À la surface du Globe, l’eau se répartit très inégalement. Le bassin méditerranéen a été décrit comme l’une des régions les plus riches et les plus complexes sur les plans géologique, biologique et culturel. )J. BLONDEL et al., 2010). Par sa diversité biologique et son degré d’endémicité élevés, il constitue l’un des 25 « points chauds » de la planète. )M. MYERS et al., 2000(. Toutefois, la perte et la dégradation des habitats y figurent parmi les menaces les plus sérieuses d’érosion de la biodiversité.)E. RISERVATO et al., 2009). Au fur et à mesure, le problème de la pénurie et la pollution de l’eau douce s’accentue et devenue inévitable, ces milieux naturels n’ont été aussi modifiés qu’en région méditerranéenne, cette pression anthropique est nettement plus intense en Afrique du Nord.)N. GARCIA et al., 2010) et il est prévu qu’elle s’intensifie dans la perspective d’un réchauffement climatique qui exacerbera l’aridité de la région. )M. HULME et al., 2001) .
La ville de Skikda est l’une des villes les plus importantes dans le domaine de l’eau à travers le pays, et la région d’oued Kebir Ouest à l’Est de la wilaya est l’une des zones les plus abondantes de cette matière, qu’il s’agisse d’eaux souterraines ou superficielles, ce qui leur a valu une grande importance environnementale et biologique La plaine est une zone rurale distincte, de la région d’Ain Charchar dans le Sud à la Marsa dans le Nord, avec l’existence de certaines unités industrielles, en particulier dans le sud, tel les unités de fabrication agro-alimentaire, en plus des unités d’élevages de volailles et de bovins, de briqueteries et carrières.
La croissance démographique de la région a eu un effet direct sur les secteurs agricole et industriel. La superficie des terres cultivées a augmenté, l’agriculture est devenue plus dépendante des engrais chimiques et des pesticides, ce qui a eu une incidence négative sur la qualité des eaux de surface et souterraines. Les unités industrielles n’étaient pas loin de ce problème, leurs déchets déversés dans les cours d’eau ont une grande influence sur les eaux superficielles et par conséquent les eaux souterraines. L’autre source de pollution sont les déchets ménagers, où la zone ne dispose pas d’un réseau d’assainissement approprié, de sorte que les cours d’eau qui collectent tous les rejets, ce qui affecte négativement les autres ressources.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
La région d’étude est un Complexe des zones humides appelé Guerbès Sanhadja, il couvre la partie littorale Est de la wilaya de Skikda. Il est encadré par les collines dunaires côtières et la méditerranée au Nord, le massif côtier de Chetaïbi et les monts de l’Edough à l’Est, les reliefs de Boumaîza et Berrahal au Sud-Est, et les monts de Filfila-Safia à l’Ouest et le Sud-Ouest. Le Complexe de Guerbès Sanhadja est une aire de 42000 ha, appartienne au grand bassin côtier Constantinois N° 3, se partage entre trois sous bassins versants. Ce sont le sous bassin côtier Kebir – Magroun appelé sous bassin d’Oued El Kebir (03-12) qui couvre l’essentiel de la surface de la zone humide, celui de Kebir – Hammam (03-11) et enfin celui du côtier Filfila (03-10). Le secteur d’étude est limité entre les latitudes 36°,46’ et 37°,05’ Nord et les longitudes 7°,10‘ et 7°,38’ Est. Administrativement la zone d’étude fait partie de la wilaya de Skikda(fig1). Cahier de l’ABH.
APERÇU MORPHOLOGIQUE
Dans la zone de Guerbès en distingue deux types de paysages en fonction de leur altitude. La première est une plaine, son élévation varie entre 9 et 12 m, occupant la région Sud-Est et allant tout au long de l’Oued el Kebir, présente sur ses bordures des étangs marécageux. Le deuxième paysage est le gros cordon dunaire, son altitude peut atteindre 110 m de hauteur, il se prolonge vers l’intérieur par une série de dunes plus ou moins hautes et couverte par une forêt de chêne-liège. (Marre. A. 1992) .
Caractéristiques de la surface topographique
La zone étudiée est drainée par le talweg principal d’Oued el Kebir Ouest, qui est le résultat de la confluence de deux cours d’eau, celui de Emchekel et Hammam, il prend naissance au Sud dans la région de Azzaba, ensuite il poursuit son parcours vers le Nord en contournant les dunes pour rejoindre la mer. On y distingue deux principaux sous bassins :
– le sous bassin de Magroun drainé par le cours supérieur et s’étend sur 396 km2.
– le sous bassin de Hammam qui représente la surface drainée par le cours inférieur, il occupe une aire de l’ordre de 1131 km2.
Ainsi la surface totale drainée par Oued el Kebir est d’environ 1527 km2. Le périmètre total du bassin est d’environ 250 km. Le secteur d’étude occupe une aire d’environ 135 Km2 .
Répartition des surfaces en fonction de l’altitude
L’altitude a une grande influence sur les facteurs climatiques, c’est elle qui régisse les précipitations et la température ainsi que l’écoulement des eaux et le phénomène de l’évaporation. La relation entre l’altitude et la surface dans un bassin versant est donnée sous forme d’intervalles d’altitude et la surface correspondante qu’elle occupe (tab.I.1), pour tracer la courbe hypsométrique. La courbe hypsométrique fournit une vue synthétique de la pente du bassin, donc du relief. Par ailleurs, dans un contexte d’évolution géomorphologique, elle renseigne sur le niveau de maturité des cours d’eau.
GEOMORPHOLOGIE
Le bassin versant d’un cours d’eau en une section normale considéré de son cours d’eau, et la surface topographique drainée et ses affluents, de façon que tous écoulements prennent naissance à l’intérieur de cette surface doivent traverser la section considérée pour suivre son trajet. L’aire d’étude se présente comme une cuvette allongée, remplie par des formations récentes. De point de vue géomorphologique, plusieurs formes s’y rencontrent et qui sont en même temps des unités hydrogéologiques très intéressantes.
Massifs de bordure
On note que la région est limitée par le massif de l’Edough constitué par des roches métamorphiques d’âge Paléozoïque à l’Est et le massif de Filfila et Safia à l’Ouest, constituées par les calcaires du Crétacé inferieur et par la série flyschoïde du Crétacé supérieur et moyen.
Vallée de l’Oued el-Kebir Ouest
Limitée par les grandes failles de l’Edough et de Filfila, formée avant la Pliocène. Le système de failles dicte le changement des conditions de sédimentation marine et continentale.
Massif dunaire
Nous notons la présence des dunes distinctes, parallèles au littoral en forme de croissant d’altitude moyenne de l’ordre de 40 m et qui sont le résultat de la rubéfaction des dunes lors de la régression. Nous remarquons de même les sédiments sableux, hétérogènes, mélangés à des argiles qui diminuent la possibilité aquifère de cette forme géomorphologique.
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Table des matières
Introduction générale
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES NATURELLES
I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II. APERÇU MORPHOLOGIQUE
II.1 Caractéristiques de la surface topographique
II.2 Répartition des surfaces en fonction de l’altitude
II.1.1 Caractéristiques de disposition dans le plan
a) La forme
b) Le rectangle équivalent
II.1.2 Indices de pente
a) Indice de pente global
II.1.3 Le réseau hydrographique
a) Caractéristiques du réseau hydrographique
b) Principaux ressources superficielles
1. Les oueds
2. Les marais
3. Les garâats
III. GÉOMORPHOLOGIE
III.1 Massifs de bordure
III.2 Vallée de l’oued el-Kebir Ouest
III.3 Massif dunaire
III.4 Les Terrasses
III.4.1 Terrasse I
-VIIII.4.2 Terrasse II
III.4.3 Terrasse III
III.5 Colluvions
III.6 Éboulis
III.7 Marécages
III.8 Côte
III.9 Plage
III.10 Massif karstique
III.11 Formes d’érosion
IV. TAPIS VÉGÉTAL
IV.1 Introduction
IV.2 Le domaine agricole
IV.2.1 Les terrains agricoles
IV.2.2 Les terrains arboricoles
IV.2.3 L’olivier
IV.3 La végétation naturelle
IV.3.1 Les forêts et les maquis
a) Les forêts
b) Les maquis
IV.3.2 Le reboisement
IV.3.3 Terrains nus
IV.4 Autre occupation
IV.4.1 Les lacs et les marais
IV.4.2 Le tissu urbain
V. CONCLUSION
SOMMAIRE
CHAPITRE II : ÉTUDE GÉOLOGIQUE
I. INTRODUCTION
II. GÉOLOGIE DE L’ALGÉRIE
II.1 Les chaînes littorales kabyle
II.2 Les chaînes telliennes
II.3 Les Hauts plateaux et les Hautes plaines
II.4 L’Atlas Saharien
III. GÉOLOGIE DE LA RÉGION D’ÉTUDE
III.1 Introduction
III.2 Lithostratigraphie de la région
III.2.1 Paléozoïque
Les formations cristallophylliennes
III.2.2 Mésozoïque
Les formations sédimentaires
III.2.3 Cénozoïque
Les formations sédimentaires
a) Flysch Oligocène
b) Flysch numidien
III.2.4 Quaternaire
III.2.4.1 Quaternaire ancien ou Pléistocène
III.2.4.2 Quaternaire récent ou Holocène
III.3 Tectonique
III.3.1. Introduction
III.3.2. Les ensembles structuraux
III.3.2.1 Structure autochtone
III.3.2.2 Structure para-autochtone
III.3.2.3 Structure allochtone
a) Nappe de charriage métamorphique kabyle du Paléozoïque inférieur
b) Nappe du flysch argilo-gréseux
c) Nappe de charriage numidienne
IV. CONCLUSION
CHAPITRE III : HYDROCLIMATOLOGIE
I. INTRODUCTION
II. CLIMAT ET L’EAU EN ALGÉRIE
III. PARAMÈTRES CLIMATOLOGIQUES
III.1 Régime des vents
III.2 Humidité relative
III.3 Précipitations
III.3.1 Répartition interannuelle des précipitions
III.3.2 Répartition mensuelle des précipitations
III.3.3 Représentation saisonnière des précipitations
III.3.4 Estimation de la lame d’eau moyenne précipitée
A. Méthode des Isohyètes
B. Méthode Arithmétique
C. Méthode de THIESSEN
III.4 Température
III.4.1 Relation précipitation – température
a) Le diagramme Ombrothermique
b) La courbe Ombrothermique
c) Détermination d’humidité du sol (méthode d’HEUVERTE)
IV. LE RÉGIME CLIMATIQUE
a) Indice de MARTONNE
b) Climagramme de L. EMBERGER
c) Climatogramme de PEGUY
V. LE BILAN HYDRIQUE
V.1 Évapotranspiration
V.1.1Évapotranspiration potentielle ETP
V.1.2Calcul de l’ETP selon THORNTHWAITE
V.1.3Évapotranspiration réelle ETR
V.2 Calcule de l’ETR
a. Formule de TURC
b. Formule de COUTAGNE
c. Formule de WUNDT
V.3 Méthode du bilan hydrique de THORNTHWAITE
V.4 Discussion des résultats
V.5 Le bilan hydrologique
V.6 Calcule de l’infiltration
VI. CONCLUSION
CHAPITRE IV : HYDROGÉOLOGIE
I. INTRODUCTION
i.Les dépôts quaternaires récents
ii. Les formations quaternaires anciennes
iii. Les grès dunaires
II. GÉOMÉTRIE DES AQUIFÈRES
II.1Caractéristiques hydrogéologiques des formations aquifères
II.1.1Région Nord du massif dunaire
II.1.2Région centrale de la plaine
a. Le bassin versant de Kebir Ouest
b. Le massif dunaire de Guerbès
II.2 Extension des nappes
II.2.1Cartes isopaques
a- Nappe libre
b- Nappe profonde
II.2.2 Carte de substratum
III. APERÇU SUR L’HYDROLOGIE DE SURFACE
IV. HYDROLOGIE SOUTERRAINE
IV.1 La piézométrie
IV.2 Utilité de la carte piézométrique
IV.3 Inventaire des points d’eau
IV.4 Interprétation des cartes piézométrique
IV.4.1 Carte piézométrique Avril 2013
1) La zone Nord
2) La zone centrale
IV.4.2 Carte piézométrique Octobre 2013
IV.4.3 Conclusion sur les cartes piézométriques
IV.4.4 Exploitation des eaux souterraines
V. CARACTÉRISTIQUES HYRODYNAMIQUES DES AQUIFERES
V.1 Définition des caractéristiques hydrodynamiques
V.1. 1 Perméabilité
V.1. 2 Transmissivité
V.1. 3 Coefficient d’emmagasinement
-XV.2 Détermination des paramètres hydrodynamiques
V.2.1 La transmissivité
V.2.2 La perméabilité
V.2.3 Le coefficient d’emmagasinement
V.3 Interprétation des résultats
V.3.1Épaisseur de la nappe
V.3.2Estimation de la réserve en eau
V.3.3Transmissivité
V.3.4Carte des conditions aux limites
VI. CONCLUSION
Conclusion générale