Impact de la pliométrie sur les récidives d’entorse de cheville

Cette revue de littérature a pour but d’étudier l’impact de la pliométrie sur les récidives d’entorse de cheville. Pour ce faire, le sujet sera détaillé point par point. Dans un premier temps seront mentionnés des rappels anatomiques et biomécaniques du pied. Puis une présentation de l’entorse, comprenant sa biomécanique, ses conséquences potentielles ainsi que ses différents traitements actuels, sera faite. Enfin, la technique de la pliométrie sera exposée au préalable de la présentation et de l’analyse des articles.

Anatomie du pied

Anatomie du pied et biomécanique 

Le pied est caractérisé par de multiples morphotypes (pied carré, égyptien, grec) et des variables anatomiques, comme le troisième fibulaire qui est inconstant. Il possède plusieurs rôles : tout d’abord, il doit supporter le poids du corps lors de la marche, de la course ou encore de différentes activités ; de plus, il doit aussi s’adapter aux différents terrains et donc jongler entre des phases de réception, où le pied forme un ensemble pour supporter le poids du corps, et de relâchement, pour avoir un bon appui plantigrade sur le sol. Le pied est une zone très complexe du corps, qui contient pas moins de 38 articulations et 28 muscles en comptant les intrinsèques et les extrinsèques. Pour schématiser, il est découpé en arrière-pied, médio-pied et avant-pied [1].

Biomécanique du pied 

L’arrière-pied est composé des articulations talo-crurale, qui est une ginglyme, et subtalaire, qui est une double trochoïde inversée. Ces deux articulations sont empilées l’une sur l’autre et, si bien alignées, réalisent un empilement stable et résistant pour supporter le poids du corps. Malgré le fait que la majorité du poids du corps est supportée par le talus, la ligne de gravité tombe sur l’articulation transverse du tarse. Pour alléger cette contrainte, nous nous « suspendons » sur nos triceps suraux [2].

L’articulation talo-crurale sera plutôt exploitée dans les mouvements de flexion plantaire et de flexion dorsale, à la différence de l’articulation subtalaire qui est responsable en partie du mouvement de valgus et de varus de l’arrière-pied. Cela est dû aux mouvements inverses du talus et du calcanéus. Lorsque le talon se varise, le calcanéus tourne en dedans et augmente sa hauteur, tandis que le talus va, lui, tourner en dehors et inversement. Dans un premier temps, tous ces mouvements vont être conditionnés par les muscles stabilisateurs de la cheville, à savoir les rênes du pied (court fibulaire et tibial postérieur) citées plus bas, mais aussi par le ligament en haie au niveau du sinus tarsi et les ligaments collatéraux de la cheville.

La biomécanique du médio-pied reste encore très peu connue. Le médio-pied est utile dans le transfert des mouvements d’arrière-pied à l’avant-pied grâce aux couples de torsion. En effet, ce médio-pied subit une pression constante pour que sa partie médiale reste en suspens par rapport au sol. En subissant les mouvements d’inversion ou d’éversion, celui-ci va s’adapter en faisant toucher cette partie médiale sur le sol ou, au contraire, en l’élevant. L’avant-pied s’adaptera au valgus et varus de l’arrière-pied. En appui lors d’un valgus de l’arrière-pied, l’avant-pied se placera plus en supination pour avoir un appui le plus plantigrade possible et éviter une entorse. Concernant l’avant-pied, il est important d’évoquer le premier rayon du pied responsable de la propulsion lors de la marche ou de la course. Il est composé de deux phalanges, d’un métatarsien et de deux os sésamoïdes sur la dernière phalange permettant d’éviter la compression du long fléchisseur de l’hallux. Ce muscle est le propulseur final et fait partie du dernier pivot de la marche.

Les muscles du pied

La jambe, articulée au pied, contient des muscles extrinsèques se décomposant en deux loges : la loge superficielle, contenant le triceps sural, et la loge profonde, contenant long fléchisseur de l’hallux et des orteils, tibial antérieur et postérieur et fibulaires. Les muscles de la loge profonde sont les mobilisateurs globaux de la talo crurale. Certains muscles extrinsèques stabilisent l’articulation de la cheville. Ces muscles sont :
– le triceps sural qui, de par le système tricipito-achiléo-calcanéo plantaire, est à l’origine de fibres sur l’aponévrose plantaire et gère la tension de celle-ci durant le cycle de course en plus d’être le fléchisseur plantaire le plus puissant [3] ;
– les étriers du pied, soit le long fibulaire et le tibial postérieur, qui sont aussi des muscles extrinsèques soutenant l’arche du pied.

