Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
Relais au niveau du tronc cรฉrรฉbral
Complexe sensitif du trijumeau (CST)
La sensibilitรฉ somatique de la face et des cavitรฉs nasales et buccale est assurรฉe pour l’essentiel par les trois branches du nerf trijumeau (V): les branches ophtalmique (V1), maxillaire (V2) et mandibulaire (V3). La cavitรฉ buccale รฉtant innervรฉe dans sa moitiรฉ supรฉrieure par le nerf V2 et dans sa moitiรฉ infรฉrieure par le nerf V3. Le nerf V innerve รฉgalement les cavitรฉs nasales, les sinus frontaux et maxillaires et une partie des mรฉninges cรฉphaliques. Quelques affรฉrences somesthรฉsiques gรฉnรฉrales des nerfs facial (VII), glossopharyngien (IX) et vague (X) participent ร l’innervation d’une petite rรฉgion cutanรฉe centrรฉe sur le pavillon de l’oreille et du fond de la cavitรฉ buccale. Les fibres nerveuses issues de l’ensemble de ces rรฉgions cutanรฉo-muqueuses se projettent sur le complexe sensitif du trijumeau (CST). Il constitue le premier relais du systรจme nerveux central pour les informations somesthรฉsiques orofaciales. Ce noyau sensitif sโรฉtend ร travers le tronc cรฉrรฉbral, des premiers segments cervicaux de la moelle jusquโร la limite caudale du mรฉsencรฉphale. Il comprend deux noyaux: rostralement, le noyau principal, et caudalement, le noyau spinal (Figure 2). Ce dernier possรจde trois subdivisions qui sont, de la plus rostrale ร la plus caudale, le sous-noyau oral, le sous noyau interpolaire et le sous-noyau caudal, dont la structure laminaire prolonge celle de la corne dorsale de la moelle รฉpiniรจre.
Sous-noyau caudal
Classiquement, le noyau principal et le sous-noyau interpolaire sont considรฉrรฉs comme les relais de la sensibilitรฉ tactile discriminative et de la proprioception. Le sous noyau caudal est, quant ร lui, impliquรฉ dans le traitement et le transfert des informations nociceptives et thermiques. Les premiรจres observations anatomo-cliniques de la fin du XIXe siรจcle suggรฉraient dรฉjร que le noyau spinal joue un rรดle prรฉpondรฉrant dans la transmission des informations thermiques et algiques orofaciales, et que le noyau principal est le maillon essentiel de la transmission des messages tactiles vers les centres supรฉrieurs. Ainsi, chez les patients qui souffrent dโune lรฉsion bulbaire dรฉtruisant le noyau spinal tout en รฉpargnant la partie rostrale du complexe trigรฉminal (par exemple ร la suite dโune occlusion de lโartรจre cรฉrรฉbelleuse postรฉro-infรฉrieure, dโune sclรฉrose en plaques ou dโune syringomyรฉlie), il existe une rรฉduction ou une perte de la sensibilitรฉ thermique et algique alors que les sensations tactiles sont prรฉservรฉes. De plus, chez lโhomme comme chez lโanimal, la section chirurgicale de la racine descendante du trijumeau entraรฎnant la dรฉsaffรฉrentation du seul sous-noyau caudal (tractotomie ร lโobex) est รฉgalement capable de produire une anesthรฉsie thermo-algique du cรดtรฉ lรฉsรฉ sans modification notable de la sensation tactile. Ces donnรฉes ont permis dโattribuer au seul sous-noyau caudal la fonction de sensibilitรฉ thermo-algique de la face.
Sous-noyau oral
Cependant, les patients souffrant de douleurs de la cavitรฉ buccale ne sont pas soulagรฉs aprรจs une telle tractotomie [114], seules des sections plus rostrales ou la destruction du sous-noyau oral sont efficaces [42]. Ces observations suggรจrent que le sous-noyau oral est รฉgalement impliquรฉ dans lโintรฉgration et la transmission des messages douloureux issus de la rรฉgion orale. En effet, ร partir du dรฉbut des annรฉes 1990, on a pu montrer que le sous noyau oral joue un rรดle important dans la nociception de la sphรจre orale et pรฉri-orale [32]. Par exemple, une tractotomie ร lโobex nโabolissait ni les comportements algiques oraux chez le [68], ni la rรฉponse des neurones du thalamus ventrobasal ร la stimulation douloureuse orofaciale [74]. Par ailleurs, il a รฉtรฉ mis en รฉvidence, dans le sous noyau oral, lโexistence de deux types de neurones nociceptifs, dont les champs rรฉcepteurs sont localisรฉs dans ou autour de la cavitรฉ buccale [32]. Les uns rรฉpondent de faรงon spรฉcifique ร la stimulation nociceptive, les autres, les plus nombreux, sont รฉgalement activรฉs par des stimulations non douloureuses: on les appelle neurones ร convergence. Les neurones ร convergence du sous-noyau oral peuvent รชtre activรฉs par des stimulations nociceptives dโorigine mรฉcanique, thermique, chimique ou รฉlectrique de la pulpe dentaire et des tissus muco-cutanรฉs (Figure 3). Ils rรฉpondent ร la mise en jeu des fibres myรฉlinisรฉes de type A puis, pour des intensitรฉs de stimulation plus fortes, ร celle des fibres amyรฉliniques C. Ils codent de faรงon remarquable pour lโintensitรฉ des stimulations รฉlectriques ou mรฉcaniques appliquรฉes sur leur champ rรฉcepteur [32]. De plus, leurs rรฉponses sont facilitรฉes par lโinflammation [49], par une dรฉsaffรฉrentation [50] ou encore lors du phรฉnomรจne de windup [32]. Celui-ci est un modรจle simple de sensibilisation centrale dans lequel la stimulation รฉlectrique rรฉpรฉtitive ร faible frรฉquence des affรฉrences primaires de type C provoque une augmentation progressive des rรฉponses des neurones nociceptifs centraux (Figure 3). A lโopposรฉ, ces rรฉponses sont sous lโinfluence de contrรดles inhibiteurs descendants [32]. Sur le plan pharmacologique, elles sont inhibรฉes de faรงon rรฉversible par la naloxone, par lโinjection intraveineuse de morphine [32] et majorรฉes par le blocage des rรฉcepteurs glycinergiques [78]. Enfin, le windup des neurones ร convergence du sous noyau oral dรฉpend en partie de lโactivation des rรฉcepteurs du glutamate de type NMDA [111] et des rรฉcepteurs de la substance P de type NK1 [107].
En rรฉsumรฉ, les neurones nociceptifs sont capables de discriminer lโinformation nociceptive et dโen coder lโintensitรฉ, et les manipulations qui rรฉduisent ou amplifient leur activitรฉ peuvent รชtre corrรฉlรฉes ร des manifestations comportementales dโanalgรฉsie ou dโhyperalgรฉsie. De plus, les rรฉsultats anatomiques indiquent que le sous-noyau oral se projette sur des structures suprasegmentaires (thalamus et aire parabrachiale) impliquรฉes dans le traitement de lโinformation nociceptive [33]. Le sous-noyau oral peut donc รชtre considรฉrรฉ comme le deuxiรจme relais segmentaire de la nociception orofaciale. La redondance de la reprรฉsentation somesthรฉsique trigรฉminale dans les noyaux principal et interpolaire รฉtait dรฉjร connue pour les informations tactiles [5] elle joue un rรดle important dans le codage spatio-temporel de ces informations. La signification de la redondance en matiรจre de nociception trigรฉminale est en cours dโรฉtude.
Voies ascendantes
Les voies ascendantes empruntรฉes par le message nociceptif sont complexes et multiples. Il nโexiste donc pas une voie de la douleur, de mรชme quโil nโexiste pas un centre de la douleur, de nombreuses rรฉgions cรฉrรฉbrales sont impliquรฉes dans le traitement de lโinformation nociceptive.
La voie de la douleur classiquement dรฉcrite est la voie spino-thalamique ou trigรฉmino-thalamique pour la douleur orofaciale. Cette voie qui correspond ร la voie extralemniscale transmet les messages thermo-algรฉsiques. Elle est constituรฉe de neurones issus du noyau spinal qui se regroupent en un faisceau trigรฉmino-thalamique, dont on distingue deux composants :
– Le faisceau nรฉo-trigรฉmino-thalamique : il rejoint la voie lemniscale (tact orofacial). Il intervient dans lโanalyse sensori-discriminative de la douleur.
– Le faisceau palรฉo-rรฉticulo-trigรฉmino-thalamique : caractรฉrisรฉ par lโexistence de nombreuses projections sur les rรฉgions sous-corticales.
โข la formation rรฉticulรฉe bulbaire ;
โข le systรจme limbique (amygdale). Cette rรฉgion reรงoit des affรฉrences nociceptives mais รฉgalement les affรฉrences gustatives issues du noyau du faisceau solitaire. Ces projections limbiques seraient impliquรฉes dans les rรฉactions รฉmotionnelles associรฉes ร la douleur et dans les phรฉnomรจnes de mรฉmorisation de la douleur ;
โข lโhypothalamus (noyau ventromรฉdian), ร lโorigine des manifestations neurovรฉgรฉtatives et neuroendocriniennes de la douleur.
Finalement, les neurones de cette voie palรฉo-rรฉticulo-trigรฉmino-thalamique se projettent sur les noyaux non spรฉcifiques du thalamus (mรฉdians, intralaminaires), puis sur les diffรฉrentes aires corticales, sans somatotopie ร savoir :
– les aires corticales somesthรฉsiques SI et SII, qui permettent lโanalyse des caractรฉristiques sensori-discriminatives de la douleur,
– le cortex cingulaire antรฉrieur (limbique) et insulaire, responsables de la composante รฉmotionnelle de la douleur,
– le cortex prรฉfrontal, connectรฉ au systรจme limbique, qui participerait avec lui, ร lโaspect รฉmotionnel de la douleur. Il serait รฉgalement impliquรฉ dans les tรขches cognitives (รฉvaluation de la douleur, de sa significationโฆ.),
– les aires corticales motrices, responsables des rรฉactions motrices volontaires associรฉes ร la douleur (รฉvitement, postures,โฆ..).
Ainsi des processus conscients et inconscients participent ensemble, ร lโรฉlaboration de la perception douloureuse.
SYSTEMES DE CONTROLES DE LA DOULEUR
La transmission spinale du message nociceptif est soumise ร divers contrรดles qui peuvent รชtre classรฉs selon lโorigine segmentaire ou supra-spinale des mรฉcanismes dโinhibition qui leur donnent naissance.
Contrรดles segmentaires
Le premier contrรดle est classiquement assurรฉ au niveau de la corne dorsale de la moelle รฉpiniรจre, parfaitement illustrรฉ par la thรฉorie du ยซ portillon ยป, รฉlaborรฉe dรจs 1965 par Melzack et Wall. Les interneurones, situรฉs dans la substance gรฉlatineuse de la corne dorsale de la moรซlle, inhibent la transmission des influx nociceptifs vers les neurones convergents ร lโorigine du faisceau spino-thalamique. Il sโagit a priori dโune action inhibitrice prรฉ-synaptique, sโexerรงant directement sur les affรฉrences qui alimentent ces neurones de telle sorte que les interneurones inhibiteurs rรฉgulent lโaccรจs des informations au systรจme nerveux central., Chez le sujet sain, lโeffet de balance entre influences excitatrices et inhibitrices รฉvite la transmission dโun message douloureux : la rupture de lโรฉquilibre peut รชtre obtenue soit par hyperactivation des fibres sensitives de petit calibre (douleur par excรจs de stimulation nociceptive) soit par un dรฉfaut dโinhibition pรฉriphรฉrique ou centrale (douleur neuropathique).
Cette thรฉorie est trรจs critiquรฉe notamment au niveau de son mode dโorganisation synaptique mais elle a permis dโune part un premier dรฉmembrement des douleurs, dโautre part une mise ร jour ou une rรฉactualisation de certains traitements tels que la neurostimulation transcutanรฉe ร visรฉe analgรฉsique (stimulation รฉlectrique ร haute frรฉquence et ร faible intensitรฉ de nerfs pรฉriphรฉriques).
Contrรดles dโorigine supra-spinale
Les contrรดles en provenance du tronc cรฉrรฉbral sont les mieux connus mais il convient de ne pas mรฉconnaรฎtre dโautres contrรดles dโorigine thalamique, hypothalamique et corticale. La stimulation localisรฉe de la substance grise pรฉri-aqueducale et pรฉri-ventriculaire peut induire une profonde analgรฉsie, รฉquivalente ร lโinjection de 50 mg de morphine par voie intramusculaire, rรฉversible aprรจs injection de Naloxone. Cette analgรฉsie est en effet trรจs similaire ร celle obtenue par administration de morphine et a รฉtรฉ considรฉrรฉe comme la rรฉsultante dโune activation de voie inhibitrice descendante, bloquant la transmission spinale du message nociceptif par lโintermรฉdiaire dโune libรฉration de sรฉrotonine et dโopioรฏdes endogรจnes notamment au niveau des couches les plus superficielles de la corne dorsale de la moรซlle. Il ne sโagit cependant pas dโune spรฉcificitรฉ dโaction puisque dโautres rรฉgions du tronc cรฉrรฉbral sont รฉgalement capables dโinhiber la transmission spinale de la nociception (noyau rรฉticulaire latรฉral, noyau du faisceau solitaire, rรฉgion bulbaire rostro-ventrale, locus coeruleus, aire para-brachiale, hypothalamus latรฉral, noyau rouge, substance noire…).
Plus rรฉcemment, a รฉtรฉ dรฉveloppรฉe une thรฉorie particuliรจrement sรฉduisante, basรฉe sur la notion de Contrรดle Inhibiteur Diffus induit par la Nociception (CIDN). Le support anatomique de cette thรฉorie est reprรฉsentรฉ par les neurones convergents, le faisceau spino-thalamique dont certaines fibres se connectent avec plusieurs structures de la formation rรฉticulรฉe bulbaire et le faisceau rรฉticulo-spinal, cheminant dans le funiculus dorso-latรฉral. Au niveau de la formation rรฉticulรฉe bulbaire, un rรดle essentiel est assumรฉ par le noyau Subnucleus Reticularis Dorsalis dont les neurones rรฉpondent, depuis lโensemble du corps, ร tout stimulus nociceptif quelle quโen soit sa nature. Selon cette thรฉorie, lโactivitรฉ รฉlectrique des neurones convergents, soumis en permanence ร de multiples informations sensitives non spรฉcifiques, est constante. Cette thรฉorie neurophysiologique rรฉcente est confirmรฉe par plusieurs donnรฉes expรฉrimentales et cliniques : le caractรจre hรฉtรฉrotopique de cette inhibition permet dโexpliquer que lโimplication dโun stimulus nociceptif est lui-mรชme capable de diminuer voire de masquer une douleur issue dโune partie diffรฉrente et รฉloignรฉe du corps, surtout si elle est plus faible. Cette observation selon laquelle ยซ une douleur peut en cacher une autre ยป est connue depuis lโantiquitรฉ et est ร lโorigine des phรฉnomรจnes de ยซ contre-irritation ยป ou ยซ contre-stimulation ยป, ร lโorigine de lโeffet induit par certains traitements apparemment empiriques (dรฉcharges รฉlectriques, moxibuction, certaines formes dโacupuncture…).
Support neurobiochimique
La transmission, la modulation, la perception du message nociceptif sont la rรฉsultante de la libรฉration de nombreuses substances biochimiques, les unes excitatrices, les autres inhibitrices. Au niveau pรฉriphรฉrique, lโactivation des terminaisons libres des fibres Aฮด et C est assurรฉe par plusieurs substances : la bradykinine qui augmente la permรฉabilitรฉ capillaire, les ions K+ et H+ issus des lรฉsions tissulaires, lโhistamine prurigineuse puis douloureuse ร concentration plus รฉlevรฉe, issue des granules des mastocytes, la substance P ร lโorigine dโune vasodilatation et dโune dรฉgranulation des mastocytes et enfin les prostaglandines et les leucotriรจnes jouant un rรดle de mรฉdiateur dans la sensibilisation des rรฉcepteurs ร lโaction des autres substances. A ce niveau, la cyclo-oxygรฉnase (COX), responsable de la formation de thromboxane et des prostaglandines ร partir de la dรฉgradation de lโacide arachidonique, est inhibรฉe par les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens (exemple du ketoprophรจne) : il existe deux iso-enzymes, dรฉnommรฉs COX-1 et COX-2 dont le rรดle fonctionnel est diffรฉrent. La COX-1 est une enzyme constitutive de la cellule et contribue ร lโhomรฉostasie cellulaire : son inhibition par les anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens est responsable de la plupart des effets indรฉsirables de ces substances. Par contre, la COX-2 est une enzyme adaptative dont la synthรจse est induite dans les cellules exposรฉes ร des agents pro-inflammatoires : son inhibition est responsable des effets anti-inflammatoires et probablement des effets antalgiques des anti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens. La dรฉcouverte rรฉcente dโanti-inflammatoires non stรฉroรฏdiens, sรฉlectifs de la COX-2, permet de limiter les habituels effets indรฉsirables.
