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Présentation de la zone d’étude
La région du Delta du Saloum, se trouve à 150 km au Sud de Dakar, à environ 50 km au Sud-ouest de Kaolack et à 20 km de Banjul, en Gambie.
La réserve de biosphère du Delta du Saloum (RBDS) s’étend sur environ 234.000 ha. Elle englobe les arrondissements de Djilor, Toubacouta, Fimela et Niodior. Elle est localisée entre 13°35 et 14°15 de latitude Nord et entre 16°03 et 16°50 de longitude Ouest (Dia, 2003) (Figure 1).
Reconnu site RAMSAR (1984), et patrimoine de l’UNESCO (2011), le delta du Saloum est le site de reproduction et de croissance de plus de 50 espèces particulièrement de la sterne royale dont 1/3 de sa population est localisée dans la zone. A ce titre, le delta du Saloum est une zone humide d’importance internationale car elle remplit le critère spécifique 4 de la Convention sur les zones humides. Ainsi, l’ensemble de la région du Delta du Saloum abrite une importante biodiversité et comprend environ 200 îlots séparés par des bolongs (chenaux ramifiés). L’écosystème emblématique de la région est la mangrove.
En tant que réserve de biosphère, la zone, doit assurer les fonctions de recherche et de protection de l’environnement, les fonctions d’éducation et de formation, et les fonctions de coopération pour le développement (Fall, 2007).
Sur le plan géographique, la RBDS forme un écosystème côtier et marin qui s’ouvre sur l’Océan Atlantique (Fall, 2007). C’est l’une des rares réserves de biosphère d’Afrique de l’ouest où l’on trouve un continuum d’écosystèmes terrestre, marin et côtier, fortement dépendants du point de vue de leur fonctionnement, de leur dynamique et de leur évolution.
La diversité de ses écosystèmes fonde l’originalité de la RBDS.
Du point de vue hydrologique, elle est située dans la partie estuarienne du bassin hydrographique du Sine Saloum formé de trois bras principaux : le Saloum au nord (110 km de long), le Bandiala au sud (18 km) et le Diomboss entre les deux (30 km)… Ces trois cours d’eau séparent trois grands groupes d’iles : les îles Gandoul, les îles Betenti et les îles Fathala. Ces îles entourées par la mangrove abritent de gros villages de pêcheurs dont les plus importants sont Niodior, Dionewar, Betenti, Bassoul et Djirnda (Fall, 2007). L’eau de mer coule vers l’amont dans les fleuves pour compléter des déficits hydriques causés par l’évaporation sur les fleuves à cause d’une alimentation irrégulière en eaux douces par des rivières du continent.
Le relief de la RBDS est d’une manière générale assez plat, l’altitude étant partout inférieure à un mètre (Dia, 2003). Les seules élévations observables sont les dunes et les accumulations de coquilles d’huîtres et d’arches d’origine anthropique (Dia, 2003).
D’après Marius (1977), le climat de la RBDS est de type soudanien à soudano-sahélien. Ce dernier présente un cycle saisonnier très contrasté avec une saison des pluies qui va de juillet à octobre alternant avec une saison sèche de huit mois qui s’étend de novembre à juin. Néanmoins la zone est confrontée à une baisse drastique de la pluviométrie ces dernières années. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la dynamique des écosystèmes.
Concernant la température moyenne mensuelle, elle varie au cours de l’année entre 22 et 32 °C (CORMIER, 1999) et varie selon que l’on se trouve à l’intérieur du continent ou dans les îles. Selon Dia, 2003, la zone est soumise à trois types de vent :
• l’alizé maritime, relativement frais, de direction NNW; son pouvoir hygrométrique est très faible;
• l’alizé continental ou harmattan, vent chaud et sec qui souffle en saison sèche; son pouvoir hygrométrique est quasi nul;
• la mousson qui après avoir effectué un long parcours océanique, arrive sur le continent avec une humidité élevée de l’air qui apporte la pluie.
Du point de vue chimique, les deux caractères dominants du sol sont l’acidité potentielle et la salinité, l’un étant lié au stock important de souffre et l’autre à l’influence de la mer (Marius, 1985). Trois écosystèmes bien distincts sont présents au sein de la RBDS. Il s’agit de la mangrove, des tannes nus ou herbacés et de la savane arborée. (Bocquet & Tech, 2018).
Les tannes sont des étendues de terre plus ou moins plates affectées par la salinisation et l’acidification (Fall, 2007) . De manière générale, les tannes sont souvent dénudées de végétation et inondées ou non par les marées.
Enjeux socio-économiques et écologiques du milieu
Caractéristiques du milieu
La RBDS regorge de potentialités économiques, culturelles et écologiques très importantes. Les Hommes en sont principalement les bénéficiaires au plan de l’autoconsommation et de l’amélioration de leurs revenus (Ndour et al., 2012).
Sur le plan économique, la grande majorité de la population tire leurs revenus à travers des activités liées à l’exploitation des ressources naturelles. Il s’agit de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de la cueillette de produits forestiers, du tourisme, de l’extraction du sel et de l’exploitation des coquillages (Dia, 2003).
La pèche et l’exploitation de produits halieutiques concentrent une part importante de la population étant donné la configuration écologique de la zone qui offre aux espèces un milieu propice pour leur reproduction et leur survie.
L’attraction touristique est justifiée par l’originalité du paysage formé de bolongs et d’une verdure qui offrent une certaine externalité positive.
L’agriculture et l’élevage dans une moindre mesure, concentrent une part importante de la population et se pratiquent plus dans la frange continentale de la RBDS.
Sur le plan culturel, on note 218 amas coquillers, dont certains font plusieurs centaines de mètres de long, qui résultent de l’activité humaine au cours des millénaires (UNESCO). Sur ces amas coquilliers, figurent 28 sites funéraires en forme de tumulus (UNESCO).
Sur le plan écologique, la RBDS renferme une grande diversité de paysage et d’écosystèmes maritimes qui permettent la survie de nombreuses espèces animales et végétales. Le Delta du Saloum est classé premier site mondial de reproduction des sternes royales (Dia, 2003). Cette richesse en avifaune lui a valu d’être érigé en « zone humide d’importance internationale ».
Toutefois, des risques importants sont notés sur la RBDS.
Menaces pesant sur le site
La baisse de la pluviométrie notée dans la zone a eu des conséquences drastiques sur l’écosystème de mangrove, mais également sur certaines activités économiques. L’augmentation de la salinité de l’eau et des terres a occasionné l’expansion des tannes et la dégradation des terres productives. L’association mangrove-tanne est omniprésente au sein du Sine-Saloum. (Ackermann et al., 2006)
L’augmentation de la salinité de l’eau a une influence physique négative sur la mangrove et par voie de conséquence, sur la reproduction des poissons et des mollusques. En effet, les palétuviers, qui ont une capacité d’absorption du sel limitée surtout pour le Rhizophora, subissent une entrave à leur développement. Ainsi, progressivement la diminution de la faune aquatique par perte de leur habitat est notée.
D’autre part, la rupture de la pointe de Sangomar qui a eu lieu en 1987 a eu des conséquences dramatiques pour les populations vivant sur la pointe, notamment celles du village de Djifer, dont une partie a dû être évacuée et relogée (Balla Dieye et al., 2013).
L’érosion hydrique est principalement à l’origine de l’ensablement des sites de mangrove. Ceci a pour conséquence de compromettre la régénération du Rhizophora qui a la vasière comme zone de prédilection. A cela s’ajoute la perte de leur abri naturel qui pourrait occasionner la migration de l’avifaune qui donnent à ce milieu sa particularité et qui a conduit à son érection en zone humide d’importance internationale.
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Matériel
Pour l’exécution de ce travail nous avons eu à utiliser un ensemble de supports notamment :
des données vectorielles de la réserve de biosphère du delta Saloum fournies par le Centre de Suivi Ecologique (CSE);
le logiciel de cartographie et SIG Arcgis version 10.5 : pour la réalisation de la carte de notre zone d’étude mais également à travers l’utilisation de ses outils tels que « tabulate area » pour sortir les matrices et l’outil « zonal » pour réaliser la carte des changements…,
le logiciel tableur Excel : pour le traitement des données issues de la cartographie ;
des supports d’imagerie satellitales Landsat : qui nous ont permis d’avoir une couverture de la zone depuis 1988. Parmi les différents types de capteurs disponibles, Landsat a été utilisé car disposant d’une importante archive comportant des images datant de plus de 30 ans mais aussi à cause de la gratuité des images disponibles par téléchargement via la plateforme web de United States Geological Survey (USGS) qui est un organisme américain qui se consacre sur les sciences de la terre.
Collecte de données
Revue bibliographique
Elle consiste à la collecte et l’organisation de données sur les écrits se référant à notre champ d’étude mais également à l’exploitation des documents électroniques à travers la recherche sur internet. Ainsi, nous avons exploré des centres de documentation tels que ceux de la Direction des Eaux et Forêts, Chasses et Conservation des sols (DEFCCS), de l’Inspection Régionale des Eaux et Foret de Fatick (IREF), des autres services techniques (DPN, DAMCP…), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et des ONGs ayant intervenu dans la zone. Ceci nous a permis d’appréhender de façon générale la documentation sur les travaux relatifs à notre sujet et de capitaliser des informations considérables…
Enquêtes de terrain
Compte tenu de la nature de notre problématique de recherche le choix est porté sur une enquête qualitative. L’enquête est dite « qualitative » principalement dans deux sens : d’abord, dans le sens que les instruments et méthodes utilisés sont conçus, d’une part, pour recueillir des données qualitatives (témoignages, notes de terrain, images vidéo, etc.), d’autre part, pour analyser ces données de manière qualitative (c’est-à-dire en extraire le sens plutôt que les transformer en pourcentages ou en statistiques) ; l’enquête est aussi dite qualitative dans un deuxième sens, qui signifie que l’ensemble du processus est mené d’une manière « naturelle », sans appareils sophistiqués ou mises en situation artificielles, selon une logique proche des personnes, de leurs actions et de leurs témoignages (une logique de la proximité) (Paillé & Mucchielli, 2016)
Dans ce type de démarche, on procède à une diversification des cibles en vue d’obtenir une plus grande précision de l’information.
Nous avons procédé à des enquêtes individuelles, des entretiens téléphoniques et des focus groupe dont la taille était fonction de la disponibilité des intervenants en dépit du fait que le terrain à été mené après l’hivernage.
Les entretiens étaient de nature semi structurée. Il est a noté que la représentabilité statistique de l’échantillon n’est pas vraiment visée, cependant les cibles de l’enquête ont été choisies de façon résonnée en fonction de leur lien et de leur implication dans la gestion de l’écosystème de mangrove. Il s’agit :
des populations locales qui sont constitués de principaux exploitants et bénéficiaires des ressources de la mangrove ;
des responsables de collectivités territoriales qui ont en charge la gestion des ressources naturelles de leurs terroirs ceci conformément au code des collectivités locales du Sénégal ;
des services techniques étatiques qui ont comme fonction régalienne d’assurer le contrôle et la protection des ressources naturelles forestières et/ou fauniques.
des structures d’encadrement qui ont eu à dérouler des activités dans le cadre de la
gestion des écosystèmes de mangrove du Delta Saloum.
Le recueil de données s’arrête lorsque la lecture du matériel n’apporte plus de nouveaux éléments. C’est la saturation (Aubin-Auger et al., 2008).
Collecte des données cartographiques
Prétraitements des images
Afin de faciliter l’exploitation des données, une série d’opération de prétraitement a été effectuée. Pour les images satellites, nous avons effectué une combinaison des bandes dans le but d’obtenir une seule image multi-spectrale. En effet, les images Landsat sont conçues sous formes de bandes individuelles en niveau sous format Geotif.
Afin de rendre les superpositions et les comparaisons possibles, les pixels des différentes images doivent avoir la même résolution (30m). Pour des besoins de clarté et de netteté, le contraste entre les différents éléments des images fut également amélioré.
La base de données Global Landcover Network (GLCN) Sénégal
C’est un ensemble de données concernant l’occupation des sols du Sénégal et qui a été produit dans le cadre du programme couverture des terres en Afrique (AFRICOVER). Au Sénégal, l’initiative coordonnée par la FAO a été menée en collaboration avec le CSE, à Dakar, la DFCCS, la direction de l’agriculture… La cartographie des changements a été complétée au bureau du centre de couverture des terres du GLCN à Florence (Italie). Les résultats majeurs de l’initiative ont été : base de données de la couverture terrestre complète et agrégée (2005) ; évaluation de la précision de la cartographie ;
analyse du changement de la couverture terrestre (1990/2005) ; renforcement des capacités locales.
La réalisation de la cartographie GLCN repose sur l’approche d’interprétation d’images, adoptée par la FAO dans un certain nombre de projets. L’interprétation visuelle des images satellites Landsat ETM 2005 a été réalisée en utilisant le logiciel GeoVIS, un système d’édition basé sur des vecteurs spécifiquement conçu pour l’interprétation thématique. L’échelle de cartographie était de 1/100 000. La légende porte sur 55 classes identifiées et utilisées pour interpréter les images satellites.
Toutefois, nous avons procédé à un regroupement de l’ensemble des classes (55 classes) en 8 principales réparties en 5 catégories. Le regroupement s’est fait suivant des critères de ressemblance et d’autres paramètres d’agrégation (Tableau 3).
