Facteurs d’évolution et d’activation d’un glissement de terrain
Les glissements de terrain sont des phénomènes complexes, impliquant des principes multi-échelles et multi-physiques. Ils sont influencés par un grand nombre de facteurs, se divisant en quatre catégories :
– L’hygrométrie influence directement les propriétés mécaniques du sol, en fonction de sa porosité. C’est un facteur prépondérant, lors d’averses plus importantes, le nombre de glissements de terrain augmente. Une teneur en eau élevée affaiblira généralement les propriétés mécaniques de l’écoulement, accélérant son déclenchement ; des cycles répétés déchargement et déchargement en eau amèneront de l’érosion. En période de gel l’eau occupe plus d’espace, générant des efforts internes importants ; le dégel modifie ensuite cet équilibre, et entraîne des déplacements plus ou moins importants. L’hygrométrie peut enfin avoir des origines humaines : à La Conchita, en Californie, une canalisation cassée a accéléré le déclenchement d’un glissement important.
– Le chargement mécanique de la pente peut-être modifié par la construction de structure ou par la fonte de glacier. Dans ce dernier cas, la modification du chargement combinée avec les infiltrations d’eau provoquées décuple les effets du glissement.
Une augmentation des charges en amont peut accélérer le glissement ; une diminution de la résistance en aval, lié à un décaissement par exemple, a des effets similaires. Il est crucial de bien connaitre les zones à risque pour éviter d’y construire, ou de prendre des mesures pour s’assurer de ne pas déstabiliser une pente dangereuse.
– L’exploitation humaine, la présence d’arbres ou de champs agricole peut venir stabiliser la pente, la déforestation peut perturber l’équilibre. Les herbes hautes plantées sur les dunes des littoraux stabilisent par leurs racines la couche supérieure et limitent l’exposition au vent. 36
-L’accidentel, des évènements extrêmes peuvent venir déstabiliser subitement un glissement en formation : des arbres stabilisateurs arrachés, une inondation sature et érode les sols, un séisme peut faire basculer un glissement ou entraîner la liquéfaction des sols.
Les facteurs de risque influençant l’évolution d’un mouvement de terrain ou le déclenchant sont multiples, et parfois difficiles à quantifier. Leur intégration dans des modèles de calcul exacts est donc souvent impossible. Cependant, même si les glissements sont des phénomènes complexes et très variés, il est possible d’en proposer en première approche une modélisation simple, qui éclaire sur les mécaniques mises en jeu et leur déroulement.
Effets et conséquences
Du fait des fissures, des déformations et des déplacements en masse, les glissements peuvent entraîner des dégâts importants aux constructions. Dans certains cas, ils peuvent provoquer leur ruine complète (formation d’une niche d’arrachement d’ampleur pluri métrique, poussée des terres incompatible avec la résistance mécanique de leur structure).
L’expérience montre que les accidents de personnes dûs aux glissements et coulées sont peu fréquents, mais possibles (cas d’un phénomène relativement rapide et/ou survenant de nuit, comme par exemple à la Salle en Beaumont en Isère en Janvier 1994 : 4 morts).
méthodes d’analyse de stabilité des pentes
Méthodes déterministes
Il est impossible de prédire avec précision la stabilité d’une pente. Un ingénieur géotechnicien expérimenté peut cependant établir une évaluation raisonnable d’un secteur en se basant sur une investigation complète des lieux. Ce genre de recherche exige une analyse des conditions du sol et de la nappe aquifère associée à une étude de la géologie locale, on examinera en particulier les pentes stables et instables existantes.