Le tibial postérieur fait aussi partie intégrante des rênes du pied, au même titre cette fois-ci que le long fibulaire. Le tibial postérieur freine la composante de valgus de l’arrière-pied, contrairement au long fibulaire qui freine la composante de varus. Ces deux muscles extrinsèques sont donc essentiels pour la stabilisation du pied. Les muscles intrinsèques du pied sont majoritairement présents à la face plantaire plutôt qu’au dos du pied. Cela s’explique par le fait qu’ils soutiennent les arches du pied. Ils se décomposent en quatre couches [3] : La première couche la plus superficielle est composée de l’abducteur de l’hallux, du court fléchisseur des orteils et de l’abducteur du cinquième orteil. La composition structurelle de ’abducteur de l’hallux et du court fléchisseur des orteils fait d’eux des muscles parfaits pour stocker l’énergie et la restituer lors d’un étirement [4]. La deuxième couche est composée du carré plantaire et des lombricaux. La troisième couche comporte le court fléchisseur du cinquième orteil, le court fléchisseur de l’hallux et l’adducteur de l’hallux. Enfin, la couche la plus profonde est constituée des interosseux dorsaux et des interosseux plantaires.

Le Foot Core System

Le principe du Foot Core a été décrit par McKeon en mars 2014 [3]. Celui-ci s’appuie sur le principe du Core Stability, qui a été de plus en plus utilisé dans la réathlétisation des patients ou encore dans la rééducation de lombalgies et autres problèmes dorsaux. Le Core Stability et par conséquent le Foot Core se basent sur trois principes interdépendants : le système passif, le système actif et le système neuronal. Grâce à ces trois principes, lors du mouvement, le corps va pouvoir décomposer ces efforts en deux stratégies : une stratégie de « contrôle » et une stratégie de « capacité ». La première vise à restaurer la coordination des muscles agissant sur le pied, tandis que la deuxième a pour but de fournir une force et une endurance suffisantes aux muscles du pied pour éviter que son demi-dôme s’effondre lors d’activités.

Le système actif est composé de deux types de muscles : les muscles intrinsèques et les muscles extrinsèques. Dans un premier temps, les muscles extrinsèques sont responsables des différents mouvements de la cheville. Les muscles intrinsèques, par leurs insertions uniques sur le pied, sont des muscles venant stabiliser le système passif et aider celui-ci à supporter le poids du corps durant une activité physique. Les muscles intrinsèques se décomposent en quatre couches pour supporter les arches, les deux couches les plus superficielles s’alignant sur les arches longitudinales médiale et latérale, contrairement aux deux couches profondes qui supportent les arches transversales.

Le système passif du Foot Core est composé des os du pied, des différents ligaments maintenant la stabilité de la cheville et du pied, des capsules articulaires des arches du pied, mais aussi de l’aponévrose plantaire. Cette configuration anatomique du pied forme quatre arches distinctes du pied, à savoir les arches longitudinales médiale et latérale et les arches transversales antérieure et postérieure. Tout ce système passif constitue, comme décrit par le modèle de McKenzie, un demi-dôme supportant les charges du pied [5]. Le système neuronal est basé sur les récepteurs sensori-moteurs des différents éléments actifs et passifs du pied. Comme dit précédemment, compte tenu de la configuration anatomique et biomécanique des muscles intrinsèques du pied, ces derniers n’ont pas l’avantage de pouvoir produire de grandes amplitudes articulaires. Néanmoins, ils sont très importants dans le système neuronal en raison de leurs positionnements : en effet, ces derniers permettent de renvoyer des stimuli neuronaux immédiats grâce à la notion de stretch reflex, ce qui favorise le contrôle de l’affaissement du dôme du pied durant l’activité. Ces trois systèmes sont donc complémentaires. En effet, les muscles intrinsèques du pied ont un rôle primordial, par leurs soutiens et leurs feed back, sur la position du pied en permettant une meilleure position de celui-ci et en évitant de léser les éléments passifs servant à le stabiliser [6]. Il est donc primordial de voir un pied dans son ensemble, notamment dans le sujet ici traité, à savoir la pliométrie. Les muscles intrinsèques renvoient des afférences importantes favorisant le stretch reflex notamment dans la composante de réception du saut.

