Depuis le retour à l’indépendance, Madagascar ne cesse de lutter contre la pauvreté. Pour cela, les gouvernants du pays ont essayé d’appliquer bon nombre des politiques aussi bien économique, monétaire, financière que budgétaire qui évoluent en fonction des contextes nationaux et internationaux. Dans ce raisonnement, les gouvernants successifs ont opté pour le capitalisme pour la première république, le socialisme pour la seconde république et le libéralisme pour les troisième et quatrième républiques. Dans ce cadre, le pays ne peut pas vivre en autarcie mais il doit avoir une relation avec l’extérieur. Cette relation extérieure se fonde sur le développement des commerces extérieurs, d’une part, et sur la recherche des financements à travers l’investissement direct étranger et les emprunts provenant de l’extérieur, d’autre part. Un État recourt souvent à ce dernier lorsque ses recettes propres ne peuvent pas financer les dépenses et que l’emprunt intérieur n’arrive pas à combler le besoin de financement. Mais, l’État ne doit pas recourir à cet emprunt extérieur sans considérer les indicateurs économiques et financiers, entre autres, le taux de change, le taux d’inflation, le taux de recouvrement fiscal, le taux de croissance économique et le déficit budgétaire.
Ainsi, dans ce contexte de la mondialisation et de la globalisation financière, les relations internationales et les échanges économiques sont matérialisées par la vente et l’achat des biens et services. De ce fait, toutes transactions internationales doivent être payées par le biais de la monnaie, or elle ne circule que dans un pays ou une zone monétaire, d’où la naissance de monnaies de référence qui nécessite l’utilisation du taux de change. Pour les pays à forte économie comme la France, les États-Unis d’Amérique, la convertibilité de leur monnaie n’est pas un fardeau pour leur économie. Par contre, pour les pays en voie de développement comme Madagascar, la monnaie nationale est à faible convertibilité. Plus précisément, l’Ariary est faible par rapport à l’Euro ou au Dollar. Alors, tant que l’État voudra faire des paiements à l’étranger, il doit convertir la monnaie nationale en devises étrangères. C’est ainsi que le taux de change intervient dans la détermination de l’équilibre budgétaire.
CONSTATS SUR LE SYSTÈME DE CHANGE ET L’ASPECT DU BUDGET DE L’ÉTAT MALGACHE
REVUE DE LITTÉRATURE: LE CHANGE ET LE BUDGET
Tant qu’il y a une relation économique ou commerciale à l’échelle internationale, il y a toujours une conversion de la monnaie nationale en monnaie de paiement étranger ou vice versa. Dans ce cas, une monnaie peut être référée par rapport à une autre, mais l’enjeu de convertibilité entre en scène, c’est-à-dire qu’il y a des monnaies qui n’ont pas cours pour les paiements au niveau international mais d’autres oui comme l’Euro, le Dollar, le Livre Sterling, le Yen japonais, le Franc suisse et depuis quelques années le Yuan chinois, bref les monnaies des pays économiquement développés. Toutefois, à l’intérieur de chaque pays, les transactions officielles doivent être faites en monnaie locale. Pour le cas de Madagascar, c’est l’Ariary. Mais dès lors que l’Etat effectue une transaction vers l’extérieur, il doit changer la monnaie nationale en monnaie de convertibilité internationale comme l’Euro ou le Dollar. Alors, le change entre en scène au moment où l’Ariary est convertit en Euro ou en Dollar. Le taux de change est l’instrument principal utilisé pour mesurer la variation de la valeur de la monnaie par rapport à une autre. Cette variation de valeur peut être conditionnée par plusieurs facteurs.
Les cadres textuels sur le change à Madagascar
Le terme «change» n’est pas spécifique pour Madagascar. C’est un concept utilisé par tous les pays à système économique libéral. De ce fait, il existe des conventions et traités internationaux et des textes législatifs et réglementaires nationaux qui régissent toutes les interventions en matière de change.
Les cadres juridiques internationaux sur le change
Le change fait intervenir au moins deux pays. En effet, cette transaction transnationale nécessite l’adoption des textes ou organes au niveau international. En matière de règlements internationaux, les organes suprêmes sont le Fonds Monétaire International et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Le FMI et l’OMC sont des organisations qui favorisent le développement des échanges au niveau international. Tandis que le FMI s’intéresse surtout au système monétaire et financier international, l’OMC se concentre sur le système mondial d’échanges commerciaux. Les deux institutions s’efforcent ensemble d’assurer la solidité et la stabilité des systèmes commercial et monétaire internationaux. Avant d’aborder les institutions, il est utile de rappeler l’historique du Système Monétaire International (SMI).