L’analyse de la stabilité des pentes, par les méthodes d’équilibre limite, emploie des évaluations simples pour chaque valeur des variables dans les équations de stabilité. Les variables utilisées pour cette analyse sont les caractéristiques physiques et mécaniques du sol et la géométrie de la pente. Les hypothèses de base d’une telle approche peuvent être résumées en ce qui suit :
• Le modèle de comportement est celui de Mohr-Coulomb,
• La rupture se fait dans un plan (Analyse bidimensionnelle),
• Les forces considérées sont le poids et les surcharges,
• Le problème est statique, 37
• On applique au sol les lois de la mécanique des milieux continus,
• Le déplacement du sol est rigide dans le cas des surfaces circulaires,
• La contrainte effective est égale à la contrainte effective moins la pression interstitielle (relation de Terzaghi)
• Le coefficient de sécurité du composant coésif de la force est égal à celui du frottement pour tous les sols,
• Le coefficient de sécurité est constant le long de la surface de rupture.
Plusieurs cas de figure de stabilité sont alors analysés :
Rupture plane
Pentes finies
Pentes infinies (avec ou sans écoulement parallèle à l’inclinaison de la pente).
Stabilité des pentes en rupture circulaire ou quelconque
Cette stabilité peut être scindée en deux axes fondamentaux :
– Prise en compte de la totalité de la masse formant le sol dans l’étude d’équilibre et adaptation aux sols homogènes (Méthodes globales),
– Subdivision du massif en tranches verticales. La stabilité de chaque tranche est calculée séparément (Méthode des tranches). [12]
Méthode de Taylor (1937)
Cette méthode s’adapte aux pentes de géométrie simple formées d’un sol homogène sans présence d’eau. Il est considéré au niveau de la méthode les forces relatives au poids propre du massif, à la cohésion et à la résultante de la force normale et celle de frottement. La formulation du coefficient de sécurité F= C / (γ.H.mt)
Méthode de SPENCER(1967)
Tenant compte de tous les paramètres des autres méthodes, SPENCER a établi des abaques donnant l’angle de frottement Фd en fonction de la géométrie de la pente, des propriétés du sol, du constant ru = (uw/γ.h) et une valeur initiale du coefficient de sécurité. Ensuite F est calculé par la formule F= (tan Ф / tan Фd) jusqu’à convergence.
Méthode générale d’équilibre limite (1970)
Cette méthode est similaire à celle de Morgenstern-Price, la différence réside dans la prise en compte du calcul de différentes valeurs du coefficient de sécurité pour différentes valeurs de λ. Il y a lieu de représenter la variation du coefficient de sécurité en fonction de λ. L’intersection des deux représentations graphiques de Fm et Fi en fonction de λ permet de garantir l’équilibre des moments et des forces.
Méthodes probabilistes
Il y a lieu de signaler que les méthodes d’équilibre limite ne considèrent pas l’ensemble des incertitudes sur les paramètres du problème à résoudre, notamment les données géométriques, et les erreurs de mesure au laboratoire des caractéristiques mécaniques du sol et leur variation spatiale et temporelle sur le terrain.
Compte tenu de l’aspect plus ou moins aléatoire des paramètres d’analyse, des méthodes probabilistes, basées spécialement sur le calcul de risque ont été développés.
Il faut cependant ajuster la variation de chaque paramètre influençant d’une manière significative la stabilité à une loi probabiliste et de calculer la fonction probabilité de rupture comme étant une combinaison de plusieurs fonctions aléatoires.
On synthétise dans ce qui suit quelques méthodes probabilistes :
Simulation Monte-carlo
Cette méthode est basée sur l’identification d’un modèle déterministe avec introduction des variables multiples pour l’estimation les résultats en une simple valeur. La distribution de probabilité pour chaque variable es établie pour le modèle de simulation. On obtient ainsi la distribution de probabilité du paramètre de sortie.
Evaluation de la fiabilité
Au niveau de cette méthode, les résultats de l’analyse de stabilité de pentes est assimilé à une distribution du coefficient de sécurité ou de la hauteur critique.
Analyse statistique
Dans le cas de l’étude de stabilité des pentes, l’analyse statistique peut être d’une grande contribution. Il y a lieu de déterminer les paramètres statistiques notamment la moyenne, l’écart type, la fonction de densité de probabilité et la fonction de distribution de probabilité. La variation des coefficients de sécurité peuvent ^être représentées respectivement par rapport aux fréquences ainsi qu’aux probabilités.
