IMPACT DE TAUX DE CHANGE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE

Les acteurs de marché de changes

                   Les participants de marché de change sont des personnes morales qui désire de vendre ou d’acheter une devise en échange d’une autre devise. Ils interviennent sur ce marché avec leurs propres besoins et intérêts.
a) Les banques : Ce sont les banques commerciales et d’investissements, ils participent sur le marché de change pour accomplir les demandes de leurs clients et d’agir sur leurs propre comptes. Les banques jouent un rôle majeur sur ce marché. Leurs clients sont les entreprises commerciales et industrielles qui demandent ou offrent des devises par ses opérations d’importation et d’exportation des biens et des services. Les entreprises demandent ou offre également de devise à leurs banques par ses opérations financière internationales (prêt et emprunt en devise) et les besoin de spéculation.
b) Les courtiers ou cambistes : Les cambistes ont pour clients, les entreprises financières et non financières qui ont besoin de devises pour régler leurs opérations d’import-export, qui désirent investir ou emprunter à l’étranger, qui ont couvrir des transactions libellées dans plusieurs monnaies ou encore spéculer. Ils interviennent seulement en tant qu’intermédiaires. Les cambistes spéculent sur l’orientation future du cours des monnaies en exploitant l’information privée qu’ils tirent de leurs transactions avec la clientèle1. En amont, les banques peuvent obtenir des informations auprès des courtiers. Ils perçoivent, à ce titre, des commissions.
c) Les institutions financière non bancaires : Les banques et les courtiers ne sont pas les seuls intermédiaires financiers sur le marché de changes. Les investisseurs institutionnels, les sociétés d’assurance ou de fonds de pension prennent également une part de plus en plus importante sur ce marché.
d) Les banques centrales : Les banques centrales sont la possibilité d’agir sur le marché des changes en achetant ou vendant des devises dans le cadre des interventions officielles. Ses interventions ont pour objectif la régulation monétaire (stabiliser les cours de change, éviter une dépréciation ou une appréciation trop forte de leur monnaie), par l’usage de leurs réserves des changes. Les banques centrales sont qualifiées d’acteurs puissants sur le marché de change.

Régime de change fixe

               Le régime de change fixe est un régime de change dans lequel les autorités monétaires d’un pays fixent le taux de change par la définition d’une parité de référence entre la monnaie domestique et à une devise (panier de devise). Dans ce régime, les autorités (la banque centrale) peuvent intervenir sur le marché de change en achetant ou vendant la monnaie nationale pour défendre sa parité de change. En effet, la banque centrale doit posséder des réserves en devises pour faire cette innervation, mais il peut aussi défendre la parité de son monnaie par la politique monétaire. En outre le régime de change fixe comprend trois catégories :
a) L’union monétaire : L’union monétaire est un régime où un ensemble de pays adoptent une politique monétaire commune avec une banque centrale commune. Ce dernier met en œuvre la politique monétaire commune et gère les réserves de change de l’union. Le taux de changes des pays membres sont fixés de manières irrévocables, Par exemple la zone euro.
b) La dollarisation : On parle de la dollarisation si un pays adopte la monnaie d’un autre pays comme sa propre monnaie. La monnaie utilisée pour remplacer la monnaie domestique peut être le dollar ou autre monnaie. Dans ce cas, la politique monétaire domestique est abandonnée aux autorités monétaires du pays de rattachement de la monnaie.
c) La caisse d’émission : C’est un engagement légal explicite d’échanger la monnaie domestique contre une devise étrangère spécifiée, à un taux de change fixe plus restrictions à l’émission monétaire (la banque centrale conserve des avoirs extérieurs d’un montant au moins égal à la monnaie locale en circulation et aux réserves bancaires). La création monétaire de ce pays considérés est conditionnée par les réserves qu’il détient dans la monnaie de référence, et sa politique monétaire n’a aucune autonomie.

Historique de l’évolution des régîmes de change a Madagascar

                 Au cours de son histoire économique moderne, Madagascar est passé par les différentes catégories de régimes de change mentionnés en haut.
Entre 1960 et 1973, Madagascar, appartenait au cadre de coopération monétaire du « Zone Franc ». Dans ce cadre, la monnaie du pays était liée au franc français à travers un taux de change fixe. D’ailleurs, en rejoignant le FMI en 1963, Madagascar était obligé d’avoir un taux de change fixe tel que préconisé par le système de BrettonWoods. Ce qui avait tout sens dans la mesure où en tant qu’ancienne colonie française, son économie était encore fortement liée à cette dernière. Du fait de cette fixité, la parité de la monnaie Malagasy par rapport aux devises étrangères était restée stable au cours de la période. En 1973, Madagascar a quitté la zone suite à plusieurs facteurs : un désir de s’éloigner de la France avec plus d’indépendance dans la conduite des affaires économiques et monétaires et l’effondrement du système de BrettonWoods en 1971 qui a conduit à une réévaluation du régime de change optimal.
De 1973 à 1982, Madagascar était officiellement sous régime de change fixe mais à parité mobile (« Crawlingpeg »). Suite à la sortie de la Zone Franc, la France n’offrait plus aucun soutien financier aux comptes extérieurs du pays. Madagascar ne comptait plus que sur ces réserves de change pour maintenir la parité de sa monnaie par rapport aux devises étrangères. Cependant, suite à une conjoncture internationale défavorable combinée avec une stratégie économique peu porteuse, le pays s’était retrouvé dans une situation économique assez difficile où il était presque en état de cessation de paiement extérieur
Entre 1982 et 1994, le pays a été ainsi amené à réviser son régime de change afin de redresser sa situation économique. Il était passé à un régime où la parité de la monnaie nationale était déterminée à partir d’un panier de devises. La dégradation de la situation économique étant importante, le pays a mis en œuvre un programme de stabilisation financière suivi d’une série de programmes d’ajustement structurel. Les programmes ayant exigé entre autres l’ajustement du taux de change, on a assisté à une importante dévaluation de la monnaie nationale au cours de la période.
• A partir de 1994, tel que préconisé par les programmes d’ajustement, et dans le but de promouvoir et de libéraliser le commerce extérieur, a été introduit le Marché Interbancaire de Devises (MID). Le pays est ainsi passé à un régime de change flexible qui est resté en vigueur à ce jour. Depuis lors, le cours de la monnaie nationale par rapport aux principales devises de référence est déterminé par le niveau de l’offre et de la demande sur le marché. Cependant, de temps à autre, on assiste à une intervention de la Banque Centrale sur le marché pour éviter de trop importantes fluctuations des cours et pour satisfaire les objectifs de réserve.

Les études constatant l’effet négatif de la volatilité de taux de change sur le commerce internationale

                   FMI 2004 énumèrent l’étude de Clark (1973) qui considère un exemple d’une entreprise exportatrice concurrentielle dépourvue de pouvoir de marché. Cet entreprise produit un seul produit et n’importe pas de produit intermédiaire. Ce produit est vendu intégralement sur un seul marché extérieur et le payement est fait en devises étrangères. L’entreprise convertit le produit de ses exportations au taux de change en vigueur, lequel varie de façon imprévisible puisqu’on suppose qu’il n’existe pas de possibilités de couverture, telles que la vente à terme du produit en devises des exportations. En outre, compte tenu des coûts qu’entraîne l’ajustement d’échelle de la production, l’entreprise prend ses décisions de production avant que le taux de change ne se précise et ne peut donc pas modifier sa production pour répondre à une évolution favorable ou défavorable de la rentabilité de ses exportations due aux fluctuations de ce taux. Dans une telle situation, la variabilité des bénéfices de l’entreprise est imputable au seul taux de change et, lorsque l’existence de risques tend à perturber ses dirigeants, l’augmentation de la volatilité des taux de change – sans modification de son niveau moyen – entraîne une réduction de la production, donc des exportations, afin de réduire l’exposition au risque. Le modèle de base a été élaboré par différents auteurs, tels que Hooper et Kohlhagen (1978), qui parviennent à la même conclusion: il existe une relation négative claire entre la volatilité des taux de change et le volume du commerce. Cette conclusion solide repose cependant sur une série d’hypothèses simplificatrices. Mais, selon OMC 2011 Clark lui-même reconnaissent qu’en présence d’intrants importés, la contraction de l’offre d’exportations est plus faible, car la diminution de la recette d’importation est compensée par la diminution de couts des intrants lorsqu’un exportateur importe des intrants dont la monnaie se déprécie. Par l’analyse de Canzoneri et al. (1984), De Grauwe (1992) et Gros (1987), l’une des raisons pour lesquelles la volatilité des taux de change peut avoir une influence négative sur le commerce vient de l’hypothèse selon laquelle l’entreprise ne serait pas en mesure de modifier ses facteurs de production pour s’adapter de façon optimale aux fluctuations des taux de change. Lorsque cette hypothèse est assouplie et que les entreprises peuvent ajuster un ou plusieurs facteurs de production en réponse aux fluctuations des taux de change, la variabilité accrue peut en fait créer des possibilités de bénéfices. (FMI 2004). L’OMC 2011énumère également l’ouvrage de Dell’Ariccia (1998) qui examine l’impact de la volatilité des taux de change sur le commerce bilatéral des 15 membres de l’UE et de la Suisse sur 20 ans, entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1990. Selon les mesures de la variabilité utilisées, l’auteur constate une association négative entre les taux de change et le commerce et note que le commerce augmenterait dans des proportions allant de 10 à 13 pour cent si cette variabilité était ramenée à zéro. En fin, OMC (2011) conclut « Les résultats détaillés indiquent que la volatilité des taux de change réels à long terme a un effet négatif et statistiquement significatif sur le commerce […]. Si la volatilité des taux de change devait augmenter d’un écart type […] dans notre échantillon, le commerce diminuerait d’environ 7 pour cent […]. Toutefois, les auteurs constatent que la relation n’apparaît pas robuste face à certaines perturbations raisonnables de la spécification ». En outre, RAZAFINDRAMANANA(2015), a résumé que la plupart des études empiriques sur ce sujet ont trouvés une relation négative entre la volatilité du taux de change et le commerce international. Elle énumère les études suivant : Kenen et Rodrik (1986), Thursby (1985), Koray et Lastrapes (1989), Pritchett (1991), Savvides (1992), Pozo (1992), Chowdhury (1993), Arize (1997).

CONCLUSION

                    En bref, la question sur la relation entre le taux de change et le commerce internationale, son effet et son variabilité sont au cœur de la préoccupation internationale. Les échanges internationaux ne peuvent pas ignorer le taux de change. L’objectif de cette recherche est de vérifier l‘impact de dépréciation de la monnaie malgache sur son sécurité alimentaire par l’indice de Bonilla. Ce dernier mesure la capacité de l’exportation totale d’un pays de financer son importation alimentaire. Les résultats des différentes études théoriques et empiriques sur la relation entre le taux de change et commerce internationale donnent des réponses différentes. Ces différences peuvent être en fonction de la méthode utilisée, du pays, ou d’autres. La plupart des études trouve des relations entre le taux de change et le commerce, mais il est à noter qu’il ya quelque études qui trouvent aucune relation entre ces variables. Les études théoriques sont presque trouvées d’effet négatif, mais ces études reposent sur une série d’hypothèse. En renforçant ou libérant quelque hypothèse, ils ont trouvés d’effet positive de la volatilité de taux de change sur le commerce. Tandis que les études empiriques trouvent des relations négatives, positives et contradictoires. De plus, l’étude de (Marilyne H.B et al. 2013) sur l’impact de volatilité de taux de change sur la sécurité alimentaire qui est mesuré par l’indice de Bonilla, trouve théoriquement d’effet négative à court terme et contradictoire à long terme. Leur analyse empirique sur le PED trouve d’effet positive et négative ceci dépend de quelques variable. L’étude sur le cas de Madagascar a trouvé d’effet positif de la volatilité sur l’exportation et d’effet contradictoire sur les importations. L’étude empirique et l‘analyse graphique du donnée de Madagascar nous a permis de constater que, la dépréciation de l’Ariary a un impact négatif sur sa sécurité alimentaire à court terme, du fait d’alourdissement de la facture d’importation. A long terme cette dépréciation monétaire a un effet positif sur la sécurité alimentaire du pays, du fait de l’augmentation des exportations de quelques produits industriels. Mais, cet impact positif est faible. Par ailleurs, il est important pour Madagascar de prendre conscience la menace de cette dépréciation monétaire sur sa sécurité alimentaire, car même s’il a la capacité de combler ces importations alimentaires par son exportation totale, il doit se souvenir que ces exportations sont majoritairement effectuées par des entreprises étrangères (les zones Frances industriels, les entreprises minières). La dépréciation de l’Ariary pourrait être profitable pour le pays si le système de production peut répondre au surplus de la demande d’exportation des produits agricoles. Le pays doit donc améliorer son système de production des produits exportés (vanille, café, girofle,….) et de diversifier ces produits pour augmenter le volume de ces exportations.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABEAUX
LISTES DES GRAPHIQUES
INTRODUCTION
I. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE CHANGE
A. LE MARCHE DE CHANGES
1. Définition
2. Les acteurs de la marche de changes
a) Les banques
b) Les courtiers ou cambistes
c) Les institutions financière non bancaires
d) Les banques centrales
B. LE TAUX DE CHANGE
1. Définition
2. Appréciation, réévaluation, dépréciation, dévaluation
3. Les différentes mesures de cours de change
a) La cotation au certain et à l’incertaine
b) La cotation directe et croisées
c) Taux de change bilatéral et effectif
d) Taux de change nominale et taux de change réel
e) Le taux de change au comptant et le taux de change à terme
C. LES REGIMES DE CHANGE
1. Définition
2. Régime de change fixe
a) L’union monétaire
b) La dollarisation
c) La caisse d’émission
3. LE REGIME DE CHANGE FLEXIBLE
a) Flottement administré (ou géré)
b) Flottement libre ou pur
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4. REGIME DE CHANGE INTERMEDIAIRE
5. CLASSIFICATIONDES REGIMES DE CHANGES PAR FMI 1994 (Note pédagogique MIC no 12 François Leroux)
1. Régimes de change fixes
2. Régimes de change intermédiaires
3. Régimes flexibles
6. HISTORIQUE DE L’EVOLUTION DES REGIMES DE CHANGE A MADAGASCAR (Par Patrick Imam et Ialy Rasoamanana, FMI)
D. LES DETERMINANTS DE TAUX DE CHANGE
1. Les offres et les demandes de devise dépendent à ses tours des échanges extérieurs des biens et services
2. Les offres et les demandes de devise dépendent également des échanges des capitaux
E. RELATION ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET LE COMMERCE INTERNATIONAL
1. Les études qui n’ont pas trouvée de lien significatif entre la volatilité de taux de change et le commerce international
2. Les études constatant l’effet négatif de la volatilité de taux de change sur le commerce internationale
3. L’effet de la variabilité de taux de change dans le pays développés et le PED, à CT et à MLT
4. L’effet de la dépréciation de taux de change
5. Les études qui constatent l’effet positif de la dépréciation monétaire sur l’exportation
6. Les études sur la relation entre le taux de change et le commerce internationale et dans le cas de Madagascar
F. RELATION ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET LA SECURITE ALIMENTAIRE
II. PARTIE EMPIRIQUES 
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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