Clinique
L’examen clinique du traumatise du rachis doit dégager d’abord une urgence vitale (fonction respiratoire, l’état hémodynamique, trouble de la conscience). Ensuite on procede a un examen rapide et complet, local et neurologique, afin d’orienter le bilan lesionnel et par consequent les indications therapeutiques. La douleur rachidienne est le maitre symptome. Elle peut etre immediate, faisant craindre une lesion anatomique, ou differee apres un intervalle libre de quelques heures a quelques jours, plus frequente dans les entorses benignes (8). La palpation du rachis cervical recherche systematiquement une douleur exquise, la saillie d’une apophyse epineuse, une ecchymose cervicale posterieure ou pharyngienne a l’examen de la bouche. Cependant l’examen du rachis cervical traumatique reste difficile, il est même dangereux de le manipuler. L’examen neurologique porte sur l’etude de la motricite, la sensibilite, les reflexes osteo- tendineux, la sensibilite perineale. Ce bilan permet de preciser le niveau lesionnel et son caractere complet ou incomplet. Le tonus anal a un interet pronostique car lorsqu’il est conserve au cours d’une lesion medullaire, traduit le caractere incomplet, donc de meilleur pronostic.
Les lesions du rachis cervical superieur avec des troubles neurologiques sont heureusement rares. En effet, quand celles-ci surviennent, elles sont graves mettant en jeu le pronostic vital par compression du bulbe rachidien. La pauvrete des signes cliniques est expliquee par des raisons anatomiques : Le canal medullaire est large a ce niveau. Dans notre serie, 62 patients ont presente un syndrome rachidien. Le torticolis a ete constate dans 31 cas soit 42 % des blesses. La presence de signes neurologiques a ete constatee chez 11 patients soit 16 % des cas avec des troubles neurologiques varies:
•Tetraparesie : 2 cas
•Hemiplegie : 2 cas du cote droit et un cas d’hemiplegie gauche
•Hemiparesie : 3 cas du cote gauche
•Monoparesie brachiale gauche : 3 cas
•Troubles sphincteriens : 1cas d’incontinence anale et urinaire.
La voie posterieure (6, 25) (Figure 31) : Le blesse doit etre endormi et intube avec la plus grande prudence. Le retournement est le premier temps delicat de l’operation, le chirurgien doit y participer pour guider la tete. Le patient est installe en decubitus ventral, son thorax reposant sur un coussin transversal et ses epines iliaques anterieures sur deux petits coussins. Les members superieurs reposent dans deux gouttieres fixees le long de la table. La fixation de la tete sur la tetiere doit etre solide, realisee avec des bandes adhesives larges non extensibles et en verifiant l’absence de compression des globes oculaires, du nez ou de la sonde d’intubation. L’installation en proclive et l’abaissement peroperatoire de la tension arterielle diminuent le saignement. Avant d’entreprendre tout acte chirurgical, un controle par amplificateur de brillance des rapports osteoarticulaires est indispensable car la reduction peut etre effectuee plus aisement avant la mise en place des champs, en agissant sur la hauteur et l’inclinaison de la tetiere.
L’incision est strictement mediane avec pour repere les epineuses saillantes de C2 et C7 : il faut degager le tubercule posterieur de C1, puis l’epineuse de C2 et progresser lateralement jusqu’aux articulaires. On revient alors sur C1 qui peut etre denude sur 2 cm de part et d’autre de la ligne mediane en courant le risque, si on porte plus lateralement, de blesser les veines et meme l’artere vertebrale. La voie posterieure permet la pratique de plusieurs techniques au niveau du rachis cervical superieur : arthrodese C1-C2 par greffe iliaque avec ou sans implant metallique, arthrodese C1-C2 par vissage articulaire selon Magerl, vissage bipediculaire de C2, osteosynthese occipito-cervicale. Dans notre travail l’osteosynthese par voie posterieur a ete realise chez 11 patients 78% des malades operes. Apres la realisation de l’intervention programmee et de son controle radiographique, la fermeture doit etre soigneuse. L’immobilisation postoperatoire fait appel soit au collier mousse, minerve plastique.
CONCLUSION
Les traumatismes du rachis cervical superieur est une urgence neurochirurgicale qui devient de plus en plus frequent du fait de l’augmentation des accidents de la voie publique et des chutes, mais aussi des particularites anatomiques du rachis cervical superieur et de son hypermobilite qui le rend vulnerable aux traumatismes. Souvent asymptomatique sur le plan neurologique, ces traumatismes doivent etre recherches radiologiquement chez tout patient avec un traumatisme cranien presentant des douleurs cervicales, et de facon systematique si ce patient est comateux. La radiographie standard et la tomodensitometrie permettent dans la majorite des cas de faire le diagnostic de ces traumatismes. La recherche des signes d’instabilites necessitent parfois le recours a des cliches dynamiques. L’imagerie par resonance magnetique permet un diagnostic precis des lesions medullaires en correlation avec l’atteinte neurologique clinique. La prise en charge adequate, des le ramassage et le transport du blesse, la comprehension du mecanisme lesionnel, le developpement de methodes therapeutiques ainsi que la maitrise des differentes voies d’abord ont beaucoup ameliore le pronostic des traumatismes du rachis cervical superieur. Certes, l’evolution de ces traumatismes est habituellement bonne mais le traitement de ceux-ci est long et expose a des complications surtout pour le traitement chirurgical. D’ou l’interet de lutter contre la survenue de ces traumatismes en insistant sur la prevention des accidents de la voie publique premiere cause de ces types de lesions.
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Table des matières
INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
RESULTATS
I. EPIDEMIOLOGIE
1. Frequence
2. Repartition selon l’age
3. Repartition selon sexe
4. Repartition selon les circonstances de survenue
II. C LINIQUE :
1. Delai d’admission a l’hopital
2. Symptomatologie rachidienne
3. Symptomatologie neurologique
4. Repartition selon les lesions traumatiques associees
III. EXAMEN PARACLINIQUE
1. Radiographies standards du rachis cervical
2. Radiographies dynamiques
3. Tomodensitometrie cervicale
4. Imagerie par resonance magnetique cervicale
5. Donnees des examens paracliniques
IV. TRAITEMENT
1. Traitement medical
2. Traitement orthopedique
3. Traitement chirurgical
4. Reeducation
V. EVOLUTION
DISCUSSION
I. RAPPEL ANATOMIQUE
II. N OTION DE STABILITE
III. EPIDEMIOLOGIE
1. Frequence
2. Age et sexe
3. Circonstances de survenue
IV.CLINIQUE
V. RADIOLOGIE
1. Radiographies standards du rachis cervical
2. Radiographies dynamiques
3. Tomodensitometrie cervicale
4. Imagerie par resonance magnetique
VI.CLASSIFICATION ANATOMORADIOLOGIQUE
1. Lesions discoligamentaires
1.1 Luxations occipito-cervicale
1.2 Luxations atlanto-axoidiennes anterieures
1.3 Luxations et subluxations rotatoires C1-C2
2. Fractures du rachis cervical superieur
2.1 Fracture des condyles occipitaux
2.2 Fractures de l’atlas
2.3 Fractures de l’axis
VII.TRAITEMENT
1. But
2. Moyens
2.1 Methodes de ramassage et transport du blesse
2.2 Traitement medical
2.3 Methodes orthopediques
2.4 Methodes chirurgicales
3. Indications therapeutiques
4. Reeducation et prise en charge psychologique
VIII.EVOLUTION ET PRONOSTIC
1. Evolution en fonction des signes cliniques initiaux
2. Evolution en fonction des lesions anatomiques
3. Complications du traitement chirurgical
3.1 Complications de chirurgie par voie anterieure
3.2 Complications de chirurgie par voie posterieure
3.3 Complications neurologiques
3.4 Complications infectieuses
3.5 Complications thromboemboliques
4 Evolution de certaines fractures
4.1 Fracture de Jefferson
4.2 Fracture s d’odontoide
4.3 Fracture bipediculaire de C2
IX.PREVENTION
CONCLUSION
ANNEXE
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE
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