Impact de Coxsackievirus B4 sur les cellules

Coxsackievirus B4ย 

Taxonomie et Structureย 

Chaque annรฉe, le nombre dโ€™infections ร  entรฉrovirus chez lโ€™Homme est estimรฉ ร  prรจs dโ€™un milliard. (Palacios and Oberte, 2005). Dans la plupart des cas, les consรฉquences de telles infections sont limitรฉes ร  des syndromes viraux non spรฉcifiques ; fiรจvre, cรฉphalรฉes, myalgies. Cependant, les entรฉrovirus sont รฉgalement la cause de pathologies sรฉvรจres, telles que des encรฉphalites et myocardite, ou encore la poliomyรฉlite provoquรฉe par le poliovirus (Delpeyroux et al., 2013). Dans la famille des Picornaviridae le genre Enterovirus comporte plusieurs espรจces (Tableau 1). Lโ€™espรจce Enterovirus B comprend notamment coxsackievirus B4 (CV B4) et 5 autres sรฉrotypes de coxsackievirus B (CV-B) 1-6 (Nikonov et al., 2017). Les CV-B sont de petits virus (<30nm) non enveloppรฉs ร  ARN simple brin de polaritรฉ positive. Leur capside de symรฉtrie cubique dont la forme est icosaรฉdrique, comporte 60 capsomรจres dont chacun est constituรฉ des 4 protรฉines structurales du virus ; VP1, VP2, VP3 et VP4. En cristallographie ร  rayons X, seules les protรฉines VP1, VP2 et VP3 sont visibles ร  la surface de la capside, VP4 est ร  lโ€™intรฉrieur de la capside (Mucklebauer and Rossman, 1997). La capside virale possรจde 20 faces, et 12 sommets. Les sommets de la capside sont des structures tridimensionnelles formรฉes dโ€™assemblage de 5 protรฉines VP1. Chaque sommet est entourรฉ dโ€™une dรฉpression appelรฉe ยซ canyon ยป, constituรฉe principalement des protรฉines VP2 et VP3, abritant une poche hydrophobe constituรฉe de la protรฉine VP1, qui est lโ€™un des principaux sites dโ€™interaction de la capside avec ses rรฉcepteurs cellulaires spรฉcifiques (Mucklebauer and Rossman, 1997). A lโ€™intรฉrieur de la capside se trouve la protรฉine VPg, liรฉe ร  lโ€™ARN gรฉnomique du virus. Le gรฉnome de CV-B4, qui mesure prรจs de 7400 bases, prรฉsente 2 rรฉgions non traduites (UTR) aux extrรฉmitรฉs 5โ€™ et 3โ€™, une queue poly-A en 3โ€™, mais est dรฉnuรฉ de coiffe en 5โ€™. Ces sรฉquences hautement conservรฉes contribuent ร  la stabilitรฉ du gรฉnome viral (Romero et al., 1997). Entre ces deux UTR se trouve un cadre ouvert de lecture (ORF) unique, codant pour les diffรฉrentes protรฉines virales. Lโ€™ARN de CV-B4 est divisรฉ en 3 rรฉgions P1, P2 et P3. La rรฉgion P1 code pour les protรฉines structurales du virus (VP1, VP2, VP3 et VP4) tandis que les rรฉgions P2 et P3 codent pour les protรฉines non structurales du virus qui exercent leur fonction lors du cycle de rรฉplication du virus (Figure 1). Lors de lโ€™infection dโ€™une cellule par CV-B4, lโ€™ARN gรฉnomique est directement traduit en une seule polyprotรฉine virale par les ribosomes cellulaires, par le biais de la sรฉquence IRES (Internal Ribosome Entry Site) de lโ€™ARN viral .

