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Cadre d’étude et position des problèmes
Aspect général de la pauvreté
Si, on se réfère au droit de l’homme, la jouissancedu droit à l’éducation, à la santé, à l’habitat, à la sécurité, au travail généralise la condition humaine. Cela veut dire que la non-jouissance de ces différents types de droit humain répercute la condition d’existence de l’homme. L’absence de l’une de ces conditions l’implique à la pauvreté.
Et, pourtant, ce qu’on constate dans la vie paysanne c’est tout à fait le contraire. Plus précisément, le non accès à ses droits ; par exemple : droit à l’éducation, alors qu’il n’y a pas suffisamment d’écoles et d’enseignants. Ces quelques écoles existantes ont un effectif très élevé par rapport à la normale avec un ou deux enseignants seulement (exemple : 240 élèves pour un ou deux instituteurs seulement en appliquant ce qu’on appelle aujourd’hui : « classe multigrade : de la 11è à la classe d 7è » et avec ça l’absence totale des ouvrages et matériels didactiques scolaires adéquates afin de donner des formations selon le norme cadré par l’Etat.
C’est pourquoi en quelques mots, on peut dire que : le non-accès aux droits fondamentaux des paysans caractérise même la pauvre té paysanne en général. 2- (*) « D’autre part, la pauvreté au sens économique du terme est à la fois facile à comprendre et pourtant difficile à définir brièvement, le terme pauvreté désigne le manque total de besoins nécessaires à la vie quotidienne ou bien la mauvaise qualité de ressources naturelles, financières et matérielles vécues par une personne ou une groupe de personne ». Mais, d’après Saint Thomas d’Aquin : 3- (*) « La pauvreté n’est pas seulement le manque de ce qui est nécessaire mais aussi des superflus qui abouti à la misère totale de l’individu». Alors la pauvreté paysanne que l’on parle ici apparaît sous cette dernière facette.
A partir de là, on peut définir la paupérisation qui n’est autre que l’appauvrissement progressif et continu d’une population ou bien la vulnérabilité d’une couche sociale au point de vue matériel et financier. Mais, pour la plupart des gens par contre, la pauvreté c’est le manque d’argent dans le foyer car ce dernier constitue le principal élément de comparaison sociale.
4- (*) «D’ailleurs, d’après une étude faite, les soixante treize pour cent (73%) des malgaches vivent actuellement en dessous du seuil de la pauvreté». Si on met en évidence l’image de la réalité sociale, surtoutdurant la période en question, le manque de pouvoir d’achat pèse sur la totalité despaysans.
Par conséquent, ils vendent leur biens matériels (les marmites, bœufs, chèvres, moutons) pour se procurer des produits de premières nécessités et aussi d’achat de nourriture.
Par ailleurs, on constate la malnutrition, et la sous-alimentation qui sont des vecteurs facilitant la propagation des épidémies dues à la faiblesse de l’énergie nutritionnelle protectrice de l’organisme humain. En outre, l’insécurité gagne le terrain ; personne n’est à l’abri. Les actes de banditisme comme les vols, les meurtres poussés par la raison économique et sociale apparaissent fréquemment. C’est pourquoi ; malgré la contestation de l’autorité judiciaire compétente, la population a instauré le DINA (convention sociale de pourvue d’assise juridique).
La normalisation de l’habitat reste toujours un objet de longue haleine. Malgré leur richesse qui leur permet de bâtir des m aisons en dur, les paysans préfèrent la gaspiller en tuant les zébus lors de al cérémonie de leur enterrement afin d’être bien vus et considérés par l’ensemble de la société. Vivre dans le bien-être et l’aisance est loin d’être pratiqué dan s leur milieu social à cause de l’insécurité publique qui prédomine et terrorise l’ensemble de la population paysanne. A cause de cet optique, l’aspect philosophico -religieux qui prédomine la civilisation pastorale dans cette région et l’attachement à l’importance de l’exhumation qui est devenu de coutumes ancestrales.
C’est pourquoi, on ne peut pas catégoriser la classe sociale des paysans car on peut constater qu’un simple paysan pourrait avoir une belle maison en paille ou en terre battue qu’un riche éleveur qui se contente seulement d’une petite case insignifiante, à cause de cette conception très rependue et dominante dès leur jeune âge et qui est aussi renforcée par l’absence de l’éducation scolaire dans leur milieu rural.
Dans le domaine de la santé, le retour à la médecine traditionnelle a été observé. Le traitement se fait avec des feuilles, d’écorces et des racines de plantes médicinales (pour quelques maladies récentes dans la vie quotidienne.)
Bien que la montée démographique soit galopante, la mortalité infantile et maternelle due aux maladies infectieuses et aussi aux imperfections de l’accouchement traditionnel sont de problème qui hantent toujours au-dessus de chaque famille paysanne, ainsi que la faiblesse d’â ges d’espérance de vie.
Dans le domaine économico environnemental, ce sont deux domaines étroitement liés qui s’interagissent et se complètent de temps en temps. Or, la défaillance du premier entraîne le dépérissement dusecond. Ceci veut dire que la destruction massive de l’environnement (la forêt ) provoque le désordre climatique et l’impact retombe sur les activités agro-pastorales qui sont la première activité vivrière des paysans de cette région. Pourtant, elle persiste toujours jusqu’à maintenant puisque la dégradation de ressource naturelle par la fabrication de charbon et la culture surbrulis furent devenues une seconde source de revenu pour la plupart de paysans. Toutefois, les méfaits de la sécheresse à cause de l’insuffisance pluviale entraînent l’ensablement des périmètres irrigués ou littorales, lors d’une pluietorrentielle.
C’est toute la région qui subit la baisse croissante de production en général. Tout ceci met en évidence que la dégradation des ressources naturelles entraîne la destruction et la baisse de ressources financières ainsi que l’incapacité des ressources humaines à la production.
Au point de vue historique, culturel et social, on conçoit que la pauvreté est un phénomène variable qui dépend des valeurs traditionnelles prédominantes et aussi des conditions de vie existantes. De ce fait, on peut aborder la pauvreté par une histoire d’une autre manière. Selon la sociologie du développement, la pauvreté dépend de plusieurs facteurs tels que :
– la densité démographique ;
– l’accessibilité et le contrôle des ressources comme le sol, la forêt, l’eau ;
– l’environnement et le climat ;
– les techniques de productions ;
– les mains d’œuvres potentielles et les particulari tés culturelles.
Quand certains facteurs subissent de changement destituées, ils peuvent déclancher la perturbation de l’équilibre économique, sociale et même écologique sensibles pour aboutir à l’aggravation de la pauvreté.
Actuellement, on distingue deux types de pauvretés :
5- (*) la pauvreté relative : qui dépend du niveau de vie d’une société en rapport à son produit national bruit par rapport à une autre société. Elle désigne l’insuffisance ou la faiblesse du taux de revenu d’un peuple par rapport au seuil limite de la pauvreté maintenue par l’institution de la banque mondiale par rapport à un autre pays. Cela veut dire que ce type de pauvreté indique la moyenne de niveau de vie d’une nation par rapport à une autre plus supérieur et catégorise une nation dans une classe ou rang bien déterminée. la pauvreté absolue : qui se mesure par le minimum de moyen voire le manque total de ce qui est nécessaire permettant la survie de l’individu qui aboutit inévitablement à la misère.
Cependant, la notion de pauvreté relative est également adoptée à l’échelle des nations et signifie alors : Différence de vie de prospérité entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement ainsi qu’à l’intérieur même d’un pays en voie de développement qui se manifeste entre diverses régions et couches sociales.
Actuellement, des critères traditionnels de développement économique, les données de pauvreté relative se basent sur une considération quantitative ; en tant que valeur statistique moyennes, elles ne peuvent finalement dire que peu de choses sur les conditions inhumaines de vie des plus pauvres des paysans.
Par les chiffres établis statistiquement, ceci pourrait être vrai quand il s’agit du revenu moyen d’un paysan pauvre ; en ce qui concerne son espérance de vie moyenne et accès aux soins médicaux et aussi sa disponibilité en calories de vivre quotidiennes (qualité alimentaire).
Par contre la pauvreté absolue, en tant que impossibilité de moyens permettant la réalisation et la concrétisation des besoins fondamentaux tels que les conditions de logement et d’hygiènes adéquates aux besoins alimentaires, aux chances d’envoyer leurs enfants à l’école, à la prévention et à la guérison des maladies, caractérise la pauvreté à l’état brut car elle se manifeste par la bidonville et les enfants qui mendient partout.
6- (*) «Jusqu’à présent la pauvreté paysanne est considérée comme phénomène social, et partout elle influence tous les aspects de leur vie économique et sociale. Celle-ci entraîne la destruction de beaucoup de choses que ce soit au point de vue culturelle et sociale. Une nouvelle vie sociale désastreuse apparaît à cause de dégradation de relations familiales et amicales. Celle-ci aboutit à une nouvelle conception de vision du monde : l’apparition de l’individualisme dans la vie sociale de chaque paysan donc, la dichotomie de l’union sociale qui était une règle, très importante, de vie dans la sagesse des ancêtres malgaches».
Ainsi, l’affirmation du penseur Saint Thomas d’Aquin est justifiée des preuves palpables que l’incapacité des paysans à changer l’évidence des aspects caricaturaux de leur pauvreté entraîne lesgens par la suite à accepter sans contrainte l’apparition cyclique de la réalité sociale comme étant un fait naturel inchangeable.
Caractéristique de l’économie paysanne
7- (*) « Selon, l’économiste Denis clerc, la notion de l’économie exige un travail, et plus précisément celui de rémunérer le travailleur pour aboutir à la production. A partir de la production qu’on peut exiger le norme sur la qualité qui détermine et conditionne le prix des produits ou de prestation de service. Ce dernier fait distinguer, par exemple, le travail domestique d’une mère d’une famille qui s’occupe du ménage et celui d’un ouvrie industriel rémunéré régulièrement en vue d’une production de qualité des objets finis ou manufacturés. C’est ce dernier type de travail qui intéresse de près la science économique pour mieux calculer le taux de croissance économique d’un pays ; à cela, se rattache l’idée de croissance économique d’avant et le développement d’après. C’est une équation qui régularise le système de production des pays capitalistes. Mais, toujours-est-il que c’est la valeur marchande du travail fini ou effectué qui importe plus et non sa valeur d’usage en vue d’une production bien déterminée »
Pour Madagascar, qui est un pays prédominé par une économie rurale peu développée et fragmentée, et qui dépend fortement d’une agriculture de subsistance, n’encourage pas les investisseurs généralement à créer de systèmes commerciaux viables, attractifs et rentables pour eux.
Et pourtant, l’étude économique de la vie paysanne s’intéresse plus au principe de production agricole et élevage qu’industrielle. Il en est de même pour les inter-relations, les transports et les commercialisations des produits locaux en vue de leurs exportations aux pays demandeurs extérieurs. C’est la cohérence de tout cela sans bavure à l’objectif prévu dès le début qui pourrait constituer un système économique.
C’est pourquoi, l’économie paysanne dans la régionMoyen de l’Onilahy est basée totalement sur l’agriculture de subsistance et l’élevage contemplatif. D’après célà, on voit nettement qu’elle ne renfermepas bien l’idée d’économie en tant que telle.
L’agriculture de subsistance
Elle stipule que la principale fonction des paysans est basée sur l’activité agricole qui est effectuée sur une surface très réduite et qui ne demande que l’utilisation des moyens très rudimentaires comme l’angady ou quelque fois la charrue locale. Les paysans cultivent principalement du riz. L’énergie pour effectuer le travail est basée sur la force physique de l’individu manuellement. Donc, le champ d’action est très limité. En plus de tout célà, la technique utilisée est purement traditionnelle. Elle ne respecte pas non plus le calendrier agricole adéquat puisque ils se réfèrent souvent et toujoursà la nature et à la position des astres (la lune, le soleil et quelque fois aux étoiles) selon les connaissances éducatives reçues et transmises de génération en génération.
Par conséquent, l’insuffisance de productions persiste continuellement sans espoir de croissance pour suffire aux besoins familiaux. Ainsi, le peu de produit qu’ils obtiennent est utilisé pour la nourriture familiale tout simplement pour un temps limité et qui ne suffit même pas jusqu’à l’arrivée des prochaines récoltes. Malgré les possibilités de potentialités qu’ils puissent réaliser, la pratique de l’agriculture se trouve dans une situation très difficile.
8- (*) «Non seulement elle n’arrive pas à subvenir au x besoins de la population urbaine qui ne présente que le 15% de la totalité de la population du pays mais selon l’enquête mené par le ministère de l’agriculture rares sont les familles en milieu rural qui arrivent à stocker et à accumuler de nourritures suffisantes pour une durée de six mois sur douze dans l’année. C’est la raison pour laquelle tous les gouvernements qui se sont succéder jusqu’à maintenant doivent faire face tant bien que mal à des graves problèmes de ravitaillement alimentaire de la totalité de la population». Suite à l’histoire du pays même, un autre fait marq uant l’agriculture Malgache montrait que pendant la période de la colonisation, seules les cultures industrielles d’exportations (café, poivre, vanille, pois du cap…) étaient prises en considération.
Quant aux cultures vivrières, elles étaient en second plan et rien n’étaient effectuées pour le développer. L’administration coloniale était là pour importer de quoi satisfaire leur besoins alimentaires dans le pays. Et pour que célà soit possible, elle facilitait les importations de vivre par des compagnies privées françaises (la compagnie Marseilleuse, la compagnie Lyonnaise, la SICE…). C’est pourquoi, il existe actuellement un retard de développement et d’extension de cultures vivrières telles que la culture du riz, du manioc, du maïs et autres par suite de la priorisation coloniale de culture industrielle d’exportation.
Même si on adopte maintenant de nouvelle cultures c ommerciales comme les haricots, le pois du cap ; l’insuffisance d’extension de terrain à cultiver, l’usage de mauvaises semences, l’utilisation de matériels et techniques agricoles rudimentaires empêchent la productivité espérée par les paysans malgré les taux de fertilité de la terre qui leur sert de champs de cultures adaptées.
Puisque l’agriculture constitue la première activité génératrice de revenus des paysans, il est clair que l’insuffisance de produits agricoles entraîne une diminution de revenu et des pouvoirs d’achat. Ce qui fait que l’agriculture de subsistance ne favorise pas les paysans à avoir le surplus et le nécessaire pour leur besoin quotidien et annuel. Cette dernière empêche les paysans de se procurer de bien nécessaire pour satisfaire leurs besoins quotidiens. L’idée de transformation de produits agricoles en d’autres produits finis n’a jamais existé car ceux qui sont obtenus ne servent qu’à la consommation familiale de chaque foyer. Donc, l’absence d’infrastructure de transformation implique déjà une grande lacune sur l’économie paysanne car elle ne peut être réalisée qu’à partir d’une sur production abondante, c’est-à-dire l’utilisation de champs de cultures à grande surface avec des matériels et techniques modernes.
Si on élargit encore l’analyse du monde rural, même sur le plan national, particulièrement, sur la riziculture, c’est une agriculture aussi problématique que vivrière.
9- (*) « Bien que les terres cultivables représentent environ 60% du territoire de la République Malgache, les superficies cultivées n’occupent que 6% du territoire. Dans cette situation les rizières couvrent approximativement 1.450.000ha dont 80% rizicultures irriguées ; 9% de type pluvial et 11% de cultures sur brûlis.
D’après le Ministère de tutelle, un malgache consomme presque 120kg de riz par an et la demande nationale en riz augmente environ de 2,1% par an. Cela veut dire que l’agriculture Malgache fait face aux grands problèmes d’approvisionnements quantitatifs permanent surtout pour prévoir la période cyclonique et l’apparition spontané de la famine dans certaine région de l’île (Sud et Sud-Est). Ce problème d’approvisionnement résulte notamment de la dégradation des ressources naturelles, de la stagnation de croissance de l’économie par rapport à la démographie galopante et par d’autres difficultés techniques relatives aux développements agricoles. D’ailleurs, les statistiques diffusées par le Ministère de l’agriculture indiquent que le secteur agricole ne contribue qu’à 30% du PIB, alors qu’il emploie plus de 80% de la population. Ceci donne la preuve qu’il y a des méthodes et principes de travail, ainsi des systèmes qui ne fonctionnent pas normalement dans le secteur agricole. Ce dernier n’est pas productif pour l’Etat Malgache.
Dans l’ensemble, à l’exception de quelques sols volcaniques récents très limités, les sols sont pauvres et facilement érables, spécialement, à cause de la disparition de couverture végétale (par le feux de brousse et les brûlis des forêts), de l’intensité pluviométrique élevée et de la situation ou dé l’état topographique en général».
En effet, l’économie paysanne de la région Moyen-Onilahy, comme celle du pays tout entier est gravement malade et loin d’êtr e considérée comme levier du développement régional. C’est une économie paralysée et fragile qui nécessite une rééducation rapide et durable si on envisage déjà le développement régional. Pour remédier à tout cela, le curatif essentiel doit commencer par la responsabilisation, la contribution et la compétence de tout à chacun selon ses besoins et à chacun ses capacités.