Certains chercheurs se sont penchés sur l’approche probabiliste est mettant en évidence :
– Le non unicité de la relation entre le coefficient de sécurité et la probabilité de rupture,
– La prise en charge de la troisième dimension qui conditionne la probabilité de rupture.
– La considération d’une approche probabiliste en considérant comme paramètres prépondérants la cohésion et l’angle de frottement interne.
Analyse de la stabilité des pentes par approche stochastique
Les approches stochastiques d’analyse de stabilité peuvent être adoptées en considérant les variables d’entrée comme des variables aléatoires ou des fonctions aléatoires. Ainsi le résultat final, c’est à dire le coefficient de sécurité correspond à une variable aléatoire dépendante. Cette variable a une fonction de distribution statistique avec une espérance mathématique et une variance. 45
Méthodes numériques
Le développement des programmes sur ordinateurs a été très bénéfique pour la résolution de certains problèmes de stabilité des pentes. Beaucoup de méthodes numériques sont utilisées pour le faire en l’occurrence :
-Méthode des éléments finis, permettant de modéliser les aspects liés à l’hétérogénéité des matériaux, la géométrie des talus et leur environnement, l’interaction entre les terrains et les structures ainsi que les discontinuités spécifiquement pour les massifs rocheux.
-Méthode des différences finies, dans laquelle les variables ne sont définies qu’aux noeuds du maillage et la résolution est locale et pas à pas. Le code de calcul utilisé au niveau de ce mini-projet se base essentiellement sur cette méthode.
Techniques de stabilisation
Critères de choix d’une méthode de stabilisation assurant une augmentation de 20 à 30 % de la sécurité :
– paramètres techniques du site
– objectif : arrêter ou ralentir un glissement en cours, arrêter une partie d’un glissement en cours, empêcher un glissement d’endommager des infrastructures (à titre curatif), prévenir un mouvement potentiel (à titre préventif) impératifs technico-économique techniques les plus couramment utilisées :
terrassements (actions sur la pente moyenne du terrain)
drainage (actions sur l’eau)
introduction d’éléments résistants (soutènements, ancrages)
protection passive et surveillance
⇒ Une solution sûre : éviter la zone des désordres (si possible) par une déviation de la route ou une dérivation de la rivière.
Techniques courantes de drainage
L’eau a fréquemment un rôle moteur dans les glissements de terrain, l’objectif du drainage est de contrôler la teneur en eau du sol et de réduire les pressions interstitielles au niveau de la surface de rupture. Le drainage peut évacuer l’eau de la zone ou encore éviter l’alimentation en eau de la zone par collecte et canalisation des eaux de surface.
Bien caractériser les nappes pour l’étude de la faisabilité économique et technique des dispositifs de drainage (implantation, profondeur à atteindre, perméabilité des terrains, pérennité des dispositifs, etc.)
•Drainage superficiel : collecte et canalisation des eaux de surface vers un exutoire hors glissement, imperméabilisation des fossés et des accotements _ non infiltration du ruissellement superficiel
•Drainage profond : le choix d’une technique dépend de la nature des terrains et de l’objectif à atteindre (en phase chantier ou exploitation)
•tranchées drainantes (+ drains agricoles, géodrains, parois drainantes).
V.3) Introduction d’éléments résistants
Le rôle de ces systèmes est d’armer la terre et de limiter son mouvement.
Le clouage : Ce dispositif transfère par un système d’accrochage (pieux, clous) les efforts du volume en mouvement vers le volume fixe (figure II.11).
Evacuateur en charge
Ils peuvent être du type puits ou type siphon.
Evacuateur en puits
L’évacuateur en puits est un ouvrage en béton de forme circulaire (difficultés d’implantation sur corps du barrage ou rives, difficultés techniques ou financières). Il évacue l’eau par chute verticale dans la conduite enterrée débouchant à l’aval de la digue dans un bassin de dissipation. Le puits peut servir également de tour de prise d’eau. La conduite d’évacuation joue le rôle de conduite de vidange.
Pour ce type d’évacuateur, il est nécessaire d’insister sur trois aspects importants :
– La longueur déversant à considérer est égale au périmètre du déversoir,
– La convergence des filets à l’intérieur du centre du puits,
– Le noyage sur la partie basse de puits.
Evacuateur en siphon
Les siphons constituent des évacuateurs de superficie capables d’évacuer de très forts débits sous de faibles décréments pour un encombrement restreint (chose souhaitable pour toute conception optimale des organes d’évacuation). Bien que la théorie du « siphon évacuateur » soit connue depuis longtemps, les projeteurs hésitent encore à employer des siphons, leurs préjugés défavorables pouvant se résumer en quatre points :
– Manque de capacité de surcharge,
– Manque de souplesse, puisqu’ils fonctionnent (par tout ou rien),
– Incertitude d’un amorçage sûr, ce dernier pouvant être empêché par le gel, les corps flottants, les entrées d’air,…ect,
Evacuateur vannées
Il existe une grande variété de vannes mobiles, de nombreux critères peuvent être adoptés pour les classer, à savoir :
– En fonction de la disposition des pertuis : vannes de surface et de profondeur,
– Par rapport à la destination d’exploitation : des vannes principales, batardeau, vannes de secours et celles de constructions, remarquons à la fois qu’on tend à employer les mêmes vannes pour des diverses destinations,
– D’après les matériaux principaux : métalliques, en béton armé, en bois, bien sûr les vannes métalliques sont les plus répandues dans le monde,
– Le mode d’appui : certaines vannes sont simplement appuyées sur les culées ou les piles, d’autres sur le seuil de l’ouvrage,
– Le mode de déplacement : il existe des vannes le vantes ou plongeantes, des vannes roulantes, des vannes rotatives, des vannes à plusieurs axes de rotations, etc,
– Le mode de manoeuvre : on à des vannes à manoeuvre manuelle, mécanique ou automatique.
Evacuateur de crue à hausses fusibles
Le déversoir en hausse fusible a été inventé en 1989 par François Lempérière. Ce système est l’équivalent d’un tampon fusible, semblable à des hausses multiples placées sur la crête de déversoir. Elles ont la forme d’un déversoir en labyrinthe dans lequel chaque hausse représente un cycle du labyrinthe.
Les hausses fusibles sont des modules indépendants, juxtaposés sur le seuil du déversoir d’un barrage. Grâce à un système de puits réglés à différents niveaux, les hausses fusibles s’effacent progressivement pour des crues très exceptionnelles.
En conditions normales, les hausses augmentent la capacité de stockage du réservoir. Pour toutes les crues inférieures à la crue de déclenchement, dont la valeur est généralement pour des crues de période de retour bien supérieure à 100 ans, les hausses agissent comme un seuil libre déversant.
Les évacuateurs de crues des petits barrages
Pour les petits barrages, l’évacuateur de crues consiste très souvent en un chenal (ou coursier) avec seuil déversant (ou déversoir) libre à l’amont et dissipateur d’énergie à l’aval, en fond de vallée. Pour certains barrages, les plus grands, il peut s’avérer plus économique
d’adopter la solution de la tour au pied amont raccordée à une galerie sous le remblai, ce qui permet, en compartimentant cet ouvrage, d’assurer les trois fonctions suivantes : évacuateur en puits (ou en tulipe), prise d’eau à différents niveaux et vidange de fond. [24].
Conception du seuil déversant
Pour un débit donné, il y a une infinité de solutions entre :
* un déversoir très long entraînant une charge hydraulique très faible ;
* un déversoir très court avec une charge hydraulique importante. Le principe général consiste à faire une hypothèse de longueur déversant, à calculer la charge sur le déversoir en tenant compte du laminage dans la retenue puis éventuellement à revoir à la hausse ou à la baisse la longueur du déversoir. On retient une charge maximale sur le déversoir de 0,50 à 3 mètres, plus généralement de 1 à 2 mètres.
Entonnement frontal ou latéral pour un évacuateur rectiligne
Dans le cas d’un évacuateur de surface, l’entonnement est dit « frontal » si le sens de l’écoulement est amont-aval au droit du déversoir et il est dit « latéral » si l’écoulement change de direction à 90° au droit du déversoir. Lorsque la retenue a une grande surface, elle permet de bénéficier d’un bon laminage ; il est alors intéressant d’avoir le plus de volume stocké transitoirement, donc la charge la plus forte, donc la longueur déversante la plus faible. Dans ce cas, l’entonnement est plus généralement de type frontal. A contrario, une grande longueur déversant permet de diminuer la surface des acquisitions foncières puisque le niveau des plus hautes eaux est moins élevé. Le coût du remblai est alors moins important puisque la crête est moins haute, mais le coût de l’évacuateur est bien sûr augmenté. La revanche apporte une sécurité plus élevée vis-à-vis d’une crue supérieure à la crue de projet. L’entonnement est plus généralement de type latéral, ce qui permet souvent de réduire les terrassements.
Implantation et dimensionnement
L’évacuateur de surface est habituellement réalisé sur l’un des deux appuis, car il repose alors sur du matériau en place peu susceptible de tasser. On choisit, soit l’appui qui permet le trajet le plus court pour atteindre l’aval du barrage, soit l’appui le plus rigide qui constituera la meilleure fondation, soit l’appui le moins raide pour diminuer les difficultés de terrassement. Dans le cas de vallées très évasées et symétriques, le trajet est néanmoins très long. D’où l’idée de poser l’évacuateur sur le remblai au droit du thalweg. Pour des remblais de faible hauteur, bien compactés et lorsque la fondation est peu compressible, cette solution s’avère bien adaptée. L’ouvrage en béton, réalisé avec des joints articulés, absorbe sans dommage les faibles tassements observés. Une telle conception est maintenant classique pour des barrages jusqu’à environ 20 mètres de hauteur, et même plus, à condition que la longueur du seuil déversant ne dépasse pas environ 15 mètres, pour éviter des joints de construction dans le sens rive à rive. Il n’est cependant pas interdit d’avoir un joint longitudinal, mais l’ouvrage devient plus complexe. [24].
Impact des terrassements dans la zone des évacuateurs de crues des barrages en terre
Les glissements de terrain se produisent sous I ‘action d’un (ou plusieurs) » facteur déclenchant, qui rompt l’équilibre, soit au niveau des forces massiques, soit au niveau des forces extérieures, ou au niveau des forces de liaison dans le massif. Certains de ces facteurs déclenchant sont naturels, tels que séismes, érosions, fluctuation des écoulements hydrauliques, altération, etc. A l’échelle des travaux de génie civil, I ‘activité humaine s’ajoute à ces facteurs naturels et constitue fréquemment un facteur essentiel dans la rupture de l’équilibre des massifs. Du seul point de vue du rôle de I’ activité humaine le sujet à traiter est très vaste, puisqu’il couvre des matériaux très divers, des argiles molles aux massifs rocheux, et des ouvrages très variés (barrages, ports, bâtiments, infrastructures, etc.)
Lorsque le facteur d’instabilité est une modification d’ordre géométrique (tranchée de déblai, remblais) ce sont les composantes û et r de la contrainte qui sont affectées, ainsi que, dans le cas des sols fins peu perméables, la valeur u de la pression interstitielle (apparition de surpressions positives ou négatives).
Etant implantés sur l’une des rives du barrage, les évacuateurs de surface des petits barrages en terre nécessitent des terrassements importants. Ce sont des terrassements en grandes 60
masse et en tranchées souvent profondes (2 à 10 m) et sur une largeur aussi importante (5-20 m).
Les petits barrages, souvent érigés dans des zones marneuse ou argileuse (Utilisation des matériaux locaux pour la construction de barrages homogènes ou à noyaux centraux) nécessitent une attention particulière quant aux terrassements de leurs évacuateurs de crues. La chronologie des travaux exige le lancement des différents lots en même temps (terrassements, remblais, et génie civil).
