La sécurité
A mon arrivée dans le centre Colas Tours, ma première matinée de stage fût entièrement consacrée à la sécurité. Une vidéo test est habituellement présentée mais pour ma part, j’ai eu l’occasion d’écouter et d’échanger en direct avec le responsable relais sécurité, Mr. Thoury Jean-Paul. La sécurité des hommes et des femmes du groupe Colas est un impératif sur chacun des chantiers. Le zéro accident est donc un des objectifs premiers du groupe. Pour éviter ou réduire la gravité des accidents, porter ses EPI (Equipement de Protection Individuelle) est LA chose fondamentale à appliquer quand on se rend sur un chantier, peu importe le poste que l’on occupe. Dans ces EPI nous comptons : chaussures de sécurité, casque, gants, protections auditives, veste ou baudrier et un masque si nécessaire. Un point non négligeable pour la prise en charge si un accident survient est la présence d’au moins un Sauveteur-Secouriste du Travail (SST) sur chaque chantier. En cas de doute concernant la sécurité d’un collègue, il est obligatoire de le signaler. Un SST est facilement repérable avec son badge vert attaché à sa veste EPI. La « Safety Attitude » est l’attitude que Colas a mis en place. Elle est basée sur une démarche volontariste et repose sur la conviction que la sécurité est avant tout une question de comportement quotidien. Cette démarche reste relativement récente ; les plus anciens employés du groupe Colas peuvent avoir du mal à accepter ses nouvelles contraintes. Toujours dans la même dynamique, il existe divers outils pour renforcer l’importance de la prévention et de la sécurité. Nous pouvons évoquer ici la « Safety Week » ; c’est une semaine sécurité où chaque jour, une vidéo de 30 minutes est présentée par le chef de chantier à ses ouvriers. Le but est de pouvoir échanger sur les meilleures pratiques à adopter sur les chantiers. J’ai eu l’occasion, durant ma dernière semaine de stage, d’assister à une « Safety Week ». Ce concept simple et ludique, est à mon sens, une bonne méthode pour sensibiliser les plus et moins jeunes sur les lourdes conséquences que peut engendrer un non port de protection individuelle. Dans la même idée, nous pouvons maintenant évoquer les “Starters”. Ce sont des évaluations des risques du chantier, réalisées par le chef de chantier avec ses ouvriers à chaque changement de tâches, soit environ chaque semaine. J’ai également eu l’occasion d’en rédiger 4, correspondant à mes dernières semaines de stage. Sur ses évaluations on retrouve le personnel et le matériel présents sur le chantier, mais aussi un espace vierge où, suite à un débat avec les ouvriers, sont notés les risques potentiels du chantier et les méthodes à appliquer pour les éviter. Pour veiller au bon respect de toutes ses activités et de la sécurité sur les chantiers, des VHS (Visites Hiérarchiques de Sécurité) sont réalisées à l’improviste sur les chantiers. Deux semaines avant la fin de mon stage, deux conducteurs de travaux sont venus sur le chantier de Rochecorbon (prolongation de la piste cyclable) pour effectuer une VHS. Le principe est simple : ils interrogent au hasard un employé sur ses pratiques sur le chantier et l’observent travailler. Après quelques minutes ils rectifient quelques points s’ils trouvent que la sécurité n’était pas suffisante. Par la suite, un rapport est rédigé et reste consultable par l’ouvrier.
L’appel d’offre et phase d’étude
Durant mon stage chez Colas, j’ai eu l’opportunité d’assister à la réunion hebdomadaire du bureau d’étude. Comme des offres arrivent tous les jours, il est important de maintenir une certaine cadence de réponses. Le bureau d’étude et le chef d’agence passent en revue les affaires en attente de réponse (affaires pour lesquelles Colas a déjà proposé une offre) pour faire le point sur l’avancée de l’affaire. Ils regardent ensuite la liste des opportunités, actuellement classées « à statuer », pour savoir s’ils souhaitent donner suite ou non. Pour ce faire, ils se basent sur plusieurs critères comme tout d’abord, le client. Si c’est un client connu de l’agence, il a plus de chance d’avoir une offre. Le bureau d’étude et le chef d’agence regardent également si beaucoup d’enrobés et de matériels sont à fournir. Si oui, l’offre a plus de chance d’être approuvée. Pour finir, ils regardent également leur planning, qui est déterminant pour décider de classer « en étude » une affaire. Chaque affaire contient son Dossier de Consultation des Entreprises (DCE). Ce dossier regroupe l’ensemble des documents élaborés par l’acheteur destiné aux entreprises intéressées par le marché. Ce dossier leur permet de trouver les éléments utiles pour l’élaboration de leur candidature et de leur offre. J’ai eu l’occasion, durant les semaines passées à l’agence, d’étudier ou créer certains des différents documents composant le DCE. Dans le cas d’un acheteur public, nous trouvons le Règlement de la Consultation (RC). Il permet au bureau d’étude et à la secrétaire d’agence, de fournir les papiers demandés dans les mémoires technique et administratif. Si l’offre part en étude, un prix de revient est déterminé grâce au Détail Quantitatif-Estimatif (DQE). Le chef d’agence applique, par la suite, un certain pourcentage à ce prix de revient, afin d’obtenir le prix de vente. La réponse à l’appel d’offre est déposée en ligne sur promarchespublics une fois les mémoires rédigés. Le mémoire technique sert d’appui de l’offre technique et permettra également à l’acheteur de noter les différents candidats pour désigner celui qui remportera l’offre. En général, des pourcentages sont attribués sur le prix de vente (~60%) et sur l’organisation