Cycle de rรฉplicationย 

CV-B4, comme tous les entรฉrovirus, se transmet essentiellement par voie fรฉcale-orale. Lโ€™infection se rรฉpand aprรจs franchissement de la paroi intestinale (Pister et al., 2001). Lorsque le virus rencontre une cellule permissive, il sโ€™attache ร  un rรฉcepteur cellulaire spรฉcifique. Le rรฉcepteur le plus courant des CV-B est CAR (Coxsackie and Adenovirus Receptor), une molรฉcule dโ€™adhรฉsion interagissant notamment avec le cytosquelette et la matrice extracellulaire (Loustalot et al., 2016). Un autre ย rรฉcepteur potentiel des CV-B est DAF (Decay Accelerating Factor) ou CD55, un rรฉgulateur du systรจme du complรฉment (Clarke and Tenner, 2014). Une fois le virus fixรฉ ร  son rรฉcepteur, le complexe est endocytรฉ, et lโ€™ARN viral est injectรฉ dans le cytoplasme de la cellule hรดte. Directement aprรจs, lโ€™ARN viral est pris en charge par les ribosomes cellulaires via la sรฉquence IRES, et traduit en une seule polyprotรฉine. Dรจs sa traduction, la polyprotรฉine sera clivรฉe en sรฉrie jusquโ€™ร -ce que les protรฉines virales matures soient obtenues. La polyprotรฉine est clivรฉe par des protรฉases en cis (protรฉases prรฉsentes dans la sรฉquence de la polyprotรฉine) dans un premier temps, puis par des protรฉases en cis et en trans (protรฉase prรฉsente sur une autre molรฉcule que la protรฉine clivรฉe). Le premier clivage de la polyprotรฉine sโ€™effectue entre P1 et P2, par la protรฉase 2Apro en cis. Cette protรฉase est รฉgalement responsable du clivage de certaines protรฉines cellulaires, telles que les facteurs dโ€™initiation de la traduction des ARN cellulaires eIF4GI et eIF4GII, favorisant ainsi la traduction des protรฉines virales au dรฉtriment de la traduction des protรฉines cellulaires (Gradi et al., 1998). Lโ€™autre clivage majeur de la polyprotรฉine virale a lieu entre les rรฉgions P2 et P3 de la polyprotรฉine, et est effectuรฉ par la protรฉase 3Cpro. La 3Cpro et la protรฉase 3CDpro effectuent รฉgalement des clivages secondaires dans les protรฉines prรฉcurseurs P1, P2 et P3. Les clivages effectuรฉs sur les prรฉcurseurs P1, P2 et P3 permettent lโ€™obtention des protรฉines virales matures. Parmi les protรฉines non structurales se trouve la protรฉine 3Dpol. Il sโ€™agit de lโ€™ARN polymรฉrase ARNdรฉpendante du virus. La rรฉplication de lโ€™ARN viral se fait ร  la surface dโ€™une vรฉsicule cellulaire de 200 ร  400nm de diamรจtre, aux propriรฉtรฉs similaire ร  celles dโ€™un autophagosome, dont la synthรจse est induite par diffรฉrentes protรฉines du virus (Ng et al., 2008). De nombreuses protรฉines interviennent lors du processus de rรฉplication de lโ€™ARN viral. La protรฉine 2BC reste longuement sous la forme de prรฉcurseur des protรฉines 2B et 2C, et induit notamment la formation de la vรฉsicule de rรฉplication. La protรฉine 2B intervient par la formation de pores membranaires, bien que sa fonction prรฉcise dans la synthรจse dโ€™ARN ne soit pas exactement connue. La protรฉine 2C possรจde une activitรฉ NTPaseessentielle ร  la rรฉplication de lโ€™ARN viral. Certains antiviraux, tels que le guanidine hydrochloride ou la fluoxรฉtine, ciblant la protรฉine 2C entraรฎnent une diminution importante de la synthรจse dโ€™ARN viral, attestant de lโ€™importance de 2C dans la rรฉplication de lโ€™ARN viral (Bauer et al., 2019). La 3Dpol rรฉplique lโ€™ARN viral en se servant de lโ€™ARN gรฉnomique de polaritรฉ positive comme matrice pour synthรฉtiser de lโ€™ARN complรฉmentaire de polaritรฉ nรฉgative, qui est un intermรฉdiaire de rรฉplication au virus. Lโ€™ARN nรฉgatif servira donc ร  transcrire davantage dโ€™ARN positif pour la synthรจse de protรฉines. La traduction massive des protรฉines virales permet dโ€™avoir suffisamment de protรฉines structurales pour former les capsides virales. Dans un premier temps, les protรฉines VP1, VP3 et VP0 (protรฉine virale immature formรฉe de VP2 et VP4) forment un monomรจre.Ces monomรจres constituรฉs de VP1, VP3 et VP0 sโ€™organisent ensuite en pentamรจres. Lโ€™assemblage de 12 pentamรจres forme la capside du provirion immature, qui deviendra virion mature lors du clivage de VP0 en VP2 et VP4 (Pister et al., 1992). Les pentamรจres sโ€™associent ensuite ร  lโ€™ARN viral gรฉnomique, au niveau des vรฉsicules cellulaires ร  la surface desquelles lโ€™ARN est rรฉpliquรฉ. La vรฉsicule de rรฉplication empรชche lโ€™assemblage du virion, ainsi, la capside ne sโ€™assemble complรจtement que lorsque lโ€™ARN est entiรจrement synthรฉtisรฉ (Pister et al., 1992). Les capsides contenant lโ€™ARN gรฉnomique du virus sont alors des provirions capables dโ€™infecter de nouvelles cellules une fois libรฉrรฉs de leur cellule hรดte (Figure 2).