La corne dorsale de la moรซlle doit รชtre considรฉrรฉe non seulement comme une plaque tournante des informations mais รฉgalement comme une vรฉritable usine biochimique, caractรฉrisรฉe par une concentration importante de substances excitatrices et inhibitrices, intervenant dans les processus de transmission et de filtrage de lโinformation nociceptive. Toute augmentation des dรฉcharges des fibres affรฉrentes primaires entraรฎne une sensibilisation centrale des neurones mรฉdullaires impliquรฉs dans la transmission du message nociceptif (neurones convergents), directement liรฉe ร une augmentation de la libรฉration locale dโacides aminรฉs excitateurs : aspartate et glutamate. Ces mรฉdiateurs agissent sur les rรฉcepteurs AMPA dont lโactivation conduit ร une dรฉpolarisation rapide de la zone post-synaptique et des rรฉcepteurs NMDA de mise en jeu plus progressive. Il en rรฉsulte notamment une expulsion des ions Mgยฒ+ bloquant le canal Naยฒ+-Caยฒ+ couplรฉ au rรฉcepteur NMDA et une entrรฉe massive dโions Caยฒ+ dans le neurone convergent, induisant des modifications importantes de lโexcitabilitรฉ neuronale par lโintermรฉdiaire de phรฉnomรจnes intracellulaires ร lโorigine des principales perturbations de lโactivitรฉ neuronale sous-tendant les phรฉnomรจnes de sensibilisation centrale : rรฉduction du seuil nociceptif, augmentation de la rรฉponse ร tout stimulus nociceptif, augmentation de la durรฉe de la rรฉponse consรฉcutive ร un stimulus douloureux bref et รฉlargissement de la zone douloureuse au-delร des tissus lรฉsรฉs. Simultanรฉment, peuvent intervenir, dans les phรฉnomรจnes de modulation du message nociceptif au niveau de la corne dorsale de la moรซlle, des substances inhibitrices telles que lโacide gamma-aminobutyrique (GABA) mais รฉgalement de nombreuses substances opioรฏdes endogรจnes (enkรฉphaline, dynorphine…). De nombreux rรฉcepteurs opioรฏdes se situent sur les terminaisons des fibres affรฉrentes primaires. La morphine agirait au niveau spinal en mimant et en renforรงant le mรฉcanisme physiologique notamment assurรฉ par les opioรฏdes endogรจnes : freination de la libรฉration de la substance P, neuromodulateur libรฉrรฉ par les fibres fines au niveau des synapses axono-dendritiques.
La morphine possรจde รฉgalement une action indirecte centrale, inhibant les Contrรดles Inhibiteurs Diffus induits par la Nociception (CIDN), renforรงant ainsi le bruit de fond somesthรฉsique et noyant le message nociceptif au sein de ce bruit de fond.
Ainsi, existe un systรจme neuronal endogรจne extrรชmement complexe, assurant la modulation de la sensation douloureuse au niveau spinal segmentaire et au niveau supraspinal. La confrontation des donnรฉes anatomiques, neurophysiologiques et neurobiochimiques paraรฎt globalement cohรฉrente et fournit progressivement aux cliniciens de nouvelles armes thรฉrapeutiques.
CONSIDERATIONS PHYSIOPATHOLOGIQUES ET THERAPEUTIQUES
Selon la durรฉe
En fonction de la durรฉe on distingue : la douleur aiguรซ et la douleur chronique.
๏ La douleur aiguรซ est une douleur symptรดme dโinstallation rรฉcente et transitoire qui peut รชtre assimilรฉe ร un signal dโalarme devant une agression vis-ร -vis de lโorganisme. La douleur est alors un mรฉcanisme dโalerte qui permet ร lโorganisme dโรฉviter les situations dangereuses, lโapparition et lโextension des lรฉsions et qui sert enfin au maintien de lโintรฉgritรฉ de lโorganisme. Elle sโassocie ร des manifestations dโanxiรฉtรฉ.
๏ La douleur chronique (aprรจs 3-6 mois) est une douleur-maladie, un syndrome ร part entiรจre, survenant dans des conditions pathologiques, persistant au cours du temps qui ne protรจge pas et qui devient nรฉfaste. Elle traduit la transformation des mรฉcanismes de la douleur sous lโinfluence des consรฉquences psychologiques. Elle nโa plus aucune fonction (dโalarme ou de protection), ni aucun objectif biologique. Elle sโassocie ร des manifestations dรฉpressives.
Selon le mรฉcanisme รฉtiologique
On distingue classiquement 3 types de douleurs, selon le mรฉcanisme qui en est ร lโorigine :
– douleurs par excรจs de stimulation nociceptive
– douleurs neurogรจnes
– douleurs idiopathiques (psychogรจnes).
Ces trois types de douleurs prรฉsentent des caractรฉristiques physiopathologiques diffรฉrentes, et donc des approches thรฉrapeutiques diffรฉrentes.
๏ Douleurs par excรจs de nociception
Ce sont les plus frรฉquentes. Elles rรฉsultent dโune absence dโadaptation des nocicepteurs, en lโabsence de toute lรฉsion ou dysfonctionnement du systรจme nerveux pรฉriphรฉrique ou central. Ce sont classiquement les douleurs inflammatoires, traumatiques. Les principes du traitement sont, selon les cas :
โข de supprimer la cause (traitement รฉtiologique),
โข de limiter ou supprimer lโeffet excitateur au niveau des nocicepteurs (antalgiques pรฉriphรฉriques),
โข dโinterrompre la transmission des messages nociceptifs le long des voies de la douleur (antalgiques centraux, blocs anesthรฉsiques, neurochirurgie).
En ce qui concerne les douleurs trigรฉminales, les douleurs par excรจs de nociception sont certainement les plus frรฉquentes : douleurs pulpaires, parodontales, muqueusesโฆ.
Le cas typique est la douleur de pulpite : lors de lโinflammation pulpaire, les mรฉdiateurs chimiques provoquent une vasodilatation pulpaire et une stimulation des fibres pulpaires nociceptives Aฮด et C. Le fait que la pulpe soit enfermรฉe dans une cavitรฉ ร parois inextensibles rend le processus inflammatoire particuliรจrement douloureux.
Le traitement est avant tout รฉtiologique : suppression de la cause de lโinflammation (carie, traumatisme, โฆ) et, รฉventuellement, ablation du tissu pulpaire si la pulpe est jugรฉe irrรฉversible. Les antalgiques pรฉriphรฉriques ont une certaine efficacitรฉ dans les phases initiales de la pulpite, mais deviennent totalement inefficaces en phase aiguรซ.
๏ Douleurs neuropathiques
Ce sont des douleurs liรฉes ร une lรฉsion ou un dysfonctionnement du systรจme nerveux pรฉriphรฉrique ou central. Elles se manifestent donc en lโabsence de toute stimulation des nocicepteurs. Ces douleurs sont gรฉnรฉralement caractรฉrisรฉes par un fond douloureux permanent de type brรปlure sur lequel se greffent ร une frรฉquence variable, des crises douloureuses paroxystiques ร type de dรฉcharge รฉlectrique. Les mรฉcanismes incriminรฉs sont la sensibilisation des structures nerveuses centrales.
Des signes neurovรฉgรฉtatifs sont souvent associรฉs : troubles vasomoteurs (rougeur) et sรฉcrรฉteurs (larmoiement, rhinorrhรฉe, sudation).
Les causes de ces douleurs neurogรจnes sont le plus souvent :
โข des lรฉsions des nerfs pรฉriphรฉriques dโorigine traumatique (douleurs de dรฉaffรฉrentation), virale (zona), diabรฉtique (neuropathie diabรฉtique),
โข des lรฉsions de certaines structures nerveuses centrales, en particulier du thalamus (douleurs par levรฉe dโinhibition).
Le traitement de ces douleurs peut รชtre :
๏ mรฉdicamenteux : diverses molรฉcules sont utilisรฉes selon les pathologies :
– pour le traitement de fond, on utilise les antidรฉpresseurs tricycliques,
– pour soulager les crises, on utilise les antiรฉpileptiques tels que la carbamazรฉpine (TรฉgrรฉtolR),
๏ par neurostimulation cutanรฉe (douleurs de dรฉaffรฉrentation avec levรฉe dโinhibition). Les douleurs neuropathiques sont parfois difficiles ร contrรดler et peuvent devenir chroniques.
Dans le domaine orofacial, un exemple pourrait รชtre la nรฉvralgie (essentielle) du trijumeau (V), qui se caractรฉrise par des crises douloureuses paroxystiques (dรฉcharges รฉlectriques) dans le territoire de lโune des branches du V avec une forte prรฉdominance pour le V2 ou le V3 (96 % des cas). La crise est de courte durรฉe infรฉrieure ร 2 minutes, unilatรฉrale, et les รฉpisodes de crise sont sรฉparรฉs par des pรฉriodes de rรฉmission. Lโexamen neurologique est normal (pas de dรฉficit moteur ou sensitif). Un รฉlรฉment important du diagnostic est lโexistence de zones gรขchettes dont la stimulation, mรชme trรจs lรฉgรจre, suffit ร dรฉclencher la crise. Les sujets atteints nโosent parfois plus se laver, se raser, se moucher, se brosser les dents, manger, parler, de peur de dรฉclencher une crise). Cette affection est plus frรฉquente chez la femme ร partir de 50 ans.
Actuellement, une cause trรจs frรฉquente de cette nรฉvralgie du V semble avoir รฉtรฉ identifiรฉe. Il sโagit dโune boucle vasculaire qui comprimerait la racine trigรฉminale au niveau du ganglion de Gasser entraรฎnant des influx excitateurs dans cette racine ou sa dรฉmyรฉlinisation. Dโautres causes sont possibles, en particulier la sclรฉrose en plaques.
Le traitement de premiรจre intention est mรฉdical et repose sur lโadministration de carbamazรฉpine (TรฉgrรฉtolR), dont lโefficacitรฉ est un signe diagnostic. En cas dโรฉchec, un traitement chirurgical peut รชtre proposรฉ :
– dรฉcompression neurovasculaire (sujets jeunes), avec dโexcellents rรฉsultats,
– alcoolisation ou thermocoagulation du ganglion de Gasser (sujets รขgรฉs).
๏ Douleurs idiopathiques (psychogรจnes).
Ce sont des douleurs sans cause organique apparente que lโon qualifie parfois, probablement de faรงon abusive, de douleurs psychogรจnes. Il est vrai quโelles surviennent souvent dans un contexte psychologique particulier : anxiรฉtรฉ, angoisse, dรฉpression, hypocondrie, cancรฉrophobie.
Au niveau de la sphรจre orofaciale, diffรฉrents types de douleurs sont classรฉs dans ce groupe :
– odontalgies atypiques (ou douleurs dentaires fantรดmes)
– stomatodynies.
Les stomatodynies sont des douleurs de type brรปlure au niveau de la muqueuse buccale. On les rencontres le plus souvent chez les femmes aprรจs la mรฉnopause. Diffรฉrentes รฉtiologies ont รฉtรฉ proposรฉes sans vรฉritable confirmation ร ce jour :
– facteurs hormonaux (ลstrogรจnes)
– facteurs irritatifs locaux (prothรจses, candidoses, allergie aux mรฉtaux).
Les facteurs psychologiques semblent jouer un rรดle important, compte tenu du contexte psychologique particulier souvent rencontrรฉ. Les stomatodynies seraient alors lโexpression dโun symptรดme dรฉpressif.
MODELES DโETUDE DE LA DOULEUR
Des modรจles animaux sont nรฉcessaires pour lโรฉtude de la douleur. Mais pour que ces modรจles soient valides, ils doivent au moins reproduire le malaise รฉtudiรฉ. En plus de contribuer ร lโรฉlucidation des mรฉcanismes physiologiques et physiopathologiques de la douleur, de tels modรจles permettent aussi de faire lโessai de nouvelles approches thรฉrapeutiques.
Modรจles de douleurs neuropathiques
Le terme ยซdouleur neuropathiqueยป rรฉfรจre ร la douleur qui provient dโune pathologie qui cible le systรจme nerveux. Parmi ces conditions, citons le diabรจte, le zona, les rรฉactions associรฉes ร une compression dโun nerf, un traumatisme dโun nerf, les ย ยปcanalopathiesย ยป et les maladies auto-immunes [22].
Plusieurs modรจles animaux ont รฉtรฉ utilisรฉs pour lโรฉtude de la douleur neuropathique [95]. Dans le modรจle de Bennett et al. [12], des ligatures lรฉgรจrement constrictives sont placรฉes autour du nerf sciatique pour produire une douleur neuropathique chez le rat. Ce modรจle prรฉsente de lโhyperalgรฉsie ร la chaleur radiante et aux stimuli chimiques, de lโallodynie ร la stimulation mรฉcanique et de la douleur spontanรฉe.
Dโautres modรจles ont รฉtรฉ utilisรฉs : le modรจle de Seltzer et al. [88] repose sur un dommage partiel du nerf sciatique ; Kim et Chung [55] ont dรฉveloppรฉ un modรจle de douleur neuropathique pรฉriphรฉrique avec ligature lรฉgรจre des nerfs spinaux L5 et L6 ou seulement L5.
Modรจles de douleurs musculaires et articulaires
Sluka et al. (2002, 2001) [95] ont remarquรฉ le besoin dโun modรจle animal pour รฉtudier la douleur musculo-squelettique chronique. En sachant que la diminution du pH intra-tissulaire, telle quโobservรฉe pendant les processus dโinflammation, en prรฉsence dโhรฉmatomes, et suite aux exercices musculaires isomรฉtriques, ont un lien avec la douleur, un modรจle de douleur chronique a รฉtรฉ proposรฉ par Issberner et al. [52].
Il sโagit de deux injections de saline acide avec un pH de 4 dans les muscles gastrocnรฉmiens des rats lesquelles permettent de dรฉvelopper une hyperalgรฉsie gรฉnรฉralisรฉe chez ces rongeurs pouvant durer jusquโร quelques semaines. Suite ร lโinjection de 100 ฮผl de la solution acide, le pH du tissu musculaire diminue de 7,2 ร 6,5 et revient ร son niveau de base en sept minutes. Les dommages tissulaires causรฉs par ces injections sont minimes et ne diffรฉrent pas de ceux produits par lโinjection dโune solution saline neutre. De plus, aucun signe dโinflammation nโest observรฉ. Le modรจle de Sluka et al. [95] visait ร reproduire les symptรดmes de douleur chronique observรฉs dans les syndromes tels que la fibromyalgie.
Des infusions de solution saline hypertonique dans les massรฉters chez lโhomme produisent dโimportantes hypersensibilitรฉs dans les structures ipsilatรฉrales ร lโadministration de la solution qui sโรฉtendraient jusquโaux dents postรฉrieures supรฉrieures et infรฉrieures, la rรฉgion du muscle temporal et lโarticulation temporo mandibulaire (ATM) [100].
En se basant sur les travaux de Steen et Reeh [98], Sluka et al., [95]ont dรฉveloppรฉ leur modรจle de douleur chronique chez les rongeurs basรฉ sur deux injections dโune solution saline acide (pH = 4), injections sรฉparรฉes par une pรฉriode de deux ร cinq jours. Selon ces auteurs, les dommages causรฉs au muscle par ces injections sont minimes et ne diffรจrent pas de ceux observรฉs dans le groupe tรฉmoin. Ce modรจle a dรฉjร รฉtรฉ utilisรฉ dans plusieurs รฉtudes [94, 11].
