Les éléments de la construction
En focalisant le choix des termes sur la question de la sensibilité et de la perception, nous ne pouvons pas laisser sous silence les allusions architecturales qui émaillent le discours de saint Bernard ; celles-ci existent de façon marginale à côté de l’abondance de la terminologie de la sensualité.
Les allusions aux dispositifs architecturaux et constructifs dont il est question sont dans des situations allégoriques la plupart du temps issues des textes sacrés.
A plusieurs reprises saint Bernard compare les sens à des fenêtres par lesquelles nous captons le monde sensible:
Haedos quippe, qui peccatum significant…,dicit vagos ac petulantes corporis sensus, per quos peccatum, tamquam mors per fenestras, intravit ad animam.
Car, par ce mot boucs, on entend le péché…, ils figurent les sens du corps qui sont volages et insoumis, et, comme autant de fenêtres par lesquelles le péché et la mort sont entrés dans l’âme. « Les treillis et les fenêtres par où l’Epouse dit qu’elleregarde, ce sont, comme je le crois, les sens de la chair, et les passions humaines… » ( S.C.C. 56, 1 ) et juge même utile d’apporter une définition : « On dit que les treillis sont de petites fenêtres, telles que ceux qui composent les livres s’en font pour recevoir la lumière. » ( S.C.C. 56, 7 )
En fait c’est souvent à travers l’idée d’une enveloppe opaque percée d’ouvertures que Bernard de Clairvaux identifie l’édifice corporel ; nous l’avons aperçu dans cette citation déjà mentionnée :
Il eût été digne de la vérité d’entrer en nous par ces hautes fenêtresque sont nos yeux, mais c’est là un privilège réservé à plus tard, lorsque nous contemplerons Dieu face à face….L’oreille s’ouvre la première à la vie, parce qu’elle fut la première portede la mort…» (S.C.C. 28, 5, traduction de Albert Béguin pp. 340-341)
Mais il donne dans un autre sermon une signification un peu différente de cette figure, définissant alors l’endossement du pêché par Jésus Christ : « Le mur c’est la chair ; et l’approche de l’Epoux c’est l’incarnation du Verbe. Quant aux fenêtres et aux grillages, je pense qu’ils désignent les sens charnels et les affections humaines, au moyen desquels il a fait l’expérience de notre humanité. Car il a porté nos maladies et s’est chargé de nos douleurs. Les affections humaines et les sens corporels lui ont donc servi de fenêtres et de failles pour entrer dans l’humaine nature… » (Sermon 56 , 1 p.580, traduction de Albert Béguin)
De telles références architecturalesou plus exactement constructivessont suffisamment rares chez saint Bernard pour mériter d’être mentionnées ; selon lui, l’édifice corporel présente des percements, des ouvertures sur l’extérieur qui sont autant de points faibles dans l’ouvrage.
L’exercice discursif chez l’auteur consiste là encore à affirmer la nécessité des sens pour connaître le monde mais en même temps le danger qu’ils représentent d’un point de vue spirituel avec le risque d’une sorte d’égarement. La figure comparative s’arrête malheureusement à l’idée d’une fenêtre au sens général mais on est en droit de se demander si l’emprunt que fait l’auteur de cette référence constructive se rapporte ou non à sa propre vision d’un espace qui lui est familier, celui du monastère.
En revanche la logique constructive devient moins convaincante lorsque l’abbé de Clairvaux entre dans les détails de l’édifice – désignant cette fois-ci l’Eglise – et devrait parler de chaînage plutôt que de solives : « Les « maisons » signifient les simples chrétiens, que ceux d’entre eux qui sont élevés en dignité, tels que les princes de l’Eglise et ceux du siècle, retiennent fortement par les lois qu’ils leur imposent, comme les solives retiennent et affermissent les murailles d‘une maison, et empêchent que, vivant chacun à sa mode et à son gré, ils se désunissent comme les murs qui se séparent, et qu’ainsi tout l’édifice ne s’écroule. Pour les « lambris » qui sont appuyés fortement sur les solives, et qui ornent les maisons, je crois qu’ils signifient les mœurs douces et réglées du clergé,et les offices de l’Eglise remplit selon les rites. » (S.C.C. 46, 2 ) thème qu’il reprend par ailleurs : « Surveillez bien, mes frères, la construction de cet édifice spirituel que vous êtes ; sinon il se pourrait qu’au moment où on commencerait à poser les charpentes du toit, il vacille et s’écroule, faute d’avoir été consolidé sur ses bases par une forte armature de bois. (Sermon 46, 8, traduction Albert Béguin)
Dans le Premier sermon pour la dédicace de l’église, il développe une métaphore constructive intéressante : « les poutres et les pierres qui ne sont point rapprochées ne sauraient faire une maison, et personne ne peut habiter au milieu de ces matériaux. Il n’y a que leur réunion qui fasse une maison. » (Premier sermon, 6)
Pour les éléments de la construction, utilisés comme figures de tropes, et susceptibles de nous informer sur l’environnement constructif de référence de l’auteur, une extraction systématique dans l’œuvre serait nécessaire à l’aide d’une nomenclature d’éléments. On élargirait ainsi à d’autres objets et dispositifs : pierre, brique, mur, toiture,…réfectoire, chambre, cloître,etc. la liste de requête. Mais il est peu probable que cette opération donne des résultats significatifs, une lecture transversale de l’œuvre, montre à priori que saint Bernard ne sait pas diversifier au-delà des quelques mots déjà repérés, le vocabulaire de la construction.
Les conditions de la prédication
Une grande partie du corpus sur lequel porte l’analyse textuelle relève des sermons. Ils ont été prononcés devant l’auditoire de la communauté de Clairvaux, vraisemblablement lors des offices ou du chapitre et sténographiés par les auditeurs. Il s’agit bien d’une parole vive dans le moment de son énonciation et non d’un écrit. Elle est liée à un lieu donné, en un temps donné, dans le contexte du rassemblement d’un groupe de religieux. Cette parole vive est propagée dans des conditions sonores dépendant de la disposition et de la texture de la salle.
Elle peut être sujette aux interférences résultantdes bruits du vent ou dela pluie, du chant des oiseaux. Elle est écoutée dans une position corporelle, assortie de conditions thermiques, olfactives particulières. Elle peut entrer en résonance avec des conditions d’éclairement.
Ainsi, des évocations de la lumière ou des ténèbres feront que les images sont ou non renforcées par la pénombre des lieux ou le rai delumière solaire qui inonde les voûtes. Elle est surtout prise dans l’entrelacs des relationspsychologiques et spirituelles d’ordre multiple et de nature diverse existant entre le locuteur, guide de la communauté et les moines destinataires des sermons.
Les diversions constituent des pauses dans l’énoncé du prêche ou bien plus souvent même des commentaires conclusifs. Ceux-ci par exemple permettent de savoir que ces prêches interviennent soit le matin avant la messe soit le soir (la question est abordée par Mabillon): « Mais l’heure à laquelle la pauvreté de notre institution nous commande de nous occuper au travail des mains se passe. » (S.C.C. 1, 12). « Mais pendant que je prolonge cette dispute le jour baisse. » (S.C.C. 74, 14)
Ce passage nous informe directement sur le moment de la journée où le sermon est prononcé ;si la traduction est correcte, le soleil a entamé son déclin dans le ciel, et pour que la diminution de la luminosité soit remarquée, il doit s’agir évidemment de la fin de la journée. tout indique alors que ce sermon fut prononcé pendant la collatio.
La lumière
L’examen des sens et de la sensualité dans les écrits de saint Bernard vient de montrer les différences entre la lumière d’une part et d’autre part, les sens gustatif et olfactif ; pour simplifier le propos, la lumière est généralementpersonnifiée – elle est l’attribut de Dieu comme source de toute vérité – alors que les autres éléments du monde de la perception restent dans un catalogue de description primitive du sensible.
Pour l’auteur, les facultés sensorielles sont soumises à une hiérarchie qualitative mettant en premier ordre l’ouïe et immédiatement après, lavision. Celle-ci n’opère que par révélation des objets du monde dans la mise en œuvre du phénomène de la lumière. Curieusement chez saint Bernard, la thématique de la perception sensorielle fait rarement appel à cette association du phénomène lumineux proprement dit.
La vision au Moyen Age
Or pour l’homme médiéval, si l’on en croit l’art figuratif roman et l’orientation que l’architecture prend lors de l’avènement du gothique, la vision est le sens crucial dans la projection de l’espace sacré. En effet la représentation figurative devient dans les nouvelles églises un moyen d’éduquer les foules ( par le biais des portails, des vitraux) . La vision au Moyen Age est considérée comme phénomène actif, doué du pouvoir de transformer l’homme profane devant l’image sacrée .
Deux théories concernant la vision coexistentau Moyen Age. Les hommes perçoivent les images, soit en émettant par les yeux des rayons qui éclairent l’objet et le rende visible (l’extromission), soit en captant les rayons émis par l’objet, c’est le principe d’intromission défendu par Aristote. Dans l’intromission la vision ne s’arrête pas à l’œil, elle n’existe réellement que lorsque les rayons atteignent le cerveau.
La lumière au Moyen Age
La Genèse affirme que la lumière fut créée lepremier jour, précédant ainsi largement une complexité du monde sans cesse accrue. Pourtant ce phénomène, le plus directement associé aux manifestations du monde sensible et aux perceptions visuelles immédiates, se révèle bientôt très mystérieux. Au XIe siècle c’est l’œuvre de physiciens arabes, et surtout les travaux expérimentaux d’Ibn al-Haytham, plusconnu sous le nom d’Alhazen (965-1039) qui tentent d’expliquer le phénomène de la lumière . Alhazen attribue à la lumière une origine extérieure à l’œil, mais,surtout, il imagine diverses expériences destinées à mettre en évidence l’influence de la lumière sur l’œil, se servant par exemple d’un dispositif de chambre obscure. D’autre part, il reprend le concept de rayon lumineux, qui avait fait le succès de l’optiqued’Euclide, et l’utilise pour préciser une correspondance biunivoque entre chaque point de l’image et chaque point de l’objet. Le phénomène de la vision est ainsi décomposé en processus élémentaires et la formation de l’image est déterminée par la position du cristallin.
Enfin, Alhazen propose de très nombreuses expériences de réflexion et de réfraction, utilisant des miroirs ou des lentilles planes ou sphériques. Il montre l’interdépendance des rayons lumineux qui se croisent sans être altérés. Ilétudie même la diffusion de la lumière par les corps opaques.
L’optique d’Alhazen est remarquable en ce sens qu’elle constitue un travail expérimental dépourvu de préjugés. Diffusée partiellement par Witelo (1271), elle constitue une tentative certes fragmentaire, mais dont l’inspiration quasi moderne est alors tout à fait exceptionnelle.
En effet, jusqu’au XIIIe siècle, le développement d’une optique expérimentale est à peu près nul. Un certain renouveau apparaît dans le cercle dit école de Chartres. Néanmoins, au XIIIe siècle, après l’introduction de l’œuvre d’Aristote à l’université de Paris, sa confrontation avec la cosmologie issue des travaux de Ptolémée s’épuise dans des discussions assez stériles (averroïsme). Enfin, l’école d’Oxford, avec Robert Grosseteste, Roger Bacon (1214-1294), s’efforce de ranimer une tradition scientifique attachée à des principes platoniciens.
Ontologie de la lumière
Avant toute figure comparative ou qualitative, ce qui nous semble remarquable est l’énoncé de l’existence, de l’être,de la lumière. Elle manifeste d’abord un état de présence, dont l’auteur fait mention par l’emprunt d’au moins deux textes bibliques : où que fut Israël, la lumière était,et : que la lumière soit et la lumière fut.
Les signes de la théologie judéo-chrétienne sont ici repris par saint Bernard comme un argument quasi naturel de sa pensée formée,éduquée et raffermie dans son ministère monastique. Pour lui, la lumière est d’abord un objet de révélationancré dans les textes sacrés, qui semble-t-il n’a rien à voir dans ce contexte là avec la lumière qui intéresse le sensible. Cette vertu ontologique de la lumière est donc présente dans le texte, mais pour autant, n’est pas le terrain discursif le plusdéveloppé chez saint Bernard, comme si pour lui l’être de la lumière au sens métaphysique est une chose acquise et sur laquelle il peut jeter les bases de sa propre spiritualité.
Mais qu’en est-il du deuxième substantif sur ce plan là ?
Un tri effectué sur le pivot lumenmontre seulement sept occurrences pourvues d’une proximité immédiate de la copule dans la phrase (tableau 6).
La prééminence sur les ténèbres
On peut remarquer par ailleurs une relation fréquente avec le substantif ténèbres : voit les ténèbres, qui luit dans les ténèbres, descend dans les ténèbres.
Un dénombrement sur l’ensemble des 516 occurrences luxet lumen, montre 17 contacts immédiats de ténèbresavec lumièreet 83 occurrences où ténèbresest présent dans la même proposition que lumière. Cette bipolarisation montre une prédominance de la lumière dans le rapport qui l’oppose à ténèbres sans toutefois l’inscrire dans une logique manichéenne : la lumière – le bien – n’est pas à proprement parleren lutte contre les ténèbres, mais dispose d’une sorte d’ascendant lui donnant privilège d’initiatives. Comme nous le voyons, c’est toujourselle qui agit au dépend de son opposé : la lumière voit, la lumière descend. Par sa primauté la lumière s’impose ainsi, faisant même irruption dans les ténèbres.
Les traces de la philosophie néo-platonicienne sont vraiment présentes dans cette opposition lumière ténèbresà travers quelques unes des sentences qui font valoir notamment la lumière de la sagesse ou la lumière de vérité : Ab illa enim lucidissima die, in qua conditus fuerat Adam, eiectusest, et in has rerum construsus angustias, diem tenebrosum incurrit, paene a lumine veritatis exstinctus.
C’est qu’en effet Adam a été chassé par ce jour du jour de splendide lumière dans lequel il avait été créé ; et, précipité dans le triste réduit des choses de ce monde, il s’est trouvé au milieu d’un jour ténébreux, et presque privé de tous les rayons de la vérité.
La lumière agissante
Luxse voit attribué un certain nombre d’actions. Les occurrences de ce type sont surlignées en gris clair dans le tableau.
Celles-ci procèdent souvent de la nature même de l’entité : la lumière brille, la lumière luit, la lumière éclaire, la lumièreresplendit,que l’on pourrait plutôt qualifier d’état permanent d’activité.
En d’autres occasions, les verbes évoquent une dynamique plus offensive ou simplement même la mobilité : frappeles yeux, vientdans le monde, descenddans les ténèbres.
Ces caractéristiques ne sont pas vraiment différentes d’une qualification in sedu lexème lumière, en effet d’un point de vue syntaxique, on peut tout à fait dire que : la lumière est brillante, la lumière est luisante, la lumière est resplendissante, sans changer le sens des exemples ci-dessus et que, de la même manière, il est de la nature de la lumièrede frapper les yeux, de venirdans le monde et de descendre dans les ténèbres.
Les autres associations courantes
De nombreuses occurrences montrent une relation d’appartenance de la lumière où manifestement l’auteur reprend à plusieurs reprises une citation des Ecritures : Que votre lumière brille aux yeux des hommes
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Table des matières
Chapitre 1 introduction générale, espace cistercien et architecture
LE CONTEXTE DE LARECHERCHE
1.1. POSITION DU QUESTIONNEMENT
1.1.1. UNE FONDATION ET UN PROPOS D’ARCHITECTE
1.1.1.1. Une fondation cistercienne actuelle
1.1.1.2. Un propos actuel sur « l’esprit » cistercien
1.1.1.3. L’opacité de l’espace cistercien
1.1.2. MODUS ARCHITECTURAL CISTERCIEN
1.1.2.1. Substance sensible de l’espace cistercien
1.1.2.2. Des critères physico-perceptifs del’ambiance cistercienne
1.1.2.3. Les mots pour exprimer, les mots pour construire
1.2. CONSTRUCTION DE LA PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSE
1.2.1. POURQUOI PARLER D’AMBIANCES?
1.2.1.1. Tentative dedéfinition
1.2.1.2. L’ ambiance, une notion centrale
1.2.2. HYPOTHÈSE DES AMBIANCES CISTERCIENNES
1.2.2.1. La question del’ascèse
1.2.2.2. Ascèse et mystique
1.2.2.3. Ascèse et sensorialité
1.3. DÉVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE
1.3.1.1. Les écrits comme énoncé de la sensibilité
1.3.1.2. Les espaces architecturaux
ORGANISATION DU MÉMOIRE
Chapitre 2 conditions d’émergence de l’architecture cistercienne
2.1. INTRODUCTION
2.2. LES RACINES SPIRITUELLES DE CÎTEAUX
2.2.1. LE MONACHISME PRIMITIF
2.2.2. LE MONACHISME OCCIDENTAL
2.2.2.1. Les différents courants monastiques
2.3. BREF HISTORIQUE DE L’ORDRE CISTERCIEN
2.3.1. LE NOUVEAU MONASTÈRE
2.3.1.1. Les abbés fondateurs
2.3.1.2. L’arrivé de Bernard de Fontaine
2.3.1.3. Mise en place des institutions
2.3.2. L’HOMME ET LA SOCIÉTÉ AU XII E SIÈCLE
2.3.2.1. Les conditions de lavie quotidiennes
2.3.3. L’EMPREINTE SUR LE PAYSAGE
2.3.3.1. Distribution des abbayes en Europe
2.3.3.2. Distribution dans le temps
2.3.4. CÎTEAUX AUJOURD’HUI
2.3.5. UNE DÉFINITION ÉLARGIE
2.3.5.1. Au milieu des roseaux ?
2.3.5.2. Evolution du sens
2.4. ARCHITECTURE CISTERCIENNE, FRUIT D’UNE PENSÉE ET D’UNE CONCEPTION
2.4.1. LE PROGRAMME ET LE PLAN
2.4.1.1. Dans la règle bénédictine
2.4.1.2. Dans les autresdocuments
2.4.1.3. Les prescriptionsaujourd’hui
2.4.1.4. Le plan-type
2.4.1.5. Au-delà du plan, l’élévation de l’église
2.4.2. ORIGINES DU TISSU RÉFÉRENTIEL
2.4.2.1. Discours sur l’esthétique cistercienne
2.4.2.2. Le Mouvement moderne face à Cîteaux
2.4.2.3. Un monastère laïc
2.4.2.4. L’exemple du couvent de la Tourette
2.4.2.5. Les critères qualitatifs reconnus
2.4.2.6. Apparition de la dimension esthétique
2.4.3. L’ESTHÉTIQUE CISTERCIENNE
2.4.3.1. Evolution du jugement esthétique
2.4.3.2. Construction d’une esthétique cistercienne
2.4.4. CONCLUSION
Chapitre 3 le sensible et le corps dans les textes
INTRODUCTION : HYPOTHÈSE D’UNE INFORMATION SUR LE SENSIBLE DANS LES ÉCRITS
CISTERCIENS
MÉTHODE D’INTERPRÉTATION DU SENS DANS LES ÉCRITS
Une science de l’évolution du sens
La sémantique structurale
L’analyse componentielle
Sémantique interprétative
ORGANISATION DU CHAPITRE
3.1. CHOIX DU CORPUS TEXTUEL
3.1.1. LES ÉCRITS FONDATEURS OU NORMATIFS
3.1.2. LES TEXTES THÉOLOGIQUES ET À CARACTÈRE SPIRITUEL
3.1.3. LA RÈGLE, LA SPIRITUALITÉ ET LA VIE MONASTIQUE QUOTIDIENNE
3.2. LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT
3.2.1. ORIGINE ET STRUCTURE PRINCIPALE DU DOCUMENT
3.2.2. L’ESPRIT DE LA RÈGLE
3.2.3. PRINCIPE D’ANALYSE DE L’OEUVRE
3.2.4. ENUMÉRATION DU SENSIBLE DANS LA RÈGLE
3.2.4.1. L’obéissance
3.2.4.2. Le corps etl’ascèse
3.2.4.3. S’abandonner aux jouissances
3.2.4.4. Sens et tempérance
3.2.4.5. A propos des conditionsarchitecturales
3.2.5. LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT SELON LES CISTERCIENS
3.2.5.1. Commentaires cisterciens sur les sens
3.2.6. CONCLUSION POUR LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT
3.3. L’ŒUVRE ÉCRITE DE BERNARD DE CLAIRVAUX
3.3.1. LA THÉOLOGIE DE SAINT BERNARD
3.3.1.1. Les fondements de la spiritualité de saint Bernard
3.3.1.2. La mystique bernardine et le rapport au monde par le corps et les sens
3.3.1.3. Saint Bernard est-il « insensible » ?
3.3.2. CORPUS DES TEXTES DE BERNARD DE CLAIRVAUX
3.3.2.1. Les lettres
3.3.2.2. Les traités
3.3.2.3. Les sermons
3.3.2.4. Prédicateur à temps plein
3.3.3. MÉTHODE DE RECUEIL ET D’INTERPRÉTATION DE DONNÉES
3.3.3.1 Description
3.3.3.2. Sélection des mots-clé
3.3.3. EXTRACTION ET AFFICHAGE QUANTITATIF
3.3.3.1. Tableau des occurrences
SOUS TOTAL
3.3.3.2. Source du vocabulaire latin
3.3.4. STATISTIQUE DES OCCURRENCES ENTRE ELLES
3.3. 4.1. Score de chaque terme
3.3.4.2. Répartition des termes dans les oeuvres
3.3. 4.3. Score de la catégorie « SENS »
3.3.5. DISTRIBUTION DES CATÉGORIES PAR OUVRAGE
3.3.6. SÉLECTION DES MOTS ET ÉDITIONS DES RÉSULTATS
3.3. 6.1. La polysémie du terme « SENS »
3.3.7. TRADUCTION ET SÉLECTION
3.3.7.1. Traduction française de l’oeuvre
3.3.7.2. Les problèmes soulevés par la traduction
3.3.8. LE CORPS, LES SENS ET LA SENSUALITÉ CHEZ SAINT BERNARD, HOMME CISTERCIEN DU XII ÈME SIÈCLE
3.3.8.1 Les cinq sens
3.3.8.2. Le catalogue des sens
3.3.8.3. Hiérarchie des sens
3.3.8.4. Relations affectives comparées aux sens
3.3.8.5. Les autres sens
3.3.8.8. Les éléments de laconstruction
3.3.8.7. Les conditions de laprédication
3.3.9. LA LUMIÈRE
3.3.9.1. La vision auMoyen Age
3.3.9.2. La lumière au Moyen Age
3.3.9.3. Métaphysique de la lumière
3.3.9.4. La lumière dans le discours de saint Bernard
3.3.9.5. Application proprement dite à lux et lumen
3.3.9.6. Utilisation des déclinaisons
3.3.9.7. Mots-pivot aunominatif
3.3.9.8. Ontologie de la lumière
3.3.9.9. La lumière : figure sacrée
3.3.9.10. La prééminence sur les ténèbres
3.3.9.11. La lumière agissante
3.3.9.12. Les autres associations courantes
3.3.9.13. Relation d’appartenance
3.3.9.14. Exclusion des ténèbres
3.3.9.15. Dans la lumière
3.3.10. CONCLUSION
3.4. LES ECCLESIASTICA OFFICIA CISTERCIENSDU XIIE SIÈCLE
3.4.1. PRÉSENTATION DE L’OEUVRE
3.4.1.1. Contenu général
3.4.1.2. Dates des premières éditions
3.4.2. MÉTHODE POUR ÉTUDIER LE TEXTE
3.4.3. FONCTIONS ET TÂCHES EXERCÉES DANS LES ESPACES DU MONASTÈRE
3.4.3.1. Enumération des espacesdu monastère
3.4.3.2. Le cas de la salle des moines
3.4.3.3. Autour de l’église
3.4.3.4. L’église et lecloître
3.4.3.5. Enumération générale des actes, pièce par pièce
3.4.4. LIRE
3.4.4.1. Lire au chapitre
3.4.4.2. Lire à l’église
3.4.4.3. Lire au réfectoire
3.4.4.4. Lire dans lecloître
3.4.5. PARLER.
3.4.6. ECLAIRER, ALLUMER
3.4.6.1. Economiser lalumière
3.4.6.2. Les mots qui désignent la lumière
3.4.6.3. Eclairer nuit et jour
3.4.6.4. Fonction festive dela lumière
3.4.7. CÉLÉBRER L’ŒUVRE DE DIEU
3.4.7.1. Un instrumentde liturgie
3.4.7.2. L’oratoire, espace primordial
3.4.7.3. L’oratoire, espace quotidien
3.5. CONCLUSION
Chapitre 4 le sensible et le corps dans les murs
4.1. HYPOTHÈSE D’UNE INFORMATION SUR LE SENSIBLE À L’AIDE DES DOCUMENTS GRAPHIQUES. INTRODUCTION
4.2. LE CHOIX D’UNE SOURCE DOCUMENTAIRE
4.2.1. LES SOURCES DOCUMENTAIRES
4.2.2. LE RECUEIL DE PLANS DE DIMIER
4.2.2.1 Brève présentation de l’auteur
4.2.3. DESCRIPTION GÉNÉRALE DURECUEIL DE PLANS
4.2.3.1. Présentation générale
4.2.3.2. Les fiches « plans »
4.2.3.3. Le volume annexe decommentaires
4.2.4. TRANSCRIPTION DES RECUEILS SOUS FORME DE TABLEAU
4.2.5. TENTATIVE DE MISE À JOUR
4.2.6. REMARQUES À PROPOS DE L’INVENTAIRE DE DIMIER
4.2.6.1. L’absence d’orientation
4.2.6.2. L’information chronologique
4.2.6.3. Des recueils de plans pour bâtir une typologie
4.3. CHOIX DU CORPUS RESTREINT
4.3.1. DÉTERMINATION DES CRITÈRES DE SÉLECTION
4.3.1.1. La période étudiée
4.3.1.2. Les abbayes rattachées et les abbayes cisterciennes d’origine
4.3.1.3. Les abbayes d’hommes et les abbayes de moniales
4.3.1.4. Filiations
4.3.1.5. Dimensions et caractéristiques morphologiques de l’église
4.3.1.6. Le rapport de dimensions caractéristiques
4.3.1.7. La forme du chevet
4.3.1.8. Vers une méthode d’analyse statistique
4.3.2. SITUATION DU CORPUS RETENU
4.3.2.1. Période concernée
4.3.2.2. Répartition géographique
4.3.3. BRÈVE PRÉSENTATION DES ABBAYES
4.3.3.1. L’abbaye de Fontfroide
4.3.3.2. L’abbaye de Heiligenkreuz
4.3.3.3. L’abbaye de Maulbronn
4.3.3.4. L’abbaye de Silvacane
4.3.3.5. L’abbaye de Alcobaça
4.3.3.6. L’abbaye de Fontenay
4.3.3.7. L’abbaye de Chiaravalledella Colomba
4.3.3.8. L’abbaye deCappel
4.3.3.9. L’abbaye dePoblet
4.3.3.10. L’abbaye de Noirlac
4.3.3.11. L’abbaye deVillers
4.3.3.12. L’abbaye de Melleray
4.3.3.13. L’abbaye de Rievaulx
4.4. ETUDE COMPARATIVE DES ABBAYES
4.4.1. CONSTATATIONS GÉNÉRALES
4.4.1.1 Ressemblances/diversités
4.4.1.2. La distribution des fonctions
4.4.2. LA POSITION DE L’ÉGLISE PAR RAPPORT AU CLOÎTRE
4.4.2.1. Influence sur l’ensoleillement
4.4.2.2. simulation des situations d’ensoleillement
4.4.2.3. Influence de la position du cloître en latitude47°Nord
4.4.2.4. Influence de la position du cloître en latitude39°Nord
4.4.2.5. Influence de la position du cloître en latitude54°Nord
4.4.2.6. Commentaire conclusif
4.4.3. LA SITUATION DE L’ÉGLISE AU POINT CULMINANT DU TERRAIN
4.4.4. DÉVIATION PAR RAPPORT À L’ORIENTATION LITURGIQUE
4.4.4.1. Influence de cette déviation sur l’ensoleillement
4.4.5. ETUDE DES AUTRES CRITÈRES DE CONFORT
4.4.5.1 Encore à propos del’ensoleillement
4.4.5.2 Le confort thermique
4.4.5.3 Exemple sur lecloître
4.4.5.3 Croisement decritères
4.5. CONCLUSION
Chapitre 5 Application de méthodes de simulations aux stalles de chœur
INTRODUCTION
L’OBJET D’ÉTUDE
5.1. LES STALLES DE CHŒUR, ESPACE LITURGIQUE
5.1.1. QUE DISENT LES TEXTES?
5.1.2. DESCRIPTION ET EXEMPLES DE STALLES
5.1.2.1. L’exemple deCappel
5.1.2.2. Des stalles decélébrants
5.1.2.3. L’exemple de Loccum
5.1.2.4. Autres exemples
5.1.3. LES SOLLICITATIONS SENSORIELLES
5.1.3.1. Rôle symbolique et perception sensorielle
5.1.3.2. Caractéristiques thermiques des stalles
5.1.3.3. Qualités sonores etlumineuses
5.2. ETUDE ACOUSTIQUE DES STALLES DE CHŒUR
5.2.1. ETAT DES CONNAISSANCES
5.2.1. MÉTHODE DE SIMULATION APPLIQUÉE
5.2.1.1. Critère acoustique retenu
5.2.1.2. Outil numérique desimulation
5.2.1.3. Description du modèle simulé
5.2.1.4. Les matériaux
5.2.1.5. Sources et points de réception
5.2.1.6. Ajustement du modèle
5.2.2. LES STALLES SIMPLES OU À RETOUR EN « U »
5.2.2.1. Source A0, située au milieu duchœur, stalles simples
5.2.2.2. Source A0, stalles en « U »
5.2.2.3. Source A1, située dans unerangée de stalles
5.2.2.4. Source A1, configuration en U
5.2.2.4. Résultats point par point: Configuration stalles simples
5.2.2.5. Résultats point par point: Configuration stalles en « U »
5.2.3. LES STALLES AVEC ENCORBELLEMENT
5.2.3.1. Les stalles deSénanque
5.2.3.2. Les stalles deMelleray
5.2.3.3. Résultats point par point: configuration stalles à encorbellement
5.2.4. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS SUR L’ENSEMBLE DU SPECTRE
5.2.4.1. Comparaison entre les deux séries
5.2.4.2. Résultats sur l’ensemble
5.2.5. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS À 250 HZ
5.2.6. CONCLUSION
5.3. ETUDE DE L’ÉCLAIREMENT DES STALLES DECHŒUR
5.3.1. DESCRIPTION GÉNÉRALE DU PHÉNOMÈNE
5.3.1.1. Facteurs dont dépend l’éclairement
5.3.1.2. Critère géométrique
5.3.1.3. Importance des systèmes de fenêtres
5.3.1.4. caractérisation de l’éclairement au niveau des stalles
5.3.2. D’OÙ VIENT LA LUMIÈRE?
5.3.2.1. Cinq catégories de fenêtres
5.3.2.2. Méthode adoptée
5.3.2.3. Zones de points récepteurs dans la nef
5.3.2.4. Conditions d’éclairement
5.3.3. RÉSULTATS DES PROPORTIONS D’ÉCLAIREMENT
5.3.3.1. Proportion d’éclairement église vide
5.3.3.2. Proportion d’éclairement église avec les stalles
5.3.4. UN SYSTÈME CATOPTRIQUE AU-DESSUS DES STALLES
5.3.4.1. La prise en compte des réflexions multiples
5.3.4.2. Evaluation du gain d’éclairement par les réflexions
5.3.4.3. Commentaire sur les résultats obtenus
5.3.5. CONCLUSION SUR L’ÉCLAIREMENT
5.4. CONCLUSION DU CHAPITRE
CONCLUSION GÉNÉRALE
ANNEXES