Des mรฉcanismes cellulaires tels que lโ€™apoptose et lโ€™autophagie interagissent avec la rรฉplication du virus. Il a รฉtรฉ observรฉ que lโ€™infection par un entรฉrovirus induit lโ€™apoptose des cellules infectรฉes (Desailloud et al.,2009 ; Joo et al., 2002 ; Yuan et al., 2003). Les mรฉcanismes dโ€™induction dโ€™apoptose sont divers. Lโ€™infection par un entรฉrovirus active notamment de maniรจre transcriptionnelle et traductionnelle la caspase 3, ainsi que le clivage de la procaspase 3 (Yuan et al., 2003). Lโ€™infection par CV-B3 induit la libรฉration de cytochrome c, et le clivage des pro-caspases 2, 3, 6, 7, 8 et 9 (Carthy et al., 2003). Lโ€™activation conformationnelle de la protรฉine pro apoptotique Bax a รฉgalement รฉtรฉ documentรฉe lors de lโ€™infection ร  entรฉrovirus (Cong et al., 2016). Lโ€™induction de lโ€™apoptose est mise ร  profit par le virus pour la libรฉration des virions nรฉo-formรฉs. CV-B4 utilise des voies similaire pour favoriser sa libรฉration, en interagissant ร  la fois avec les voies dโ€™apoptose et de nรฉcrose (Jensen et al., 2013).

Plusieurs รฉtudes ont dรฉmontrรฉ que lโ€™induction de lโ€™autophagie favorisait lโ€™infection par les entรฉrovirus (Lai et al., 2016 ; Lee et al., 2014). Lโ€™autophagie intervient lors de diffรฉrentes รฉtapes du cycle viral. Dรจs la rรฉplication de lโ€™ARN, le virus dรฉtourne cette fonction cellulaire pour permettre la formation de la vรฉsicule de rรฉplication (Salonen et al., 2005). Lโ€™autophagie est รฉgalement mise ร  profit par le virus pour la libรฉration des virions mature par la formation de vรฉsicules autophagiques contenant des virus, et sortant de la cellule sans quโ€™il y ait de lyse cellulaire (Robinson et al., 2014 ; Garmaroudi et al., 2015 ; Bird et al., 2014 ; Mutsafi and Altan-Bonnet, 2018). La majoritรฉ des infections ร  CV-B sont asymptomatiques, mais des pathologies sรฉvรจres peuvent รฉgalement survenir. Des infections cardiaques ร  CV-B peuvent causer des myocardites ou pรฉricardites. Lโ€™atteinte du systรจme nerveux par le virus se traduit par une mรฉningite, voire une encรฉphalite virale au pronostic rรฉservรฉ (Du Pasquier et al., 2009). Les CV-B sont impliquรฉs dans diverses manifestations cliniques, telles que des polymyosites, certains cas dโ€™hรฉpatites, ou de pancrรฉatites (Crowell et al., 1997). En plus dโ€™un cycle lytique, et des nombreuses infections aiguรซs dont les CV-B sont la cause, ils provoquent รฉgalement des infections persistantes.

Infection persistanteย 

La persistance des CV-B fait intervenir des mรฉcanismes propres aux virus, tels que des modifications de lโ€™ARN gรฉnomique, mais รฉgalement des facteurs de lโ€™hรดte, notamment le mรฉtabolisme des cellules hรฉbergeant le virus (Hober and Sauter 2010, Alidjinou et al., 2014). De 30 ร  40% des cardiomyopathies dilatรฉes sont dues ร  une infection persistante ร  CV-B (Huber and Lodge 1984). La persistance du virus est mise en รฉvidence par la dรฉtection dโ€™ARN de CV-B dans lโ€™endomyocarde (KOIDE et al. 1992). Une dรฉlรฉtion de 17 ร  50 nuclรฉotides en 5โ€™ de lโ€™ARN viral est observรฉe dans le cas dโ€™infections persistantes associรฉes ร  une cardiomyopathie dilatรฉe (Bouin et al., 2019). Les dรฉlรฉtions terminales en 5โ€™ du gรฉnome viral entraรฎnent une rรฉduction de lโ€™effet cytopathique du virus en culture cellulaire, et une rรฉplication virale ralentie (Jaramillo et al., 2016). Des CV-B dont lโ€™ARN est dรฉlรฉtรฉ en 5โ€™ sont capables de persister dans des cellules cardiaques, mais รฉgalement dans des cellules pancrรฉatiques (chapman et al., 2008, Tracy et al., 2015). La persistance du virus est รฉgalement permise lors de lโ€™infection ร  CV-B de cellules progรฉnitrices de neurones (Rhoades et al., 2011, Feuer et al., 2005). Il est suspectรฉ que le statut de prolifรฉration de ces cellules soit un des รฉlรฉments permettant la persistance du virus. En effet, le cycle cellulaire joue un rรดle primordial dans lโ€™infection des cellules par des CV-B, et la persistance du virus dans les cellules (Feuer et al., 2002). Lโ€™ARN viral retrouvรฉ dans ces cellules est essentiellement de lโ€™ARN positif en dรฉbut dโ€™infection. Nรฉanmoins, le ratio ARN positif et ARN nรฉgatif diminue au cours de lโ€™infection pour tendre vers un ratio 1:1 (Feuer et al., 2009). Lโ€™รฉquivalence entre lโ€™ARN positif et lโ€™ARN nรฉgatif suggรจre que le virus existe sous une forme dโ€™ARN double brin (ARNdb). Lโ€™ARNdb, qui sert dโ€™intermรฉdiaire de rรฉplication lors de lโ€™infection, est plus stable que lโ€™ARN gรฉnomique monocatรฉnaire, permettant au virus de subsister dans la cellule (Tam et al., 1999). De tels mรฉcanismes de persistance sont notamment mis en cause dans lโ€™encรฉphalite causรฉe par lโ€™infection ร  CV-B (Feuer et al., 2009).

Lโ€™infection ร  CV-B de cellules pancrรฉatiques induit dโ€™ordinaire une lyse cellulaire massive (Anagandula et al., 2014, Alidjinou et al., 2014). Nรฉanmoins, la dรฉtection dโ€™ARN viral dans le pancrรฉas de patients diabรฉtiques suggรจre que les CV-B sont capables de persister dans les cellules pancrรฉatiques (Ylipaasto et al., 2004). Les mรฉcanismes permettant aux CV-B de persister dans le pancrรฉas sont encore peu connus. Certaines souches de CV-B4 semblent cependant plus enclines ร  persister dans le pancrรฉas. Des modifications de lโ€™ARN gรฉnomique de CV-B4, entraรฎnant des changements au niveau des protรฉines de surface de virus, ont รฉtรฉ dรฉcrites (Yin et al., 2002). Lโ€™apparition de variants ยซ persistants ยป de CV-B a pu รชtre รฉtudiรฉe in vitro, et rรฉsulterait dโ€™une coรฉvolution entre les cellules infectรฉes et le virus (Alidjinou et al., 2017 ; Pinkert et al ., 2011). Bien que la persistance du virus nโ€™entraรฎne pas de lyse ou de dommages tissulaires immรฉdiats, lโ€™infection nโ€™est pas sans consรฉquences (Jaรฏdane and Hober 2008). Outre la destruction directe des cellules ฮฒ du pancrรฉas par le virus, lโ€™infection persistante par CV-B4 induit la production dโ€™interfรฉron ฮฑ (IFN ฮฑ) qui pourrait initier la rรฉaction auto-immune observรฉe dans le DT1 (Stewart et al., 1993). La rรฉplication permanente du virus serait รฉgalement un facteur favorisant lโ€™inflammation du pancrรฉas, et le recrutement de lymphocytes T autorรฉactifs (Hyoty 2002). Des travaux in vitro ont รฉgalement montrรฉ que la persistance de CV-B4 E2 dans des cellules pancrรฉatiques modifiait lโ€™expression de gรจnes cellulaires et de micro-ARN (Sane et al., 2013 ; Engelmann et al., 2017). La persistance de CV-B au niveau des intestins est possible, bien que peu รฉtudiรฉe (Alidjinou et al., 2014, Riabi et al., 2012). La persistance des CV-B est documentรฉe dans la cardiomyopathie dilatรฉe et lโ€™encรฉphalite chronique. La persistante de CV-B chez les patients avec un diabรจte de type 1 est fortement suspectรฉe.

