Impact de la concentration des entreprises sur la dynamique territoriale

Impact de la concentration des entreprises sur la dynamique territoriale

Les fondements conceptuels du territoire

Pour mieux éclairer ces modèles, trois notions essentielles doivent être définies : les externalités de réseaux, les proximités, les ressources et actifs territoriaux. Ces notions constituent aujourd’hui les concepts centraux de l’économie régionale et le fondement des modèles de la territorialisation des firmes. La définition de ces notions permet de mieux saisir pourquoi certains territoires ont la capacité à être ce que Markusen appelle des « lieux aimants4 », et également de voir en quoi ces notions bouleversent les analyses économiques en matière de localisation d’entreprises.

Les externalités

En générale, on parle d’externalités ou d’externalités de réseaux chaque fois que sur un marché les décisions ou les actions d’un agent affectant les décisions ou les résultats des actions d’autres agents sans qu’il n’y ait de transaction volontaire autrement dit, les externalités désignent toutes les situations où un agent économique exerce une influence « Hors marché » sur d’autres agents .Alors, les externalités découlent des mécanismes d’interdépendance. En réalité, cela n’est que les fruits de réseautage, les interrelations hors marché entre les entrepreneurs locaux entre eux et avec tout agent d’information.La découverte d’externalités liées à un lieu permet de dépasser l’explication de la localisation d’entreprises par les dotations en facteurs de production (main d’œuvre, matières premières, etc.).Désormais, l’explication est focalisée sur le concept d’externalités. Ainsi plusieurs externalités ont été introduites en économie : externalités pécuniaires, externalités technologiques, d’adoptions…etc.

Les externalités de consommation de réseau

Elles sont liées aux utilisateurs des télécommunications ; c’est-à-dire aux firmes utilisatrices de ces technologies comme des produits intermédiaires ou finals. Les externalités de consommation de réseau résultent de fait que ces firmes bénéficieront de nombres de firmes utilisatrices de la même technologie, la demande de télécommunication s’explique par des processus interdépendants de la part des utilisateurs.Exemple : La demande d’achat d’un certain type d’ordinateurs en fonction du nombre d’ordinateurs déjà vendu de même type. Le bénéfice que retire un consommateur de l’utilisation d’un bien résulte du nombre et du comportement des autres consommateurs.

Les externalités d’adoption

Ce sont des externalités qui résultent du processus d’apprentissage relatif à l’expérience accumulé par des utilisateurs anciens et dont bénéficient les utilisateurs potentiels de la technologie.Exemple : par exemple plus les clients sont nombreux, plus il existe des bénéfices pour ceux qui ont déjà adopté le produit ou le service. Ces effets externes peuvent être très variés. Il peut s’agir d’un meilleur service après-vente, de la production de produits joints (logiciels pour les ordinateurs), d’un partage de l’expérience d’usage.

Les externalités de la filière

La production de technologie de communication, est construite autour d’une gamme de produits technologiques étroitement liés. Ces interrelations, qui sont très complexe, existent à la fois de façon verticale et de façon horizontale.Le comportement de chaque agent économique présent sur le marché (réduction des prix, création de nouvelles niches de marché) affecte de façon positive les profits des autres producteurs avec lesquels il entretient des relations, générant ce qui peut être considérer comme des externalités de réseau.
Exemple : dans le cas de l’industrie du matériel informatique et celle des logiciels. Les ordinateurs et les logiciels doivent être utilisés conjointement. Ainsi, lorsque les ventes de matériels informatiques s’accroissent, les profits des créateurs de logiciels augmentent du fait de l’interconnexion technologique de ces deux marchés.

 Les externalités spatiales

Les externalités pécuniaires et technologiques résultent de fait que la productivité des différents utilisateurs intermédiaires soit interdépendante constitue aussi une autre situation intéressante. On parle encore d’externalités de réseau provenant cette fois-ci de l’utilisation du service en tant que facteur de production et ayant par conséquent un impact sur le niveau de la productivité de l’entreprise. La présence locale est une condition essentielle pour pouvoir bénéficier de ces externalités. Ce qui qualifiera ce type d’externalités «d’externalités spatiales ». Externalités pécuniaires : résultent de fait de l’exploitation gratuite des facteurs et des produits appartenant à d’autres entreprises. Ce qui se traduit par des effets positifs sur la production. Par exemple, l’adhésion à un réseau donne accès à un vaste ensemble de ressources dont l’acquisition est faible. L’accès à une main d’œuvre qualifiée à faible coût créé par la localisation dans un district industriel peut constituer un exemple typique de ce mécanisme. Les externalités technologiques : correspond essentiellement aux échanges de connaissances entre les entreprises, et aux relations non économiques de la socialisation. Elles comprennent l’ensemble des transferts informels de technologie et de savoir – faire venant améliorer l’efficacité des firmes d’un même milieu de façon imperceptible par la simple observation des marchés. L’existence, sur un même territoire, d’entreprise développant des produits utilisant des technologies complémentaires, permet de multiplier les occasions de contact, et d’innovation conjointe .Cela peut se traduire par des partenaires institutionnalisés, des projets communs, ou des licences d’exploitation de la technologie complémentaires.Les avantages issus de ces deux externalités spatiales permettent d’une part d’améliorer la performance des firmes, et d’autre part, d’améliorer la performance des régions. L’appartenance à un réseau permet aux firmes de coopérer et d’exploiter ainsi des externalités de réseau de façon mutuelle et réciproque. Les régions peuvent bénéficier car l’existence et l’exploitation des externalités de réseau ne sont pas limitées au niveau des firmes.

 Les proximités

La notion de proximité est de plus en plus utilisée en économie régionale elle permet d’échapper à la traditionnelle réduction de l’espace à la distance « coût de transport ». Les proximités fournissent une grille d’analyse pertinente de la manière dont les acteurs économiques se situent aujourd’hui dans l’espace géographique. Et elle permet également d’enrichir les analyses des interdépendances entre agents.En particulier, la multiplicité de la proximité doit nous aider à renouveler les problématiques traditionnelles de la localisation et de la concentration géographique, qui considère généralement des agents mono localisés et des espaces mono polaires.Dans la ligne des travaux du groupe de recherche « dynamiques de proximité »6. (Bellet et al, 1998 ; Gilly& Torre, 1998 ; 2000), une définition simple reposant sur une distinction entre trois types de proximités, respectivement nommées : Proximités géographique et proximité organisationnelle et proximité institutionnelle. Permettre de clarifier les enjeux des différents types de proximité sur la relation d’entreprise et l’espace locale.

La proximité géographique

Traduit la distance kilométrique qui sépare deux unités (individus, organisations, villes…) dans l’espace géographique .Fonctionnellement exprimé en terme de coût et /ou de temps. Elle est évidement dépendante des infrastructures et services de transport des hommes et de marchandises. La proximité géographique favorise a priori le développement des interactions entre agents Elle facilite les échanges de produits mais aussi des rencontres, des échanges d’information, et de partage de connaissance. Donc elle fait référence à l’ensemble des liens qui peuvent exister entre les agents économiques du fait de la distance qui les sépare sur l’espace géographique7.

La proximité organisationnelle

Est d’une autre nature ; elle résulte d’un lien social. Elle concerne les interactions entre acteurs à l’intérieur ou entre les organisations. Elle lie donc des acteurs disposant d’actifs complémentaires participant à une activité finalisée et appartenant à un même espace de rapports : un groupe et ses filiales, un réseau d’acteurs, elle repose sur un cadre cognitif commun qui concourt à la cohérence de la structure des relations entre acteurs. La proximité organisée peut être formellement décrite par le réseau qui structure les interactions : architecture du réseau, densité des interactions, mode de circulation des flux , nature des liens (faible ou fort).

La proximité institutionnelle

Fait référence à des liens plus fortement identitaires qui n’impliquent pas obligatoirement des similitudes organisationnelles ou une proximité géographique. La proximité institutionnelle se définie comme l’adhésion des agents à des systèmes de valeurs visant à faire aboutir un objectif commun de coordination. La reconnaissance des liaisons entre agent et le collectif définit ce qui s’appelle « proximité institutionnelle ». La notion de réseaux, fait référence à cette modalité d’interrelation entre agents économiques.

Les ressources et les actifs

La compréhension de la notion de ressources et d’actifs est essentiellement pour comprendre ce qui fait la force des territoires. Ainsi, ces deux notions nous permettent de différencier entre l’espace et le territoire .Et bien évidemment saisir comment les entreprises s’implantent géographiquement.
1- Les ressources : peuvent être définies comme un potentiel pour le territoire en ce sens qu’elles ne sont pas en activité. Il convient ici de distinguer deux cas de figure. Le premier est celui ou les ressources existent mais ne sont pas exploitables. C’est ce qui s’appelle « ressource génériques ».
Le second cas concerne des ressources à révéler ou à organiser, c’est- à – dire n’existent pas comme telles. Le second type de ressources peut être qualifié de virtuel. C’est ce qu’on appelle « ressource spécifique ».
2- Les actifs : sont des facteurs en activités, réalisés sur un marché. Il peut s’agir de bien ou de service. La main d’œuvre qui se présente effectivement d’équipements ou d’infrastructures. Les ressources et les actifs génériques
Les ressources ou les actifs dits génériques lorsque leur présence est indépendante du processus de production ou de la dynamique sociale et entrepreneuriale. Le générique est donc une donnée exogène.
Les ressources et les actifs spécifiques
La ressource ou l’actif est dit spécifique s’il résulte explicitement de stratégie d’acteurs et s’il dédie à un usage particulier .Ainsi, parmi les potentiels dont peut se prévaloir un territoire pour se différencier de son voisin.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Concept et modalités de la concentration des entreprises
Introduction
Section 1 : Natures et modalités de la concentration d’entreprise
1. Définition de la concentration des entreprises
2. Les objectifs de la concentration des entreprises
3. Les avantages et les limites de la concentration des entreprises
Section2 : Aspect théorique de la concentration des entreprises
1. Analyse de la concentration des entreprise
2. Les forces de la concentration des entreprises
3. Les facteurs du choix de localisation des entreprises
Conclusion
Chapitre 2 : Aperçu théorique sur la dynamique territorial
Introduction
Section 1 : Les différents modèles du territoire
1. L’émergence et définition du concept territoire
2. Les fondements conceptuels du territoire
3. Les modèles territoriaux de la localisation
Section 2 : La dynamique territoriale
1. Le Système Productif Local
2. Le phénomène d’agglomération
3. La théorie de Cluster
Conclusion
Chapitre 3 : Impact de la concentration des entreprises sur la dynamique territoriale
Introduction
Section 1 : La dynamique territoriale
1. Présentation de la wilaya de Bejaia
2. Présentation de la commune d’Akbou
3. La présentation de la zone d’activité Taharacht
Section 02 : L’impact de la concentration des entreprises sur la dynamique territoriale
1. Présentation de l’enquête du terrain
2. Analyse des résultats de l’enquête
Conclusion
Conclusion Générale
Bibliographie
Annexes
Table des matières

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