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ZONES DโETUDE ET LEURS CARACTERISTIQUES
DESCRIPTION DE LA REGION DโETUDE
Situation gรฉographique
Les Hautes Terres centrales de Madagascar constituent une vaste rรฉgion qui s’รฉtend du nord au sud de l’รฎle. Suivant les auteurs considรฉrรฉs, elles reprรฉsentent environ 40 % de la surface de Madagascar. Perrier de la Bรขthie (1921) a suggรฉrรฉ la zone limite des Hautes Terres ร partir de 800 m d’altitude. Bastian (1967) a dรฉcrit cette zone comme une rรฉgion centrale ayant une altitude supรฉrieure ร 700 m. Humbert (1955) a dรฉfini le Domaine du Centre en considรฉrant tous les territoires se trouvant entre 800 et 2000 m d’altitude (Figure 2). Ce domaine est limitรฉ au nord par les pentes septentrionales du massif de Tsaratanana. Ensuite, il trouve un prolongement dans les parties hautes de la Montagne d’Ambre dont le sommet culmine ร 1473 m. Au sud, il se trouve progressivement resserrรฉ entre les Domaines de l’Est et du Sud. Les contours occidentaux sont fortement dรฉcoupรฉs par les nombreuses indentations des vallรฉes fluviales. On rattache encore ร cette rรฉgion quelques รฎlots isolรฉs dans l’ouest et le sud, en particulier les massifs dโIsalo et dโAnalavelona dont les sommets culminent respectivement ร 1302 m et 1325 m dโaltitude (Koechlin et al., 1974).
Il est ร noter que les Hautes Terres ne forment pas un massif continu du nord au sud. Les รฉtages de moyenne altitude se rรฉpartissent selon trois secteurs gรฉographiques, le secteur nord-est, le secteur centre-est et le secteur sud-est, et sont coupรฉs vers 750 m dโaltitude environ par les seuils de Mandritsara au centre-nord et le seuil dโIvohibe au centre-sud (Betsch, 2000).
Concernant la gรฉologie, le socle prรฉcambrien formรฉ de masse cristalline rigide (schistes, migmatites, gneiss, etc.) qui constitue Madagascar (Figure 3) a subi de multiples remaniements au cours des temps gรฉologiques, certains blocs se sont effondrรฉs ร la suite de violentes cassures contribuant ainsi ร la complexitรฉ de la topographie actuelle (Humbert & Cours Darne, 1965) (Figure 4). Cette tectonique remonte pour lโessentiel ร la fin du Crรฉtacรฉ et on lui doit dรจs cette รฉpoque le soulรจvement des Hautes Terres malgaches. Ces fractures ont entraรฎnรฉ une dissymรฉtrie marquรฉe de lโรฎle : ร partir de la limite orientale des Hautes Terres, lโaltitude chute brutalement vers lโEst en constituant lโescarpement oriental mais plus progressivement vers lโOuest. Suite ร une longue histoire gรฉologique et gรฉomorphologique, le relief de cette rรฉgion est cloisonnรฉ en multiples dรฉpressions allongรฉes et cuvettes sรฉparรฉes par des chaรฎnons granitiques. Un relief de collines rรฉsulte de la dissection des surfaces dโaplanissement mรฉso et fin-tertiaires (Battistini, 1996). En gรฉnรฉral, le sol est caractรฉrisรฉ, comme tout le versant oriental de lโรฎle, par des sols ferrallitiques โjaune sur rougeโ. Lโaltรฉration de la roche mรจre รฉtant trรจs ancienne et trรจs profonde, les sols actuels prennent naissance sur des zones de dรฉpart ayant dรฉjร subi des altรฉrations plus anciennes. Ce type de sol frรฉquent en milieu tropical ainsi que le phรฉnomรจne de ferrallitisation ont รฉtรฉ largement รฉtudiรฉs ร Madagascar (Riquier, 1951a , 1951b ; Bourgeat, 1972) (Figure 5). Par contre, la complexitรฉ de la gรฉologie de la partie occidentale est considรฉrable et se traduit par une grande variation des types de sol.
Cette rรฉgion centrale est comprise dans la Rรฉgion Orientale de la classification de Humbert (1955), domaine exposรฉ directement sous l’influence du vent de lโAlizรฉ humide venant du sud-est qui rencontre le relief central ayant un axe nord-sud. Ces masses dโair induisent la formation des nuages et de fortes pluies tombent presque toute lโannรฉe ร cause des mouvements orographiques des masses dโair humide le long de lโescarpement oriental (Goodman & Ganzhorn, 2004).
La formation vรฉgรฉtale est principalement une forรชt dense humide dans la partie orientale de la rรฉgion dโรฉtude depuis le nord jusquโร lโextrรชme sud, ร cotรฉ de Tolagnaro.
Les ceintures altitudinales de la vรฉgรฉtation qui diffรจrent par la structure et la composition floristique sont plus marquรฉes dans cette partie (Koechlin et al., 1974) mais le changement dโune ceinture ร lโautre se manifeste progressivement et entre deux รฉtages forestiers consรฉcutifs existe toujours une zone de transition. Autrement dit, la vรฉgรฉtation est plus homogรจne et est dominรฉe par la forรชt dense humide le long de la limite orientale des Hautes Terres. Toutefois, la partie occidentale est plutรดt caractรฉrisรฉe par une forte hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ des habitats forestiers qui varient aussi bien avec la latitude quโavec lโaltitude. La vรฉgรฉtation, plus diversifiรฉe est surtout en rapport avec les diffรฉrents types du sol et aux variations climatiques longitudinales plus importantes. Du Puy et Moat (1998, 2003) ont classรฉ la vรฉgรฉtation naturelle en fonction de la gรฉologie (Figure 6) en simplifiant considรฉrablement la carte gรฉologique de Besairie (1964) et en appliquant gรฉnรฉralement la classification dโHumbert (1965) pour la vรฉgรฉtation.
Figure 3 : Carte gรฉologique et tectonique de Madagascar (dโaprรจs lโatlas de Madagascar par L. Brenon) (Chaperon et al., 1993).
Figure 6. Vรฉgรฉtation primaire restante classifiรฉe en fonction de la gรฉologie (Du Puy & Moat, 2003).
Lโensemble climatique se subdivise en fonction de lโaltitude qui crรฉe une distinction entre les rรฉgions basses ร climat chaud et les rรฉgions en haute altitude ร climat plus frais. Les bioclimats ont รฉtรฉ cartographiรฉs dรจs 1972 par Cornet (Figures 7 et 8).
Suivant la classification des types de bioclimats malgaches en fonction du dรฉficit hydrique cumulรฉ et de la moyenne des minima du mois le plus froid, les Hautes Terres font partie de lโรฉtage sub-humide. Elles jouissent donc dโun climat tropical dโaltitude (Donque, 1975) (Figure 9). Les prรฉcipitations annuelles sont modรฉrรฉes et quelquefois รฉlevรฉes (supรฉrieures ร 1500 mm) dont une partie tombe sous forme de crachin. Selon Battistini (1996), la plus grande partie des Hautes Terres et de lโOuest se situe entre les isohyรจtes de 1600 mm et 800 mm (Figure 10).
Figure 10 : Carte montrant les isohyรจtes interannuelles (valeurs en mm) de Madagascar (Chaperon et al., 1993).
Le climat est caractรฉrisรฉ par une aggravation progressive de l’ariditรฉ en allant de l’est vers l’ouest, ce qui se traduira par des modifications importantes dans la vรฉgรฉtation climacique (Koechlin et al., 1974). Selon Battistini (1996), les Hautes Terres ont un climat tropical de montagne, avec des tempรฉratures plus faibles que dans le reste de lโรฎle et de forts รฉcarts thermiques. Les totaux pluviomรฉtriques sont gรฉnรฉralement infรฉrieurs ร deux mรจtres, mais avec de grandes variations en fonction du relief et de lโexposition. La saison sรจche est bien marquรฉe mais moins que dans lโOuest.
Historiques de la vegetation et des quelques oiseaux des Hautes Terres
Les Hautes Terres ne comportent actuellement que de maigres tรฉmoins de lโancienne couverture forestiรจre, mais les communautรฉs de la faune et de la flore originelles sont mal connues. Les diffรฉrentes recherches entreprises ont รฉtรฉ essentiellement limitรฉes dans les autres rรฉgions de lโรฎle. Au cours de ces derniรจres annรฉes, des inventaires biologiques ont รฉtรฉ conduits dans les vestiges de forรชts encore inexplorรฉs des Hautes Terres afin de combler cette lacune. De plus, des fouilles palรฉontologiques dans les dรฉpรดts subfossilifรจres de la rรฉgion dโItasy et dans celle du Vakinankaratra ont permis de dresser une esquisse de lโhistoire de cette rรฉgion avant et aprรจs la colonisation humaine. Un aperรงu sur lโรฉvolution des รฉcosystรจmes forestiers au cours de la fin du Plรฉistocรจne, durant lโHolocรจne jusquโร une pรฉriode gรฉologique rรฉcente et sur les nombreuses espรจces dโoiseaux disparus au cours de cette pรฉriode du Quaternaire est donnรฉ ci-dessous.
Evolution des รฉcosystemes forestiers des Hautes Terres
Le climat de lโรฎle a montrรฉ des fluctuations considรฉrables au cours des derniers milliers dโannรฉes comme une rรฉponse, du moins aux pรฉriodes de glaciation, dโinterglaciation et de dรฉglaciation (ex : Burney, 1996 ; Straka, 1996). Ces changements climatiques ont eu un impact sur la structure de la vรฉgรฉtation des Hautes Terres au cours des temps gรฉologiques. Plusieurs auteurs ont essayรฉ de dรฉfinir la succession de cette vรฉgรฉtation en se basant sur des analyses de carottes de pollen (ex : Straka, 1996 ; Burney, 1997). Malheureusement, lโesquisse du paysage forestier des Hautes Terres
depuis la fin du Plรฉistocรจne jusquโร nos jours nโest basรฉe que sur un assemblage des rรฉsultats des รฉtudes palรฉoรฉcologiques faites dans quelques sites รฉparpillรฉs de cette rรฉgion.
Des รฉtudes menรฉes dans deux sites de la rรฉgion dโAndringitra : dans le lac Amboramena ร 2450 m et ร โAndonaham Pasipotsyโ ร 2120 m dโaltitude ont montrรฉ une รฉvidence de la succession des pรฉriodes sรจches et humides au cours des temps gรฉologiques. Lโรฉvolution du massif dโAndringitra ร partir des deux sรฉquences dโรฉtude correspond ร la fin du Plรฉistocรจne et ร lโHolocรจne (12 000 annรฉes avant notre รจre) mais les donnรฉes gรฉomorphologiques incluant les lapiez de granites et les formes glaciaires semblent se rรฉfรฉrer aux รฉtages antรฉrieurs du Plรฉistocรจne. Des analyses prรฉliminaires des pollens et une reconstruction de la structure botanique dans le lac dโAmboramena ont rรฉvรฉlรฉ la prรฉsence dโune vรฉgรฉtation dominรฉe par des bruyรจres durant ces pรฉriodes, tandis quโaux altitudes supรฉrieures de lโAndringitra, la vรฉgรฉtation ne changeait pas beaucoup au cours des 12 000 annรฉes en restant sous forme dโun fourrรฉ de faible hauteur (Romani et al., sous-presse).
Des investigations conduites dans le site dโAmpasambazimba, ร cรดtรฉ du lac Itasy ont montrรฉ une รฉvidence dโune savane arborรฉe ou de faciรจs de fourrรฉ dans la rรฉgion dโItasy au dรฉbut de lโHolocรจne, rรฉsultats basรฉs sur une analyse des carottes de pollen provenant de ce site (MacPhee et al., 1985). La conclusion de ces auteurs sur la vรฉgรฉtation de cette rรฉgion semble sโopposer ร celle de Perrier de la Bรขthie (1928) qui en sโappuyant sur des analyses palynologiques de ce mรชme site avait avancรฉ que la rรฉgion des Hautes Terres centrales รฉtait couverte dโune vรฉgรฉtation mosaรฏque au cours de temps gรฉologiques rรฉcents.
Burney (1987b, 1997) et Straka (1996) en analysant des pollens fossiles provenant des sรฉdiments de plusieurs sites de la rรฉgion centrale (Ampasambazimba et aux environs dโAntsirabe-Betafo) ont conclu aussi quโun changement considรฉrable de la structure vรฉgรฉtale sโรฉtait produit au cours de ces derniers 10 000 ans. Diffรฉrents types de vรฉgรฉtation se sont succรฉdรฉs dans la rรฉgion depuis la fin du Plรฉistocรจne. Des รฉvidences palynologiques de Tritrivakely, dans la rรฉgion dโAntsirabe, ont montrรฉ le changement de la vรฉgรฉtation des hautes montagnes ร cotรฉ de ce site au cours des derniers 11 000 ans.
La vรฉgรฉtation รฉtait dominรฉe par des formations รฉricoรฏdes ร la fin du Plรฉistocรจne รฉvoluant vers un paysage arborรฉ avec une dominance dโherbacรฉs au cours de lโHolocรจne, une pรฉriode caractรฉrisรฉe par des climats chauds et secs. Ensuite, ce paysage a รฉtรฉ dominรฉ par des broussailles associรฉes ร des vรฉgรฉtations รฉricoรฏdes et des habitats arborรฉs au cours des 4000 ans avant notre รre.
Plusieurs facteurs ont contribuรฉ au changement de lโenvironnement de cette rรฉgion, entre autres, les changements climatiques importants que Madagascar ait subi pendant une histoire gรฉologique rรฉcente associรฉs ร lโaction humaine. Dewar et Burney (1994) ont conclu en se basant sur des รฉtudes des pollens quโau cours des derniers 10 000 ans, les Hautes Terres nโavaient jamais รฉtรฉ couvertes par une formation forestiรจre continue mais par une vรฉgรฉtation incluant des savanes ainsi que des types de formation arborรฉe et dispersรฉe avant lโarrivรฉe de lโhomme. Ensuite, le feu qui a toujours existรฉ dans cet environnement est par contre devenu nettement plus frรฉquent sur les Hautes Terres centrales aprรจs l’occupation humaine. Le changement รฉcologique reflรฉtant les conditions actuelles semble avoir dรฉbutรฉ il y a 1 300 ans dans lโItasy qui รฉtait alors en plein essor mais la rรฉgion du Vakinakaratra est documentรฉe avec moins de prรฉcision.
Les donnรฉes palynologiques des graminรฉes avaient aussi indiquรฉ un impact humain dans la rรฉgion autour des 7รจme et 8รจme siรจcles (MacPhee et al., 1985 ; Dewar, 1997). Vers le 13รจme siรจcle, une intensification des activitรฉs humaines avait provoquรฉ une diminution des pollens dโespรจces arborรฉes. A partir du 14รจme siรจcle, une expansion des pressions anthropiques dans cette rรฉgion avait รฉtรฉ constatรฉe (Dewar, 1997). Suivant les traditions orales, au cours du rรจgne de Radama I, au dรฉbut de 18รจme siรจcle, de vastes surfaces forestiรจres รฉtaient dรฉtruites dans le but dโรฉliminer les repaires des ennemis ou pour faciliter la traque de ces derniers. En gรฉnรฉral, cette action destructrice se manifestait sous diverses formes et continue jusquโร maintenant ร ravager chaque annรฉe de vastes surfaces forestiรจres (Battistini & Vรฉrin, 1972 ; Gade, 1996).
Plusieurs hypothรจses ont รฉtรฉ avancรฉes pour expliquer lโaspect actuel du paysage de cette rรฉgion (ex: Grandidier, 1905 ; Perrier de la Bรขthie, 1921, 1928 ; Humbert, 1927 ; MacPhee et al., 1985 ; Fisher & Robertson, 2002). Lโhypothรจse la plus largement acceptรฉe est que ยซย les vastes surfaces occupรฉes par les zones herbeuses secondaires dans cette rรฉgion รฉtaient un assemblage de mosaรฏques de types de vรฉgรฉtation arborรฉe, dans lesquelles les espรจces herbacรฉes dominaient ย ยป (Lowry et al., 1995).
Les Hautes Terres centrales sont donc actuellement caractรฉrisรฉes par de larges surfaces herbeuses oรน la vรฉgรฉtation originelle a รฉtรฉ modifiรฉe et la flore extrรชmement appauvrie (Lowry et al., 1997). Un peu partout dans la rรฉgion apparaissent des champs de lavaka, entailles profondes dโรฉrosion accรฉlรฉrรฉe (Battistini, 1996) qui sont plus nombreux et plus marquรฉs dans la rรฉgion des Tampoketsa (Wells & Andriamihaja, 1997). Des vestiges de forรชts relictuels trรจs fragmentรฉs et isolรฉs (ex: Goodman & Ratsirarson, 2000 ; Andrianarimisa et al., 2000) demeurent dans cette rรฉgion dont la physionomie change relativement du nord au sud et de l’est ร l’ouest. Au sein des Hautes Terres, plusieurs types de forรชt ont รฉtรฉ dรฉfinis. Humbert (1965) en a distinguรฉ trois :
1) une forรชt dense ombrophile sโinstallant entre 800 et 1800 m, avec de rares essences caducifoliรฉes. Elle est moins haute et moins puissante que la forรชt de l’est, avec une seule strate d’arbres culminant ร 20 ou 25 m. Le sous-bois est plus dense, avec une strate importante de mousses et de lichens, beaucoup d’รฉpiphytes et des fougรจres arborescentes.
2) Entre 1800 et 2000 m, la sylve ร lichens est soumise frรฉquemment ร une forte nรฉbulositรฉ et ร des minima de tempรฉrature trรจs accentuรฉs. Il s’agit d’une forรชt sclรฉrophylle basse, sans stratification trรจs nette. Sur le sol, les mousses et lichens arrivent ร former une strate รฉpaisse et les arbres trรจs ramifiรฉs, ont presque toujours sur leur tronc et leurs branches un vรฉritable manchon de mousses et d’รฉpiphytes qui les entourent.
3) Au-dessus de 2000 m sโinstalle une vรฉgรฉtation รฉricoรฏde, plus ouverte. Enfin, la pente occidentale est caractรฉrisรฉe par la sรฉrie ร Uapaca bojeri (Euphorbiaceae) et ร Asteropeiaceae qui est une forรชt basse sempervirente mais nettement sclรฉrophylle.
White (1983) a dรฉfini trois types des forรชts sur la Rรฉgion Orientale :
1) une forรชt pluviale orientale ou forรชt de basse altitude qui se dรฉveloppe entre 0 m et 800 m,
2) la forรชt humide orientale de montagne, qui se dรฉveloppe entre 800 m et 1300 m, et
3) une forรชt sclรฉrophylle orientale de montagne qui sโinstalle entre 1300 m et 2300 m.
La structure gรฉnรฉrale de la forรชt du Domaine de Centre diffรจre de celle du la texture xรฉrophytique plus marquรฉe. La vรฉgรฉtation รฉpiphyte est plus importante et la strate herbacรฉe plus dรฉveloppรฉe.
Espรจces dโoiseaux disparus
Au cours des derniรจres dรฉcennies, plusieurs sites fossilifรจres des Hautes Terres ont รฉtรฉ explorรฉs dont les plus importants sont ceux d’Ampasambazimba dans la rรฉgion d’Itasy, et ceux des environs d’Antsirabe (le site de Betafo, d’Andrangy, les Vallรฉes des Eaux et de โSirabeโ) dans la rรฉgion du Vakinankaratra. Lors de ces fouilles palรฉontologiques, des dรฉpรดts de subfossiles datรฉs depuis la fin du Plรฉistocรจne jusqu’ร une pรฉriode rรฉcente ont รฉtรฉ trouvรฉs. Ces dรฉpรดts contiennent entre autres des ossements de mammifรจres, surtout des lรฉmuriens et des oiseaux endรฉmiques de Madagascar dรฉjร รฉteints (Tattersall, 1973; Dewar, 1984; Godfrey et al., 1999; Goodman, 1999). A partir de ces dรฉcouvertes, des auteurs (ex. Burney, 1987b ; MacPhee et al., 1985 ; Goodman, 1999 ; Goodman & Ratsirarson, 2000) ont constatรฉ qu’il existe un changement significatif de la composition de la faune des Hautes Terres. Pour ne parler que de l’avifaune qui est la base de cette รฉtude, Goodman (1999) a rapportรฉ neuf espรจces d’oiseaux รฉteints dont les restes d’ossements ont รฉtรฉ extraits des sites susmentionnรฉs : sept espรจces ร Ampasambazimba et six dans les environs d’Antsirabe. Parmi ces oiseaux รฉteints sur les Hautes Terres, citons la prรฉsence jadis des espรจces aquatiques : Alopochen sirabensis et Centrornis majori (Anatidae), Phalacrocorax sp. (Phalacrocoracidae) et Hovacrex roberti (Rallidae). Autrefois des espรจces terrestres frรฉquentaient aussi cette rรฉgion : Coua berthae (Cuculidae) qui est la plus grande espรจce de couas connus jusquโalors (Goodman & Ravoavy, 1993). Parmi les groupes รฉteints de lโรฎle figurent aussi les Oiseaux gรฉants aptรจres ou โVorompatraโ (Aepyornithiformes) dont les espรจces appartenaient ร deux genres : Aepyornis et Mullerornis. Ces oiseaux existaient jadis sur les Hautes Terres. En outre, lโรฉtude de ces ossements dโoiseaux subfossiles a permis de mettre en รฉvidence, dโune part la prรฉsence de deux espรจces dโaigles appartenant au genre Aquila qui รฉtait jusquโalors inconnu ร Madagascar (Goodman & Rakotozafy, 1995) et dโautre part, une espรจce dโaigle, Stephanoaetus mahery de lโHolocรจne qui รฉtait la plus grande espรจce de rapaces de lโรฎle durant lโEre Quaternaire (Goodman, 1994).
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Table des matiรจres
I NTRODUCTION
P REMIERE PARTIE : CONTEXTE GENERAL DE LโETUDE
1 – BIOGEOGRAPHIE
2 – AFFINITES BIOGEOGRAPHIQUES
3 – ZONES DโENDEMISME
4 – INTEGRITE DES HAUTES TERRES MALGACHES
5 – MODELES DE VICARIANCE
6 – FACTEURS ECO-BIOLOGIQUES
7 – SURFACE FORESTIERE
D EUXIEME PARTIE : ZONES DโETUDE ET LEURS CARACTERISTIQUESย
1 – DESCRIPTION DE LA REGION DโETUDE
1 .1- Situation gรฉographique
1 .2- Historiques de la vegetation et des quelques oiseaux des Hautes Terres
1 .2.1- Evolution des รฉcosystemes forestiers des Hautes Terres
1 .2.2- Espรจces dโoiseaux disparus
2 – DESCRIPTION DES SITES DโETUDE
2.1- Couloir forestier entre le Parc National dโAndringitra et le Parc National de R anomafana
2 .2- Parc National de Ranomafana
2 .3- Rรฉserve Spรฉciale de Manongarivo
2 .4- Massif dโAnjanaharibe-Sud
2.5- Couloir forestier de Betaolana articulant le massif dโAnjanaharibe-Sud au Parc N ational de Marojejy
2 .6- Massif de Marojejy
2 .7- Parc National dโIsalo
2 .8- Rรฉserve Spรฉciale dโAmbohijanahary
2 .9- Forรชt dโAnalavelona
T ROISIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES DโETUDE
1 – BASE DES DONNEES
1 .1- Collecte de donnรฉes sur terrain
1 .1.1- Points d’รฉcoute
1 .1.2- Capture aux filets
1 .1.3- Observations gรฉnรฉrales
1 .2- Donnรฉes bibliographiques
2 – NOMS SCIENTIFIQUES, TAXINOMIE ET CLASSIFICATION
3- ANALYSE DE LA DISTRIBUTION SPATIALE DES OISEAUX F ORESTIERS
3 .1- Nombre de sites considรฉrรฉs pour chaque analyse
3 .2- Analyse des donnรฉes
4- ANALYSE DES AFFINITES BIOGEOGRAPHIQUES ET DES MODELES D โENDEMISME
4 .1- Similaritรฉ
4 .2- Analyse Parcimonique de lโendรฉmisme
4 .2.1- Matrices
4 .2.2- Options adoptรฉes pour lโanalyse (Kitching et al., 1998)
4 .2.3- Construction de lโarbre consensuel
4 .2.4- Statistique descriptive pour les cladogrammes
5- ANALYSE DES FACTEURS AFFECTANT LA DISTRIBUTION DES O ISEAUX FORESTIERS
5 .1- Variables รฉco-biologiques
5 .1.1- Variables biologiques
5 .1.2- Variables gรฉographiques et climatiques
5 .2- Analyse des donnรฉes
5 .2.1- Analyse des Composantes Principales ou ordination des variables
5 .2.2- Rรฉgression multiple
5 .2.3- Rรฉgression linรฉaire
Q UATRIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1 – DISTRIBUTION SPATIALE DES OISEAUX FORESTIERS
1 .1- Distribution latitudinale
1 .1.1- Richesse spรฉcifique
1 .1.2- Densitรฉ relative des oiseaux de sous-bois
1 .2- Distribution altitudinale
1 .2.1- Richesse spรฉcifique
1 .2.2.- Densitรฉ relative des oiseaux de sous-bois
1 .3- Distribution longitudinale
1 .3.1- Richesse spรฉcifique
1 .3.2- Densitรฉ relative des oiseaux de sous-bois
2 – AFFINITES BIOGEOGRAPHIQUES ET MODELES DโENDEMISME
2 .1- Similaritรฉ de lโavifaune
2 .2- Evidence dโun cline horizontal
2 .3- Modรจles dโendรฉmisme
2 .3.1- Premiรจre รฉtape
2 .3.2-Deuxiรจme รฉtape
2 .4- Comparaison avec les autres groupes de Vertรฉbrรฉs
2 .5- Test de la classification phytogรฉographique de Humbert (1955, 1965)
2 .6- Modรจles de vicariance
3- FACTEURS AFFECTANT LA REPARTITION DES OISEAUX F ORESTIERS
3.1- Tendances gรฉnรฉrales des variables climatiques en fonction des variables g รฉographiques
3 .2- Facteurs principaux
3.3- Relation entre le facteur climatique principal et le facteur biologique principal
3 .4- Relation entre les variables climatiques et les variables biologiques
3 .5- Influence de la surface forestiรจre
C INQUIEME PARTIE : DISCUSSIONS
1 – DISTRIBUTION LATITUDINALE DES ESPECES FORESTIERES
1 .1- Composition spรฉcifique
1 .2- Diversitรฉ spรฉcifique VS. latitude
2 – DISTRIBUTION ALTITUDINALE DES ESPECES FORESTIERES
2 .1- Composition spรฉcifique
2 .2- Diversitรฉ spรฉcifique VS. altitude
2 .3- Distribution altitudinale des espรจces congรฉnรฉriques
3 – DISTRIBUTION LONGITUDINALE
3 .1- Composition spรฉcifique
3 .2- Diversitรฉ spรฉcifique VS. longitude
4 – AFFINITES BIOGEOGRAPHIQUES
5 – EVIDENCE DโUNE VARIATION CLINALE
6 – MODELES DโENDEMISME
6 .1- Comparaison avec les autres groupes de Vertรฉbrรฉs
6 .2- Test de la classification phytogรฉographique de Humbert (1955, 1965)
7 – MODELES DE VICARIANCE
7 .1- Isalo
7 .2- Analavelona
7 .3- Ambohijanahary
7 .4- Ambohitantely
7 .5- Ankazomivady
8- FACTEURS AFFECTANT LA REPARTITION DES OISEAUX F ORESTIERS
C ONCLUSION GENERALE
I MPLICATIONS DANS LA BIOLOGIE DE LA CONSERVATION
R EFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A NNEXES : LES TABLEAUX
R รSUMร
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