et la méthode (~40%). Le candidat ayant 100%, remporte le marché. On dit dans ce cas-là que Colas Tours a été notifié et on peut donc passer en phase “travaux”. Pour tous les DCE nous retrouvons divers documents, servant d’appuis pour rédiger les différents mémoires, comme par exemple l’Acte d’Engagement (AE) et ses annexes. Ce document, très important, contient principalement l’identification des parties, l’objet du marché, les délais et le prix. En signant cet acte, l’ensemble des membres s’engagent à respecter les clauses et spécifications du marché, tels que les cahiers des clauses cités ci-dessous. Dans les autres pièces contractuelles du DCE nous trouvons le Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP) et le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP). Le CCAP contient majoritairement les clauses administratives en matière de sécurité et de santé tandis que le CCTP décrit les ouvrages et les conditions d’exécution. Nous trouvons dans ce dernier, par exemple, les différents plans, les relevés des géomètres et les différentes études géotechniques concernant la stabilité et la composition du terrain. Il existe d’autres pièces sans valeur contractuelle mais importantes. Par exemple, dans le cas d’un marché à prix forfaitaire, la Décomposition du Prix Global et Forfaitaire (DPGF) permet de fournir le détail du prix forfaitaire. A contrario, dans les marchés à bons de commande, il y a le Bordereau des Prix Unitaires (BPU) qui liste les prix unitaires de chaque produit prévu dans le CCTP. L’avantage avec les marchés à bons de commande est que si par exemple Colas doit poser 40 mL de tuyau alors qu’initialement seulement 30 mL étaient prévus, ils seront payés en conséquence du rajout. Concernant le DPGF, j’ai eu l’occasion de calculer les métrés à partir d’un plan, pour le chantier « La fleur de vigne » à Pernay, supervisé par Mr. Thomas. Le maître d’ouvrage (MOA), ici un cabinet de géomètres, a transmis un DPGF avec des quantités qui ne semblaient pas adaptées. Pour vérifier, il suffit de prendre le plan sur PDF Xchange Viewer et de reprendre les longueurs des réseaux et les surfaces en question.
Le planning des travaux
Concernant la réalisation du planning des travaux, les conducteurs de travaux peuvent se basersur leurs devis ou sur des quantités (mL, tonnage, volume) pour créer leur planning. Il y a différentes manières d’estimer la durée de chaque tâche sur un chantier. La pratique et l’habitude restent les clés essentielles pour obtenir une base de planning plus précise. Cependant, en étudiant les devis de Mr. Arrault, j’ai constaté que certains travaux comme : terrassement divers, travaux hydrocarbonés (enrobés), fournitures et mises en œuvre de matériaux (trottoirs), bordures de trottoirs et de caniveaux et réseaux d’eaux, revenaient souvent. Ces travaux, qui dans le cas de Damien constituent 90 % de ses travaux habituels, lui ont permis d’approximer certaines normes :
~ 200 mL par jour de bordures
~ 200/300 tonnes d’enrobés par jour si camion sinon 52 tonnes à la main
~ 250 m² par jour de trottoirs
~ 60 mL de tuyaux par jour
Le géo référencement sur les chantiers
Le géo référencement via les GPS facilite énormément l’implantation des chantiers puisqu’il permet de gagner du temps et d’autonomiser les ouvriers ou chefs de chantier. L’implantation peut se faire à presque toutes les étapes d’un chantier. Pour le début, avant le terrassement, c’est indispensable pour délimiter le terrain comme dit plus haut. Certains engins sont reliés à un GPS possédant les données du projet fini, leur permettant ainsi d’être très autonome sur leur tâche. Cependant, pour la plupart ce n’est pas le cas. Beaucoup d’ouvriers ne connaissent pas le projet, de ce fait, implanter des piquets représentants par les extrémités d’un bâtiment ou un réseau d’assainissement, leur permet de se repérer plus facilement. Pendant le terrassement, cela permet de contrôler le niveau des déblais/remblais. Par exemple, sur le chantier de la prolongation de la piste cyclable, j’ai pu suivre le terrassement derrière la pelle à pneus petit à petit. En effet, à l’aide d’une canne GPS reliée à un écran tactile où apparait le plan du chantier ainsi que les altimétries finies du projet, il est très facile d’indiquer au chauffeur s’il doit remblayer de la terre ou déblayer davantage. Durant l’assainissement nous pouvons l’utiliser pour planter des piquets aux niveaux des regards et ensuite tracer un trait pour faciliter la création de tranchées. Pour finir, même lors des enrobés, l’implantation via GPS peut nous permettre de vérifier s’il y a eu des décalages entre le début et la fin de chantier et ajuster la zone où les enrobés seront déposés.
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Table des matières
Introduction
I. Présentation de l’entreprise
1) Le groupe Colas
2) Colas Tours
II. L’offre et la gestion du chantier
1) La sécurité
2) Les documents administratifs essentiels
a. L’appel d’offre et phase d’étude
b. Phase travaux
c. Les petits chantiers
i. Les devis
ii. Les fiches techniques et les feuilles d’agréments
iii. Le planning des travaux
III. Le chantier
1) La préparation de chantier
a. Les plans des géomètres
b. Le géo référencement sur les chantiers
2) Le terrassement
a. Le décaissement et les déblais/remblais
b. Traitement de sol ou gravillonnage
3) L’assainissement
a. Les réseaux d’eaux
b. Les réseaux secs
4) Les enrobés
I. Le dimensionnement des chaussées
II. Dépôt des enrobés
IV. Prolongation de la piste cyclable à Rochecorbon
1) Un terrain protégé
2) Un terrain atypique
Conclusion
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