Les pivots du pied lors du cycle de la marche

La marche est une succession de déséquilibres ayant pour but la locomotion en ramenant son centre de gravité en permanence vers l’avant et en projetant son membre inférieur en flexion pour éviter la chute. Lors du cycle de la marche, le membre inférieur alterne des phases oscillatoires et des phases d’appui. Le mécanisme cheville-pied est un élément important de la déambulation. Cette étude s’intéresse préférentiellement à la phase d’appui de la marche, car c’est dans celle-ci que réside le risque d’entorse et qu’est démontrée l’importance de l’ensemble pied-cheville .

Ce cycle de la marche commence avec une phase de double appui. Durant celle-ci, l’arrièrepied est en contact avec le sol, c’est là qu’apparaît le premier pivot du pied, soit le pivot du talon. Au cours de celui-ci, le talon absorbe une partie du choc reçu, une rotation de la jambe est mise en place autour du pied. Le tibial antérieur se contracte de façon excentrique pour arriver petit à petit à une flexion plantaire. La contraction excentrique est une contraction efficace d’un point de vue de l’économie d’énergie. Ce passage de la flexion dorsale à une position de flexion plantaire permet un abaissement graduel de l’hémi-bassin. S’ensuivent la phase d’appui unipodal et le deuxième pivot de la cheville. Lors de celui-ci, le triceps sural, en particulier le soléaire, se contracte en chaîne cinétique fermée. La cheville sert de point d’appui et, à l’aide d’une contraction excentrique, le soléaire empêche une avancée trop importante du tibia. Le déroulement du pas continue au même titre que la flexion plantaire s’accentue. Le genou tend à se fléchir, tandis que le pied passe dans une position de supination, ce qui allonge la jambe. Cela évite un abaissement prématuré de l’hémi-bassin controlatéral lors de l’attaque talon. Enfin, intervient le troisième et dernier pivot, le pivot d’avant-pied. Une rotation du pied autour de la métatarso-phalangienne de l’hallux se met en place, ainsi qu’une contraction concentrique des fléchisseurs plantaires, notamment du long fléchisseur de l’hallux. Celui-ci permet la bonne propulsion de la jambe et ainsi le passage de cette dernière de la phase d’appui à la phase oscillante.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1 Introduction
1.1 Anatomie du pied
1.1.1 Anatomie du pied et biomécanique
1.1.2 Les pivots du pied lors du cycle de la marche
1.2 L’entorse
1.2.1 Épidémiologie et définition
1.2.2 Examen clinique et diagnostic
1.2.3 Histologie de l’entorse
1.2.4 Biomécanique de l’entorse
1.2.5 Facteurs de risque
1.2.6 Les conséquences de l’entorse de cheville
1.2.7 Traitement
1.3 Les effets d’un renforcement pliométrique
1.3.1 Définition
1.3.2 Effets de la pliométrie
1.4 Pertinence et objectif de cette revue de littérature
2 Méthodologie
2.1 Critères d’éligibilité des études pour cette revue
2.1.1 Types d’études
2.1.2 Population et pathologie
2.1.3 Intervention
2.1.4 Comparateur
2.1.5 Objectif et critères de jugements
2.2 Méthodologie de la recherche des études
2.2.1 Sources documentaires
2.2.2 Équations de recherche
2.3 Extraction et analyses des données
2.3.1 Méthode de sélection des études
2.3.2 Critères d’inclusion
2.3.3 Critères d’exclusion
2.3.4 Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.5 Extraction des données
2.3.6 Méthode et synthèse des résultats
3 Résultats
3.1 Diagraphme de flux
3.2 Études exclues
3.3 Études incluses
3.4 Risques de biais des études incluses
3.5 Effets de l’intervention
3.5.1 Synthèse des résultats sous forme de tableaux
3.5.2 Impact de la pliométrie sur le schéma moteur
3.5.3 Impact de la pliométrie sur le GRF lors d’un single-leg drop landing
3.5.4 Impact de la pliométrie au travers de questionnaires
3.6 Évaluation de la pertinence clinique
4 Discussion
4.1 Analyse des principaux résultats
4.1.1 Analyse de la population
4.1.2 Analyse de l’intervention
4.1.3 Analyse des outils de mesures et critères de jugement
4.1.4 Analyse des résultats
4.2 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3 Qualité des preuves et biais potentiels de la revue
4.3.1 Qualité des preuves
4.3.2 Potentiels biais de la revue
5 Conclusion

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *