Images panchromatiques, multispectrales et hyperspectrales

Images panchromatiques, multispectrales et hyperspectrales

Dans le cadre de lโ€™observation de la Terre par satellite, diffรฉrents types dโ€™images sont exploitรฉs. Dโ€™une part, les images panchromatiques (PAN) sont acquises par un capteur large bande. Elles sont composรฉes dโ€™une unique bande spectrale trรจs bien rรฉsolue spatialement (rรฉsolution spatiale de lโ€™ordre du mรจtre par exemple), et couvrant gรฉnรฉralement jusquโ€™au domaine spectral visible [0,4 โˆ’ 0,8 ยตm] voire visible et proche infrarouge [0,4 โˆ’ 1,0 ยตm] pour les instruments existants. Parmi ces derniers, on peut notamment citer Plรฉiades [1] (domaine spectral [0,48 โˆ’ 0,83 ยตm], rรฉsolution spatiale de 70 cm), PRISMA [2] (domaine spectral [0,4 โˆ’ 0,7 ยตm], rรฉsolution spatiale de 5 m), EO-1/ALI [3] (domaine spectral [0,48 โˆ’ 0,69 ยตm], rรฉsolution spatiale de 10 m), ou encore HYPXIM [4, 5] (domaine spectral [0,4 โˆ’ 0,8 ยตm], rรฉsolution spatiale de 3,5 m pour HYPXIM-C et 2 m pour HYPXIM-P).

Dโ€™autre part, des images spectrales possรฉdant une meilleure rรฉsolution spectrale peuvent รชtre acquises par un ou plusieurs capteurs capables dโ€™enregistrer simultanรฉment dans plusieurs bandes spectrales รฉtroites. Ces images, possรฉdant plusieurs bandes spectrales (aussi appelรฉes cube de donnรฉes), couvrent de faรงon discrรจte le domaine spectral [ฮปmin โˆ’ ฮปmax], par exemple le domaine rรฉflectif [0,4 โˆ’ 2,5 ยตm]. Pour une rรฉsolution spectrale relativement faible , on parlera dโ€™image multispectrale (MS, parfois appelรฉes XS dans la littรฉrature). Ce sont des images possรฉdant gรฉnรฉralement un nombre de bandes rรฉduit (typiquement, moins de 20). On peut par exemple citer SENTINEL-2 [6] (13 bandes spectrales couvrant le domaine [0,42 โˆ’ 2,3 ยตm] pour S2A et S2B, illustrรฉes en Fig. 1, de rรฉsolutions spatiales allant de 10 ร  60 m) et SENTINEL-3 [7] (9 bandes spectrales couvrant le domaine [0,54 โˆ’ 12,45 ยตm] pour SLSTR, de rรฉsolutions spatiales allant de 500 m pour le domaine rรฉflectif ร  1 km au-delร ). En particulier, on appellera images RVB les images multispectrales composรฉes de trois bandes spectrales respectivement associรฉes aux longueurs dโ€™ondes du rouge, du vert et du bleu.

En revanche, pour une rรฉsolution spectrale plus รฉlevรฉe , on parlera plutรดt dโ€™image hyperspectrale (HS). Ces images possรจdent gรฉnรฉralement un grand nombre de bandes contiguรซs (typiquement, plus dโ€™une centaine), comme illustrรฉ en Fig. 1, pour couvrir le domaine spectral considรฉrรฉ : VNIR [0,4 โˆ’ 1,0 ยตm] (ROSIS [8], HyperSpec VNIR-C [9]), rรฉflectif (AVIRIS [10], HyMap [11], HySpex [12], EO-1/Hyperion [13], EnMAP [14], PRISMA [2], HYPXIM [4, 5]), ou encore infrarouge thermique (Telops Hyper-Cam LW [15] pour le domaine spectral [7,8 โˆ’ 11,5 ยตm]). Cependant, les images HS ont une rรฉsolution spatiale plus faible que celle dโ€™une image PAN, particuliรจrement lorsque le capteur HS est ร  haute altitude ou couvre des zones รฉtendues. Cela est dรป ร  plusieurs phรฉnomรจnes, parmi lesquels lโ€™imagerie optique imparfaite ou encore le rapport signal sur bruit [16].

Notons enfin que plusieurs systรจmes dโ€™imagerie intรจgrent ร  la fois un capteur PAN couvrant le domaine spectral visible et un capteur HS couvrant le domaine rรฉflectif : cโ€™est le cas de PRISMA [2], EO-1 [17] (ALI + Hyperion), ou encore HYPXIM [4, 5] (futur capteur).

