Originaire d’Amérique Centrale plus précisément du Mexique (Le Conte, 1950; Willet, 1962 in Dabire, 2000) et introduit en Afrique vers le XVIe siècle par les explorateurs portugais, le maïs (Zea mays, L.) est une denrée de base pour beaucoup de pays africains (Guèye et al., 2011). Le maïs est largement cultivé comme céréale pour ses grains riches en amidon (72 à 73% de son poids) et représente la première production céréalière devant le riz et le blé (Anzala, 2006 ; Anonyme, 2012 ; Larsen, 2012).
Au Sénégal, le développement de sa culture est lié soit au fait que le maïs y est une culture ancienne dont le produit figure traditionnellement dans l’alimentation humaine et animale, soit par le fait que le maïs permet de traverser les périodes de soudure. La production a évolué en dents de scie avec toutefois une croissance relativement constante de 1960 à 1990 et une légère baisse de 1991 à 2000. (Ndiaye et al., 2005). Il est à noter que le riz a longtemps et continue d’occuper une place de choix au niveau des habitudes alimentaires. Toutefois, à la suite de la crise économique de ces dernières années, les populations, notamment urbaines, ont mis davantage l’accent sur la culture du maïs. C’est ainsi qu’en 2003, le maïs fut choisi comme « spéculation test » dans un vaste programme gouvernemental dont l’objet est, à court terme, la réalisation de la sécurité alimentaire du pays. Cette situation a fait que le maïs, jusqu’ici culture de subsistance plutôt restreinte dans certaines parties du territoire national du fait des déficits pluviométriques des zones nord et centre, tend à devenir, à l’image de l’arachide et du coton, une culture de rente (Guèye et al. 2011).
Contexte géographique
Quelques données du Sénégal
Le Sénégal est situé entre 12° et 16°30 de latitude Nord et 11°30 et 17°30 de longitude Ouest ; couvrant une superficie de 196 720 km2 (Boye, 2001), il appartient à l’Afrique subsaharienne. Le climat est de type soudano-sahélien caractérisé par l’alternance d’une saison sèche allant de novembre à mai et d’une saison des pluies allant de juin à octobre. L’importance des précipitations décroît du sud au nord du pays. Dans l’extrême nord (région du fleuve Sénégal), la moyenne des précipitations annuelles est de 300 mm, alors que dans l’extrême sud (Casamance), elle est aux environ 1 500 mm (Fall, 2008).
L’agriculture représente un des secteurs essentiels de l’économie du pays. Elle contribue pour une valeur relativement importante au Produit intérieur brut (20%). Cependant, elle est peu diversifiée; les principales cultures sont le mil, le sorgho, le maïs, le riz, le coton, l’arachide et le niébé. Le Sénégal n’a pas atteint son autosuffisance alimentaire, seulement couverte à 50-60%. Environ 500 000 tonnes de céréales sont importées chaque année (Boyé, 2001). Les terres arables au Sénégal représentent 19% de la superficie du pays. Les mises en valeur agricole annuelle ne portent que sur 65% des terres arables, sur lesquelles, seuls 2% sont mises en valeur grâce à l’irrigation. En outre, la plupart des terres sont cultivées seulement pendant l’hivernage malgré la présence d’importantes ressources hydriques souterraines mobilisables (Fall, 2008).
Cadre d’étude
Dans ce cadre d’étude, différentes zones ont été identifiées en fonction du climat, de l’écologie et des pratiques agricoles englobant des dimensions environnementales, sociales, économiques et ethniques. C’est ainsi qu’au Sénégal, on distingue sept zones agro écologiques contre cinq zones agro-climatiques.
Les zones agro-écologiques
Les zones agro-écologiques regroupent des communautés rurales ayant des similitudes en terme de structure du sol et en terme de climat (ESASU, 2008).
La zone des Niayes;
C’est une bande de 5 à 10 km sur le littoral Nord et est la principale zone de cultures maraîchère du Sénégal. Elle a aussi une vocation arboricole fruitière. C’est une zone à forte concentration de la population nationale (plus de 20% sur moins d’1% du territoire). Elle est caractérisée par une agriculture périurbaine intensive et des activités maraîchères (80 % de la production nationale).
Parmi les effets les plus importants du changement climatique, il y a la menace de l’avancée des dunes vives et la remise en mouvement des dunes anciennes, la salinisation des sols, l’ensablement des terres des bas-fonds, la salinisation des puits, l’érosion des la zone côtière et l’invasion marine (PANA, 2006).
La zone sylvo-pastorale (le Ferlo);
La zone sylvo-pastorale, peuplée en majorité par des populations de Peuls nomades, est la principale zone d’élevage du Sénégal 22 à 30 % du cheptel national (PANA, 2006). Elle subit un processus de désertification assez avancé avec une disparition marquée du couvert végétal par la sécheresse et l’émondage abusif des ligneux par les éleveurs (Fall, 2008). La végétation sur le Ferlo sableux est à dominance arbustive par contre, sur le Ferlo latéritique, la strate est ligneuse (Boyé, 2001).
La vallée du fleuve Sénégal;
D’après le PANA (2006), la vallée du fleuve Sénégal couvre une bande de 10 à 15 km. Cette zone est composée par un ensemble de plaines alluviales et de hautes terres sableuses. Elle comporte la zone dite Walo (parte inondable, avec des sols lourds, des aménagements rizicoles), le Delta (avec un climat marin) et le Jéri (zone à vocation pastorale). Dans le delta, la culture pluviale est presque inexistante et l’essentiel de la production provient des cultures irriguées (d’où des phénomènes importants de salinisation des terres). Dans toute la vallée moyenne du Sénégal et dans le delta, la reproduction de la fertilité des sols est assurée par les crues (laissant une couche de limons, qui permet une culture en permanence et ne rend pas nécessaire la jachère).
Le Sud Bassin arachidier;
Il occupe une superficie de 23 945 km2 , on y distingue un système de cultures sous pluie relativement diversifié, basé sur l’alternance mil souna et arachide en présence de fumure animale dominant (Fall, 2008). Il est caractérisé par une forte pression démographique et une augmentation des superficies de tannes et d’arachide, et le mil occupent 90 % des superficies emblavées). Dans la zone côtière, on a l’estuaire à mangroves (delta du Saloum 80 000 ha). La nappe est souvent minéralisée et le niveau est en baisse au cours des dernières décennies (PANA, 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Contexte géographique
I.1.1. Quelques données du Sénégal
I.1.2. Cadre d’étude
I.1.2.1. Les zones agro-écologiques
I.1.2.2. Les zones agro-climatiques
I.1.3. Présentation du maïs Zea mays L
I.1.3.1. Position systématique et variétés de Zea mays
I.1.3.2. Structure génétique du maïs
I.1.3.3. Importance et valeur nutritive du maïs
I.1.3.4. Infestation du maïs et dégâts collatéraux
I.1.4. Les charançon des grains (Sitophilus zeamais et S. oryzae)
I.1.4.1. Position systématique
I.1.4.2. Descriptions des Sitophilus spp
I.1.4.3. Bioécologie
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODE
II.1. ECHANTILLONNAGE
II.2. ETUDE GENETIQUE
II.2.1. Extraction d’AND
II.2.2. Migration électrophorétique
II.2.3. La PCR du cytochrome B
II.2.4. Séquençage du cytochrome B
II.2.4.1. L’intérêt du cytochrome B
II.2.4.2. Le séquençage
II.3. ANALYSES GENETIQUES
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Analyses de la variation génétique de l’ADN des séquences utilisées
III.1.2. Diversité génétique et structuration des deux espèces
III.1.2.1. Diversité haplotypique
III.1.2.2. Structuration
III.1.2.3. Arbres phylogénétiques
III.1.3. Diversité génétique et structuration par populations
III.2. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES