Le processus de désertification est défini par la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (signée en 1994) comme « la dégradation des terres dans les milieux arides, semi arides et subhumides secs du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines» (Bied-Charreton, 2008). Selon le Fonds Africain de Développement (FAD, 2001), la dégradation des ressources naturelles consécutive aux sécheresses et à la pression anthropique est une contrainte pour le développement économique du Burkina Faso. Bordes (2010) affirme que les forêts, enjeu international, sont pour les populations qui vivent à leur contact, un espace intégrant de nombreuses activités et l’arbre à de multiples usages. Selon le Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie (MECV, 1999), la diversité biologique est le capital unique de la survie de l’humanité; elle maintient la vie sur terre grâce à ses rôles écologiques et de pourvoyeur de produits de subsistance pour les êtres vivants. Ce ministère soutient que la diversité biologique contribue également à la règlementation et à l’harmonisation des rapports sociaux nationaux, régionaux et internationaux, grâce à ses utilisations scientifiques, technologiques, sociologiques, culturelles et éducatives.
La dégradation des écosystèmes et d’une manière générale de l’environnement au Burkina Faso est liée aux facteurs anthropiques, notamment les activités agricoles (Gomgnimbou et al., 2010). A ces facteurs anthropiques s’ajoute l’effet de la succession de sécheresses qui se manifestent depuis 1970. La conjugaison de ces deux principaux facteurs entraîne la dégradation de la diversité biologique. Les conséquences immédiates de ces faits sont la perte de la diversité biologique et l’érosion d’écosystèmes. L’action destructrice de l’homme sur la diversité biologique s’exprime principalement par: les feux de brousse, la culture itinérante, la pression démographique, le surpâturage et la surexploitation des ressources biologiques (PNUE et FEM, 1999). Les facteurs anthropiques combinés aux facteurs environnementaux et au climat influencent les populations végétales. Selon Marage (2004), les populations, au sein des écosystèmes, se renouvellent et persistent en fonction de l’hétérogénéité spatiale et de la variabilité temporelle des facteurs environnementaux.
GENERALITES
Situation géographique
Les réserves partieHe et totale de faune de Bontioli (RPTFIB) sont situées dans la région du Sud-ouest du Burkina Faso (Figure 1). Elles sont entourées par les terroirs de 4 communes que sont Diébougou, Zambo, Tiankoura et Dissin. Elles couvrent une superficie de 42200 ha, soit 12700 ha pour la réserve totale de faune (RTF) et 29500 ha pour la réserve partielle de faune. Les RTPF/B ont été classées par arrêté n03 147-SEI du 29 mars 1957. La végétation est relativement dense et variée. Les superficies anthropisées (champs cultivés et établissements humains) représentent 34,46% et 12,48% des superficies respectives de la RPF et de la RTF de Bontioli (PROGEREF, 2009).
Activités socio-économiques
Les activités principales de la zone d’étude sont l’agriculture, l’élevage, la chasse, la pêche et l’exploitation des produits forestiers. L’agriculture est la principale activité de la zone d’étude. Sa pratique est favorisée par le climat. La pluviométrie d’ensemble varie entre 900 et 1200 mm par an et les sols présentent en général une bonne aptitude culturale. Les principales spéculations sont le sorgho, le mil, le maïs, l’arachide, le niébé, les tubercules et le coton. La mécanisation agricole reste faible, mais connaît une amélioration. Le calendrier cultural se présente ainsi: les semis en Mai – Juin, les sarclages en Juin – Septembre, les récoltes en Septembre – Novembre. L’élevage est la seconde activité économique. Il concerne aussi bien les caprins, les ovins, les bovins, les porcins que la volaille. Cette activité bénéficie de conditions favorables comme l’abondance du pâturage et la présence de cours d’eau pour l’abreuvement. Cependant, elle est confrontée aux diverses pathologies telles que la peste bovine, la fièvre aphteuse et le charbon. La chasse est pratiquée par les chasseurs traditionnels de Décembre à Avril. Elle s’intéresse aux petits gibiers. Le manque de suivi et d’organisation occasionne le braconnage par des chasseurs d’origine diverse. De nombreuses activités d’exploitation forestière sont réalisées dans les villages et concernent surtout l’exploitation du bois, la pêche et la pharmacopée. Les produits exploités (bois de chauffe) sont destinés aux ménages et aucune obligation ne leur est faite (taxes, reboisement). Quant aux produits forestiers non ligneux, ils sont exploités surtout pour l’alimentation. Il s’agit notamment de Saba senegalensis, Lannea microcarpa, Ximenia americana, Adansonia digitata. Ces produits sont aussi commercialisés et procurent des revenus surtout aux femmes. Aussi, les besoins en bois de service pour les toits de maisons sont-ils énormes (PROGEREF, 2009).
Relief
La zone des RPTF/B est caractérisée par un relief très accidenté. On note la présence de quelques collines. La pente générale d’écoulement des eaux pluviales est d’orientation Nord-Est vers le Mouhoun. La présence d’un réseau de ravins et de lignes de crêtes facilite le drainage de ces eaux vers le Mouhoun (PROGEREF, 2009).
Climat
Le climat de la zone est du type sud-soudanien. Il comprend une saison pluvieuse de sept (07) mois (d’Avril à Octobre) et une saison sèche de cinq (05) mois (de Novembre à Mars). Pendant la saison sèche, les vents dominants sont l’harmattan, tandis qu’au cours de la saison pluvieuse, souffle un vent de mousson humide et chaud provenant du Sud Ouest. Le climat de la zone est le résultat de l’action contrastée de l’harmattan et de la mousson.
Les températures moyennes annuelles sont comprises entre 17°C et 36°C, ce qui correspond à une amplitude thermique de 19°C.
Méthode
Unité d’échantillonnage
Pour l’échantillonnage, une carte de l’aire d’étude a été utilisée afin de délimiter un espace de 10 km de largeur autour des réserves. L’aire de l’inventaire d’une superficie de 160 000 ha était composée de cet espace associé aux deux réserves. Cette aire comprenait les unités de végétation que sont les champs, les jachères et les savanes. Ensuite, un maillage de l’aire de l’inventaire a été effectué; les intersections des mailles ont constitué les unités d’échantillonnage. Sur 1615 intersections, 76 ont été retenues de manière aléatoire et référenciées à l’aide d’un GPS. Ensuite, des placettes d’inventaires circulaires ont été placées au sein des intersections sélectionnées. La superficie de ces placettes a varié en fonction des unités de végétation : elle a été de 900 m2 pour les savanes et formations forestières et de 2500 m2 pour les champs et les jachères. Ce qui correspond à des rayons respectifs de 16,94 m et de 28,2 m. L’inventaire a concerné au total 0,021% de la superficie d’étude.
Collecte des données
Dans cette étude, ont été considérés adultes, les arbres dont la circonférence à hauteur de poitrine est supérieure à 15 cm, correspondant ainsi à un diamètre de 5 cm. Les autres ont été comptés dans la régénération. Ce seuil a été retenu par Ouédraogo et al. (2009) pour évaluer la diversité et la dynamique de la végétation ligneuse juvénile du Parc National d’Arly (Burkina Faso). Afin d’étudier la structure de la régénération, des classes de hauteur d’amplitude 0,5 m à partir de 0 m ont été établies. La nomenclature suivie a été celle de Arbonnier (2000).
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Table des matières
SOMMAIRE
DEDICACE
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTES DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES FIGURES
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
1GENERALITES
1.1. Situation géographique
1.2 Environnement humain
1.2.2 Activités socio-économiques
1.3Relief
1.4 Climat
1.5 Pluviométrie
1.6 Types de sols
1.7 Végétation
II MATERIEL ET METHODES
2.1 Matériel
2.2 Méthode
2.2.1 Unité d’échantillonnage
2.2.2 Collecte des données
2.2.3 Traitement et Analyse des données
2.2.4 Identification des espèces caractéristiques
2.2.5 Choix des espèces pour l’étude de l’effet de l’homme sur la dynamique des espèces
2.2.6 Etude de la dynamique structurale
2.2.7 Etude de la biodiversité
III RESULTATS
3.1 Aperçu sur la diversité floristique de la zone d’étude
3.2 Effet anthropique sur la dynamique de la végétation de la zone d’étude
3.2.1 Effet anthropique sur la dynamique du paysage de la zone d’étude
3.2.2 Dynamique générale de la structure horizontale de Vitel/aria paradoxa et de Acacia dudgeoni
3.2.3 Comparaison des structures de Vi/el/aria paradoxa suivant les unités inventoriées
3.2.4 Comparaison des structures de Acacia dudgeoni suivant les unités inventoriées
3.3 Actions anthropiques sur la distribution des espèces caractéristiques
3.3.1 Action des unités de gestion du sol
3.3.2 Evolution de l’abondance relative en fonction des unités de végétation
IV DISCUSSIONS
4.1 Impact anthropique sur la végétation
4.2 Dynamique structurale de Vi/el/aria paradoxa et de Acacia dudgeoni
4.2.1 Dynamique structurale de Vitel/aria paradoxa
4.2.2 Dynamique structurale de Acacia dudgeoni
4.3 Effet de l’Homme sur la distribution spécifique
CONCLUSION
PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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