Modรจles de douleurs inflammatoires
Mรฉthodes chimiques
Il existe diffรฉrents modรจles expรฉrimentaux de douleurs inflammatoires qui ont recours ร des mรฉthodes chimiques [85]. Des substances inflammatoires sont utilisรฉes afin de produire une douleur persistante. Parmi celles-ci, les plus souvent utilisรฉes sont le ยซcomplete Freundโs adjuvantยป (CFA) composรฉ de mycobactรฉries inactivรฉes et sรฉchรฉes (M. Tuberculosis le plus souvent) [81, 51] la carraghรฉnine [54] et la capsaรฏcine [64]. Par exemple, le CFA a รฉtรฉ utilisรฉ par Ren [77] dans les tissus des rรฉgions pรฉri-temporo-mandibulaire et pรฉri-orale pour lโinduction dโune douleur inflammatoire causant une allodynie pouvant durer jusquโร deux semaines.
Dans ces modรจles inflammatoires nous dรฉcrirons de maniรจre dรฉtaillรฉe le test au formol orofacial [28] qui a รฉtรฉ utilisรฉ dans cette รฉtude.
Test au formol orofacial
La rรฉgion orofaciale est lโune des rรฉgions du corps la plus innervรฉe. Cette rรฉgion concentre quelques unes de douleurs aiguรซs les plus courantes notamment celles qui accompagnent les รฉtats pathologiques des dents et de ses tissus de soutien. Il est aussi frรฉquent dโy observer des douleurs chroniques (nรฉvralgie post-herpรฉtiques, migraine) ou des douleurs irradiantes. Cependant les mรฉcanismes sousโjacents de ces douleurs sont encore mal connu [13]. En outre, sauf pour les modรจles de douleurs neuropathiques trigรฉminales [13, 108], la plupart dโentre eux sont basรฉs sur des mesures brรจves de seuil ou de latence (de quelques millisecondes ร quelques secondes) par des stimulations thermiques, mรฉcaniques ou รฉlectriques des dents, de la peau ou des muqueuses buccales [57]. Mรชme si des รฉtudes rรฉcentes fournissent des informations utiles au sujet de certains mรฉcanismes de la nociception elles ne visent pas spรฉcifiquement lโaspect clinique de la douleur. Le test au formol est considรฉrรฉ comme le test appropriรฉ pour รฉtudier le volet clinique de la douleur.
Description de la procรฉdure expรฉrimentale
๏ Animaux
Dans sa description initiale selon Clavelou et al. [28], le test au formol orofacial a รฉtรฉ rรฉalisรฉ chez des rats Sprague-Dawley pesant entre 220 et 280 g. Cependant dโautres รฉtudes ont utilisรฉs des rats de poids infรฉrieur (170-220 g) principalement pour des raisons pratiques sans aucune influence sur les rรฉsultats [37, 27].
๏ Prรฉparation ou acclimatation des animaux
Dans le laboratoire, les animaux sont maintenus ร une tempรฉrature de (23 ยฑ 1ยฐC), ils sont mis 12h dans la lumiรจre et 12h dans lโobscuritรฉ avec la lumiรจre ร 8h et ceci pendant au moins une semaine avant les expรฉriences. Les sรฉances de test sont rรฉalisรฉes pendant la phase de lumiรจre dans un endroit calme et ร tempรฉrature contrรดlรฉe et รฉloignรฉ de la salle de la colonie [3, 47, 82]. Les rats n’ont pas accรจs ร la nourriture ou ร l’eau pendant le test.
La boรฎte de test se compose d’une chambre en verre de 30x30x30 cm3 avec miroir sur le cรดtรฉ. Une camรฉra vidรฉo, situรฉe ร 1 m de la zone de test et offrant une vue dรฉgagรฉe des pattes en contact avec les babines, est utilisรฉe pour lโenregistrement des comportements des animaux [56]. La chambre est lavรฉe avec un dรฉtergent dรฉsinfectant et sรฉchรฉe aprรจs chaque pรฉriode d’observation. Chaque animal est placรฉ dans la boรฎte pour une pรฉriode de 10 mn ร s’acclimater ร son nouvel environnement avant lโinjection de formol.
๏ Solutions : concentration et volume
Dans sa description originale, le test orofacial chez le rat a รฉtรฉ rรฉalisรฉ avec des injections de 50ยตl de formol ร 5%. La solution est prรฉparรฉe ร partir de stock de formol disponible dans le commerce diluรฉ dans une solution saline isotonique pour atteindre une concentration de formaldรฉhyde finale de 1,85%. Cependant, plus tard, Clavelou et al., (1995) [27] ont montrรฉs, que de faibles concentrations de formol (environ 1,5%) doivent รชtre utilisรฉs pour amรฉliorer la sensibilitรฉ du modรจle et permettre la dรฉtection des deux effets hypo et hyperalgiques et aussi pour minimiser la souffrance des animaux. Aussi, รฉviter des concentrations locales de formaldรฉhyde trop รฉlevรฉs peut limiter les risques de dรฉsensibilisation des fibres pรฉriphรฉriques [71].
๏ Site dโinjection
La solution est injectรฉe dans la lรจvre supรฉrieure, juste ร cรดtรฉ du nez (figure 4). Des expรฉriences antรฉrieures avaient montrรฉ quโune injection plus latรฉrale n’a pas suscitรฉe de rรฉponses systรฉmatiques et stรฉrรฉotypรฉes de frottement de la face observรฉe aprรจs injection ร proximitรฉ de la ligne mรฉdiane. Des injections dirigรฉes vers le centre de la lรจvre ont รฉgalement รฉtรฉ rรฉalisรฉes avec succรจs [37, 56], Immรฉdiatement aprรจs, les animaux sont retournรฉs ร la cage pour une pรฉriode d’observation de 45 minutes.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA NOCICEPTION OROFACIALE
1. DEFINITIONS
1.1. NOCICEPTION
1.2. DOULEUR
2. COMPOSANTES DE LA DOULEUR
2.1. COMPOSANTE SENSORI-DISCRIMINATIVE
2.2. COMPOSANTES AFFECTIVO-EMOTIONNELLE ET COMPORTEMENTALE
2.3. COMPOSANTE COGNITIVE
3. INNERVATION DE LA REGION OROFACIALE
3.1. INNERVATION SENSITIVE
3.2. INNERVATION MOTRICE
3.3. INNERVATION VEGETATIVE
4. DOULEURS OROFACIALES
4.1. SPECIFICITES DES DOULEURS OROFACIALES
4.2. MECANISMES NEUROPHYSIOLOGIQUES DES DOULEURS OROFACIALES
4.2.1.Voies pรฉriphรฉriques de douleurs orofaciales
4.2.1.1. Nocicepteurs et affรฉrences primaires
4.2.1.2. Activation des nocicepteurs
4.2.2.Relai au niveau du tronc cรฉrรฉbral
4.2.2.1.Complexe sensitif du trijumeau
4.2.2.2.Sous-noyau caudal
4.2.2.3.Sous-noyau oral
4.2.3.Voies ascendantes
5. SYSTEMES DE CONTROLES DE LA DOULEUR
5.2. CONTROLES SEGMENTAIRES
5.3. CONTROLES DโORIGINE SUPRA-SPINALE
5.4. SUPPORT NEUROBIOCHIMIQUE
6. CONSIDERATIONS PHYSIOPATHOLOGIQUES ET THERAPEUTIQUES
6.1. SELON LA DUREE
6.2.. SELON LE MECANISME ETIOLOGIQUE
7. MODELES DโETUDE DE LA DOULEUR
7.2. MODELE DE DOULEURS NEUROPATHIQUES
7.3. MODELE DE DOULEURS MUSCULAIRES ET ARTICULAIRES
7.4. MODELE DE DOULEURS INFLAMMATOIRES
7.3.1. Mรฉthodes chimiques
7.3.2. Test au formol orofacial
7.3.2.1. Description de la procรฉdure expรฉrimentale
7.3.2.2. Validation du test au formol orofacial
7.3.2.3. Avantages et inconvรฉnients du test
DEUXIEME PARTIE : HYDROXYDE DE CALCIUM ET MINERAL TRIOXIDE AGGREGATE
1. HYDROXYDE DE CALCIUM
1.1. COMPOSITION CHIMIQUE
1.2. PRESENTATION DU PRODUIT
1.3. PROPRIETES
1.3.1. Propriรฉtรฉs anti-inflammatoires
1.3.2. Propriรฉtรฉs antibactรฉriennes
1.3.3. Activitรฉ de reminรฉralisation
1.3.4. Propriรฉtรฉs anti-endotoxiques
1.3.5. Propriรฉtรฉs antifongiques
1.3.6. Biocompatibilitรฉ
1.4. APPLICATIONS CLINIQUES
1.4.1. Mรฉdication intracanalaire
1.4.2. Coiffage pulpaire
1.4.3. Apexification et apรฉxogรฉnรจse
1.4.4. Autres applications cliniques de lโhydroxyde de calcium
2. MINERAL TRIOXIDE AGGREGATE (MTA)
2.1.COMPOSITION CHIMIQUE
2.2. PRESENTATION DU MATERIAU
2.3. PROPRIETES
2.3.1.Propriรฉtรฉs anti-inflammatoires
2.3.2. Capacitรฉ de scellement
2.3.3. Propriรฉtรฉs antibactรฉriennes
2.3.4. Propriรฉtรฉs antifongiques
2.3.5. Biocompatibilitรฉ
2.3.6. Radio-opacitรฉ
2.4. APPLICATIONS CLINIQUES
2.4.1. Coiffage pulpaire et pulpotomie
2.4.2. Traitements des perforations
2.4.3. Chirurgie endodontique
TROISIEME PARTIE : EFFETS ANTINOCICEPTIFS DE LโHYDROXYDE DE CALCIUM, DU MINERAL TRIOXIDE AGGREGATE ET DU KETOPROFENE
1. JUSTIFICATION
2. OBJECTIFS
3. MATERIEL ET METHODE
3.1. TYPE ET CADRE DโETUDE
3.2. ANIMAUX
3.4. CONDITION DโACCLIMATATION AU LABORATOIRE..
3.5. REPARTITION DES RATS
3.6. PREPARATION DES SOLUTIONS
3.7. EVALUATION DES EFFETS NOCICEPTIFS DES DIFFERENTS PRODUITS
3.8. EVALUATION DES EFFETS ANTINOCICEPTIFS DES DIFFERENTS PRODUITS
3.9. RECUEIL DES DONNES .
3.10. ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
4. RESULTATS
4.1.REPONSE COMPORTEMENTALE NOCICEPTIVE
4.2. EFFET DES DIFFERENTS PRODUITS INJECTES DANS LES DEUX PHASES SELON LES ECHELLES DE NOCICEPTION
4.3. SCORE DE NOCICEPTION EN FONCTION DU TEMPS
4.4. SCORE DE NOCICEPTION DANS LES DEUX PHASES
5. DISCUSSION
5.1. LIMITES ET CONTRAINTES DE LโETUDE
5.2. POIDS DES RATS
5.3. REPONSE COMPORTEMENTALE NOCICEPTIVE ET SCORE DE NOCICEPTION
CONCLUSION
REFERENCES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet