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La spectromรฉtrie de masse MALDI-TOF
Principe
Le spectromรจtre de masse MALDI-TOF est un spectromรจtre utilisant une source dโionisation laser assistรฉe par une matrice (MALDI = Matrix-Assisted Laser Desorption/Ionisation) et un analyseur ร temps de vol (TOF = Time-Of-Flight) [32]. La sรฉparation des molรฉcules par cette technique est plus douce quโavec les autres mรฉthodes. Elle permet dโioniser des molรฉcules de grande taille, peu volatiles et sensibles ร la chaleur sans les dรฉgrader [33]. La mรฉthode MALDI-TOF sโapplique aux biomolรฉcules plus fragiles comme les peptides, les protรฉines, les glycoprotรฉines et les oligonuclรฉotides [34].
Lโรฉchantillon est mรฉlangรฉ ร la matrice puis placรฉ sur une lame. Le dรฉpรดt (ou spot) formรฉ est appelรฉ cible. Une source laser est dirigรฉe sur la cible afin dโioniser les molรฉcules de lโรฉchantillon. Les ions ainsi obtenus sont ensuite dรฉtectรฉs en mesurant le temps que mettent les diffรฉrentes particules ร atteindre le dรฉtecteur. La vitesse de chaque particule dรฉpend du rapport masse/charge. Les molรฉcules plus grandes mettraient plus de temps ร atteindre le dรฉtecteur, tandis que les molรฉcules plus petites vont arriver plus vite. Une fois lโion arrivรฉ au dรฉtecteur, le signal est amplifiรฉ et envoyรฉ ร un ordinateur qui traite les donnรฉes et donne les rรฉsultats sous forme de spectre [31].
La matrice
La matrice est constituรฉe de molรฉcules cristallisรฉes dont les plus utilisรฉes sont lโacide 2,5 dihydroxybenzoรฏque (DHB), lโacide sinapinique et lโacide ฮฑ-cyano-4-hydroxycinnamique (CHCA). Ces molรฉcules sont ajoutรฉes ร un solvant (acรฉtonitrile, รฉthanol ou acide trifluoroacรฉtique) [32]. Le DHB convient pour lโanalyse des รฉchantillons organiques hydrophobes ou des polymรจres aromatiques, tandis que lโacide sinapinique et lโacide ฮฑ-cyano-4-hydroxycinnamique sont destinรฉs pour lโanalyse des protรฉines [35].
Un solvant composรฉ dโeau et dโacรฉtonitrile est ajoutรฉ ร la matrice afin de permettre aux substances de lโรฉchantillon de se dissoudre dans le mรฉlange : les substances hydrophobes de lโรฉchantillon auront une affinitรฉ pour lโacรฉtonitrile alors que les substances hydrophiles auront une affinitรฉ pour lโeau [32].
Aprรจs avoir mรฉlangรฉ la matrice ร lโรฉchantillon, le spot obtenu est sรฉchรฉ ร lโair pour permettre au solvant de sโรฉvaporer et il ne restera que lโanalyte dans la matrice cristallisรฉe. Les composants de la matrice doivent avoir plusieurs caractรฉristiques [32,36]:
– pouvoir se mรฉlanger avec les solvants organiques et lโeau
– รชtre assez grands afin de ne pas sโรฉvaporer lors de la prรฉparation de lโรฉchantillon ou lorsque celui-ci est introduit dans le spectromรจtre
– รชtre assez petits afin dโavoir une bonne volatilitรฉ et se vaporiser sous lโaction du rayon laser
– รชtre acides afin de transmettre des protons ร lโanalyte et ainsi lโioniser
– pouvoir absorber fortement et rapidement les rayons ultra-violets du laser
Dรฉsorption-Ionisation
Un laser UV (de longueur dโonde รฉgale ร 337 nm) dโazote (N2) est pulvรฉrisรฉ en direction de la cible. La matrice ayant une grande rรฉactivitรฉ pour lโabsorption de la lumiรจre UV absorbe lโรฉnergie du laser protรฉgeant ainsi les molรฉcules protรฉiniques de la dรฉgradation. Lโรฉnergie du laser produit deux phรฉnomรจnes : tout dโabord, la matrice se vaporise libรฉrant les peptides (dรฉsorption), ensuite, elle transfert ses protons ร lโanalyte qui sโionise [36].
