Impact des composés de la famille des hemibastadins sur quatre souches de microalgues 

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Conséquences environnementales

L’utilisation importante du TBT dans les années 70 dans les peintures AF a induit une bioaccumulation de la substance dans les chaînes alimentaires provoquant la mortalité d’espèces marines principalement dans les parcs de conchylicultures. Le TBT a été classé comme perturbateur de la calcification des coquilles d’huîtres. Ce composé nuisait également à la reproduction des huîtres (effet néfaste sur leurs oeufs et larves) (His & Robert., 1987). Le TBT s’est révélé être également un perturbateur endocrinien induisant des troubles dans la différenciation sexuelle de mollusques à des teneurs de l’ordre du ng/L (Lee., 1991). Ces composés organostanniques ont la capacité de se dissoudre dans le milieu marin et de subir une dégradation lente permettant aux organismes vivants de les capter. Des traces persistent encore aujourd’hui au sein des sédiments marins (Antizar-Ladislao., 2008).
Suite à ces pollutions et à l’impact économique dans les parcs conchylicoles, l’organisation maritime internationale a interdit l’ajout de composés à base d’étain dans les peintures AF depuis 2008 (Règlement CE n°782/2003) (Gipperth., 2009).
La pression règlementaire s’est ensuite accrue par un règlement européen ayant pour objectif de répertorier l’ensemble des substances dans le but de restreindre leur utilisation. Ce règlement européen (UE 528/2012) a été voté par le parlement européen en 2012. Il classe les substances biocides en fonction de leur utilisation que ce soit en hygiène humaine, ou encore en produit d’entretien pour le bois. Les substances utilisées en AF sont représentées par une dizaine de molécules validées suite à des tests écotoxicologiques, envers la faune et la flore. Actuellement tout produit biocide utilisé par un fabricant de peintures AF doit être déclaré. Pour les nouvelles substances, des tests sont à réaliser afin d’obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France et en Europe. Cette AMM est valable pour dix ans. Pour être validés, les composés doivent montrer une absence de toxicité pour l’homme et une absence d’écotoxicité envers l’environnement. Dans ce but, des tests vis-à-vis d’espèces marines référentes appartenant à différents niveaux trophiques sont réalisés (Okamura et al., 2002). Les biocides doivent aussi montrer une efficacité ; leur persistance et dégradation au cours du temps doivent être connues. Après avoir validée une substance, il faut également que la formulation de la peinture comprenant la substance conserve son activité et ne soit pas toxique.
En France, les autorisations sont délivrées par la direction générale de la prévention des risques (DGPR), du ministère de l’écologie et du développement durable et de l’énergie qui valide la substance suite à une évaluation effectuée par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Le ministère peut aussi demander l’avis de la commission des produits chimiques et biocides (CPCB) pour prendre sa décision.

Moyens actuels

Il existe deux types de famille de revêtements AF. La première qui ne contient pas de biocides mais qui agit par effet de surface est appelée « fouling release coatings ». Elle limite la prolifération des organismes colonisateurs en réduisant les énergies d’interaction entre les organismes et les surfaces. Ces revêtements sont principalement basés sur des matrices silicones. La seconde famille contient une molécule active libérée au cours de l’immersion. Ces revêtements, appelés « biocide release coatings », sont basés sur l’effet bioactif des composés (Chambers et al., 2006). Dans cette seconde famille, différents types de matrices sont rencontrés, variant par leur capacité à l’érosion (matrice érodable) ou non (matrice dure) (Figure I-9).

L’utilisation de substances d’origine naturelle à activité antifouling

Les organismes marins représentent un immense réservoir de principes bioactifs. Ces composés, souvent des métabolites secondaires, peuvent posséder diverses fonctions comme la protection contre les prédateurs. Ils peuvent intervenir dans la compétition pour des substrats ou dans les mécanismes de survie. Un état de l’art récent montre que 214 composés naturels découverts entre 2009 et 2014 issus du milieu marin présentent une activité AF (Qian et al., 2015). Certaines de ces substances sont présentées dans le Tableau I-3.
Les principaux composés d’origine naturelle possédant des propriétés AF appartiennent à des familles variées : les terpènes, les lipides, les furanones, les alcaloides, les oses, …
Ces composés ont été identifiés chez différentes espèces comme de macroalgues, d’éponges ou de bryozoaires par exemple.
Les éponges sont des organismes très étudiés dans la recherche de principes actifs à activité antimicrobienne ou antibiofilm. La plupart des composés possédant des activités biologiques issus du domaine marin sont des métabolites produits par les éponges. En effet, ces organismes ont été identifiés dans de nombreuses symbioses avec des bactéries ou champignons induisant la production de métabolites secondaires (Taylor et al., 2007).
Une symbiose est définie comme une association entre deux organismes appartenant à des espèces différentes. Les organismes impliqués dans cette association sont qualifiés de symbiotes ou de symbiontes. Cette association apporte un intérêt aux deux organismes qui y participent. Parmi la centaine de composés isolés chez les éponges, les composés halogénés sont prédominants (Blunt et al., 2016). Les composés bromés identifiés chez des éponges sont connus comme possédant des propriétés AF : des activités d’inhibition de l’adhésion des larves de balanes ont notamment été démontrées. Plusieurs dérivés de bromotyrosines ont été décrits : les pseudocératidines (Tsukamoto et al., 1996b), les cératinamines (Tsukamoto et al., 1996c) et les cératinamides (Tsukamoto et al., 1996d). La présence de groupements halogénés est fréquente dans les composés démontrés comme AF. Cependant, une publication de Fusetani en 2004 présente divers composés non halogénés comme des stéroïdes, des sesquiterpènes ou triterpènes avec des propriétés AF (Fusetani., 2004). Par exemple, l’éponge Haliclona subarmigera, isolée au sud de la Chine, produit un stéroïde et un lipide bromé polyinsaturé possédant tous deux des propriétés biologiques (Kong et al., 2016).
Une étude de Drobetsov montre que beaucoup de métabolites possédant des propriétés AF sont identifiés chez les bactéries (Dobretsov et al., 2006). De nombreuses bactéries impliquées dans des symbioses sont responsables des activités antibactériennes, antibiofilm ou AF rencontrées chez ces organismes. Dans une étude de Shnit-Orland et Kushmaro, il a été montré que 20 % des extraits antibactériens issus de coraux étaient associés à des bactéries (Shnit-Orland & Kushmaro., 2009).

Molécules anti-quorum sensing et anti-bioadhésion

L’environnement est une source d’inspiration en matière de moyen de lutte contre le biofouling. En effet, plusieurs types d’activités antifouling ont été décrits dans les années passées. Une étude de Ralston et Swain présente des stratégies biomimétiques pouvant être des modèles utilisables pour répondre à des problématiques de lutte contre le biofouling (Ralston & Swain., 2009). L’étude fait figurer différentes espèces telles que les échinodermes, bryozoaires, éponges, coraux, crustacés, poissons, requins ou encore dauphins possédant des moyens de lutte chimique, physique, mécanique, comportemental ou des combinaisons. À partir de cette étude, une stratégie envisageable est la combinaison d’un nettoyage mécanique (grooming) couplé au relargage d’une substance AF ou d’une surface de type silicone avec une topographie de surface et des propriétés inhibant l’adhésion. Nous nous focaliserons sur l’approche chimique.
Pour les composés communément utilisés, l’activité repose sur une lyse cellulaire. L’utilisation de ces composés dits bactéricides ou algicides induit un risque lié au relargage de ces substances dans l’environnement. Ces composés nocifs pour les organismes marins peuvent avoir des conséquences importantes sur l’écosystème.
Les composés AF actuellement recherchés doivent répondre à plusieurs critères comme une activité non bactéricide, une absence de toxicité, une production à grande échelle… Une des stratégies prometteuses pour la recherche de composés AF respectueux de l’environnement est l’identification de composés inhibant la fixation ou le développement de biofilm sans induire de mortalité.
Des organismes comme les éponges, coraux, poissons ou mammifères marins sont capables de produire des composés chimiques avec différentes cibles biologiques. Une voie possible repose sur l’utilisation d’inhibiteur de la communication de ces espèces. Ces inhibiteurs peuvent agir sur des voies de régulation (Nir & Reches., 2016).

Le modèle de Quorum sensing chez Vibrio fisheri

La bactérie Vibrio fisheri est une bactérie marine à Gram négatif. Cette bactérie a été identifiée comme symbionte chez plusieurs animaux marins comme le calamar Euprymna scolopes. Cette bactérie est présente dans les organes lumineux de ces animaux (Fuqua et al., 1994).
La luminescence perçue provient de la luciférase qui est produite en réponse à la présence de deux autres protéines : LuxR et LuxI. La protéine LuxI est la synthase permettant la production de l’autoinducteur, une molécule signal de type N-Acyl Homosérine lactone. Ce messager est excrété en dehors de la cellule. Lorsqu’il atteint une concentration seuil, la molécule entre à nouveau dans la cellule et se fixe à son récepteur LuxR. Le complexe autoinducteur-LuxR induit la transcription du gène luxCDABE codant la luciférase et son substrat (Schaefer et al., 1996). La Figure I-10 schématise cette voie de communication chez V. fisheri.
Ce système de régulation a ensuite été identifié chez d’autres bactéries à Gram négatif (Delden et al., 2001). Notamment chez Pseudomonas aeruginosa qui est devenue un modèle d’étude pour la compréhension des voies de régulation du QS (Latifi et al., 1995).

Les systèmes Las et Rhl du quorum sensing chez Pseudomonas aeruginosa PAO1

Le premier système de cette régulation chez P. aeruginosa débute par la transcription de lasR lors de la phase de croissance exponentielle. Ce gène code pour une protéine régulatrice LasR et le gène lasI code pour une enzyme, autoinducteur synthase LasI. LasI est nécessaire à la synthèse de la N-(3-oxododecanoyl)-L-homosérine lactone (3-oxo-C12-HSL). La 3-oxo-C12-HSL diffuse librement à l’extérieur de la cellule. Lorsqu’un seuil de concentration est atteint, la 3-oxo-C12-HSL se lie à deux protéines LasR et ce complexe induit la transcription de plusieurs gènes régulant notamment la production d’élastase (Gambello & Iglewski., 1991), de protéases (Gambello et al., 1993) et de systèmes de sécrétion.
Le second système Rhl suit le même schéma. Le gène rhlR code pour la protéine RhlR et le gène rhlI code pour une enzyme intervenant dans la synthèse de la N-butyryl-L-homosérine lactone (C4-HSL). De même, la formation du complexe RhlR-C4-HSL contrôle plusieurs gènes impliqués dans la production de rhamnolipides (Dusane et al., 2010) et de facteurs de virulence comme la pyocyanine ou des exotoxines.
Ces deux systèmes ne sont pas indépendants puisqu’il existe des régulations qui modifient l’activation de gènes. La formation du complexe LasR-3-oxo-C12-HSL induit la transcription des gènes rhlR et rhlI. Il existe même un système de compétition entre la C4-HSL et la 3-oxo-C12-HSL vis-à-vis de RhlI. Cette compétition permet un rétrocontrôle de ce système (Latifi et al., 1996). Ces deux systèmes sont représentés sur la Figure I-11.

Connection entre les systèmes de communication des bactéries à Gram positif et à Gram négatif

Les furanosyl borate diesters, aussi nommées AI-2, sont des molécules signal identifiées chez les bactéries à Gram positif et à Gram négatif. Cette molécule signal pourrait être un moyen de communication entre les deux Gram. Cette inter-communication a été mise en évidence pour la première fois par Surette et Bassler en 1998, entre Escherichia coli et Vibrio harveyi. Afin de produire l’autoinducteur AI-2, une protéine LuxS a été identifiée chez ces espèces (Surette & Bassler., 1998). Ce signal permettrait la formation de biofilm mixte (Fong et al., 2001). Toutefois, les voies de communication entre les bactéries à Gram positif et à Gram négatif restent peu décrites.

Implication du quorum sensing dans la formation du biofilm

La communication bactérienne définie par le quorum sensing est un processus qui semble être fortement actif dans les voies de formation du biofilm bactérien. Il a déjà été montré que certaines voies de régulation étaient présentes dans les étapes de croissance, de structuration mais aussi de dispersion du biofilm. Par exemple chez la bactérie P. aeruginosa, les systèmes LasR/LasI et RhlR/RhlI, précédemment décrits, sont impliqués dans la régulation de gènes activant la formation du biofilm. Dans une étude de Huang et al, environ 30 % des espèces bactériennes identifiées dans des biofilms marins seraient capables de produire des HSL (Huang et al., 2008). Il a également été montré que sous forme de biofilm, en raison de la forte densité cellulaire, les HSL excrétées atteignent plus rapidement les seuils d’activation des voies du QS qu’à l’état planctonique (Parsek & Greenberg., 2005).
Néanmoins, il existe des molécules inhibitrices du QS. Par exemple, dans une étude de O’Loughlin et al, une molécule inhibitrice des récepteurs LasR et RhlR est capable d’induire une diminution du biofilm formé (O’Loughlin et al., 2013).
Ces molécules inhibitrices du système de communication ou du biofilm pourraient être des candidats intéressants dans la lutte contre les salissures marines.

Technique d’étude du quorum sensing

Pour étudier les voies de signalisation bactériennes ou mettre en évidence des composés perturbant la régulation de gènes ou de protéines du QS, peu de techniques existent.

Bactéries biosenseurs ou biorapporteurs

Certaines bactéries produisent des substances détectables et quantifiables en réponse aux voies du QS. Ces bactéries sont appelées biosenseurs ou biorapporteurs et permettent d’évaluer de façon qualitative et/ou quantitative des phénotypes exprimés par le QS. Dans la plupart des cas, ces perceptions sont assez sensibles de par la faible quantité d’HSL produites (nM à μM). La reconnaissance des HSL entraîne, par exemple, la production de violacéine chez Chromobacterium violaceum ou la production de luminescence chez Vibrio harveyi ou Vibrio fisheri (Steindler & Venturi., 2007).
Il existe également des souches bactériennes mutantes, dans lesquelles un système de reconnaissance du QS a été inclus par le biais d’un plasmide. Un plasmide est un fragment d’ADN circulaire distinct de l’ADN chromosomique, capable de réplication autonome et pouvant être transmis à d’autres bactéries par le biais de la conjugaison. Il s’agit d’une méthode de transfert unidirectionnel d’ADN plasmidique ou chromosomique entre deux bactéries. Ce transfert est rendu possible à l’aide de pili. Les bactéries mutées impliquées dans la reconnaissance de système du QS possèdent un mécanisme phénotypique détectable mais artificiel. Il a ainsi été introduit des gènes produisant de la β-galactosidase (lacZ), de la luminescence (luxCDABE) ou de la fluorescence verte (gfp) (Farrand et al., 2002). Dans la plupart des cas, un gène de résistance à un antibiotique a été ajouté dans le plasmide dans le but de sélectionner les bactéries possédant le plasmide d’intérêt.
De façon générale, les biosenseurs utilisés ne produisent pas d’HSL et nécessitent l’ajout d’HSL exogène afin d’activer le plasmide. Les biosenseurs principalement rencontrés sont les bactéries : P. aeruginosa, E. coli, A. tumefaciens, V. harveyi ou V. fisheri. Ces biorapporteurs sont souvent utilisés pour la mise en évidence d’une activité anti-quorum sensing. La mise en place du test est simple et peu onéreuse. Cependant, une limite à l’utilisation des biorapporteurs est la gamme de détection d’HSL qui peut être restreinte par la longueur de la chaîne carbonée de l’HSL. Les phénotypes détectés peuvent aussi être perturbés par d’autres voies du métabolisme (McClean et al., 1997 ; Defoirdt et al., 2013).

Étude génétique

Afin de comprendre l’implication de gènes dans les voies de communication bactérienne des études génétiques ont été réalisées. La formation de mutants a permis l’identification de gènes impliqués dans le QS. En désactivant le gène étudié, il est possible de comprendre son rôle et son implication dans le QS.
Les études utilisant les puces à ADN ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du QS. Les composés inhibant des gènes du QS ont par exemple été mis en évidence. Ces puces à ADN sont utilisées dans les études du transcriptome afin de pouvoir détecter et quantifier les ARN messagers (ARNm) présents à un instant t.
À partir d’un échantillon, les ARNm sont extraits. Une transcriptase inverse ou rétrotranscriptase couplée à un marquage est effectuée afin d’obtenir les ADN complémentaires (ADNc) totaux et  marqués. Ces ADNc sont ensuite hybridés sur la puce à ADN. Le marquage peut être visualisé par fluorescence ou par radioactivité. En comparant les transcrits de la population témoin avec les transcrits d’une bactérie mutante ou d’une bactérie mise en contact d’un composé inhibant la communication bactérienne, il est possible de déterminer l’impact de la mutation ou du composé. Les données obtenues permettent d’obtenir un profil d’expression et de déterminer les gènes activés ou réprimés (Schena et al., 1998). Le principe de la puce à ADN est présenté sur la Figure I-14.

Communication bactérienne

Mise en évidence des propriétés anti-quorum sensing

Afin de valider un effet d’inhibition du QS par les composés, un biorapporteur, une souche d’E. coli modifiée, est utilisé. Ce test permet de déterminer si les composés peuvent inhiber la reconnaissance HSL-récepteur. Cette reconnaissance induit l’émission d’une luminescence quantifiable.
E. coli pSB401 permet la reconnaissance des HSL de longueur de chaîne entre 6 et 10 carbones, la reconnaissance des HSL sur le récepteur plasmidique provoque l’émission d’une luminescence par l’activation du gène luxCDABE. La sélection des bactéries contenant le plasmide d’intérêt se fait par l’ajout de tétracycline à 10 μg/mL.
Pour ce test, une microplaque noire à fond transparent en polypropylène de 96 puits est préparée en déposant 10 μL de la C6-HSL à une concentration finale de 0,5 μg/mL dans chacun des puits. La C6-HSL étant en solution dans de l’acétonitrile, le solvant est évaporé pendant 10 minutes sous une hotte à flux laminaire. La microplaque est ensuite ensemencée avec une culture de E. coli pSB401 à 106 UFC/mL dans du milieu LB contenant l’antibiotique associé. Puis, les composés à tester sont ajoutés : BAT 47, BAT 97, NBHB et DBHB à trois concentrations (5, 10 et 50 μg/mL). Le volume final par puits est de 200 μL. Les microplaques sont incubées à 30 °C pendant 8 heures. Une mesure de la DO à 600 nm et de la fluorescence ou luminescence en fonction du biorapporteur utilisé est réalisée.
Le test est réalisé en trois réplicats, soit 36 valeurs par condition. Une analyse statistique est réalisée afin de déterminer si les différences obtenues sont significativement différentes du témoin (Test ANOVA, p < 0,01). Les résultats sont présentés sous forme de courbes donnant la valeur de luminescence ou de fluorescence rapportée à la DO à 600 nm en fonction du temps.

Validation de l’absence d’activité du DBHB sur la production de luminescence

Dans le but de valider l’activité inhibitrice de la molécule DBHB sur le QS, un autre test avec la souche Vibrio harveyi JAF548 est mené. L’objectif de ce test, est de démontrer que le composé ne perturbe pas les voies de biosynthèse de la luminescence. Chez V. harveyi JAF548, une mutation sur le gène luxOD47E induit le maintien de la phosphorylation de la protéine LuxO provoquant une production continue de la luminescence. En testant l’impact de la molécule DBHB sur ce biorapporteur, il est possible de démontrer une possible interaction du composé sur la production de luminescence en s’affranchissant des voies de régulation du QS (Freeman & Bassler., 1999). Pour ce test du milieu AB (autoinducer bioassay) est préparé à partir d’une base : NaCl 12,5 g, MgSO4 12,3 g et un mélange d’acides aminés et vitamines 2,0 g pour 970 mL d’eau distillée. Le pH de la base est ajusté à 7,5 et filtré sur 0,45 μm. La base est ensuite complétée avec des solutions stériles de sodium phosphate 1 M (10 mL), de L-Arginine 0,1 M (10 mL) et glycérol 100 % (10 mL) (Greenberg et al., 1979).
Dans une microplaque noire à fond transparent, 100 μL du milieu AB contenant l’antibiotique de sélection, la kanamycine à 30 μg/mL, la bactérie JAF548 à 106 UFC/mL et le DBHB à 1, 5, 10 et 50 μg/mL sont déposés. La microplaque est incubée pendant 12 heures à 28°C sous agitation. Toutes les heures, la DO à 600 nm ainsi que la luminescence sont mesurées. L’expérience est réalisée en triplicata (36 données par condition) et un test statistique (ANOVA, p < 0,01) est effectué afin de valider la significativité des résultats. Les résultats sont exprimés en courbe présentant la production de luminescence rapportée à la DO à 600 nm au cours du temps.
Dans le but de valider nos résultats, d’autres biorapporteurs ont été testés. L’ensemble de ces biorapporteurs sont présentés dans le Tableau II-2. Les résultats obtenus montrent tous la même activité. Seuls les résultats obtenus avec deux biorapporteurs seront donc présentés dans ce chapitre.

Criblage de l’activité antibactérienne et anti-adhésion en microplaque

Dans cette partie, les résultats du criblage sont rassemblés en famille (Batatasin ou Hemibastadine) puis en groupe comprenant des molécules de structures semblables afin de déterminer des relations entre la structure des composés et leur activité antibactérienne. L’activité de ces molécules sera comparée à des molécules de référence.

Molécules de référence

Ce premier groupe reprend les molécules de référence (composés commerciaux) employés dans l’étude des activités d’inhibition de l’adhésion des moules. Ces composés sont sélectionnés par l’équipe du Pr Peter Proksch en raison de leur faible valeur CI50 vis-à-vis du test enzymatique de la phénoloxydase (chapitre I, partie IV-B). Les structures des composés du groupe 3 sont présentées dans le Tableau II-4.
Le DCOIT (4,5-Dichloro-2-n-octyl-4-isothiazolin-3-one) utilisé comme contrôle positif a été ajouté dans cette série. Le DCOIT est le principe actif du Seanine®, un bactéricide à large spectre, algicide et fongicide. Son temps de demi-vie est de 24 heures en eau de mer et 1 heure dans les sédiments. Le DCOIT se dégrade facilement lorsqu’il est libéré dans le milieu marin. L’hydrolyse du cycle permet de réduire la toxicité de la molécule (Jacobson & Willingham., 2000).

