Hyptis suaveolens L. (Lamiaceae) dans les systèmes agropastoraux de la communauté rurale de Mlomp

Au Sénégal, la Basse Casamance est considérée comme une zone de haute concentration de diversité végétale, d’agriculture et d’élevage. Depuis quelques années, une espèce végétale herbacée, ligneuse à sa b ase (PURNIMA, 2006) prolifère de manière anarchique dans cette zone. Cette espèce, appelée Hyptis suaveolens (L.) Poit. (Lamiaceae) ou « Santch Baïla » en langue Diola d’Oussouye, est devenue envahissante et pose des problèmes énormes au niveau des zones de pâturages, de cultures exondées et des bordures de routes. Elle représente ainsi un réel danger pour la biodiversité végétale locale de la zone. En effet, à cause de sa rapidité d’expansion dans les zones découvertes, l’espèce est devenue difficile à contrôler par les populations locales. Aujourd’hui, elle couvre de grandes surfaces créant ainsi des peuplements denses qui sont à l’origine de la réduction de la diversité végétale, des surfaces de pâturages et des espaces exondées à exploitations agricole. Hyptis suaveolens joue en effet un r ôle important dans la perte d’espèces dans le secteur à ca use du fait que la plante n’est pas broutée par les animaux alors que d’autres espèces sont fortement utilisées comme fourrage par le bétail. Cette situation pourrait conduit à une réduction considérable voire la disparition dans le secteur de certaines espèces notamment celles qui sont appétées. Elle est aussi à l’origine de la perte de grandes surfaces de pâturage. Ces zones, qui étaient uniquement réservées pour le pâturage pendant la saison des pluies, sont actuellement considérablement réduites par l’occupation de cette espèce entraînant ainsi des problèmes d’espaces pour l’activité pastorale de la localité.

Dans les zones exondées réservées à l’exploitation agricole, la prolifération de l’espèce, la formation de peuplements denses, la concurrence vis-à-vis des autres espèces et l’occupation rapide des surfaces aboutissent à la réduction des surfaces cultivables. Cette menace sur l’agriculture ne cesse de croître d’année en année et pourrait conduire à la réduction de la production agricole. Au regard de toutes ces nuisances, les populations locales ont tenté en vain d’éliminer cette espèce envahissante pour récupérer les zones de pâturage, les surfaces à usage agricole et pour préserver la diversité végétale du secteur. Les méthodes de contrôle traditionnelles utilisées se sont révèlées inopérantes et inefficaces. Ainsi, ce travail a pour objectif principal de rassembler les informations utiles au niveau de la biologie et l’écologie de l’espèce pouvant permettre de contrôler les populations de l’espèce et de lutter contre ce fléau.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

POSITION SYSTĒMATIQUE

Cette position systématique de Hyptis suaveolens (L.) Poit. a été tirée de (USDA 2000), et se présente de la manière suivante :
Règne : Végétal
Sous règne : Plantes vasculaires
Embranchement : Spermaphytes
Sous embranchement : Angiospermes
Classe : Dicotylédones
Sous classe : Asteridae
Ordre : Lamiales
Famille : Lamiaceae
Genre : Hyptis Jacq.
Espèce : suaveolens (L.)Poit

Le nom scientifique de l’espèce selon BERHAUT (1975)
– Hyptis, provient du m ot Grec uptios = renversé en arrière : fait allusion à la position de la lèvre supérieure de la corolle,
– suaveolens, provient du Latin suavis = agréable et olens = odorant : la plante dégage une odeur agréable.

ORIGINE ET DISTRIBUTION

Hyptis suaveolens, espèce de la famille des Lamiaceae, est originaire de l’Amérique tropicale, mais est devenue pantropicale (KERHARO, 1974 ; BERHAUT, 1975). Elle est recensée dans beaucoup de pays tropicaux, d’Amérique, d’Asie et d’Afrique. En Afrique, elle a été signalée dans plusieurs pays, avec les numéros des échantillons dans l’herbier de Dakar du département de Biologie Végétale.
– au Sénégal par Adam (497, 543, 1687), par Berhaut (389, 3974) et par Merlier (179) ;
– en Guinée par Adam (11628), par Espiritu Santo (1614), par Maclaud (168) et par Pobiguin
– et dans de nombreux pays comme le Mali, la Gambie, la Sierra Léone, le Libéria, la Cote d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Niger, le Cameroun, le Congo et en Afrique orientale (BERHAUT, 1975).

Au Sénégal, H. suaveolens a été signalée dans les régions suivantes : Cap vert, Fatick, Kédougou, Sine Saloum, Tambacouda, Thies et Ziguinchor (Annexe 1) à partir des échantillons de l’herbier de Dakar du département de Biologie Végétale récoltés.

HABITAT

Hyptis suaveolens se rencontre parfois en peuplements denses le long des sentiers, dans les prairies sèches et surtout dans les terrains sablonneux (BERHAUT, 1975). Elle est commune le long des voies ferroviaires, des bords de route (VERMA et MISHRA, 1992), des collines, des forêts ouvertes (MUDGAL et al., 1997). Cette espèce peut infester des terres en friche particulièrement aride et des substrats rocheux (PURNIMA, 2006).