Selon leur nature, les ions peuvent รชtre chargรฉs positivement ou nรฉgativement. Les protรฉines et peptides ont des groupements accepteurs de protons et sont ionisรฉs positivement. Les oligonuclรฉotides et les saccharides ont des groupements qui perdent un proton et sont ionisรฉs nรฉgativement [34].
Peptides : R-NH2 + H+ โ R-NH3 + (ionisation positive)
Saccharides : Acides carboxyliques R-CO2H โ R-CO2 – (ionisation nรฉgative)
Fonction alcoolique R-OH โ R-O – (ionisation nรฉgative)
La spectromรฉtrie ร temps de vol (TOF)
La spectromรฉtrie ร temps de vol est une technique sรฉparant les substances ionisรฉes en fonction de leur charge et de leur poids molรฉculaire. La sรฉparation se fait entre une anode et une cathode dirigeant ainsi les molรฉcules ionisรฉes vers lโรฉlectrode portant la charge inverse des ions ร analyser [36]. Les ions passent ensuite ร travers un champ รฉlectrique de force connue accรฉlรฉrant leur progression [31]. Le spectromรจtre mesure le temps que mettent les diffรฉrents ions ร atteindre le dรฉtecteur. Les grosses molรฉcules mettent plus de temps ร atteindre le dรฉtecteur que les petites molรฉcules. Elles sont ainsi sรฉparรฉes en fonction de leur rapport masse/charge [36].
Le dรฉtecteur envoie ensuite les informations enregistrรฉes ร lโanalyseur qui va traiter les donnรฉes et les prรฉsenter sous forme de spectre.
Le spectre
Les donnรฉes enregistrรฉes sont calculรฉes afin de transposer les rรฉsultats en un spectre oรน chaque pic correspond ร un type de molรฉcule. Lโaxe des ordonnรฉes reprรฉsente lโintensitรฉ relative du signal et lโaxe des abscisses indique la taille de la molรฉcule en Daltons.
Lโappareil intรจgre les diffรฉrents pics enregistrรฉs et recherche dans la base de donnรฉes lโidentification du germe correspondant.
Avantages et inconvรฉnients du MALDI-TOF
๏ Avantages :
– Rapiditรฉ de lโidentification : le MALDI-TOF est la technique dโidentification la plus rapide. Alors quโil faut entre 4 et 18 heures sur les galeries de tests biochimiques, avec le MALDI-TOF, une demi-heure suffit pour lire une lame contenant 24 รฉchantillons.
– Simplicitรฉ de lโanalyse : la prรฉparation de lโรฉchantillon est simple ร rรฉaliser. Contrairement ou aux galeries, il nโy a pas besoin de faire de suspension du germe ร analyser ou de plaque de puretรฉ.
– Petit volume dโรฉchantillon nรฉcessaire : il faut trรจs peu de matรฉriel pour effectuer le dรฉpรดt. En gรฉnรฉral, une colonie bien isolรฉe suffit, parfois plusieurs si elles sont trรจs petites. Avec les galeries, il faut assez de colonies pour effectuer un Mac Farland de 0.5, voire plus pour certains germes ayant du mal ร pousser.
– Coรปts : moins cher par rapport aux autres mรฉthodes
– Dรฉcouverte de nouvelles espรจces bactรฉriennes
๏ Inconvรฉnients :
– Le MALDI-TOF ne convient pas ร identifier certaines espรจces qui ne sont pas dans la base de donnรฉes du Vitek MS, notamment les Actinomyces et les Legionella autre que pneumophila. En revanche, la liste de la base de donnรฉes est exhaustive est peut รชtre mise ร jour afin dโรฉlargir le panel des espรจces pouvant รชtre identifiรฉes par le MALDI-TOF.
– Germes difficiles ร prรฉlevรฉs ou trop muqueux : Les bactรฉries trop muqueuses (Klebsiella, pneumocoque, etc.) ne sont pas bien identifiรฉes par le MALDI-TOF. Ce problรจme nโest pas dรป ร lโappareil, mais ร la qualitรฉ de lโรฉtalement. Lโรฉchantillon doit รชtre bien รฉtalรฉ sur le puits et mรฉlangรฉ ร la matrice de faรงon homogรจne. Si ce nโest pas le cas, le MALDI-TOF ne peut pas identifier le germe. La qualitรฉ de lโรฉtalement est un point important ร respecter pour lโidentification correcte des germes.
Prise en charge dโun prรฉlรจvement bactรฉriologique au laboratoire
La prise en charge des prรฉlรจvements bactรฉriologiques au laboratoire comporte classiquement 5 รฉtapes [22,2] :
– le prรฉlรจvement : il doit รชtre adaptรฉ et acheminรฉ dans un dรฉlai court au laboratoire pour รชtre techniquรฉ.
– les milieux de culture (solides ou liquides) sont choisis en fonction du micro-organisme que lโon cherche ร mettre en รฉvidence de lโorigine du prรฉlรจvement, en fonction de la clinique, de la nature du prรฉlรจvement (seringue, รฉcouvillons etc.), mais รฉgalement des exigences mรฉtaboliques et nutritionnelles des micro-organismes potentiellement impliquรฉs.
– les conditions culturales : les milieux sont ensuite incubรฉs, selon les exigences de la bactรฉrie recherchรฉe, dans des รฉtuves dโenviron 35ยฐC ร 37ยฐC, sous atmosphรจre aรฉrobie, anaรฉrobie ou sous atmosphรจre microphilie.
– lโidentification : lโorientation de lโidentification de la bactรฉrie repose sur les caractรจres morphologiques (Gram positif ou nรฉgatif), culturaux (exigence en facteurs de croissance, atmosphรจre dโincubation etc.), caractรจres biochimiques (oxydase, catalase, etc.) et รฉventuellement des caractรจres antigรฉniques.
– lโรฉtude de la sensibilitรฉ aux antibiotiques : elle est rรฉalisรฉe en milieu liquide ou solide. Elle consiste ร tester la capacitรฉ de croissance de la bactรฉrie cultivable en prรฉsence de diffรฉrentes molรฉcules antibiotiques, afin de prรฉdire la probabilitรฉ de leur รฉchec ou de leur succรจs thรฉrapeutique.
Les infections respiratoires aiguรซs
Les infections bactรฉriennes sont trรจs frรฉquentes en pathologies humaines. Elles peuvent รชtre communautaires ou nosocomiales.
Leur gravitรฉ peut รชtre trรจs variable, de la simple infection locale ร celle gravissime telle que la bactรฉriรฉmie voire le choc septique, engageant le pronostic vital.
Les infections respiratoires aiguรซs regroupent les infections des voies respiratoires hautes (les angines aiguรซs, les รฉpiglottites, les otites, les sinusites) et les infections des voies respiratoires basses (trachรฉites, bronchites aiguรซs, bronchiolites du nourrisson et pneumopathies).
Les infections respiratoires aiguรซs (IRA) sont une des causes de dรฉcรจs les plus importantes chez les jeunes enfants dans les pays en voie de dรฉveloppement. Selon des donnรฉes rรฉcentes de l’OMS, les IRA sont ร elles seules responsables de 18,1% des dรฉcรจs chez l’enfant, dans le monde [18].
Les IRA sont ร 80% dโorigine virale et sont souvent prรฉdisposรฉes ร des complications bactรฉriennes [12].
Lโรฉtiologie bactรฉrienne de ces infections est dominรฉe par Haemophilus influenzae, et Streptococcus pneumoniae qui sont responsables des pathologies bactรฉriennes respiratoires majeures.
Les pathogรจnes responsables dโIRA
Streptococcus pneumoniae
Taxonomie et nomenclature [11,8]
S. pneumoniae appartient ร la famille des Streptococcaceae regroupant plus de 80 espรจces bactรฉriennes classรฉes en plusieurs genres :
– Streptococcus et Enterococcus
– Aerococcus, Gemella, Leuconostoc – Lactococcus et Pediococcus
Caractรจres bactรฉriologiques [23]
Caractรจres morphologiques
Ce sont des cocci ร Gram positif, capsulรฉs (souches virulentes), lancรฉolรฉe disposรฉs en mode diplocoques ou parfois en courtes chaรฎnettes.
La culture de S. pneumoniae nรฉcessite des facteurs de croissance. Les milieux les plus couramment utilisรฉs sont la gรฉlose trypticase soja ou la gรฉlose Columbia enrichies en sang de mouton ou de cheval ร 5%.
Lโaddition de gentamicine ร la concentration de 6 ฮผg/ml rend le milieu sรฉlectif au pneumocoque.
Une atmosphรจre enrichie en CO2 (5 ร 10%) avec une tempรฉrature optimale de 35ยฐC ร 37ยฐC favorise la croissance du pneumocoque et lโexpression de lโhรฉmolyse au bout de 24 heures. Les pneumocoques se prรฉsentent sous forme de petites colonies transparentes, rondes de 0,5 ร 1,5 mm de diamรจtre avec une hรฉmolyse de type alpha. Les pneumocoques en culture sont sujets ร une autolyse spontanรฉe.
Habitat
Le pneumocoque est une bactรฉrie commensale des voies aรฉriennes supรฉrieures. Il colonise le rhinopharynx trรจs prรฉcocement oรน il est en portage chez 50% des enfants รขgรฉs de 2 ans [17,10].
Identification formelle de lโespรจce
Lโidentification formelle du pneumocoque repose sur trois critรจres :
– La sensibilitรฉ ร lโoptochine (test dโorientation) pour la majoritรฉ des souches
– La lyse par la bile
– La mise en รฉvidence dโune capsule.
Sensibilitรฉ ร lโoptochine
Lโoptochine est lโรฉthylhydrocuprรฉine dรฉrivรฉ proche de la quinine.
Un disque de 6 mm de diamรจtre chargรฉ de 5 ฮผg dโoptochine provoque sur une culture de pneumocoque sur gรฉlose au sang une zone dโinhibition dont le diamรจtre est compris entre 12 et 35 mm.
Les autres streptocoques sont rรฉsistants ร lโoptochine. Cependant, 0,5 ร 5% des pneumocoques sont rรฉsistants ร lโoptochine et quelques streptocoques viridans sont sensibles ร lโoptochine.
Il est donc nรฉcessaire de pratiquer des tests complรฉmentaires.
La lyse par la bile
Les pneumocoques provenant d’une culture sur gรฉlose sont lysรฉs par une solution de dรฉsoxycholate de sodium de 2 ร 10%. La lyse se traduit par un รฉclaircissement du milieu en quelques minutes. Selon les auteurs 86 ร 100% des pneumocoques sont lysรฉs par la bile.
Mise en รฉvidence de lโantigรจne capsulaire [4,1]
Elle sโeffectue ร lโaide dโun sรฉrum anti-pneumococcique polyvalent, dirigรฉ contre tous les types dโantigรจnes capsulaires. La rรฉaction peut sโeffectuer soit ร partir des cultures, soit ร partir des produits pathologiques. Il existe plusieurs mรฉthodes :
– Rรฉaction du ยซ gonflement capsulaire ยป ou rรฉaction de Neufeld (mรฉthode de rรฉfรฉrence)
– Rรฉactions dโagglutination,
– Procรฉdรฉ des particules de latex sensibilisรฉs,
– Procรฉdรฉ de co-agglutination (COA) avec des staphylocoques tuรฉs,
– La contre immunoรฉlectrophorรจse (CIE).
Facteurs de virulence et pouvoir pathogรจne
Facteurs de virulence [11]
La capsule
La majoritรฉ des souches de S. pneumoniae possรจdent des capsules recouvrant la paroi cellulaire. Jusqu’ici, 84 sรฉrotypes de S. pneumoniae ont รฉtรฉ diffรฉrenciรฉs grรขce aux polyosides capsulaires immunologiquement distincts.
La capsule constitue chez les pneumocoques le facteur essentiel de virulence. Elle empรชche lโopsonisation et lโingestion du germe par les cellules phagocytaires, en masquant les rรฉcepteurs pariรฉtaux oรน se fixent les fragments C3b du complรฉment.
La pneumolysine
La pneumolysine appartient ร la famille des thiols-activables. Apparentรฉe ร la streptolysine O de Streptococcus pyogenes, sa pathogรฉnicitรฉ est multifonctionnelle.
Elle est liรฉe dโune part ร son activitรฉ cytotoxique directe vis-ร -vis des cellules respiratoires par activation du complรฉment et une baisse des battements ciliaires des cellules รฉpithรฉliales permettant lโenvahissement de lโarbre respiratoire et dโautre part ร un effet pro-inflammatoire. Ce dernier effet est dรป ร sa capacitรฉ de liaison au fragment Fc des immunoglobulines et de fixation au fragment C1q du complรฉment.
La localisation de cette pneumolysine nรฉcessite sa libรฉration dans le milieu extรฉrieur par lโaction dโune autolysine.
Elle est responsable de lโhรฉmolyse alpha observรฉe sur gรฉlose au sang.
La protรฉine A de surface
La protรฉine A est prรฉsente sur la plupart des souches de S. pneumoniae, elle assure lโadhรฉsion aux cellules ciliรฉes de lโarbre bronchique.
Pouvoir pathogรจne naturel [17]
Des infections trรจs sรฉvรจres sont dรฉcrites ร tous les รขges, mais avec une extrรชme gravitรฉ chez les enfants รขgรฉs moins de deux ans et les adultes plus de soixante ans. Les mรฉcanismes expliquant d’une part la translocation bactรฉrienne et d’autre part le dรฉveloppement des lรฉsions tissulaires sont multiples et pourraient varier en fonction des diffรฉrents sรฉrotypes capsulaires de pneumocoque.
Le pneumocoque est lโagent pathogรจne le plus frรฉquent des pneumonies communautaires bactรฉriennes ; cโest รฉgalement lโune des bactรฉries les plus impliquรฉes dans les otites moyennes aiguรซs de lโenfant (moins de 2 ans), les mastoรฏdites ; les sinusites et les conjonctivites.
Il est responsable aussi dโinfections invasives telles que les mรฉningites oรน il est le principal agent causal chez les personnes รขgรฉes. Chez lโenfant de moins de 5 ans, en dehors de la pรฉriode nรฉonatale dans laquelle S. agalactiae est lโagent dominant et depuis lโintroduction de la vaccination anti-Haemophilus b, sa frรฉquence est similaire ร celle de Neisseria meningitidis.
Certains facteurs prรฉdisposent aux pneumonies ร pneumocoques:
โข les atteintes des voies respiratoires (infections virales, obstructions, etc.) ;
โข l’alcoolisme ;
โข les dysfonctions cardio-circulatoires, rรฉnales ;
โข l’anรฉmie ร hรฉmaties falciformes ;
โข l’รขge (enfants, personnes d’รขge supรฉrieur ร 65 ans) ;
โข la splรฉnectomie, les dysfonctions splรฉniques ;
โข la rรฉsistance aux pรฉnicillines, aux tรฉtracyclines et aux macrolides est en constante propagation.
Vaccination [14]
Des vaccins contenant les sรฉrotypes les plus frรฉquemment associรฉs aux infections invasives ร pneumocoque sont disponibles; le vaccin polysaccharidique contenant 23 sรฉrotypes est disponible et peut รชtre administrรฉ ร partir de 2 ans (PNEUMO 23ยฎ).
Haemophilus influenzae
Taxonomie et nomenclature [8,5]
Le genre Haemophilus appartient ร la famille des Pasteurellaceae, avec les genres Pasteurella et Actinobacillus. Le genre Haemophilus comprend seize espรจces dโorigine animale et humaine, dont quelques unes sont pathogรจnes pour lโhomme Haemophilus influenzae est lโespรจce type.
H. influenzae a รฉtรฉ dรฉcrite ร tort par Pfeiffer en 1892 comme รฉtant lโagent causal de la grippe sur les bases de donnรฉes รฉpidรฉmiologiques. En fait, cette bactรฉrie รฉtait tout simplement isolรฉe de faรงon plus frรฉquente chez les patients atteints de grippe, quelquefois comme agent de surinfection. La taxonomie des bactรฉries du genre Haemophilus a รฉtรฉ souvent remaniรฉe. Le Bergeyโs Manual of Systematic Bacteriology rรฉpertorie 16 espรจces dans le genre Haemophilus en fonction des exigences en facteurs X et V.
Facteurs de virulence et pouvoir pathogรจne
Facteurs de virulence [24]
La capsule
Les souches dโ H. influenzae avec colonies lisses ou muqueuses sont capsulรฉes et peuvent รชtre caractรฉrisรฉes par agglutination ou par prรฉcipitation d’une substance soluble spรฉcifique. Six variรฉtรฉs antigรฉniques (a, b, c, d, e, f) ont รฉtรฉ dรฉcrites par Pittman, en fonction de la structure antigรฉnique de la capsule du germe. La spรฉcificitรฉ de type dรฉpend de la composition en polysaccharides de la capsule.
Seul le polysaccharide de type b est constituรฉ de polyribosyl ribitol phosphate (PRP) est antigรฉnique. La grande majoritรฉ des pathologies invasives chez l’enfant (mรฉningites, รฉpiglottites, arthrites, septicรฉmies) est due aux souches capsulรฉes de type b en raison du rรดle majeur du PRP comme facteur de virulence. Le type b prรฉsente une plus grande rรฉsistance ร l’activitรฉ bactรฉricide du complรฉment permettant une survie prolongรฉe et une multiplication des germes dans le sang.
Les lipopolysaccharides (LPS)
Comme tous les bacilles ร Gram nรฉgatif, H. influenzae possรจde une membrane externe constituรฉe de protรฉines, de porines, de phospholipides, et de lipopolysaccharides. Les LPS sont libรฉrรฉs au cours de la lyse des bactรฉries et exercent une activitรฉ endotoxinique sur de nombreuses cellules de l’organisme.
C’est une endotoxine constituรฉe de lipide A, de 2 cรฉto-3 dรฉsoxyoctonate et d’oligosaccharides; c’est la lyse des LPS avec libรฉration de lipide A qui est ร l’origine du choc septique ร H. influenzae.
Pili
Les pili, visibles en microscopie รฉlectronique, sont des appendices filamenteux, longs, fins; ils sont capables d’hรฉmagglutination.
La prรฉsence de pili chez H. influenzae, confรจre ร la bactรฉrie des propriรฉtรฉs d’adhรฉsion ร la muqueuse nasopharyngรฉe. Leur rรดle n’apparaรฎt pas obligatoire dans la colonisation de la muqueuse, ni dans la phase d’invasion ultรฉrieure qui, chez l’animal, s’accompagne de la perte des pili. L’adhรฉsion est de faible affinitรฉ et la persistance de la colonisation serait liรฉe ร la prรฉsence de fibrilles, ayant une structure diffรฉrente de celle des pili.
En raison de leur localisation en surface et de leurs propriรฉtรฉs antigรฉniques, les pili sont des antigรจnes qui peuvent รชtre utilisรฉs dans un futur vaccin.
Immunoglobulines A protรฉases
H. influenzae produit une enzyme qui a la propriรฉtรฉ de cliver les immunoglobines humaines de type A. Cโest une protรฉase extracellulaire, constitutive, dโorigine chromosomique spรฉcifique des IgA humaines de la sous classe des IgA1. Elles nโont aucune action sur les IgA2. Par hydrolyse, elles libรจrent les fragments Fab et Fc. Ainsi, H. influenzae peut se protรฉger de la prรฉsence locale des IgA sรฉcrรฉtoires spรฉcifiques.
Pouvoir pathogรจne [3]
Haemophilus influenzae est une bactรฉrie commensale des voies respiratoires supรฉrieures. Environ 50% des enfants sont porteurs dโ H. influenzae dans le nasopharynx; oรน elle peut entrainer une infection ร partir de cette porte dโentrรฉe.
– Les souches invasives : dรฉveloppent la plus grande pathogรฉnicitรฉ grรขce ร la prรฉsence d’une capsule (sรฉrotypes: b, le plus frรฉquent; a et c-f, moins frรฉquents).
Elles sont gรฉnรฉralement responsables de:
โข Mรฉningites
โข Epiglottites (enfants infรฉrieure ร 6 ans), septicรฉmies
โข Infections (souvent surinfections) des voies respiratoires basses (pneumonies, bronchites); ces infections sont aussi provoquรฉes par des souches non capsulรฉes.
– Les souches non invasives : ne sont pas encapsulรฉes, mais leur pathogรฉnicitรฉ potentielle est associรฉe ร certains biotypes. Elles sont gรฉnรฉralement responsables de sinusites, d’otites, de conjonctivites.
Vaccination [19]
Depuis 1990, il existe des vaccins constituรฉs dโextraits polysaccharidiques capsulaires conjuguรฉs ร des protรฉines (protรฉine de la membrane externe de N. meningitidis, toxines diphtรฉrique ou tรฉtanique). Ils sont recommandรฉs aux nourrissons ร partir de l’รขge de 2 mois.
Depuis lโintroduction du vaccin contre H. influenzae b, il y a une forte baisse des cas de mรฉningites bactรฉriennes ร H. influenzae b.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. La spectromรฉtrie de masse
II. La spectromรฉtrie de masse MALDI-TOF
II.1. Principe
II.2. La matrice
II.3. Dรฉsorption-Ionisation
II.4. La spectromรฉtrie ร temps de vol (TOF)
II.5. Le spectre
II.6. Avantages et inconvรฉnients du MALDI-TOF
III. Prise en charge dโun prรฉlรจvement bactรฉriologique au laboratoire
IV. Les infections respiratoires aiguรซs
V. Les pathogรจnes responsables dโIRA
V.1. Streptococcus pneumoniae
V. 1.1. Taxonomie et nomenclature [11,8]
V.1 .2. Caractรจres bactรฉriologiques [23]
V.1.3. Habitat
V.1.4. Identification formelle de lโespรจce
V.1.5. Facteurs de virulence et pouvoir pathogรจne
V.1.6. Vaccination [14]
V.2. Haemophilus influenzae
V.2.1. Taxonomie et nomenclature [8,5]
V.2.2. Caractรจres bactรฉriologiques [16]
V.2.3. Habitat
V.2.4. Facteurs de virulence et pouvoir pathogรจne
V.2.5. Vaccination [19]
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. Cadre de lโรฉtude
II. Population dโรฉtude
III. Matรฉriels et mรฉthode
III.1. Matรฉriel
III.2. Spectromรฉtre de masse : Vitek MS
III.3. Mรฉthodes
III.3.1. Mรฉthodes dโidentification classiques
III.3.2. Mรฉthodes dโutilisation du MALDI-TOF
IV. Rรฉsultats
IV.1. Identification des souches dโHaemophilus influenzae par MALDI โTOF
IV.2. Identification des souches de Streptococcus pneumoniae avec MALDI-TOF
V. Discussion
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
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