Hybridation ADN-ADN

Hybridation ADN-ADN

Bacillus cere us sensus stricto

L’espรจce B. cereus au sens strict est capable de coloniser diffรฉrents habitats. Elle est frรฉquemment isolรฉe ร  partir du sol, de plantes et de l’intestin de diffรฉrents animaux. Elle est capable de synthรฉtiser des enzymes extracellulaires d’intรฉrรชt industriel, des toxines et des antibiotiques. En 1887, Frankland et Frankland ont isolรฉ Bacil/us cereus ร  partir de l’air d’une รฉtable au Royaume-Uni. La bactรฉrie isolรฉe est la souche type de B. cereus (ATCC 14579) (Skerman et al., 1980). Depuis 1906, plusieurs รฉpidรฉmies d’empoisonnements alimentaires ont รฉtรฉ dรฉclarรฉes en Europe.

De 1947 ร  1949, Steinar Hauge, un chercheur norvรฉgien, a examinรฉ quatre cas d’empoisonnement alimentaire chez 600 personnes. Il a remarquรฉ que le dessert consommรฉ par ces personnes contenait de la farine de maรฏs qui รฉtait contaminรฉe avec des spores de B. cereus (104 spores par gramme). Il devient alors le premier chercheur ร  fournir un rapport complet sur les cas d’empoisonnements et ร  prouver l’implication de B. cereus dans ces intoxications alimentaires (Hauge, 1955). En 1961, les autoritรฉs sanitaires amรฉricaines reconnaissent pour la premiรจre fois le rรดle de B. cereus dans l’empoisonnement alimentaire. La pathogรฉnicitรฉ de B. cereus provient de sa capacitรฉ ร  produire plusieurs facteurs de virulence tels que des phospholipases, des entรฉrotoxines et des toxines รฉmรฉtiques (cรฉreulides) entrainant des toxi-infections alimentaires. Les souches pathogรจnes de B. cereus sont capables de contaminer toutes sortes de nourriture comme le lait, les lรฉgumes, la viande, le poisson, le riz, la pomme de terre, le fromage, etc. Les spores des souches pathogรจnes de B. cereus adhรจrent ร  l’รฉpithรฉlium de l’intestin grรชle, germent et produisent des toxines (Granum et Lund, 1997; Kotiranta et al., 2000). Aussi, certaines souches de B. cereus sont responsables d’ infections locales ou systรฉmiques sรฉvรจres chez l’homme comme la septicรฉmie et l’รฉnophtalmie (Drobniewski, 1993; Helgason et al., 2000; Kotiranta et al., 2000).

Bacillus thuringiensis

L’espรจce B. thuringiensis est caractรฉrisรฉe par la production d’une inclusion parasporale au moment de la sporulation. Cette inclusion parasporale, appelรฉe รฉgalement cristal, prรฉsente chez certaines souches des propriรฉtรฉs insecticides. La bactรฉrie Bacillus thuringiensis a รฉtรฉ isolรฉe initialement en 1901 par le bactรฉriologiste japonais Shigetane Ishiwata ร  partir de larves mortes de vers ร  soie (Bombyx mori, Lepidoptera: Bombycidae). Il l’a alors appelรฉ ยซSottokin ยป, ce qui signifie ยซmort soudaine Bacillus ยป. Ishiwata a dรฉcrit les symptรดmes observรฉs chez les larves de vers ร  soie quand elles รฉtaient exposรฉes ร  ce Baci/lus. Ensuite, il a conclu que les intoxications observรฉes รฉtaient provoquรฉes par des toxines (Ishiwata 1905a, 1905b). En 1911, un scientifique allemand, Ernst Berliner, a isolรฉ une bactรฉrie similaire ร  partir de larves mortes de la pyrale de la farine (Anagasta kuehniella, Lepidoptera : Pyralidae) dans l’รฉtat de Thuringe en Allemagne (Berliner 1911, 1915). Berliner a fourni une description scientifique de cette bactรฉrie qu’il a ensuite nommรฉ Baci/lus thuringiensis en utilisant la nomenclature scientifique binomiale. En 1916, deux scientifiques japonais, Aoki et Chigasaki ont rapportรฉ que la toxicitรฉ de l’isolat d’Ishiwata รฉtait prรฉsente dans une culture sporulรฉe, mais absente dans une jeune culture composรฉe de cellules vรฉgรฉtatives. D’aprรจs leurs donnรฉes sur l’inactivation de la toxine par des acides, le phรฉnol, le chlorure de mercure et la chaleur, ils conclurent que la toxine รฉtait de nature protรฉique.

Vers 1930, on assistait ร  la premiรจre utilisation de B. thuringiensis comme insecticide biologique, d’abord en Hongrie, ensuite en Yougoslavie. Suite aux rรฉsultats prometteurs, la France a entamรฉ la premiรจre production commerciale de B. thuringiensis qu’elle a nommรฉe Sporeine. Vers 1950, l’intรฉrรชt grandissait aux ร‰tats-Unis pour utiliser B. thuringiensis afin de contrรดler les lรฉpidoptรจres ravageurs de cultures. Grรขce au succรจs des formulations ร  base de B. thuringiensis contre les insectes de l’ordre des lรฉpidoptรจres, les recherches pour trouver d’autres bactรฉries entomopathogรจnes contre les insectes ravageurs des ordres des diptรจres et colรฉoptรจres se sont intensifiรฉes. Aujourd’hui, on estime que plus de 50000 souches de B. thuringiensis (Sanchis et al., 1996) sont conservรฉes dans les collections publiques et privรฉes constituant ainsi un ยซ rรฉservoirยป potentiel pour de nouvelles toxines. Le systรจme initial utilisรฉ pour identifier et classifier les souches de B. thuringiensis รฉtait basรฉ sur les caractรฉristiques morphologiques et biochimiques (Heimpel et Angus, 1958). Ce systรจme a รฉtรฉ graduellement remplacรฉ par les analyses sรฉrologiques appelรฉes sรฉrotypie. Cette derniรจre, qui correspond ร  la rรฉaction immunologique ร  l’antigรจne flagellaire H, a permis l’รฉtablissement d’un nouveau systรจme de classification pour B. thuringiensis. Basรฉ sur des caractรจres stables et spรฉcifiques, ce nouveau systรจme a permis de grouper les milliers de souches de B. thuringiensis isolรฉs dans le monde entier dans des H-sรฉrotypes (de Barjac et Bonnefoi, 1962, 1968). En 1999, les rรฉsultats issus de la sรฉrotypie ont รฉtรฉ mis ร  jour par Lecadet (Lecadet et al., 1999). Maintenant, il existe 69 H-sรฉrotypes diffรฉrents et 82 sรฉrovars.

L’utilisation de B. thuringiensis constitue une alternative de grande valeur par rapport aux pesticides chimiques, grรขce d’une part ร  sa grande spรฉcificitรฉ et au respect de l’environnement, et d’autre part au faible coรปt de sa production. Les bio-insecticides ร  base de B. thuringiensis occupent ainsi 80-90 % du marchรฉ mondial des agents de contrรดle biologique (Gough et al., 2002). Les premiรจres formulations ร  base de B. thuringiensis รฉtaient utilisรฉes contre les lรฉpidoptรจres qui รฉtaient les pnnClpaux ravageurs. Les annรฉes 1960 ont รฉtรฉ marquรฉes par la dรฉcouverte de la souche B. thuringiensis sรฉrovar kurstaki RD 1 qui รฉtait 2 ร  200 fois plus toxique que la souche utilisรฉe dans les formulations prรฉcรฉdentes (Dulmage, 1970). Les formulations ร  base de B. thuringiensis sรฉrovar kurstaki HD 1 contre les lรฉpidoptรจres ont รฉtรฉ largement utilisรฉes en agriculture et en foresterie. En 1976, une nouvelle souche de B. thuringiensis trรจs toxique contre les diptรจres a รฉtรฉ dรฉcouverte en Israรซl et fut nommรฉe B. thuringiensis sรฉrovar israelensis (de Barjac, 1978; Goldberg et Margalit, 1977). Cette dรฉcouverte est arrivรฉe ร  un moment crucial en raison de la rรฉsistance des moustiques et des mouches noires aux pesticides chimiques.

Considรฉrant que les moustiques et les mouches noires sont des vecteurs de plusieurs maladies pour l’homme, de nouvelles formulations ร  base de B. thuringiensis sรฉrovar israelensis ont รฉtรฉ produites. En 1983, une nouvelle souche trรจs toxique contre les colรฉoptรจres a รฉtรฉ dรฉcouverte en Allemagne et fut nommรฉe B. thuringiensis sรฉrovar morrisoni, biotype tenebrionis. Les efforts se sont poursuivis pour isoler des souches de B. thuringiensis prรฉsentant de nouvelles spรฉcificitรฉs insecticides et pesticides. L’activitรฉ entomopathogรจne de B. thuringiensis s’est รฉtendue pour inclure les insectes de l’ordre des hymรฉnoptรจres (Garcia-Robles et al., 2001) et d’autres invertรฉbrรฉs comme les nรฉmatodes (Marroquin et al., 2000; Wellman-Desbiens et al., 2011).

La psychrotolรฉrance

La psychrotolรฉrance (du latin tolerare, supporter) dรฉcrit la capacitรฉ d’un microorganisme de survivre ร  un climat froid et ร  une forte variation de tempรฉrature (von Stetten et al., 1999). Contrairement aux bactรฉries psychrophiles (du grec psukhros, froid; ph ilein , aimer) qui colonisent les environnements naturels froids de faรงon permanente telle que les rรฉgions polaires, les ocรฉans et les hautes montagnes, les bactรฉries psychrotolรฉrantes coexistent avec les mรฉsophiles dans des habitats variรฉs. Les bactรฉries psychrotolรฉrantes prรฉoccupent รฉnormรฉment les autoritรฉs sanitaires et l’industrie alimentaire puisqu’elles sont actives ร  basse tempรฉrature et, par consรฉquent, capables de dรฉgrader et de rรฉduire la durรฉe de conservation des produits alimentaires. Les bactรฉries psychrotolรฉrantes du genre Bacil/us et Paenibacil/us sont les plus importantes parce qu’elles sont capables de produire des endospores qui vont leurs permettre de survivre et de se prolifรฉrer aprรจs dรฉcontamination des produits alimentaires par la chaleur ou par des produits chimiques.

En plus, les bactรฉries psychrotolรฉrantes du genre Bacil/us sont capables de produire des enzymes telles que les lipases et protรฉases affectant considรฉrablement la qualitรฉ et la stabilitรฉ des produits alimentaires. Parmi les espรจces du groupe Bacil/us cereus, B. weihenstephanensis constitue un contaminant important des produits rรฉfrigรฉrรฉs ร  cause de sa capacitรฉ ร  croรฎtre ร  basse tempรฉrature et de synthรฉtiser des entรฉrotoxines et des toxines รฉmรฉtiques (cereulides) (Lechner et al., 1998; Stenfors et al., 2002; Thorsen et al., 2006). Plusieurs industries ont su tirer profit des molรฉcules produites par les bactรฉries psychrotolรฉrantes. Ces demieres fournissent plusieurs protรฉines et enzymes qui sont utilisรฉes dans des secteurs divers notamment en cosmรฉtique, en mรฉdecine et dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique (Gounot, 1991).

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Table des matiรจres

TABLE DES MATIรˆRES
RE’MERCIE’MENTS
AVANT-PROPOS
RESUME
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABRร‰VIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
CHAPITRE 1 TRODUCTION
1.1 Groupe Bacil/us cereus
1.1.1 Bacillus cereus sensus stricto ย 
1.1.2 Bacil/us anthracis
1.1 .3 Bacil/us thuringiensis
1.1.4 Bacil/us mycoides et Bacil/us pseudomycoides
1.1.5 Bacil/us cytotoxicus
1.1.6 Bacil/us weihenstephanensis
1.2 La psychrotolรฉrance
1.3 Relation gรฉnรฉtique entre les espรจces du groupe B. cereus
1.3.1 Hybridation ADN-ADN
1.3.2 L’ARNribosomique16S(ARNr16S)
1.3.3 ร‰letrophorรจse des allozymes (MLEE)
1.3.4 Typage par sรฉquenรงage multilocus (MLST
1.3.5 Analyse par sรฉquenรงage multilocus (MLSA)
1.4 Les avantages des gรจnes de mรฉnage
1.5 L’origine de B. thuringiensis sรฉrovars navarrensis, bolivia et vazensis
1.5.1 Bacil/us thuringiensis serovar navarrensis
1.5.2 Bacil/us thuringiensis serovar Bolivia
1.5.3 Bacillus thuringiensis serovar vazensis
1.6 Les souches atypiques de B. thuringiensis
1.7 Les protรฉines de la couche S
1.8 Rรฉsumรฉ de la problรฉmatique
1.9 Objectif
1.10 Hypothรจses
CHAPITREll BACILLUS THURINGIENSIS SEROVARS BOLIVIA, VAZENSIS AND NAVARRENSIS MEET THE DESCRIPTION OF BACILLUS WEIHENSTEPHANENSIS ย 
Rรฉsumรฉ
Abstract
Introduction
Materials and Methods
Bacterial strains, culture conditions and DNA isolation
Bacterial cultures at 7 and 43ยฐC
16S rRNA gene
cspA gene amplification
DNA cloning and sequencing
Nucleotide sequence accession number
Results
Bacterial growth curves
16S rRNA gene signature sequence
cspA gene signature sequence
Discussion ย ‘
References
Figure legend
CHAPITREill MULTILOCUS SEQUENCE ANALYSIS OF BACILLUS THURINGIENSIS SEROVARS NAVARRENSIS, BOLIVIA AND VAZENSIS AND BACILLUS WEIHENSTEPHANENSIS REVEALS A COMMON PHYLOGENY
Rรฉsumรฉ
Abstract
Introduction
Materials and methods
Bacterial strains and culture conditions
Housekeeping genes amplification
DNA cloning and sequencing
Phylogenetic analysis
Nucleotide sequence accession number
Results
Amplification ofhousekeeping genes
Housekeeping gene phylogenetic analyses
Housekeeping gene specific signature sequences and single nucleotide polymorphisms
Discussion
References
Figure legends
CHAPITRE IV BACILLUS WEIHENSTEPHANENSIS CHARACTERISTICS ARE PRESENT IN BACILLUS CEREUS AND BACILLUS MYCOIDES STRAINS
Rรฉsumรฉ
Abstract
Introduction
Materials and Methods
Bacterial strains, culture conditions and DNA isolation
Bacterial cultures at 7 Oc and 43 Oc
Amplification of 16S rRNA, cspA, glpF, gmk,purH and tpi genes
DNA cloning and sequencing
Phylogenetic analysis
B. weihenstephanensis gene signature sequences
Nucleotide sequence accession number
Results
Bacterial cultures at 7 oC and 43 oC
Amplification of 16S rRNA, cspA, glpF, gmk,purH and tpi genes
Phylogenetic analysis
B. weihenstephanensis-specific signature sequences and psychrotolerance
Discussion
References
Figure legends
CHAPITRE V DISCRIMINATION BETWEEN MESOPIDLIC AND PSYCHROTOLERANT STRAINS IN THE BACILLUS CEREUS GROUP BASED ON THE PSTI DIGESTION OF THE PYCA GENE
Rรฉsumรฉ
Abstract
Introduction
Materials and Methods
Bacterial strains and DNA isolation
Bacterial cultures at 7 oC
Amplification ofpycA gene
Pstl digestion
In silico digestion
DNA cloning and sequencing
Nucleotide sequence accession number
Results
Discussion
References
Figure legends
CHAPITRE VI MUTUALLY EXCLUSIVE DISTRIBUTION OF THE SAP AND EAG SLAYER GENES AND THE LYTBILYTA CELL WALL HYDROLASE
GENES IN BACILLUS THURINGIENSIS
Rรฉsumรฉ
Abstract
Introduction
Materials and Methods
Bacterial strains, distribution of sap, eag and lytB/lytA genes and culture conditions
PCR primer design and amplification of sap, eag and lytB/lytA genes
sap S-layer gene
eag S-layer gene
lytB/lytA genes
DNA cloning and sequencing
Phylogenetic analysis
Nucleotide sequence accession number
Results
Organisation and distribution of the sap and eag S-layer and lytB/lytA cell wall hydrolase genes in fully sequenced genomes
Amplification ofsap, eag and lytB/lytA genes
Phylogenetic analyses
Sap
EAl
LytBlLytA ย ย Distribution of the sap and eag S-layer and lytB/lytA cell wall hydrolase genes in B. thuringiensis
Discussion
References
Figure legends
CHAPITRE VII
DISCUSSION Gร‰Nร‰RALE ET CONCLUSIONS ย 
2.1 Caractรฉristiques de B. weihenstephanensis chez B. thuringiensis sรฉrovars navarrensis, bo/ivia et vazensis
2.2 Analyses par MLSA de B. weihenstephanensis et B. thuringiensis
2.3 Caractรฉristiques de B. weihenstephanensis chez les autres espรจces du groupe
B. cereus
2.4 Dรฉveloppement d’un outil molรฉculaire pour distinguer les souches psychrotolรฉrantes des mรฉsophiles
2.5 Distribution des gรจnes de la couche S, sap et eag chez B. thuringiensis
2.6 Conclusion
2.7 Perspectives de recherche
REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES.

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