
a) Mesures effectuées dans la Loire, la Source du Bouillon et le Dhuy
b) Mesures effectuées aux forages, à la Source du Pont St Nicolas et dans l’Anche à l’étiage 2008
c) Comportement des éléments majeurs pendant la crue de novembre 2008
d) Indices de saturation par rapport à la calcite et à la dolomite dans les eaux de la Loire et de la Source du Bouillon
e) Variations saisonnières des éléments majeurs : détermination des différents comportements en fonction du débit de la Loire
f) Mélanges des eaux à partir des éléments majeurs
6. Eléments traces
a) Analyses effectuées dans la Loire et la Source du Bouillon
b) Analyses effectuées dans la Source du Pont Saint Nicolas et les forages du Val lors de l’étiage 2008 et dans le Dhuy entre 2008 et 2009
c) Evolution du signal éléments traces entre la Loire et la Source du Bouillon
7. Synthèse des éléments majeurs, traces et isotopes de l’eau
Chapitre IV Géochimie des eaux du Val d’Orléans : Produits phytosanitaires et pharmaceutiques – Comportement dans un réacteur géochimique 
1. Introduction
2. Polluants recherchés dans le Val et méthodes
a) Produits pharmaceutiques
b) Produits phytosanitaires
3. Résultats pour les produits pharmaceutiques sélectionnés
a) Détermination des flux
b) Remarque sur les forages du Val
c) Analgésiques
d) Oxazepam
e) Carbamazépine
f) Sulfaméthoxazole
g) Acide 4-chlorobenzoïque
h) Comportement des produits pharmaceutiques pendant la crue de novembre 2008
i) Discussion globale sur les produits pharmaceutiques
4. Produits phytosanitaires
a) Les urées
b) Les chloroacétanilides
c) Le glyphosate et l’acide aminométhylphosphonique (AMPA)
d) Les triazines
e) Autres produits phytosanitaires détectés à la Source du Bouillon
f) Comportement des produits phytosanitaires pendant la crue de novembre 2008
g) Discussion globale sur les produits phytosanitaires
5. Synthèse des polluants
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
LISTE DES PRINCIPAUX ACRONYMES 
ANNEXES

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