Diabรจte de type 1ย 

Le diabรจte de type 1 est une pathologie qui se caractรฉrise par une hyperglycรฉmie chronique, due ร  une perte de fonction de lโ€™insuline, hormone hypoglycรฉmiante.

Lโ€™insuline
Lโ€™insuline est stockรฉe dans les cellules ฮฒ des รฎlots de Langerhans du pancrรฉas sous formes de granules, dont la sรฉcrรฉtion est stimulรฉe par le glucose sanguin. Avant dโ€™รชtre stockรฉe dans ces granules, lโ€™insuline doit subir, aprรจs sa traduction, plusieurs รฉtapes de maturation. Lโ€™insuline est dโ€™abord traduite sous la forme de prรฉproinsuline, encore pourvue de son peptide signal, et du peptide C. La premiรจre รฉtape de la maturation sera lโ€™acheminement de la prรฉproinsuline vers lโ€™appareil de Golgi, accompagnรฉ du clivage du peptide signal par une enzyme, la signal peptidase (SPP (Kronenberg-Versteeg et al., 2018). Le rรฉsultat de ce clivage sera la proinsuline, composรฉe des trois chaines A, B et C, et le peptide signal qui sera dรฉtruit par le protรฉasome (Kronenberg-Versteeg et al., 2018). Lโ€™adressage de la prรฉproinsuline, et le clivage du peptide signal, sont accompagnรฉs de la formation de deux ponts disulfure entre les chaรฎnes A et B de la proinsuline. Dans lโ€™appareil de Golgi, un autre clivage va รชtre effectuรฉ. La pro-hormone convertase 2 (PC2) codรฉe par le gรจne PCSK2, va cliver la proinsuline entre les chaรฎnes A et C, entre les rรฉsidus Lys 64 et Arg 65 (Smeekens et al., 1992 ; Davidson et al., 1988). A ce stade de la maturation, les chaรฎnes A et B sont reliรฉes par deux ponts disulfures. La chaรฎne B est encore liรฉe ร  la chaรฎne C, tandis que la chaรฎne A ne lโ€™est plus. Lโ€™insuline encore immature va ensuite รชtre acheminรฉe par des granules. Cโ€™est dans ces granules dโ€™insuline quโ€™aura lieu le dernier clivage de la proinsuline. La pro-hormone convertase 1 (PC1), codรฉe par le gรจne PCSK 1, va permettre la sรฉparation des chaรฎnes B et C, en clivant entre les rรฉsidus Arg 31 et Arg 32. Ce deuxiรจme clivage permettra la formation dโ€™insuline mature, et de peptide C (Figure 3) (Smeekens et al., 1992 ; Davidson et al., 1988). Les granules dโ€™insuline ainsi formรฉs vont รชtre stockรฉs dans les cellules ฮฒ. Le glucose sanguin entre dans la cellule ฮฒ par le transporteur GLUT-2, et la glycolyse a lieu. Lโ€™augmentation du ratio ATP/ADP due ร  une glycolyse plus importante entraรฎnera ensuite la fermeture de canaux ร  potassium sensibles ร  lโ€™ATP, ce qui cause la dรฉpolarisation de la membrane plasmique. Les canaux calciques voltages dรฉpendants sโ€™ouvrent alors et entraรฎnent lโ€™exocytose des granules dโ€™insuline (Henquin 2000). Lโ€™insuline ainsi libรฉrรฉe va ensuite se fixer ร  son rรฉcepteur spรฉcifique dans diffรฉrents tissus, principalement le foie et le tissu adipeux, mais รฉgalement au niveau du tissu musculaire. Lโ€™insuline induit la translocation du transporteur de glucose GLUT-4 au niveau de la membrane des cellules cibles. Lโ€™expression de GLUT-4 va permettre lโ€™absorption du glucose sanguin dans les cellules hรฉpatiques et adipeuses notamment. Ce phรฉnomรจne sโ€™accompagne dโ€™une inhibition de la glycogรฉnรจse, et dโ€™une augmentation de la synthรจse du glycogรจne (Lee and Pilch, 1994).

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Table des matiรจres

Introduction
Coxsackievirus B4
Taxonomie et Structure
Cycle de rรฉplication
Infection persistante
Diabรจte de type 1
Lโ€™insuline.
Pathogรฉnรจse du diabรจte de type 1
Objectifs
Matรฉriel et Mรฉthodes
Lignรฉes cellulaires
Cellules pancrรฉatiques humaines
Macrophages dรฉrivรฉs de CMN humaines
Virus.
Dรฉtermination du titre viral
Infection des cellules
Test de viabilitรฉ ร  lโ€™uptiblue et au bleu trypan
Extraction dโ€™ADN et dโ€™ARN
RT-PCR suivie dโ€™une รฉlectrophorรจse sur gel dโ€™agarose
RT-PCR Quantitative
Quantification de lโ€™insuline, de la proinsuline et du c-peptide
Immunofluorescence
Quantification de la mรฉthylation de lโ€™ADN
Extraction de protรฉines
Quantification de la protรฉine HERV-W Env
Digestion des protรฉines pour traitement en spectromรฉtrie de masse
Spectromรฉtrie de masse LC-MS/MS
Rรฉsultats
Partie I : Infection persistante ร  CV-B4 de cellules canalaires pancrรฉatiques humaines primaires
I/ Les cellules canalaires pancrรฉatiques humaines primaires peuvent รชtre diffรฉrenciรฉes en ICA
sรฉcrรฉteurs dโ€™insuline
II/ CV-B4 E2 peut persister dans des cellules canalaires humaines primaires in vitro
III/ Lโ€™infection persistante ร  CV-B4 E2 peut inhiber la production dโ€™insuline par des cellules
canalaires pancrรฉatiques humaines primaires diffรฉrenciรฉes
Synthรจse
Partie II : Infection persistante ร  CV-B4 de cellules ฮฒ et consรฉquences
I/ CV-B4 E2 infecte de maniรจre persistante des cellules ฮฒ pancrรฉatiques
II/ Lโ€™infection persistante ร  CV-B4 E2 de cellules ฮฒ pancrรฉatiques provoque des modifications du
mรฉtabolisme de lโ€™insuline
III/ Lโ€™infection persistante ร  CV-B4 E2 de cellules ฮฒ pancrรฉatiques modifie lโ€™expression de
protรฉines cellulaires pancrรฉatiques
IV Lโ€™infection persistante ร  CV-B4 E2 de cellules ฮฒ pancrรฉatiques provoque des modifications de
mรฉthylation de lโ€™ADN.
Synthรจse
Partie III : Expression de HERV-W Env dans des cellules infectรฉes par CV-B4
I/ Expression du gรจne HERV-W Env dans des cultures de macrophages humains primaires
infectรฉes par CV-B4
II/ Expression du gรจne HERV-W Env dans des cultures de cellules pancrรฉatiques humaines
primaires infectรฉes par CV-B4
DISCUSSION
Partie I : Infection persistante ร  CV-B4 de cellules canalaires pancrรฉatiques humaines primaires
Partie II : Infection persistante ร  CV-B4 de cellules ฮฒ et consรฉquences
Partie III : Expression de HERV-W Env dans des cellules infectรฉes par CV-B4
Conclusion
Liste des publications
Bibliographie

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