Analyse et traitement des données
Données issues de l’enquête
Ces données feront l’objet d’une analyse de contenu. Les informations recueillies vont d’abord être retranscrites puis organiser sous forme de catégorie selon les thèmes abordés lors de l’entretien. Ces données une fois analysées peuvent servir à documenter, à décrire et à évaluer en détail une situation, à comparer, à mettre en relation, à prédire les comportements et les facteurs de succès et d’échecs (Andréani & Conchon, 2005).
Afin de vérifier l’authenticité des données, nous avons procédé à la comparaison des propos recueillis auprès des différentes cibles. Il s’agit de la triangulation qui permet de comparer les résultats obtenus à partir d’au moins deux techniques de recueil de données ou plus simplement d’au moins deux sources de données (Aubin-Auger et al., 2008).
Données cartographiques
Occupation des sols des différentes années
Occupation des sols de l’année 2005
Pour réaliser la cartographie de l’occupation des sols de l’année 2005, nous avons commencé par l’acquisition de l’image GLCN Sénégal 2005 c’est-à-dire l’occupation des sols établie par FAO en 2005. Ensuite, nous avons procédé à l’extraction de notre zone d’étude à partir des données vectorielles de la RBDS obtenues via le CSE. Par la suite, nous avons établi une classification basée sur le regroupement que nous avions effectué au préalable puis nous avons procédé à une extraction des superficies de l’année 2005 dans EXCEL. Le résultat obtenu de ce traitement a constitué notre référence pour la suite du travail.
Occupation des sols de 1988
Pour faire l’état des lieux de l’année 1988 nous avons dupliqué la référence 2005 que nous avons renommé 1988. Ensuite nous avons procédé à la superposition du fichier
« shapefile » de cette image avec l’image Landsat de l’année 1988 dans Arcgis. Subséquemment, nous avons réalisé la photo-interprétation des changements puis en avons dérivé à partir du logiciel Excel les données relatives aux superficies de chaque classe.
Occupation des sols de 2018
Le même processus a été reproduit. A la différence, nous avons pris l’image Landsat 2018 que nous avons superposé au fichier « shapefile » référence renommé 2018. Nous avons ainsi procédé à la photo-interprétation des changements détectés avant de sortir les données statistiques.
Identification des différentes stratégies de mise en œuvre des intervenants
On constate deux principales phases dans le processus de gestion des écosystèmes de mangrove du Delta du Saloum : la phase avant l’intervention des structures d’appui (Projet, Programmes et ONG) et la phase depuis le début d’intervention des structures d’appui.
Avant intervention des structures d’appui
De 1988 jusqu’à la fin des années 1990, les différents écosystèmes étaient gérés par les services techniques étatiques chargés de la protection et de la conservation de l’environnement. Il n’y avait pas une responsabilisation ni une implication des populations locales dans la gestion de ces écosystèmes d’une manière générale. Ainsi, ces populations qui considéraient que les formations naturelles appartenaient à l’Etat, ne se souciaient pas de leur situation. Elles prélevaient, dans le cadre du droit d’usage édicté par le code forestier, les produits nécessaires à la satisfaction de leurs besoins. Certaines personnes prélevaient même clandestinement, des perches de mangrove qu’elles commercialisaient. La gestion étatique est souvent fustigée pour sa lourdeur, son manque d’efficacité, mais aussi et surtout pour son incapacité à déterminer et à contrôler les pratiques réelles des populations en matière environnementale (Ballet, 2007).
Ainsi, ces écosystèmes de mangrove, très réactifs, évoluaient en fonction des conditions climatiques.
Dans la recherche de solutions efficaces, le second « Sommet de la terre » qui se déroula à Rio en 1992 a fait ressortir une idée forte : celle de participation (Ballet, 2007).
Ainsi, les Etats et la communauté internationale se sont accordés sur le caractère nécessaire, voire indispensable, de l’implication des communautés dans la gestion des ressources naturelles de leur terroir. C’est ainsi qu’est née l’approche participative qui garantissait une implication effective des populations dans la gestion des ressources de leur terroir.
Ainsi, dans le delta du Saloum, conscientes de la dégradation du milieu et des enjeux liés à ce phénomène, certaines populations avaient entrepris des opérations de reboisement de mangrove. L’objectif était de reconstituer les écosystèmes, ce qui ne rentrait pas dans les préoccupations des services techniques. Cependant, l’aspect peu contraignant de cette activité et l’expertise technique limitée de ces populations en matière de reboisement de mangrove les ont conduits à des résultats peu satisfaisants.
Interventions des structures d’appui
Les structures d’appui ont commencé à intervenir dans la zone vers les années 1998-2000 suite à la prise de conscience généralisée sur l’état de dégradation des écosystèmes de mangrove. Cette période est également marquée par une grande évolution sur le plan politique avec l’avènement des textes de loi portant transfert de compétences aux collectivités locales en 1996. Les besoins d’accompagnement de ces collectivités et de renforcement de leurs capacités justifiaient, en partie, cette convergence des différents partenaires.
Ces interventions ont été menées par différents acteurs avec des stratégies parfois différentes dans le but de reconstituer ces écosystèmes (Tableau 4). Ces structures appuyaient les populations et collectivités locales avec l’accompagnement des services techniques. Ces derniers intervenaient surtout dans la formation/sensibilisation des populations, mais également, dans les opérations de reboisement. Ces techniciens, qui disposaient de peu de moyens pour assurer la bonne surveillance des écosystèmes, devraient désormais compter sur les populations pour assurer la protection et la conservation de ces ressources.
Selon les approches utilisées, ces interventions peuvent être regroupées en deux principaux groupes:
L’approche en régie qui consiste à rémunérer gracieusement une partie de la population (une vingtaine de personnes généralement) pour les opérations de reboisement. Ces personnes sont souvent choisies par un animateur qui joue le rôle d’intermédiaire entre elles et le partenaire. Cette rémunération se fait généralement par homme/jour ou à la tâche c’est à dire suivant le nombre d’hectares reboisés.
L’approche communautaire : utilisée par certains partenaires consiste à développer une certaine synergie avec la population dans son intégralité. La communauté participe aux activités qui tournent autour du reboisement des terres dégradées, des activités de formation/sensibilisation, des mesures d’accompagnement à travers la confection de bottes mais également à travers des activités génératrices de revenus telles que l’apiculture, l’arboriculture, l’ostréiculture et la transformation et/ou le conditionnement des produits locaux. Ces populations, qui travaillent en communauté,
sont souvent motivées par la prise en charge de leur restauration et des frais liés à l’activité déroulée.
Les principales activités menées dans la zone peuvent être scindées en trois catégories :
– Les activités de restauration des écosystèmes qui tournent généralement autour des activités de reboisement de mangrove ;
– Les activités de préservation consistent généralement à protéger les ressources contre toute forme de pression allant dans le sens de leur destruction ou de leur dégradation. Il s’agit de l’installation des guirlandes ostréicoles. Cette pratique, décrite comme faisant partie des activités qui ont donné les meilleurs résultats, consiste à la confection d’un matériel artificiel pour capter les naissants d’huitre. Ceci permet d’éviter la coupe des racines des sujets de mangrove, où se fixaient les huitres, pour leur récolte. Une fois confectionnées, les guirlandes sont placées en bordure de bolongs ;
– Les activités d’accompagnement : il s’agit généralement de micro réalisations (périmètres maraichers, apiculture…) et d’activités génératrices de revenus (petit commerce, transformation de produits locaux…).
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Table des matières
Sigles et Acronymes
Résumé
INTRODUCTION
Chapitre 1 : ETAT DES LIEUX
1.1 Généralité sur les mangroves
1.2 Présentation de la zone d’étude
1.3 Enjeux socio-économiques et écologiques du milieu
1.3.1 Caractéristiques du milieu
1.3.2 Menaces pesant sur le site
Chapitre 2: DEMARCHE METHODOLOGIQUE
2.1 Matériel
2.2 Méthodes
2.2.1 Collecte de données
2.2.1.1 Revue bibliographique
2.2.1.2 Enquêtes de terrain
2.2.1.3 Collecte des données cartographiques
2.2.2 Analyse et traitement des données
2.2.2.1 Données issues de l’enquête
2.2.2.2 Données cartographiques
Chapitre 3: PRESENTATION DES RESULTATS
3.1 Identification des différentes stratégies de mise en œuvre des intervenants
3.1.1. Avant intervention des structures d’appui
3.1.2. Interventions des structures d’appui
3.2 Impact des interventions sur la dynamique de la mangrove
3.2.1 Analyse multi dates de l’occupation du sol
Situation de l’année 2005
Situation de l’année 1988
Situation de l’année 2018
3.2.2 Analyse des changements de l’occupation du sol au cours du temps
3.2.2.1. Evolution
3.2.2.2. Matrice des changements
3.2.2.3. Carte des changements
3.3 Dynamique de la mangrove
Chapitre 4 : DISCUSSION DES RESULTATS
4.1 Dynamique de la mangrove
4.2 Intervention des acteurs et problématique de l’efficacité des stratégies adoptées
4.2.1 Approche avant le début d’intervention des structures d’appui
4.2.2 Approche en régie des partenaires
4.2.3 Approche communautaire des partenaires
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
Références bibliographiques
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