Le Système Monétaire International ou SMI
Le système monétaire international (SMI) a été institué pour réglementer les moyens de paiement international à l’issue des accords de Bretton Woods. En effet, le rôle du SMI est d’assurer l’échange des monnaies nationales et l’alimentation en liquidités internationales. Ainsi, le SMI a trois objectifs, à savoir, organiser les échanges entre monnaies pour qu’elles puissent se convertir entre elles, ensuite assurer le règlement des échanges internationaux par des moyens de paiement acceptés par tous et enfin de permettre d’ajuster la balance de paiement.
Historiquement, le SMI a été basé sur l’Or comme étalon de référence. Et seul le Dollar est convertible en Or. Dans ce régime de changes fixe, chaque monnaie est convertible en Dollar. Mais, à partir du moment où l’Or n’est plus une liquidité internationale, le Dollar est concurrencée par l’Ecu puis l’Euro et d’autres monnaies fortes. Et le régime de change est devenu flexible. Actuellement, avec les crises financières mondiales, le SMI a été renforcé par la création du Forum de stabilité financière en Février 1999. En 2011, ce forum a été remplacé par le Conseil de stabilité financière qui a pour mission de diriger la réforme du secteur financier à plusieurs chapitres notamment en ce qui concerne les normes relatives aux fonds propres et à la liquidité des banques, le secteur bancaire parallèle, l’infrastructure des marchés et les institutions d’importance symétrique afin de maintenir la stabilité du système monétaire mondial .
Le Fond Monétaire International ou FMI
La création et les attributions du FMI
L’institutionnalisation du FMI a été adoptée lors de la Conférence monétaire et financière des Nations Unies à Bretton Woods (New Hampshire) qui s’est tenue le 22 juillet 1944 et entre en vigueur le 27 décembre 1945 avec quelques modifications approuvées par le Conseil des gouverneurs dans sa résolution n° 23-5 du 31 mai 1968 qui ont pris effet le 28 juillet 1969. Plusieurs modifications ont été effectuées ultérieurement jusqu’à la dernière approuvée par le Conseil des gouverneurs dans sa résolution n° 63-2 du 28 avril 2008 qui a pris effet le 3 mars 2011. Le FMI a été créé en même temps que la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) qui est connue actuellement sous l’appellation la Banque Mondiale. Le FMI est destiné à promouvoir d’une manière permanente la coopération entre gouvernements dans le domaine monétaire en fournissant un mécanisme de consultation et de collaboration. De plus, le Fond Monétaire International facilite l’expansion et l’accroissement harmonieux du commerce international et contribue ainsi à l’instauration et au maintien aux niveaux élevés d’emploi et de revenu réel et au développement des ressources productives detous les États membres, objectifs premiers de la politique économique. Ensuite, il est destiné à promouvoir la stabilité des changes, à maintenir entre les États membres des régimes de change ordonnés et à éviter les dépréciations concurrentielles des changes et aide à établir un système multilatéral de règlement des transactions courantes entre les États membres et à éliminer les restrictions de change qui entravent le développement du commerce mondial.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: CONSTATS SUR LE SYSTEME DE CHANGE ET L’ASPECT DU BUDGET DE L’ÉTAT MALGACHE
Chapitre I: REVUE DE LITTÉRATURE: LE CHANGE ET LE BUDGET
Section n°1: Les cadres textuels sur le change à Madagascar
Section n°2: Les théories et concepts de références
Chapitre II: MÉTHODOLOGIES DE RECHERCHE
Section n°1: L’approche de la recherche
Section n°2: Les cadres de recherche et les méthodes de test de corrélation et de régression
PARTIE II: LA RELATION ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET LE SOLDE BUDGÉTAIRE
Chapitre I: ANALYSE DES DONNEES SUR L’IMPACT DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE SUR LE SOLDE BUDGÉTAIRE
Section n°1: Le taux de change
Section n°2: Le solde budgétaire
Chapitre II: ETUDE DE L’IMPACT DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE SUR LE DEFICIT BUDGETAIRE
Section n°1: Cas général
Section n°2: Cas de Madagascar
Partie III: FACTEURS DE LIMITATION DE L’IMPACT DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE SUR LE SOLDE BUDGÉTAIRE
Chapitre I: ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANTS DANS L’IMPACT DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE SUR LE SOLDE BUDGÉTAIRE
Section n° 1: Impact du taux de change sur le solde budgétaire
Section n° 2: Etude des facteurs déterminants dans l’impact du taux de change sur le solde budgétaire
Chapitre II: INSTRUMENTS DE LIMITATION ET PERSPECTIVES
Section n°1: Plus d’efforts au niveau de la gestion des finances publiques
Section n°2: Valorisation des services, des activités et des opérations d’importation et d’exportation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES