Généralités
Il existe de nombreuses expériences de valorisation des déchets dans le monde. Ces expériences peuvent être capitalisées à Madagascar. En effet, l’exode rural, la crise économique mondiale ainsi que, la saturation du marché de l’emploi, poussent de plus en plus d’individus dans le monde à entrer dans le métier de chiffonnage. Le contexte international est plus ou moins similaire au contexte malgache, en ce qui concerne le métier de chiffonnage. En effet, même dans les pays industrialisés, les ordures font l’objet d’une valorisation économique. Des milliers d’individus vivent partiellement ou entièrement du tri et de la revente des déchets. Ces individus travaillent dans des conditions de travail difficiles : les décharges ne sont ni aménagées ni clôturées et, l’insalubrité pose des problèmes pour les Fokontany environnants.
Ainsi, face à ce problème, les décharges sont devenues des usines contrôlées. Des millions sont investis pour des projets d’amélioration, de récupération et de gestion des déchets respectant l’environnement. Toutefois, le contexte est différent d’un pays à un autre. Le métier de trieur, récupérateur est formalisé dans certains pays : des sessions de formation sont organisées pour professionnaliser le métier. Le gouvernement est même impliqué pour formaliser le métier de chiffonnage. Néanmoins, ce métier est éradiqué dans d’autres pays, surtout pour les enfants et les jeunes chiffonniers. Des programmes de réinsertion ont été mis en place pour combler le manque à gagner de ces trieurs-récupérateurs qui tirent une partie ou la totalité des revenus des décharges .
La comparaison entre le métier de chiffonnage dans le monde et à Madagascar, est utile pour identifier les expériences à capitaliser et à adapter au contexte malgache. Les programmes de réinsertion ainsi que les objectifs à atteindre sont différents d’un pays à un autre. Ci-après, les pays qui ont élaboré des programmes de réinsertion : Argentine, Egypte, Maroc, Brésil, Cambodge, Sénégal.
Approche conceptuelle
En général, toute action et activité humaine quel qu’elles soient, ont constamment une interaction sur la nature. Cette action peut être faite intentionnellement ou pas mais cela engendre inévitablement des effets négatifs ou positifs sur la vie que sur la nature. Cela revient à dire que ça produit « une cause à effet ».
Le concept de déchet
Comme il a été dit dans la partie méthodologique, selon BERTOLINI (G.), « le déchet, c’est le laid, le désordre qu’il faut castrer et éloigner promptement à travers l’organisation du service d’enlèvement » .
La considération globale du déchet s’oriente toujours vers son mépris. Nous faisons référence à un objet qui a perdu sa valeur et qui n’est en principe plus utilisable. Plus simplement, le déchet c’est sale dégageant avec lui une odeur nauséabonde et infecte. Il s’agit d’un produit dangereux et nuisible tant pour la santé que pour l’environnement et la nature. Ainsi, s’en débarrasser, l’éliminer c’est le premier geste de chaque personne. Cela suppose alors de le collecter, le transporter, le stocker ou le traiter pour le faire disparaître… ou encore de chercher à le valoriser, en recyclant, en réutilisant. Ces actions envisagées nécessitent, en effet, une organisation du service d’enlèvement. C’est eux qui vont réaliser la gestion de ce qui est considéré le « laid ».
Pour mieux cadrer cette étude conceptuelle, nous allons voir diverses définition du mot « déchet » à travers le temps pour avoir une aperçue anthropologique et diachronique du terme.
Définitions du mot « déchet » à travers le temps
Le terme « déchet » a évolué dans le temps. Selon la définition avancée par Littré en 1877, le déchet est avant tout désigné comme « la perte qu’une chose éprouve dans sa quantité, sa qualité, sa valeur ». C’est aussi un terme utilisé en orfèvrerie et dans le monde des monnayeurs, et signifie la perte sur l’or et l’argent qui a été fondu,
« Ce qui manque à une source, à un jet par rapport à ce qu’il devrait fournir ». Ce second sens renvoie à l’idée de « diminution, discrédit ». Au XIXème siècle, d’après ces deux définitions, le terme « déchet » est tout simplement synonyme de manque.
Selon une définition du Larousse pour tous (1906), le déchet est « ce qui est perdu dans l’emploi d’une matière ». Cette définition qui date de début du XXe siècle se rapproche de celle proposée par GOUHIER (J.) pour qui le déchet « correspond à la perte de matière engendrée par une succession des opérations de fabrication» . Ces deux définitions avancent déjà l’idée de perte d’une matière sans insinuer l’idée de nuisance issue de cette perte.
Il convient aussi de prendre en compte les approches réglementaire, environnementale et économique de la définition du mot « déchet ». Selon la première et la loi Française du 15 Juillet 1975, article L 541-1 du code de l’environnement, un déchet est définit comme « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon. Ces déchets peuvent être d’origine diverses : industrielle, artisanale, domestique,…». Du point de vue environnemental, un déchet constitue « une menace à partir du moment où l’on envisage un contact avec l’environnement. Ce contact peut être direct ou le résultat d’un traitement » . Selon la dernière approche, c’est-à-dire sur le plan économique, un déchet « est une matière ou un objet dont la valeur économique est nulle ou négative à un moment donné et dans le lieu donné » . Ainsi, la notion du déchet est relative. La définition du terme varie en fonction du temps, du lieu et de la possibilité éventuelle de réutilisation…
Ce mini-mémoire traite uniquement des ordures ménagères et non de la totalité des déchets produits au sein de l’agglomération. Les ordures ménagères sont définies comme « déchets collectés qui résultent de l’activité domestique des ménages, auxquels s’ajoutent les déchets issus de commerces, de l’artisan, des bureaux collectés dans les mêmes conditions que ceux des ménages » . Il exclut donc les déchets hospitaliers, les déchets dangereux ou chimiques, ainsi que les déchets industriels spéciaux (DIS) mais inclut les déchets industriels banaux (DIB), assimilés aux déchets ménagers.
Entre autre, les déchets ménagers englobent tous les résidus produits par les ménages. Ils regroupent les ordures ménagères (non recyclables ou pas encore recyclées), les déchets recyclables secs (journaux, papiers, carton, magazines, verre, aluminium, plastique) et les recyclables dits humides, organiques ou fermentescibles (déchets alimentaires, herbes, bois,…). Ce sont donc des déchets que tout particuliers produits dans sa vie quotidienne.
La gestion des déchets
La gestion des déchets est la collecte, le transport, le traitement (le traitement de rebut), la réutilisation ou l’élimination des déchets, habituellement ceux produits par l’activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine, l’environnement, l’esthétique ou l’agrément local.
La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu’ils soient solides, liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique. Les manières de les gérer sont différentes selon les pays que se soit un pays développé ou en voie de développement, dans la ville ou dans une zone rurale, que l’on ait affaire à un particulier, un industriel ou un commerçant. Ainsi, la gestion des ordures est habituellement sous la responsabilité des autorités locales c’est-à-dire les communes.
En tout, il y a trois étapes pour la stratégie de gérer les déchets qui sont :
✔ Réduire : Le meilleur déchet est celui que nous n’avons pas produit. Réduire les déchets à la source est la meilleure solution pour diminuer ses déchets et économiser les matières premières comme le bois, le pétrole ou l’eau. Il s’agit par exemple de réfléchir quand nous sommes dans un magasin et de se demander si ce que nous achetons correspond vraiment à un besoin.
✔ Réutiliser : ou réemployer c’est de prolonger la durée de vie d’un objet en le réparant ou en lui affectant une nouvelle place. L’objet garde cependant sa fonction initiale.
✔ Recycler : c’est fabriquer un nouvel objet à partir d’un vieil objet. Le nouvel objet n’a rien à voir avec l’ancien qui sert de matière première. Le déchet devient une ressource. C’est aussi valoriser les déchets en les donnant une seconde « vie ».
La hiérarchie des stratégies a plusieurs fois changé d’aspect ces dix dernières années, mais le concept sous-jacent est demeuré la pierre angulaire de la plupart des stratégies de gestion des déchets : utiliser au maximum les matériaux et générer le minimum de rebus. L’accent a été mis, ces dernières décennies, sur la réduction de l’effet des déchets sur la nature et l’environnement et sur leur valorisation. Quel est alors l’état des déchets à Madagascar surtout dans la Commune Urbaine d’Antananarivo.
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNERALE
PREMIÈRE PARTIE : APPROCHE GLOBALE ET THÉORIQUE
Chapitre I : Approche conceptuelle
Chapitre II : Approche monographique du terrain d’études
DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS D’ENQUỀTES
Chapitre III : Collecte des ordures
Chapitre IV : Contribution des ménages à la salubrité de leur Fokontany
Chapitre V : Valorisation des déchets ménagers par les collecteurs
TROISIỀME PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE ET DYNAMIQUE
Chapitre VI : Propositions d’amélioration pour les acteurs
Chapitre VII : Dynamique des activités professionnelles
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIỀRES
ANNEXES
RESUMÉ