Contexte biologique
Les zones humides définies comme étant «des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée», regroupent toute une variété de biotopes terrestres, côtiers et marins (Manuel de la Convention de RAMSAR, 2004). Ces zones ont été décrites à la fois comme les «reins du paysage» pour les fonctions qu’ elles remplissent dans les cycles hydrologiques et chimiques et comme des « supermarchés biologiques» en raison des chaînes trophiques complexes et de la riche diversité biologique qu’ elles entretiennent (Mitsch et Gosselink, 1993; Elmberg et al. , 1994 ; Weller, 1999). Les oiseaux figurent parmi les nombreux occupants visibles de cette riche biodiversité des zones humides (Skinner et al. , 1994). Ces vertébrés, intégrateurs des effets cumulatifs d’influences écologiques multiples constituent des indicateurs biologiques (O’Dea et al. ,2004) et pourraient donc aider dans les prises de décision, de gestion et de conservation des écosystèmes humides. Les différents processus qui régulent les populations d’oiseaux et qui finalement structurent leurs communautés incluent plusieurs facteurs biotiques et abiotiques qui sont interdépendants (Hal se et al. , 1993 ; Maron et al. , 2005).
Relations entre l’habitat et les communautés aviennes des mares
Les paramètres de l’habitat regroupent les variables décrivant la structure végétale, la géomorphologie et l’activité anthropique. La structure de la végétation est caractérisée par la richesse végétale totale, le recouvrement arboré, le recouvrement arbustif et le recouvrement herbacé. Outre les paramètres biotiques et abiotiques mesurés sur le terrain, des paramètres de distance ont été déterminés à l’aide des cartes numérisées sur Arcview .
Les variables géomorphologiques liées à l ‘habitat sont la superficie de la mare, le type de sol aux abords de la mare, l’altitude et la distance séparant les mares d’un cours d’eau permanent. Les activités anthropiques sont prises en considération d’une part par les distances séparant les mares des localités et des pistes. D’autre part, ces activités anthropiques sont évalués par les taux des résidus de phosphate et d’azote ammoniacal présents dans l’ eau des mares du fait de l’utilisation abusive des engrais et pesticides dans l’ agriculture par les populations aux alentours du complexe W (Chari et al. , 2003).
Communautés aviennes des mares permanentes
Composition spécifique des communautés aviennes: Un total de 6707 individus répartis en 116 espèces d’oiseaux a été inventorié sur les Il mares permanentes sélectionnées . Les Accipitridae sont les mieux représentés avec 14 espèces suivis par les Columbidae avec 10 espèces, les Ardeidae avec neuf espèces et les Ploceidae avec huit espèces.
Les 10 espèces aviennes les plus abondantes pour toutes les observations faites sur les trois zones sont: Numida meleagris – pintade commune avec 912 individus, Streptopefia vinacea – tourterelle vineuse avec 418 individus, Cisticola juncidis – cisticole des joncs avec 276 individus, Quelea quelea – travailleur à bec rouge avec 273 individus, Lamprotornis caudatus – merle métallique à longue queue avec 247 individus, Streptopelia semitorquata – tourterelle à collier avec 237 individus, Lamprotornis splendidus – merle métallique à œil blanc avec 236 individus, Cisticola rujiceps – Cisticole à tête rousse avec 230 individus, Pycnonotus barbatus – Bulbul commun avec 205 individus et Scopus umbretta – Ombrette avec 163 individus. Ces espèces abondantes ne sont pas les mêmes d’une zone à une autre mais seule Numida meleagris est une espèce abondante quelque soit la zone considérée .
Communautés végétales inventoriées dans la zone des mares permanentes
Composition spécifique des communautés végétales: Un total de 76 espèces végétales ligneuses, 13 espèces végétales herbacées et trois espèces végétales aquatiques a été identifié comme étant les espèces végétales les plus présentes d’après l’inventaire sommaire effectué dans les parcelles .
Les Combretaceae sont les mieux représentés avec 13 espèces suivis par les Mimosaceae avec 10 espèces, les Cesalpinaceae avec 8 espèces et les Rubiaceae avec 8 espèces. Les cinq espèces végétales ligneuses les plus abondantes sur l’ensemble des parcelles échantillonnées sont: Anogeissus leiocarpus avec 181 individus, Viteflaria paradoxa avec 127 individus, Combretum nigricans avec 122 individus, Combretum fragrans avec 121 individus et Piliostigma thonningii avec 114 individus. Les espèces végétales ligneuses les plus communes aux environs des Il mares sont: Anogeissus leiocarpus (11 sites), Vitellaria paradoxa (11 sites), Piliostigma thonningii (10 sites), Prosopis africana (10 sites), Combretum fragrans (9 sites) et Terminalia avicennioides (9 sites). Par contre, Bridelia ferruginea, Combretum ghazalense, C. micrantum, Aftelia aji-icana, Lannea microcarpa, L. velutina, Mangifera indica, Acacia alaxancala, Parkia b iglo basa, Ficus ingens, F. sycomorus, Ostryoderris stuhlmanii, Piliosligma reticulata, Boscia senegalensis, Hymenocardia acida, Pericopsis laxiflora et Ziziphus spp. sont quelques espèces peu fréquentes sur l’ensemble des Il mares permanentes.
Corrélations entre les paramètres de diversité et ceux de l’habitat
La matrice de corrélation de Spearman réalisée pour les paramètres de diversité avienne et de l’habitat au niveau des mares a révélé quelques corrélations significatives. Le nombre d’espèces aviennes est positivement corrélé avec le nombre d’ espèces végétales (rs = 0.729 ; p < 0.01) et la diversité avienne quant à elle est positivement corrélée avec la superficie des mares (rs = 0.727 ; p< 0.01). Par ailleurs, la teneur de l’eau des mares en azote ammoniacal est négativement corrélée d’une part avec la superficie des mares (rs = -0.802 ; p < 0.005) et d’autre part avec la distance entre les mares et les localités (rs = -0.542 ; P < 0.05). Cette teneur en azote ammoniacal est positivement corrélée avec la teneur en phosphate (rs = 0.752 ; p < 0.01) et l’altitude (rs = 0.856 ; p< 0.001). La teneur de l’eau en phosphate est aussi négativement corrélée avec la distance séparant les mares des localités (rs = -0.611 ; P < 0.05) mais positivement corrélée à l’ altitude (rs=0.726 ;p < 0.01).
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Table des matières
INTRODUCTION
1.1. Contexte international
1.2. Contexte biologique
1.3. Contexte béninois
1.4. Contexte de l’étude
MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
2.1. Milieu d’étude
2.2. Localisation géographique
2.2.1. Données climatiques
a. Températures et précipitations
b. Vents
c. Insolation
d. Humidité relative
2.2.2. Hydrographie et types de sols
2.2.3 . Végétation et faune
a. Végétation
b. Faune
2.2.4. Populations riveraines
2.3. Sites d’échantillonnage
2.3.1 . Mares dans la zone parc
a. Mare 25
b. Mare Bossaibangou
c. Mare Barabon
d. Mare des Chutes de Koudou
e. Mare Sapiengou
2.3.2. Mares dans les zones cynégétiques
a. Mare 24
b. Mare du Site aux Éléphants
c. Mare aux lions
d. Mare Deux Baobabs
2.3 .3. Mares dans la zone tampon
a. Mare aux crocodiles
b. Mare Bonwalou
2.4. Méthodes d’échantillonnage
2.5. Méthodes d’ analyse des données
2.5.1. Communautés aviennes
2.5.2. Communautés végétales
2.5.3 . Relations entre l’habitat et les communautés aviennes des mares
RESULTATS
3.1.Communautés aviennes et végétales des mares permanentes du Complexe PNW
3.1.1.Communautés aviennes des mares permanentes
a. Composition spécifique des communautés aviennes
b. Diversité spécifique des communautés aviennes
3.1.2.Communautés végétales inventoriées dans la zone des mares permanentes
a. Composition spécifique des communautés végétales
b. Diversité spécifique des communautés végétales
3.2.Relations entre l’habitat et la communauté avienne des mares permanentes par zone d’échantillonnage
3.2.1.Corrélations entre les paramètres de diversité et ceux de l ‘habitat
3.2.2.Structuration des mares échantillonnées
a. Structure des mares suivant les paramètres de diversité et de l ‘habitat
b. Structure des mares suivant les observations d ‘oiseaux
c. Discrimination des zones échantillonnées
DISCUSSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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