Domaines spectraux

Dans cette รฉtude, les images HS couvrent le domaine rรฉflectif [0,4 โˆ’ 2,5 ยตm]. Ce domaine spectral est composรฉ du domaine visible [0,4 โˆ’ 0,8 ยตm] et dโ€™une partie du domaine infrarouge (courtes longueurs dโ€™ondes : [0,8 โˆ’ 2,5 ยตm]) [18]. Dans la suite, nous divisons frรฉquemment le domaine rรฉflectif en plusieurs sous-domaines :

[0,4 โˆ’ 0,8 ยตm] visible ;
[0,8 โˆ’ 1,0 ยตm] proche infrarouge, ou Near-InfraRed (NIR) ;
[0,4 โˆ’ 1,0 ยตm] visible et proche infrarouge, ou Visible and Near-InfraRed (VNIR) ;
[1,0 โˆ’ 2,5 ยตm] infrarouge courtes longueurs dโ€™onde, ou Short-Wave InfraRed (SWIR);
[1,0 โˆ’ 2,0 ยตm] SWIR I ;
[2,0 โˆ’ 2,5 ยตm] SWIR II.

Fusion dโ€™images

Dans la suite de cette รฉtude, la fusion de deux types dโ€™images A et B est notรฉe fusion A+B. Les diffรฉrentes applications de fusion dโ€™images sont dรฉsignรฉes ainsi :

MS+PAN pansharpening ;
HS+MS hypersharpening ;
HS+PAN pansharpening hyperspectral, abrรฉgรฉ en ยซ pansharpening HS ยป ;
HS+2PAN pansharpening HS avec deux voies PAN (introduit dans cette รฉtude).

Reprรฉsentation matricielle des images

Nous assimilons les images traitรฉes (PAN, MS, HS) aux matrices de donnรฉes ou cubes de donnรฉes qui les reprรฉsentent (Fig. 2), et nous les dรฉsignons de la faรงon suivante : R lโ€™image HS de rรฉfรฉrence, aux dimensions (Ni , Nj , Nฮป), utilisรฉe pour simuler les images HS et PAN respectivement par dรฉgradations spatiale et spectrale. Ni , Nj et Nฮป dรฉsignent respectivement les nombres de lignes, de colonnes et de bandes spectrales. H lโ€™image HS en entrรฉe de la mรฉthode de fusion, aux dimensions (ni , nj , Nฮป). ni โ‰ค Ni et nj โ‰ค Nj dรฉsignent respectivement les nombres de lignes et de colonnes. P lโ€™image PAN, aux dimensions (Ni , Nj , 1) ou simplement (Ni , Nj ). F lโ€™image fusionnรฉe, aux dimensions (Ni , Nj , Nฮป). I k la k iรจme bande spectrale dโ€™une image I (pouvant correspondre ร  R, H ou F). Iโ†“ une image I sous-รฉchantillonnรฉe spatialement (dans notre cas, aux dimensions spatiales de lโ€™image HS). Iโ†‘ une image I sur-รฉchantillonnรฉe spatialement (dans notre cas, aux dimensions spatiales de lโ€™image PAN). I une image I intรฉgrรฉe spectralement sur le domaine PAN. Pหœ une pseudo-image PAN, autrement dit sur-รฉchantillonnรฉe spatialement (aux dimensions spatiales PAN) et intรฉgrรฉe spectralement sur le domaine PAN.

Pixels HS purs, mixtes et endmembers

Un pixel HS dont la signature spectrale est celle dโ€™un unique matรฉriau est qualifiรฉ de pixel pur. Autrement dit, il sโ€™agit dโ€™un pixel HS couvrant une zone constituรฉe dโ€™un unique matรฉriau ร  la rรฉsolution spatiale PAN. Ainsi, plus la rรฉsolution spatiale de lโ€™image HS est faible, plus la zone couverte par chaque pixel HS est รฉtendue spatialement, ce qui diminue la probabilitรฉ que ce pixel soit pur. ร€ lโ€™inverse, nous supposons quโ€™ร  la rรฉsolution spatiale PAN, tous les sous-pixels sont purs. Cette assertion nous permet de formuler lโ€™hypothรจse suivante :

un pixel HS est pur si et seulement sโ€™il est associรฉ ร  des sous-pixels PAN de valeurs de luminance spectrale homogรจnes, comme illustrรฉ dans la Fig. 4. Cette hypothรจse nous permet de dรฉduire quโ€™un pixel HS est pur directement ร  partir des variations de luminance spectrale du groupe de pixels PAN associรฉsย  .

Un pixel HS qui nโ€™est pas pur est qualifiรฉ de pixel mixte. Un tel pixel couvre donc une zone constituรฉe de diffรฉrents matรฉriaux ร  la rรฉsolution PAN. Nous modรฉlisons ainsi son spectre comme une combinaison linรฉaire des signatures spectrales de ces diffรฉrents matรฉriaux. En effet, nous supposons, dโ€™une part, que le spectre dโ€™un pixel HS est la moyenne des signatures spectrales des zones couvertes par tous les pixels PAN associรฉs ; et, dโ€™autre part, que tout sous-pixel ร  la rรฉsolution spatiale PAN est pure. Dโ€™aprรจs lโ€™hypothรจse formulรฉe dans le paragraphe prรฉcรฉdent, nous considรฉrerons quโ€™un pixel HS est mixte si et seulement sโ€™il est associรฉ ร  des sous pixels PAN dont les valeurs de luminance spectrale sont hรฉtรฉrogรจnes. Plusieurs critรจres sont proposรฉs dans la suite de lโ€™รฉtude afin de mesurer lโ€™hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ dโ€™un groupe de sous-pixels PAN.

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Table des matiรจres

Introduction
I Images panchromatiques, multispectrales et hyperspectrales
II Domaines spectraux
III Fusion dโ€™images
IV Reprรฉsentation matricielle des images
V Rapport de rรฉsolutions spatiales
VI Pixels HS et sous-pixels PAN
VII Pixels HS purs, mixtes et endmembers
VIII Variabilitรฉ intra-classe
1 Introduction
2 ร‰tat de lโ€™art
2.1 Description des familles de mรฉthodes
2.2 Comparaison des mรฉthodes de fusion
2.2.1 ร‰tudes comparatives de la littรฉrature
2.2.2 ร‰valuation des mรฉthodes
2.3 Limitations des mรฉthodes de pansharpening HS
2.4 Sรฉlection des mรฉthodes de rรฉfรฉrence
2.5 Dรฉmarche retenue
3 Construction de jeux de donnรฉes de complexitรฉ variable
3.1 Gรฉnรฉration des jeux de donnรฉes
3.1.1 Image REF
3.1.2 Image HS
3.1.3 Image PAN
3.2 Images sources
3.2.1 Images HyMap
3.2.2 Images SYSIPHE
3.2.3 Images UMBRA
3.3 Images de rรฉfรฉrence de complexitรฉ croissante
3.3.1 Image synthรฉtique
3.3.2 Paysages agricoles
3.3.3 Paysages avec vรฉgรฉtation et bรขtiment
3.3.4 Paysages pรฉri-urbains
3.3.5 Paysages urbains
3.4 Synthรจse
4 Dรฉveloppement dโ€™une procรฉdure robuste dโ€™รฉvaluation de performances
4.1 Principe gรฉnรฉral
4.2 Critรจres de qualitรฉ
4.2.1 Choix des critรจres de qualitรฉ
4.2.2 Nouveaux critรจres de qualitรฉ
4.3 Processus dโ€™รฉvaluation multi-รฉchelles
4.3.1 Analyse affinรฉe : localisation des groupes de pixels
4.3.2 Analyse locale : variation spatiale de lโ€™erreur
4.3.3 Gรฉnรฉration des cartes dโ€™occupation des sols
4.4 Conclusion
5 ร‰volutions de SOSU pour des scรจnes de complexitรฉ spatiale rรฉduite : CASTOR
5.1 Description de la mรฉthode CASTOR
5.1.1 Dรฉtection des pixels mixtes
5.1.2 Segmentation de lโ€™image PAN
5.1.3 Extraction des endmembers par rรฉgion
5.1.4 Sรฉlection des endmembers
5.1.5 Estimation des abondances
5.1.6 Rรฉorganisation spatiale
5.1.7 ร‰tape de fusion : mรฉthode Gain
5.1.8 Synthรจse des amรฉliorations apportรฉes
5.2 ร‰valuation des performances de CASTOR
5.2.1 Dรฉmonstration de concept de CASTOR
5.2.2 Application de CASTOR ร  une scรจne agricole
5.2.3 Augmentation de la complexitรฉ spatiale : passage ร  une scรจne pรฉri-urbaine
5.2.4 Analyse de performances globale
5.3 Comparaison des mรฉthodes Gain et CASTOR
5.4 Conclusion
Conclusion

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