Communication bactérienne

Les premiers tests réalisés ont pour objectif de comprendre si les composés peuvent perturber certaines voies de communication bactérienne. Au sein des cellules bactériennes, le QS contrôle de nombreux phénotypes tels que l’expression de la virulence, la mobilité, l’adhésion ou la formation de biofilm bactérien. En perturbant les voies de communication, il est probable que la formation de colonies bactériennes présentes dans le microfouling soit réduite.
Pour étudier l’effet des composés sur le QS, les biorapporteurs Escherichia coli (pSB401) et Vibrio harveyi (JAF548) sont utilisés.

Détermination du potentiel anti-quorum sensing

Afin d’étudier les propriétés anti-quorum sensing du DBHB, des biorapporteurs sont testés. Les HSL utilisées pour activer les systèmes plasmidiques sont des HSL de synthèse qui seront ajoutées au milieu de croissance. La bactérie E. coli ne produit pas naturellement d’HSL. Ce test permet de mettre en évidence si les composés peuvent interagir sur la reconnaissance HSL-récepteur en s’affranchissant des voies de synthèse des HSL.
Impact des molécules sur la reconnaissance HSL – récepteur
Le biorapporteur E. coli pSB401 reconnait les HSL (C6 à C10), la reconnaissance HSL-récepteur induit la production d’une luminescence. L’utilisation du biorapporteur montre que les composés BAT 47, BAT 97 et NBHB ne possèdent pas de propriétés inhibitrices du QS (Figure II-8. A-B et C).
Le composé DBHB induit une diminution du ratio RLU par rapport à la DO (Figure II-8. D) qui est fonction de la concentration.
Les résultats de ce test montrent que le DBHB possède des propriétés inhibitrices du QS et inhibe la reconnaissance HSL-récepteur. Ce résultat permet d’émettre différentes hypothèses. D’une part, le DBHB pourrait se lier aux récepteurs des HSL. Néanmoins, la structure du DBHB est différente des HSL. D’autre part, le DBHB serait capable de se lier aux HSL. L’encombrement stérique résultant empêcherait la reconnaissance HSL-récepteur.
Le DBHB peut aussi interagir à un autre niveau, sur des voies de phosphorylation contrôlées par le QS permettant l’activation ou la répression de certaines voies cellulaires.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I
I – Le Fouling en milieu marin
II – L’utilisation de substances d’origine naturelle à activité antifouling
III – Molécules anti-quorum sensing et anti-bioadhésion
IV – Techniques de mise en évidence de propriétés antifouling
Conclusion
Bibliographie
CHAPITRE II 
Matériels et méthodes
I – Culture et caractérisation des souches bactériennes
II – Criblage de l’activité antibactérienne en microplaque
III – Étude du mode d’action des molécules
Résultats et discussion
I – Caractérisation des souches bactériennes
II – Criblage de l’activité antibactérienne en microplaque
III – Étude du mode d’action des molécules
Conclusion
CHAPITRE III 
Introduction
Matériels et méthodes
I – Impact des composés de la famille des hemibastadins sur quatre souches de microalgues
II – Capacité de formation de biofilms
III – Étude des propriétés physico-chimiques des surfaces
Résultats et discussion
I – Impact des composés de la famille des hemibastadins sur quatre souches de microalgues
II – Capacité de formation de biofilms
III – Étude des propriétés physico-chimiques des surfaces
Conclusion
Bibliographie
CHAPITRE IV 
Matériels et méthodes
I – Évaluation de l’activité anti-microfouling de deux familles de composés (batatasins et hemibastadines) en condition naturelle
II – Évaluation du DBHB en conditions contrôlées
III – Évaluation du DBHB sur le macrofouling
Résultats et discussion 
I – Évaluation de l’activité anti-microfouling de deux familles de composés (batatasins et hemibastadines)
en condition naturelle
II – Évaluation du DBHB en conditions contrôlées, impact sur un biofilm mixte
III – Évaluation du DBHB sur le macrofouling
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 220
Annexes 
Annexe 1 – Programme JAVA
Annexe 2 – Diffusion scientifique

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