L’élevage contemplatif
La civilisation de zébu prédominait la conception régionale toute entière. L’élevage de zébu est destiné pour les sacrifices prévus lors du décès du propriétaire et non pour améliorer son niveau de vie actuelle. Les nombres du zébu déterminent le rang social du propriétaire. L’éleveur imagine, préjuge et marque son identité sociale à partir du nombre de zébus qu’il en a possédé.
10- (*) « Aucune activité cérémoniale ne se fait sans sacrifice de zébu dans cette région. Ceci marque donc, l’importance de l’élevage de zébu ainsi qu’à son attachement vis-à-vis de la population dès la naissance de chaque individu jusqu’à sa mort. C’est pourquoi la vie des paysans a une étroite liaison avec l’élevage des zébus, d’où l’importance de ses valeurs sacrales par rapport aux autres activités ».
Depuis tant d’années, aucun projet d’extension ni de modernisation n’a été réalisé. La commercialisation des produits et de ses dérivés ne s’effectue que pour la consommation locale. La professionnalisation de la filière n’est point encore conçue dans l’esprit des paysans. Ce pourquoi l’alternance de ces deux activités vivrières des paysans, à savoir l’élevage et l’agriculture dans cette région, rend difficile les données statistiques des paysans ; car on cultive du riz ou autres choses pour pouvoir acheter des bœufs. L ’élevage des bœufs pousse les paysans à se déplacer vers la plaine où il y a de vaste prairie et ils délaissent totalement l’agriculture.
Mais, quand les bœufs disparaissent à cause d’une é pidémie ou vols, ventes ou autres, le paysan-élèveur redevient automatiquement agriculteur. Il y a donc une dichotomie qui sépare entre ces deux activités. La notion de complémentarité n’existe pas dans ce milieu rural car chaque activité se développe indépendamment l’une de l’autre.
On constate ces faits sur la non-utilisation des engrains organiques de bétails (fumier) pour améliorer le rendement de produits par exemple.
Mais, toutefois, on a remarqué qu’il y a une complémentarité entre les produits agricoles et les bœufs – Pourquoi ? Et bie n, pour les frais de production agricole on se permet de vendre des boeufs et on achète des bœufs par la vente des produits agricoles.
A partir de là, on observe que l’investissement engagé ne favorise qu’un peut de mouvement d’avancement vers le développement proprement dit.
Ainsi, la quasi-totalité absence d’institution financière pour le crédit agricole est un constat très frappant alors la motivation d’étendre les surfaces cultivables baisse à cause de manque des moyens financiers et matériels en vue d’augmenter la production agricole envisagée. Tout le monde se contente, se console et s’accommode au traditionalisme et de l’héritage des biens. C’était en 1980 que la BTM essayait de mettre en place des investissements agricoles dans cette région sans avoir effectué une étude préalable et approfondie aux besoins réels des paysans. C’est pourquoi, elle avait échoué catastrophiquement parce que aucun remboursement n’a été effectué. C’était l’une des raisons qui a provoqué la faillite de cette banque.
Depuis l’année 1990, l’institution micro-financière « VOLA MAHASOA » s’implante dans la région du Moyen-Onilahy, plus précisément à BEZAHA, poussé, financée et appuyée par le Centre International pour le Développement et la Recherche (CIDR), applique des principes et des méthodologies d’approches communautaires juxtaposés.
Cet organisme de micro-finance utilise la « caution -solidaire » comme méthode de travail avec le groupement des paysans, c’est-à-dire tous les membres du groupement se cautionnent entre eux-même s. L’organisme de financement ne prêt pas de l’argent à un individu m ais à un groupe formellement structuré.
Mais, la fragilité de confiance et de fidélité entre les membres des groupes rares sont les groupements paysans qui s’engagent dans l’investissement agricole jusqu’à présent à cause de l’incapacité aux micro-gestions financières des paysans.
Lorsqu’un membre du groupe fait une erreur, ce sont les membres tout entiers qui supportent les conséquences du remboursement.
C’est pourquoi, ce domaine nécessite encore un travail de longue haleine pour pouvoir s’en sortir.
On peut dire alors que l’économie paysanne est une économie bouclée et aussi destinée à la subsistance perpétuelle car la majorité des paysans ne visent jamais les valeurs marchandes de leurs produits mais leurs valeurs d’usages quotidiens.
Caractéristique des ressources humaines paysannes
Selon les données statistiques du Ministère de l’Agriculture, 80% de la population Malgache vivait de l’agriculture, c’est-à-dire, constituait la population rurale Malgache. Or, 50% de ce taux restait analphabète. Cependant, les paysans de la région Moyen-Onilahy ne peut pas se passer de ce problème majeur.
L’analphabétisme devient un critère fatal de la paysannerie puisque dès la jeunesse, les paysans sont dépourvus de savoir et connaissance convenable à leur profession. Par conséquence, on les considère comme étant des sanctionnés ou des condamnés sans avoir d’espéranceà l’amélioration de leur vie. Cette sanction s’impose à partir du moment où les jeunes ont consenti l’abandon volontaire ou involontaire de l’école. Delà, jaillit le verdict parabole « puisque vous ne pouvez pas poursuivre vos études ; – Allez à la rizière, travaillez la terre ; gardez les bœufs… » Cela veut dire que le fait d’être agriculteur est une condamnation mais non pas un choix délibéré et mûrement réfléchi, parmi tant d’autres raison et activité professionnelle pour survivre.
De plus, ils sont devenus analphabètes car ils n’ont pas utilisé leur simple connaissance acquise. Alors, les orthographes se détériorent et l’oubli abîme peu à peu le mémoire de calcul.
En outre, il y avait des gens qui ne fréquentaient même pas la porte de l’école de leur enfance, sans passer à l’éducation des adultes et qui se contentaient d’être condamnés par l’ignorance jusqu’à la mort.
Par conséquence, le monde rural de cette région est un monde complexe et impénétrable. D’une part, ce monde utilise le refus d’intégration comme verrouillage xénophobe repoussant en totalité toute ingérence de gens intellectuels (agents de divers services et administration).
Ces ruraux ont tendance à s’auto -protéger contre toutes influence extérieure en dressant un écran impénétrable.
D’autre part, ce monde à ses propres langages, ses manières d’agir, de concevoir les choses et ses visions propres.
Ceci étant la conséquence néfaste de la sanction, ayant comme suite logique la frustration interne des paysans.
Alors, l’auto-protéction contre toute influence de l’extérieur et la frustration interne de paysan rendent très difficile toute intervention de l’extérieur surtout quand il s’agit de formation.
En bref, 11-(*) «l’agriculture n’est jamais considérée dans le milieu malgache comme un métier en soi d’où l’inexistence d’une agriculture professionnelle.
C’est plutôt un état de survie. Être paysan : c’est surtout être condamné à travailler la terre par la force physique éternellement. Mais, à la moindre occasion qui se présente, presque tous les paysans sont prêt à quitter la campagne pour un quelconque travail salarié ou un métier lié directement à la vie urbaine». En général donc, le monde rural est victime du manque de personnes ressources compétentes. Les paysans ne sont pas en connaissance de cause de leurs activités agricoles.
Ils pratiquent ses activités avec leur connaissance empirique héritée de ses ancêtres, sans se soucier à la montée de production bien que les membres de la famille augmentent en nombre et en besoin. A cause de la méconnaissance des paysans, ils n’ont rien trouvé de motivant dans les directives des l’innovations qu’on leur inculque lors d’une formation organisée. Pour certains paysans, les directives des nouvelles innovations sont d’extrapolation d’idée étrangère qui favorise une fausse représentation à ses métiers agricoles.
Or, ce dernier est une science qui exige une connaissance théorique et une maîtrise technique de haut degré dont la mise en aplication doit suivre de formules, des principes pour être efficace et produ ctive. Comme suite logique, en tant que science, elle nécessite une expérimentation pour en tiré des justes hypothèses, probable d’être appliqué du moins dans la zone de la localité ou dans une région de même caractère écologique ou environnemental (Eau, Sol, Climat, Température et végétation).
Or ceci étant hors de la porté de notre paysan dèsle début de ces activités agricoles. Bien que la méthode préconisée pour les innovations et améliorations techniques soit transférée de l’étranger à cause de la rareté ou presque la quoisi-inexistance du centre de recherche scientifique pour le développement agricole à Madagascar. Cela stipule aussi qu’il faut avoir une connaissance de haute gamme pour être à la mesure de nouvelle techn ique de mise en œuvre.
De plus, les réalités agricoles et économiques n’ont rien avoir avec celles des paysans (manque de matériel et pouvoir d’achat aux intrants).
Alors les paysans sont considérés en dehors de sphère d’appartenance agricole. Or ils y vivaient depuis tant d’année, même si ceux là sont l’effet de l’analphabetisation. Ils n’ont point des mots à dire, ni de choix délibéré parce que les critères de technicité sont hors de leur portée.
LES PROBLEMATIQUES
Critères exigés par le développement rura l
La prise d’initiative du gouvernement actuel par l’ouverture des établissements professionnels de technologie agricole implique la volonté de l’Etat de surmonter le problème du sous-développement rural. Une nouvelle vision considère le changement radical de la réalité paysanne, car le fait d’être agriculteur sera un choix mieux réfléchi.
Si beaucoup des jeunes techniciens en la matière retournent à la campagne, munissant tout le savoir faire et les compétences nécessaires, une nouvelle représentation remplace l’image fatale du monde rural actuel ; quoi que la condamnation changera en liberté et l’échec perpétuel en grande réussite, la pénurie en abondance grandiose.
Même si les problèmes sont assez énormes, en prenant l’exemple de l’augmentation en nombre de la famille or la superficie cultivée reste restreint, on peut produire assez et davantage pour satisfaire les besoins de chaque famille paysanne en adoptant la nouvelle technique à savoir le système de riziculture Intensive (SRI), le système de riziculture Améliorée (SRA), l’usage des engrais organique ou artificiel et des engrais chimiques ; le respect du calendrier agricole adéquat ; les entretiens nécessaires.
Bien que tout ceci exige une volonté ardente, la technicité des paysans facilite le labeur et les difficultés des tâches as sumées.
Ainsi le concept du développement rural implique l’usage de nouvelle technologie, de matériels agricoles modernes, de conjugaison technico-tactique relatives aux réalités locales. Mais il faudrait délaisser quelques pratiques habituelles ancestrales et archaïques qui sont de acteursf du blocage au changement pour une meilleure productivité.
Quand on parle du développement rural, le facteur temps commence à être pris en considération d’où la primauté du respect du calendrier agricole et le planning de travail périodique.
Ce dernier ne vise pas seulement la reprise du travail après la récolte de première période mais il prépare déjà l’écoulementde produit sur le marché régional ou national. Donc, le développement rural détruit la chaîne de l’économie de subsistance au détriment du système de l’économie de marché. Alors, le développement rural ne doit rester au niveau théorie politique tout simplement ; mais, il doit être mis en valeur prati que pourqu’il y ait des faits et résultats observés.
L’exemple de la vitrine de Madagascar organisée au Palais d’Etat d’Iavoloha montre en évidence que l’on peut moderniser, développer et changer l’image du monde rural malgache de son état actuel. On peut faire de plus, si une collaboration est coordonnée entre le ministère de recherche scientifique, par le biais du FOFIFA, les établissements d’enseignements de sciences et techniques Agricoles et les groupements de paysans de toutes filières. Car, si on veut une meilleure productivité, on ne peut pas se passer de l’application de découverte de génétique animale et végétale (O.G.M)dans l’agriculture et l’élevage.
13-(*) «Les chercheurs américains ont avancé leur recherche sur la manipulation génétique pour avoir un bétail, une volaille ou une plante plus résistant, plus productif en matières des viandes, des graines et des dérivés (lait-œufs) afin de jouer un grand rôle dans l’alim entation de la population mondiale. Cela veut dire que le concept du développement rural ne vise pas seulement l’autonomie alimentaire suffisante mais aussi l’exportation des excès des denrées».
A cela, quelques caractéristiques sont à considérer :
– La mécanisation du domaine agro-élevage par l’utilisation de machine agricole sophistiquées et performantes ; du moins mécanisées(tracteurs – moto-culteurs)
dans l’exploitation de grande surface (labour, semoir, moissonneuse, batteuses,…)
– L’utilisation considérable des engrains chimique ou biologiques (fumiers et compost) pour le traitement du sol.
– L’usage de machine moderne pour l’extraction de produits dérivés et distributeur des aliments pour l’élevage.
«Toutes ces caractéristiques forment un tout cohérant augmentent la croissance de production dans le domaine agricole Américain».
Cela nous amène à imaginer que le développement rural actuel n’est plus du domaine de science fiction, ni des objets inimaginables mais une réalité scientifique en plein essor.
En somme donc, le développement rural exige un savoir faire (connaissance), un faire-savoir convenable à la réalisation du programme et à l’atteinte des objectifs bien déterminés.
13-(*) : Géographie du temps présent pour le groupe de recherche pour l’enseignement de l’histoire et géographie. GREHG – Hachette – Paris 1983, p.238
D’un autre côté, on constate la modernisation des entreprises agricoles dans les pays développés :
« Un fermier américain, par exemple est polyvalent. Il a reçu une formation professionnelle en agro-pastoral; il doit maîtriserles manipulations de tout les moyens de production ; (technicien spécialisé et mécanicien) il doit être aussi un homme d’affaires, capable de gérer, de connaître les possibilités de financement ou investissement aux crédits agricoles et les débouchés intérieur ou extérieur pour l’écoulement de ses produits par de négociation préalable.
Dans ce cas un fermier Américain n’est plus un agent économique isolé, il participe à un puissant complexe système agro-alimentaire qui lui fournit l’ensemble des « in-puts » nécessaires à son exploi tation sous-contrat (canal d’absorption de capitaux et accord de vente pour l’écoulement de produit)».
Si on fait le rapport donc, on peut dire que les capacités de ressources humaines paysannes malgaches actuelles sont loin d’être admises aux critères exigés par le développement rural.
En outre, la modernisation de l’agriculture entraîn une brutale diminution en nombre des paysans participants puisque la machine commence à remplacer de nombreux paysans inopérationnels.
Il faut donc augmenter les nombres des jeunes techniciens agricoles par l’ouverture des centres des formations professionnalisantes et des établissements supérieurs spécialisés ; pour qu’on puisse se rapprocher de critère exigés par le développement.
Pour ce faire, il s’agit de promouvoir une politique de croissance économique qui permet de freiner la montée démographique en recourant au planning familial ; – de tirer profit aussi bien du secteur agricole qu’industriel tout en sachant exploiter les ressources naturelles ; – élargir les capacités des institutions financières pour la promotion de PMI – PME rurale (unité de décortiquerie, provenderie, machine agricole) par le crédit agricole et micro-finance ; en vue d’une économie exportatrice de matière première et de produits finis ou manufacturés.
Ainsi donc, le développement rural exige la création d’un système de production inter-dependant à savoir l’agriculture et l’élevage ; ou l’industrie et le commerce. Bien que le premier soit la base, le second est facteur de développement, le troisième étant le catalyseur de super-production suivant le norme exigé par la mondialisation.
Les grands problèmes des paysans
Le refus du changement et des pratiques d’innovation appliquées
La grande question commune qui se pose pour la totalité des paysans Malgache, c’est que : « Comment impliquer les paysa ns à l’amélioration de leur condition de vie et au développement ? »
Pour mieux répondre à cette question, quelle sorte de développement s’agit-il ?
– Des réponses circulent dans l’esprit. Mais, pour ne pas tirer hors de la cible, il faut partir de définition adéquate.
Selon le pluri-dictionnaire :
– 14-(*) «Développer des échanges économiques, c’est accroître ou augmenter le volume des produits importés ou exportés d’un pays à un autre. Cela veut dire que l’idée de croissance et augmentation mobilises le développement appliqué dans la production. Le développement est à synonyme de l’accroissement et augmentation de la production. Une industrie en pleine développement équivaut à une industrie en plein essor d’en expansion».
– 15-(*) «Selon le bulletin de liaison d’éducation des adultes et développement, au début des années soixante, le développement se éduisaitr à la croissance économique. A cette époque, le point central consistait dans le revenu et dans le produit national brut (PNB). Les stratégies de développement visaient l’accroissement du taux d’investissement qui selon le rapport capital/rendement anticipé, était supposé accroîtrele taux de croissance économique et les aboutissements du développement».
D’un autre point de vue, « le développement n’est pas un ensemble de bénéfice donné à des gens qui sont dans le manque mais il s’agit plutôt d’un processus par lequel le peuple acquiert une plus grande maîtrise de sa propre destinée. Guitierrez, un autre penseur de développement le définit par « libération ; il présume que le vrai développement n’a lieu que si le peuple a le contrôle de ressources. Il conçoit la libération comme libération de puissance oppressive et comme plein déploiement de la personne humaine».
De temps en temps, la définition s’humanise peu à peu. Même, si on ne peut pas développer une personne, on peut l’aider à se développer. A célà, le développement est une affaire en soi et pour soi.
Outre, on peut définir le développement comme 16-(*) «l’amélioration générale de la situation économique, sociale et politique de toute la société en terme de réduction ou d’élimination de la pauvreté,des inégalités, d’injustice, de l’insécurité, du déséquilibre écologique et du chômage dans le contexte d’une économie en période de croissance.
La distribution équitable du produit National brut est l’un de facteur pouvant assurer le développement ce dernier inclut le développement économique, quantifiable à la croissance du PNB d’un pays, le développement social, mesurable au niveau de bien-être au sein de la soci été et le développement politique, vérifiable par l’emploi de bonne pratique démocratique (La bonne gouvernance).
Le développement est également un style de vie qui manifeste par un modèle d’existence se retrouvant partout dans la société.
Au niveau industriel, le développement peut être co nsidéré comme la satisfaction de besoin individuel de base pour améliorer les activités génératrices des revenues personnels et de la famille ; ce qui résulte une amélioration de bien-être de l’individu et de la famille. Ceci devr ait également s’appliquer à la liberté et à l’aptitude individuelle à participer à la vie de la société dans un sens large et en faire partie». Pour les deux derniers p oints de vue, la société et l’économie sont les axes centraux du débat quand on parle du développement en général.
Si on se refaire aux cours théoriques, plusieurs définitions sont proposées selon l’histoire même de la société. C’était donc, l’évolution progressive de la vie socio-économique et politique d’une société. Mais, on né cite ici que quelques unes les plus rapprochant de notre étude.
«Le développement est conçu généralement comme un processus d’un changement exigé conduisant vers la croissance économique, l’autonomie politique et une large base de reconstruction sociale. La transformation sociale qui est un concept chargé de sens pour fournir de principe tel que liberté, égalité, fraternité, solidarité, satisfaction de besoins fondamentaux et processus général de croissance de la communauté».
La participation indépendante et involontaire du développement est un processus de renforcement et d’éducation dans laquelle les gens en partenariat avec d’autres, ainsi que avec ceux qui peuvent les aider à identifier les problèmes et les besoins ; mobiliser les ressources et assumer eux-mêmes les responsabilités de planifier, gérer, contrôler et évaluer les actions collectives et individuelles qu’eux même on t décidé.
«La notion du développement est connu comme un processus intégré comprenant la reconstruction et l’évolution, est en contraste ave la vision acquise qui considère comme processus contradictoire « développement et croissance » et/ou développement et redistribution équitable de revenu ».
La croissance, c’est l’augmentation mesurable des intrans dans les économies modernes et communément vu comme la priorité qui précède le développement.
Le développement est présenté comme un effort marginal de distribution dans le domaine de la pauvreté rurale et urbaine. Dans cet optique, le développement est une conséquence de la croissance économique. Si, la croissance est définie comme la croissance de produit par rapport à un produit. Alors, elle est le but fondamental du développement ; mais là où apparaît la croissance, des questions se posent. En quoi cette croissance est-elle durable ?
– Comment-est-elle redistribuée ?
– Dans quelle mesure contribue-t-elle à la capacité de production à long terme ?
– Et au développement de ressources humaines ? Quel est l’impact de la croissance sur l’environnement ?
Ces questions sont fondamentales et les réponses sont cruciales si on est dans l’optique du processus intégré comprenant la econstruction, l’édification et l’évolution.
Donc, il faut rompre avec la vision « croissance a vant et développement après ou croissance tendant vers le développement ». (African National Congress).
Quand on pousse plus loin l’analyse sur la notion du développement, la prise de conscience vis-à-vis de réalités existantes entraîne la décision commune de responsabilisation. Cette dernière mobilise l’action de changement du comportement en adoptant un nouveau mode de vie meilleure qu’auparavant, répondant aux besoins de la société, aboutissant au développement communautaire.
Dans cette étude donc, il n’est pas question du développement industriel, ni de taux de croissance économique y afférent mais du changement de la pratique habituelle sur l’agriculture et l’élevage en vue d’une meilleure production pour le développement de la communauté.
Mais pourquoi y-a-t-il toujours ce refus au changement ? Ce refus au changement est donc dû au manque de l’éducation intellectuelle des paysans.
Par définition, l’éducation en général, «c’est la manière de transmettre un savoir bien déterminé pour développer la faculté intellectuelle de chaque individu, d’une façon méthodique, systématique ou directe dont l’objectif c’est de rendre l’individu à s’adapter et s’intégrer à son monde, donner des expériences à l’aide des acquis culturels, c’est-à-dire dominer son entourage par de connaissance acquise».
En quelques mots donc, le but de l’éducation c’est de rendre l’individu responsable, intègre et autonome dans la société où il évolue. Or dans ce contexte, il s’agit de l’éducation intellectuelle qui est différente de l’éducation morale et religieuse. Ce premier type d’éducation, c’est le gonflage systématique pour le développement de l’intelligence par des exercices mentaux et physiques enrichissant la connaissance, le savoir et la culture récente ou traditionnelle. C’est l’ensemble des extensions de savoir acquis pour la faculté intellectuelle.
Si l’objet de l’éducation étant souligné ci-dessus,en particulier l’éducation intellectuelle, les effets ne fastes de ce manque provoquant de résultats catastrophiques par rapport au changement envisagé. Il est difficile de convaincre les analphabètes et les illettrés de se changer de comportement, d’attitude et de son mode de vie ; car la conviction demande un travail de réflexion ayant une suite logique sur le fait. Or ce travail de réflexion est la rançon que utilise la dite éducation ; quoique ceci soit l’objet dont les paysans ont de pourvu. Alors, il faudrait la réimplanter de nouveau si on veut surpasser ce problème de refus.
A ce stade, on doit reprendre la notion de l’éducabilité et la formabilité des adultes paysans ; d’où l’usage de principe d’adultologie ou plus récemment l’andragogie, dans l’alphabétisation fonctionnelle relative à leur fonction journalière pour les orienter à la professionnalisation dans la filière agricole.
Ainsi compte tenu de cette maturité, l’adulte établie de mieux en mieux son affectif, sa responsabilité dans le cadre de son travail vis-à-vis de sa famille. Chez lui, la notion de but à atteindre est claire. Il a des projets, des objectifs car il sait que son devenir dépend de lui-même. De ce fait , il a le concept de réussite sociale et socio-économique assez laborieux et vivement récent. Il a acquis un certain savoir être, résultats d’un long conditionnement de vie, donc, il est stable ».
C’était donc, la première cause de ce refus au changement. Deuxièmement, le fort compactage de la connaissance empirique héritée
des ancêtres donne aussi la puissance au refus de c hangement. Cette connaissance empirique expulse le goût de risque à l’expérience nouvelle et à la pratique de l’innovation applicable pour ne pas êtr e responsable de l’échec dont les conséquences ont une retombée néfaste dans la vie substantielle de la famille toute entière.
Les paysans n’ont pas cru que l’échec est la mère de succès dont la réussite est le vecteur directeur de cet état d’esprit.
L’esprit de recherche étant le mobile de ce dernier. Mais, c’est tout à fait le contraire, l’échec serait synonyme de dépérissementtotal de la famille, donc, il faut se méfier de nouvelle expérience sur les activités vivrière.
L’influence historique et culturelle
La deuxième cause a été la crainte de l’invasion culturelle étrangère qui touche et bouscule souvent la barrière impénétrable établie par le mode de pensée très conservateur des paysans ; d’où la puissance de l’instinct de conservation culturelle. Elle est expliquée brièvement par l’histoire de l’émigration ethnique Antanosy vers la région Moyen-Onilahy et la vallée de Taheza vers 1810. Auparavant, 18-(*) «cette région était peuplée des ethnies MAHAFALY et BARA qui cohabitaient en harmonie. Mais le peuple Antanosy pourchassé par l’invasion Merina de la région Sud Est et de l’Anosy demandait un passage au bord du Royaume Tandroy et s’immigrait par la fuite vers la vallée de TAHEZA et ONILAHY. Alors les peuples Mahafaly se retiraient vers le plateau de l’ouest et pratiquée l’élevage nomade avec ses troupeaux des bovidés. Les Bara se reculaient vers le plateau de Horombe et aux environs de la montagne d’Isalo pour se procurer de large prairie pour ses zébus. Ces deux tribus laissaient donc cette région pour les peuples Antanosy.
Jusqu’à présent, ce passage portant le nom d’Andala Tanosy, justifiant la fuite du Roi Zafiramonia vers la dite région sus-citée. A cela, ils n’ont pas le choix pour vivre que s’emparaient de force par la conquêt e de guerre qui finissaient par la défaite des anciens autochtônes tels que Mahafaly et Bara.
Alors, les Antanosy, peuple de la région Moyen-onilahy sont à vrai dire des nouveaux venus (mpiavy) et aussi des gens violents par ses fureurs de nostalgie de son royaume. Ils utilisent la force pour s’implanter facilement – Ils ont donc le caractère de refus à tous ceux qui sont nouveaux, tant physique que conceptuel par crainte d’une nouvelle invasion et pour mieux ê tre enracinés contre tout éventuel hégémonisme ; autre que la cause précédente».
Sur le plan culturel, 19-(*) «le respect de l’astrologie, qui par fatalité précède toutes les activités de la vie, la forte croyance à l’exhumation et la dépense considérable et inutile lors d’une occasion funèbre, la peur et croyance au mois lunaire intouchable relatif à la cosmogonie de la vie terrestre, par le tabous, forment une pensée philosophico-réligieuse» ; qui freine de temps en temps les paysans de cette région à accéder aux critères exigés par le développement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATION GENERALE
CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DE LA RECHERCHE
1.1- Constat et observation
1.2- Objet de la recherche
1.3- Intérêt de la recherche
1.4- Délimitation du sujet
1.5- Identification des zones
CHAPITRE DEUX : CADRE D’ETUDES ET POSITION DES PROBLEMES
2.1- Aspect générale de pauvreté
2.2- Caractéristique de l’économie paysanne
a/ L’agriculture de subsistance
b/ L’Elevage contemplatif
2.3- Caractéristique de ressources humaines
CHAPITRE TROIS : LES PROBLEMATIQUES
3.1- Critères exigés par le développement rural
3.2- Les grands problèmes paysans
3.2.1- Le refus au changement et aux pratiques
3.2.2- L’influence historique
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE QUATRE : CADRE METHODOLOGIQUE
4.1- Objet de la méthodologie
4.2- Les démarches envisagées
4.3- Les lieux d’enquêtes
4.4- La passation des questionnaires
4.5- Interprétation de Résultat
CHAPITRE CINQ : HYPOTHESES ET PERSPECTIVES D’AVENIR
5.1- Justification théorique de l’hypothèse
5.1.1- La notion de transfert
5.1.2- De l’éducation vers la formation des adultes
5.1.3- La formation participatoire suivie d’une pratique directe
CONCLUSION
Annexe 1 : Méthodologie de Recherche en dialecte Antanosy
Annexe 2 : Application de mois lunaire Antanosy et liste des villages d’enquêtes
BIBLIOGRAPHIE
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