CARACTĒRES BOTANIQUES

Hyptis suaveolens (L.) Poit. Lamiaceae est une plante qui dégage une odeur agréable, mais qui fatigue tant elle est prenante (BERHAUT, 1975). C’est une plante buissonnante herbacée annuelle ou parfois pérenne en repartant de sa base qui est lignifiée (KERHARO, 1974). La tige est quadrangulaire avec des angles arrondis et présente un c reux en coupe transversale (SMITH, 1985). Elle est longuement pubescente et haute de 50 cm à 1,50 m ou d’avantage avec de nombreuses ramifications (KERHARO, 1974) et peut même atteindre 2 à 3 m de haut en période de croissance (MASIS et al., 1998 ; PURNIMA, 2006 ; FLORABASE, 2007). La racine blanche ou brune est pivotante avec de nombreuses ramifications (PURNIMA, 2006). Les feuilles sont simples, entières, opposées et largement ovales. Elles sont pubescentes sur les deux faces (MASIS et al., 1998). Les dimensions du l imbe sont très variables. En effet, selon STONE (1970) le limbe, est long de 4 à 15 cm et large de 3 à 9 cm alors que pour PURNIMA (2006), il est généralement long de 3-5 cm et large de 2-4 cm. Ce limbe possède 4 à 8 nervures latérales. La base est arrondie ou légèrement cordée et le sommet est en coin (MASIS et al., 1998). La face supérieure est de couleur verte foncée et la face inférieure verte claire. Les marges ondulées sont grossièrement dentées avec de nombreuses petites dents (MASIS et al., 1998).

Le pétiole est long de 3 cm (PURNIMA, 2006). L’un des deux pétioles opposés est généralement plus court que l’autre, sauf au niveau des ramifications où ils sont égaux (SMITH, 2002). Les inflorescences sont situées le long et à l’extrémité de la branche avec des feuilles réduites (PURNIMA, 2006). Les fleurs sont hermaphrodites. Elles sont groupées en glomérules sessiles (STONE, 1970). Le calice est velu en nature et est d’environ 5 mm de long au niveau de la fleur. Il est accrescent et mesure environ 10 mm de long avec des dents épineuses au niveau du fruit (PURNIMA, 2006). La corolle est de couleur bleue, fortement zygomorphe. Elle est longue de 12 à 14 mm en tube étroit qui porte 2 lèvres au sommet. La lèvre supérieure porte 2 lobes et la lèvre inférieure 3 lobes (BERHAUT, 1975). L’androcée est constitué de 4 étamines égales deux à deux (PURNIMA, 2006). Le gynécée est constitué d’un ovaire supère divisé en 4 lobes qui renferment chacun un ovule, surmonté d’un style terminé par un stigmate divisé en 2 loges (FLORABASE, 2007). Le fruit est une nucule qui renferme 1 à 2 semences (MASÍS et al 1998). Il mesure 4 à 6 mm de long et 3 à 4,5 mm de large (FLORABASE, 2007). Les graines sont polymorphes (WULFF, 1973). Elles sont légèrement entaillées à l’extrémité (PIERRE, 1970). Il mesure d’environ de 1,5 à 2,5 mm de long (STONE, 1970).

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Table des matières

INTRODUCTION
I – SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1-1- POSITION SYSTĒMATIQUE
1-2- ORIGINE ET DISTRIBUTION
1-3- HABITAT
1-4- CARACTĒRES BOTANIQUES
1-5- NOTION D’ESPECES ENVAHISSANTES
1-5-1- Définition
1-5-3- Cas de Hyptis suaveolens
1-6- GERMINATION
1-6-1- Définition de la germination
1-6-2- Conditions favorables à la germination et Influence des facteurs externes sur la germination
1-7- CONTRÔLE DES ADVENTICES
II – LA PRĒSENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2-1- Situation géographique
2-2- MILIEU BIOPHYSIQUE
2-2-1- Pluviométrie
2-2-2- Température
2-2-3- Humidité relative
2-2-4- Insolation
2-2-5- Ēvaporation
2-2-6- Relief
2-2-7- Types de sol
2-2-8- Végétation
2-2-9- Faune
2-3- ZONE DE PÂTURAGE
2-4- ZONE DE CULTURE EXONDĒE
III- MATERIEL ET METHODES
3-1- MATĒRIEL VĒGĒTAL
3-2- MĒTHODES
3-2-1- Etude floristique
3-2-2- : Etude morphologique et anatomique du jeune plant et de la plante adulte de Hyptis suaveolens
3-2-3- Etude de comportement germinatif des semences de la plante
3-2-4- Modes de propagation de la plante
3-2-5- Méthodes de contrôle de la plante
IV- RESULTATS ET DISCUSSIONS
4-1- ETUDE DE LA FLORE
4-1-1- Analyse floristique qualitative
4-1-2- Analyse floristique quantitative
4-2- ETUDE MORPHOLOGIQUE DE LA PLANTE
4-2-1- Le jeune plant
4-2-2- La plante adulte
4-2-3- Phénologie de l’espèce
4-3- ETUDE ANATOMIQUE
4-3-1- Structure anatomique de la tige
4-3-2- Structure anatomique de la feuille
4-3-3- Structure anatomique de la racine
4-4- COMPORTEMENT GERMINATIF DES SEMENCES DE LA PLANTE
4-4-1- Capacité de germination des semences scarifiées et non scarifiées à la température ambiante
4-4-2- Capacité de germination des semences scarifiées et non scarifiées en milieu contrôlé
4-4-3-La vitesse de germination
4-4-3- Effet de la profondeur d’enfouissement des semences sur la germination
4-5-PROPAGATION DE LA PLANTE
4-6- CONTRÔLE
4-6-1- Contrôle manuelle et mécanique de la plante
4-6-2- Contrôle chimique de plante
4-6-3-Le contrôle préventif
4- 7- SUGGESTIONS
CONCLUSION ET PERSPECTIVES

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