Les terrassements des évacuateurs de petits barrages, implantés au niveau des flancs des rives, notamment argileux, peuvent causés des préjudices importants par rapport à la stabilité des versants (suppression des butées), particulièrement à grande hauteur. La cadence des travaux exigée, la chronologie conjuguée des travaux entre les remblais du barrage et ceux de l’évacuateur de crue et la nature instable des versants sont des paramètres capitaux à intégrer, d’une manière solidaire pour les décisions à prendre.
Conclusion
L’évacuateur a pour objectif de faire transiter le débit de la crue de projet. Il doit ainsi rester libre de tout obstacle et notamment de colmatage des seuils par des branches ou des arbres ou d’obstructions du coursier par chute de pierres ou glissement de terrain. Dans ce dernier cas, si le désordre se produit près de l’extrémité amont du coursier, il y a un risque important d’ennoiement du déversoir et donc de dépassement de la cote PHE ; s’il se produit suffisamment en aval, les conditions d’écoulement au déversoir reste inchangées mais un débordement du coursier peut provoquer une érosion dommageable pour l’appui du barrage ou pour le parement aval.
Si l’aptitude de l’évacuateur à mire transiter le débit de la crue de projet est un élément déterminant pour sa sécurité, l’expérience montre que d’autres critères peuvent influer :
• mauvaise connaissance des niveaux de la retenue et des débitances des vannes ;
• défauts liés à une mauvaise conception du génie civil ;
• maintenance et surveillance défectueuse des parties génie civil ;
• sur les évacuateurs vannés : manque de fiabilité des alimentations électriques et défauts de maintenance des parties mécaniques et électriques ;
• consignes de crues défectueuses entraînant une arrivé tardive de l’exploitant, des manoeuvres de vannes inadaptées.
En cas d’augmentation de la lame déversant suite à la révision de la crue exceptionnelle, il convient de vérifier si le profil est toujours adapté et ne risque pas d’engendrer des désordres dans l’ouvrage (vibration, cavitation, mise en dépression des radiers et coursiers…).
Opportunité et consistance du travail
Le présent projet de fin d’étude vise donc une analyse de la stabilité du versant gauche du barrage en illustrant, d’une part, l’influence des terrassements sur la stabilité au glissement de la zone de l’évacuateur de crues, ainsi que des règles de chronologie des travaux au niveau de la conjugaison remblais de la digue-évacuateur de crues. Le travail est mené grâce à la modélisation numérique.
L’analyse de projets géotechniques est possible grâce à de nombreux codes d’éléments finis. L’ingénieur ayant de l’expérience en ce domaine sait que le poids des hypothèses rend le passage de la réalité au modèle est difficile à réaliser. Des outils de modélisation performants nous permettent le passage d’un projet réel complexe au model numérique et de faire l’étude paramétrique facilement et rapidement. On utilise souvent plusieurs modèles de comportements qui dépendent de la nature du sol et du type d’ouvrage.
Les différents cas de figure traités au niveau du présent mémoire se résument ainsi :
Cas N° 01 : Analyse de la stabilité du versant à profil naturel,
Cas N° 02 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l’évacuateur de crue,
Cas N° 03 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l’évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte retenue normale.
Cas N° 04: Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l’évacuateur de crue et conjugaison des remblais de la digue à la côte crête.
Cas N° 05 : Analyse de la stabilité du versant avec influence des terrassements de l’évacuateur de crue combinés à un reprofilage, par anticipation, du profil naturel du versant gauche.
Le glissement de talus de la rive gauche du petit barrage de « Tamellahet »
Contexte d’analyse
Dans le cas du glissement de la rive gauche du petit barrage sur Oued « Tamellahet », l’étude conduit à définir une solution confortative et à exécuter des travaux de stabilisation. Cette solution doit tenir compte de la faisabilité des travaux liée à : l’investissement consenti, l’accessibilité du site, la période de l’année choisie pour l’exécution des travaux, La cinématique de glissement.
Elle doit tenir compte également d’autres aspects tels que : Les conditions de sécurité vis-à-vis de l’environnement et notamment les risques de désordres probables en phase des travaux, les délais impartis à la réalisation du confortement, qui dépendent de la gravité du phénomène et de l’urgence des travaux, La pérennité du système retenu et les possibilités d’entretien et de réparation, Les moyens en matériels et la technicité des entreprises locales.
Dans le présent mémoire, notre intérêt est porté beaucoup plus sur l’analyse du phénomène que sur les solutions de stabilisation et de confortement.
Historique et manifestations relatives au glissement
Les travaux de réalisation du petit barrage Tamallahet ont été confiés à l’entreprise nationale hydro-transfert. Après les travaux préparatoires et de terrassements généraux, les travaux de terrassement de l’évacuateur de crues ont été entamés sans analyse de l’influence des mouvements de terrain sur le risque d’instabilité des versants et ont été donc dirigés beaucoup plus vers la géométrie de l’ouvrage et les modalités de sa réalisation que vers les risques de glissement. Les photos ci-après illustrent la manifestation du glissement enregistré.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Travaux de terrassements
I. Introduction
II. Définitions
III. Différentes étapes de travaux de terrassement
III.1.Etude de sol
III.2. Préparation du terrain
III.3. Décapage en surface (décapage de la terre végétale)
III.4.Extraction
III.5.Systèmes d’évacuation des eaux
III.6.Fouilles et tranchées
IV. Pente des talus
IV.1.Angle des talus
IV.2.Quelques valeurs usuelles des paramètres de terrassement
V. Stabilités des talus
V.2. Etayage des fouilles
VI .Conclusion
Stabilité des pentes
I. Introduction
II. Définition d’une pente
II.2. Pentes artificiels
III. Les mouvements de terrain
III.1. Définition des mouvements des terrains
III.2. Typologie des mouvements de terrain
III.3. Facteurs d’évolution et d’activation d’un glissement de terrain
III.4.Effets et conséquences
IV. méthodes d’analyse de stabilité des pentes
IV.1. Méthodes déterministes
a) Méthode de Taylor (1937)
b) Méthode de Raulin (Méthode des perturbations 1974)
c) Méthode des tranches
IV.2. Méthodes probabilistes
IV.3. Méthodes numériques
V. Techniques de stabilisation
V.1) Terrassements
V.2) Techniques courantes de drainage
V.3) Introduction d’éléments résistants
V.4) Protection passive et surveillance (mise en oeuvre impossible de techniques de stabilisation) Les évacuateurs de crue des barrages en terre
VI. Conclusion
I. Introduction
II. Catégories des évacuateurs de crue
II.1. Déversoir de surface
II.2. Evacuateur en charge
II.3. Evacuateur de surface à seuil mobile
II.4. Evacuateur vannées
II.5. Evacuateur de crue à hausses fusibles
II.6. Evacuateur à faible charge
III. Les évacuateurs de crues des petits barrages
III.1. Conception du seuil déversant
III.2. Entonnement frontal ou latéral pour un évacuateur rectiligne
III.3. Implantation et dimensionnement
IV. Impact des terrassements dans la zone des évacuateurs de crues des barrages en terre
V. Conclusion
Analyse de la stabilité de la rive gauche du Petit Barrage de « Tamellahet »
I. Introduction
II. Opportunité et consistance du travail
III. Le glissement de talus de la rive gauche du petit barrage de « Tamellahet »
III .1. Contexte d’analyse
III.2. Historique et manifestations relatives au glissement
IV. Présentation du code de calcul servant à l’étude de stabilité
IV.1.Introduction
IV.2.Objectif de Plaxis
IV.3.Les points forts de Plaxis
IV.4.Les modèles de comportement utilisés dans Plaxis
V. Etude de stabilité de talus de la rive gauche du petit barrage de « Tamellahet »
V.1. Considérations générales
V.2. Résultats de la modélisation
V.3. Synthèse des résultats et interprétation
CONCLUSION GENERALE
Références bibliographiques
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