IDE DANS LE SECTEUR PRIVE AU MAGHREB
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
La libéralisation financière est un processus très dynamique par lequel les marchés mondiaux deviennent intégrés et indépendants. Elle est souvent associée à une extension des échanges commerciaux et à un mouvement de libéralisation des flux économiques et financiers. L’accélération de ce processus a contribué au renforcement du rôle des firmes multinationales, à travers notamment l’essor des flux d’investissement direct étranger. Ce dernier, est un vecteur très important dans le développement économique des nations. Les motivations qui poussent les firmes à investir à l’étranger sont très nombreuses et variées. Le processus de recherche d’opportunités d’investissement à l’étranger est généralement plus long, plus coûteux et plus complexe, que la recherche d’opportunités d’investissements à l’échelle locale. En décidant d’investir à l’étranger, l’entreprise fait face à des risques supplémentaires qu’elle doit déjà identifier et quantifier. Ces dernières années, l’accroissement des investissements et l’essor des activités des firmes multinationales ont fait objet de plusieurs débats théoriques fondés par les plus grands économistes3. De nombreuses théories ont été élaborées pour expliquer les motivations qui poussent les entreprises à investir à l’étranger. Avant d’entamer notre étude, Il serait judicieux d’aborder d’une part, quelques définitions et notions relatives aux IDE ainsi que les différents facteurs déterminants le choix d’implantions des investisseurs et d’autre part, de tenter d’analyser les principales théories explicatives de l’investissement international.
Définition de l’investissement direct étranger (IDE)
La notion de l’investissement direct étranger évoque plusieurs définitions et il peut être définie de manières déférentes, en raison de la multiplicité de ses formes et ses caractéristiques spécifiques. Parmi les plus importantes définitions, nous prendrons en compte les définitions données par le Fonds Monétaire International (FMI), la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) et celle de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Selon le FMI, l’IDE «est effectué dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire d’une économie autre que celle de l’investisseur, le but de ce dernier étant d’avoir un pouvoir effectif dans la gestion de l’entreprise »4. Ainsi, les IDE correspondent aux différentes opérations financières destinées à agir sur la gestion de l’entreprise implantée dans un pays différent de celui de la maison mère. Par contre, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) définit l’IDE comme étant « L’action d’un investisseur, basé dans un pays donné (pays d’origine), qui acquiert des actifs dans un autre pays (pays d’accueil), avec l’intention de les gérer »5. Pour l’OCDE, l’investissement direct international traduit l’objectif d’une entité résidant dans une économie (investisseur direct) afin d’acquérir un intérêt durable dans une entité résidant dans une économie autre que celle de l’investisseur (entreprise d’investissement direct) (Cf. annexe 1). La notion d’intérêt durable implique l’existence d’une relation à long terme entre l’investisseur direct et l’entreprise. Cet intérêt durable exerce une influence importante sur la gestion de l’entreprise6. Il est à noter que la notion d’intérêt durable et de prise de contrôle est déterminante. La notion d’intérêt durable permet aussi de ressortir la différence entre l’investissement direct étranger (IDE) et investissement de portefeuille (IEP). Les flux d’investissements directs, quelle que soit leur destination, représentent la somme des éléments suivantes 7:
L’investissement de portefeuille
L’investissement de portefeuille correspond à l’acquisition de valeurs mobilières, de dépôts et d’actifs financiers dans le but de rentabiliser les fonds excédentaires. Les investisseurs sont toujours à la recherche d’une rentabilisation de leurs fonds qui provient soit d’intérêt et de dividendes ou de la vente de leurs actifs à un prix plus élevé. Ces investisseurs peuvent être (des institutions financières, des courtiers, des investisseurs institutionnels comme les sociétés d’assurance ou des fonds de pension, des sociétés industrielles ou commerciales ou des particuliers8). Lorsqu’un investisseur étranger effectue une opération d’investissement réel (exemple construction d’une usine), celle-ci est classée dans la catégorie d’IDE. Mais lorsqu’il réalise un investissement financier (exemple achat d’actions), on parlera alors d’un d’investissement de portefeuille. Il est parfois difficile de faire une distinction entre les deux types d’investissement pour des raisons comptables, juridiques ou statistiques. La distinction entre l’investissement direct et l’investissement de portefeuille se trouve au niveau du seuil de participation. Si la société possède plus de 10% du capital investi, on parlera d’un investissement direct. Par contre, si le pourcentage est inférieur à 10%, on parlera plutôt d’un investissement de portefeuille9. En réalité, les critères de distinction entre l’IDE et l’investissement étranger de portefeuille sont multiples et varient d’un pays à un autre. Pour certains pays tels que le Danemark et les Etats-Unis, le seuil retenu est de 10%. En Australie et au Japon, le seuil est de 25%, alors qu’au Canada et en Autriche ce pourcentage est fixé à 50%10.
La création de filiale
L’investissement ex nihilo ou greenfied est l’investissement par la création de nouvelles unités de production ou bien une implantation sur ‘terrain vierge’. Cette forme d’investissement a été utilisée lors des premières implantations de filiales américaines ou japonaises en Europe et elle constitue jusqu’aux années 1970, la principale forme dominante des investissements directs étrangers dans le monde. Avec le détournement des investissements internationaux vers les pays en développement au profit des grands marchés américains et européen, l’investissement par la création devient minoritaire. Ce recul des opérations de créations peut s’expliquer par la durée nécessaire à l’installation et à la montée en puissance d’une unité de production Dans les pays développés notamment d’Europe, un certains nombre de facteurs considérés défavorables ont limité l’ampleur des opérations greenfieds à savoir 12(le faible rythme de la croissance des marchés à l’exception des secteurs de haute technologie et des télécommunications, le faible intérêt à la mise en place de nouvelles capacités dans des activités intensives en travail et l’existences de nombreuses opportunités d’acquisitions). Ce mode d’implantation présente des avantages spécifiques pour les investisseurs, car il assure le contrôle maximal de l’opération et il conserve la maîtrise technologique au sein de la filiale. Les grands délais nécessaires à l’installation puis à la montée en puissance d’une nouvelle filiale sont l’une des contraintes majeurs auxquelles se révèlent les entreprises qui désirent s’implanter immédiatement sur le marché. Par conséquent, ces délais font encourir aux entreprises un risque de perte de compétitivité.
Les joint-ventures
La joint-ventures ou la coentreprise est un accord par lequel deux entreprises ou plus détiennent dans le capital d’une entreprise sur laquelle elle possèdent tout ou un certain degré de contrôle17. En d’autres termes, c’est le fait qu’une entreprise créée en commun avec une entreprise étrangère ou une société mixte située à l’étranger détient le capital dans des proportions voisines (de 50/50 à 60/40)18. Cette forme d’investissement, permet parfois au gouvernement du pays hôte de bénéficier de la technologie, des compétences et d’autres actifs d’une entreprise étrangère sans perdre entièrement son droit de propriété et son pouvoir de contrôle. Dans les pays développés, la création d’une joint-venture est une réponse essentielle aux motivations stratégiques des firmes tels que, l’accélération du processus d’internationalisation, le partage des coûts de développement et la réalisation des économies d’échelle. Par contre au niveau d’un pays en développement, la réalisation d’une joint-venture est une réponse aux contraintes supportées par la firme étrangère et imposer par les autorités du pays d’accueil.
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Table des matières
PLAN
LISTE DES ABBREVIATIONS
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS
Introduction
LE PHENOMENE DE L’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER : QUELQUES
CONCEPTS ET THEORIES
Quelques conceptsLes théories de l’investissement direct étranger
LES DETRMINANTS DE L’IDE ET INTERNATIONALISATION DES FIRMES
Facteurs déterminant l’IDE
L’internationalisation des firmes
EFFETS ET ENTRAVES A L’IDE
Effets des IDE
Les entraves à l’IDE
Conclusion
CHAPITRE 2 : TENDANCE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES IDE DANS
LE MONDE
Introduction
LES IDE DANS LE MONDE : HISTORIQUE ET TENDANCES
Historique
Tendances récentes des IDE
Principaux facteurs de croissance des IDE dans le monde
Caractéristiques des IDE dans le Monde
REPARTITION GEOGRAPHIQUES DES FLUX D’IDE
Les IDE dans les pays développés
Les flux d’IDE vers les pays en développement
Les investissements directs étrangers dans la région Méditerranéenne
Conclusion
CHPITRE 3 : CLIMAT DES AFFAIRES AU MAGHREB : ENVIRONNEMENT
ECONOMIQUE ET CADRE JURIDIQUE DES INVESTISSEMENTS 93
Introduction
SITUATION ECONOMIQUE D’ENSEMBLE DES ECONOMIES MAGHREBINES
Le Cadre Macro-économique au Maghreb
L’environnement bancaire et financier
Appréciation du Risque pays
Les atouts des pays maghrébins en matière d’attractivité
LE CADRE JURIDIQUE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS
Evolution du cadre juridique au Maghreb
Les codes d’investissement actuels
Les organes chargés de l’investissement
Les accords internationaux en matières d’IDE
APERCU SUR L’ENVIRONNEMENT DU SECTEUR PRIVE AU MAGHREB
Evolution du secteur privé dans les Pays du Maghreb
Le développement du secteur privé : Réformes engagées et mesures prises
Conclusion
CHAPITRE 4 : IDE DANS LE SECTEUR PRIVE AU MAGHREB: FLUX, TENDANCES ET OBSTACLES A L’ATTRACTIVITE
Introduction
FLUX, ET TENDANCES ET APPORT DES IDE
Flux et tendances des IDE
Apports des investissements directs étrangers
FACTEURS LIMITANT L’ATTRACTIVITE DES PAYS DU MAGHREB
Cadre règlementaire et administratif de l’activité économique
Manque d’accès au crédit
Infrastructure et logistique inadéquates pour faciliter le commerce
Manque d’accès aux ressources foncières et problèmes d’obtention de titres fonciers et d’enregistrement
Poids de l’économie informelle
Corruption
Système judiciaire inadapté
ROLE DES POLITIQUES PUBLIQUES DANS LE RENFORCEMENT DE L’INVESTISSEMENT
Maîtriser les comportements de recherche de rente
Instaurer la crédibilité
Renforcer la confiance dans la puissance publique ainsi que sa légitimité
Veiller à ce que les interventions de l’Etat soient adoptées aux réalités locales
Simuler les capacités d’absorption des nouvelles technologies
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLES DES MATIERES
RESUMES
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