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Lโos alvรฉolaire
Encore appelรฉ os parodontal, cโest la partie des maxillaires oรน sont implantรฉes les dents. Il constitue une charpente osseuse qui fait suite ร lโos basal des maxillaires. Cโest un os plat qui est constituรฉ par deux corticales, une corticale externe (vestibulaire et linguale ou palatine) formรฉe dโos lamellaire compact avec des canaux de Havers, et une corticale interne appelรฉe os alvรฉolaire propre, ou lame cribriforme qui tapisse lโalvรฉole et qui reรงoit les fibres de Sharpey. Lโos alvรฉolaire prend le nom dโos radiculaire au niveau des faces vestibulaires, linguales ou palatines ; entre deux racines des dents adjacentes il prend le nom dโos inter-proximal et dโos inter-radiculaire entre les racines des dents pluriradiculรฉes. Lโos alvรฉolaire est soumis ร un processus de remaniement (synthรจse et rรฉsorption) qui survient tout au long de la vie.
Deux types de cellules interviennent dans ce phรฉnomรจne : lโostรฉoblaste (cellule gรฉnรฉratrice dโos), et lโostรฉoclaste intervenant dans la rรฉsorption osseuse. Lโos alvรฉolaire nait, se dรฉveloppe avec les dents et disparait presque totalement aprรจs leur disparition.
Le desmodonte ou ligament alvรฉolo-dentaire
Cโest un tissu spรฉcialisรฉ, รฉtendu entre le cรฉment radiculaire et lโos alvรฉolaire. Il a pour fonction principale, dโassurer la fixation de la dent dans son alvรฉole et de contre-balancer les forces considรฉrables exercรฉes pendant la mastication. Par ailleurs, il assure la perception des diverses positions pendant leur fonction. Sa largeur est variable (entre 0,15 et 0,39 mm) avec une zone รฉtroite en regard du tiers moyen de la racine ; elle tend ร diminuer au cours du vieillissement.
Le desmodonte est essentiellement constituรฉ de fibres collagรจnes intriquรฉes continues et ordonnรฉes en rรฉseau. Ces fibres sont classรฉes en supra crestales, horizontales, obliques et apicales selon leur position et leur orientation. Autour des fibres collagรจnes, il existe un tissu conjonctif plus lรขche dans lequel se trouvent des cellules, un rรฉseau sanguin et lymphatique et des nerfs.
Le desmodonte contracte des rapports anatomophysiologiques avec le cรฉment, lโos alvรฉolaire et la pulpe dentaire avec laquelle il communique par lโespace pรฉri apical et par les canaux radiculaires accessoires.
Le cรฉment
Le cรฉment est une structure minรฉralisรฉe de type osseux, avec ou sans inclusion de cellules, qui recouvre la racine des dents et fournit un moyen dโancrage sur la dent aux fibres desmodontales. Deux types de cรฉment sont dรฉcrits : le cรฉment acellulaire retrouvรฉ principalement dans la partie coronaire des racines et le cรฉment cellulaire dans les parties apicales des racines et dans les zones de furcations des pluriradiculรฉes. Ces cรฉments sont classรฉs selon la prรฉsence et lโorientation des fibres de collagรจne. Lโexistence du cรฉment est intimement liรฉe ร celle du ligament alvรฉolo-dentaire car il est formรฉ ร partir des cรฉmentoblastes issus du desmodonte. En plus de son rรดle dโattache aux fibres du ligament (fibres de Sharpey), le cรฉment permet le maintien de lโespace desmodontal grรขce ร son apposition continue au niveau apical. Il permet aussi la rรฉparation et la protection de la dentine radiculaire. Le cรฉment est un tissu exempt de vascularisation et dโinnervation.
La Maladie Parodontale
Sous le terme de maladie parodontale sont regroupรฉs des รฉtats inflammatoires dโorigine infectieuse localisรฉs au niveau du parodonte. On dรฉfinit deux types de maladies parodontales dโorigine infectieuse : les gingivites localisรฉes ร la gencive, rรฉversibles, et les parodontites caractรฉrisรฉes par une destruction du desmodonte et de lโos alvรฉolaire, irrรฉversibles.
Les parodontites regroupent diffรฉrentes entitรฉs cliniques et elles sont caractรฉrisรฉes par un degrรฉ dโatteinte, un taux de progression, une localisation et une flore sous gingivale particuliรจre.
Quโil sโagisse des gingivites ou des parodontites, les bactรฉries jouent un rรดle important dans lโรฉtiologie de ces affections.
Etiologie des maladies parodontales
Selon le modรจle รฉtiologique le plus rรฉcent des maladies parodontales, la conjonction de plusieurs facteurs est nรฉcessaire pour altรฉrer ou dรฉtruire les tissus parodontaux superficiels ou profonds. Haffajee et Sockansky en 1994 posent quatre conditions ร lโapplication du modรจle infectieux en prรฉcisant que la prรฉsence dโune source infectieuse pathogรจne nโest pas une condition suffisante au dรฉveloppement de la maladie :
prรฉsence de bactรฉries pathogรจnes (anaรฉrobies ร coloration Gram-) absence de bactรฉries protectrices (aรฉrobies ร coloration Gram+) dรฉficience innรฉe ou acquise du systรจme immunitaire de lโhรดte environnement dento-gingival favorable aux bactรฉries virulentes.
Ainsi, en plus du potentiel destructeur de certaines bactรฉries au sein de lโรฉcosystรจme microbien, dโautres paramรจtres interviennent dans lโรฉtiologie des maladies parodontales. Il sโagit, de la rรฉsistance de lโhรดte associรฉ aux facteurs de mรฉcanisme de dรฉfense immunitaire : cโest la notion de susceptibilitรฉ ร la maladie.
Facteurs locaux
Il sโagit des facteurs retrouvรฉs dans lโenvironnement immรฉdiat du parodonte. Ils sont divisรฉs en deux catรฉgories : les facteurs locaux directs et les facteurs locaux indirects.
๏ Facteurs locaux directs
Il sโagit de la plaque bactรฉrienne. En effet, les maladies parodontales en gรฉnรฉral sont des affections polymicrobiennes dues aux micro-organismes du biofilm sous gingival, notamment les bactรฉries ร coloration Gram nรฉgatif anaรฉrobies pathogรจnes.
La plaque bactรฉrienne formรฉe ร partir de la pellicule acquise sโenrichit de multiples souches. Ces bactรฉries, le plus souvent commensales de la cavitรฉ buccale, ne deviennent pathogรจnes quโen cas de rupture de lโรฉquilibre dans lโรฉcosystรจme du milieu. Par diffรฉrents mรฉcanismes, les bactรฉries provoquent une destruction tissulaire. Ainsi les toxines, les enzymes, les antigรจnes et les produits de dรฉgradation bactรฉrienne participent ร lโinflammation et ร la destruction tissulaire.
๏ Les facteurs locaux indirects ou facteurs favorisants
Ce sont des paramรจtres qui jouent un rรดle secondaire dans lโรฉtiologie des maladies parodontales, mais qui peuvent en moduler la pathogenรจse, lโรฉvolution en favorisant la rรฉtention de la plaque. Il sโagit :
des malpositions dentaires qui rendent difficile lโaccรจs ร lโhygiรจne. La maintenance parodontale est plus alรฉatoire, ce qui favorise lโaccumulation de plaque bactรฉrienne, des dรฉbordements dโobturation dentaire qui contribuent ร aggraver un processus initiรฉ par une agression microbienne : perte osseuse plus importante, poches parodontales plus approfondies. Ils favorisent รฉgalement lโanaรฉrobiose, compliquent le contrรดle de la plaque bactรฉrienne, contribuent ร une destruction parodontale plus importante car empiรจtent sur lโespace biologique situรฉ entre le sillon gingivo-dentaire et la crรชte alvรฉolaire, du tartre qui favorise la rรฉtention de la plaque bactรฉrienne et qui entrave le contrรดle de la plaque assurรฉ par le patient, du trauma occlusal : en prรฉsence de plaque bactรฉrienne, le trauma occlusal agit comme cofacteur dans lโรฉtiologie de la maladie parodontale et peut provoquer un approfondissement dโune lรฉsion prรฉexistante.
Facteurs de risque
Le facteur de risque est dรฉfini comme un facteur pouvant influencer lโapparition et le dรฉveloppement de la maladie, constituant de ce fait un agent causal. Celuiโci peut, mais pas nรฉcessairement, รชtre รฉliminรฉ ou gรฉrรฉ, et son intensitรฉ peut รชtre diminuรฉe.
Il doit cependant rรฉpondre ร deux critรจres pour รชtre considรฉrรฉ comme tel :
avoir une explication biologiquement plausible en tant quโagent causal de la maladie,
avoir รฉtรฉ prouvรฉ comme รฉtant un facteur prรฉcรฉdent lโapparition et le dรฉveloppement de la maladie par des รฉtudes cliniques prospectives.
Le facteur de risque de la maladie parodontale peut aussi รชtre dรฉfini comme une caractรฉristique liรฉe au comportement ou ร lโenvironnement, et associรฉe ร la maladie. Certains facteurs de risque sont modifiables alors que dโautres tels que les dรฉterminants ou les facteurs constitutionnels ne le sont pas.
๏ถ Les facteurs comportementaux
Des รฉtudes anciennes comme celles de Lรถe et coll. [20] ou Ainamo [1] ont montrรฉ une trรจs forte corrรฉlation entre la prรฉsence de plaque dentaire et la gingivite.
De nombreuses รฉtudes existent actuellement et indiquent clairement que la mรฉthode de prรฉvention des gingivites et des parodontites la plus efficace ร lโheure actuelle est essentiellement lโhygiรจne bucco-dentaire grรขce au contrรดle de la plaque par des moyens mรฉcaniques.
๏ถ Les facteurs prรฉdisposants
Le stress et le tabac sont des facteurs environnementaux qui peuvent favoriser lโapparition de parodontopathies et lโaggraver.
Les facteurs constitutionnels tels que lโhรฉrรฉditรฉ, lโรขge, le sexe et la race semblent jouer un rรดle secondaire dans lโรฉtiologie.
๏ถ Les facteurs systรฉmiques
Tout phรฉnomรจne physiologique (grossesse, pubertรฉ) ou pathologique (malnutrition, diabรจte, leucรฉmie), capable dโaltรฉrer la rรฉponse inflammatoire ainsi que lโรฉquilibre hรดte-bactรฉrie au niveau local, va avoir un effet sur le parodonte.
parodontite agressive
Elles sont caractรฉrisรฉes par :
une inflammation avec parfois trรจs peu de plaque une perte dโattache parfois sรฉvรจre
des poches profondes > 6mm des gingivorragies
une exsudation parfois
des mobilitรฉs dentaires et des migrations dentaires
Parodontite ulcรจro-nรฉcrotique
Elle est caractรฉrisรฉe par :
une nรฉcrose de la gencive interdentaire ;
des papilles ulcรฉrรฉes, hรฉmorragiques et douloureuses ; une halitose (haleine fรฉtide) ;
une douleur trรจs intense empรชchant lโalimentation (dysphagie) et conduisant le patient ร consulter.
LES SOINS BUCCO-DENTAIRES
En pratique odontologique, les soins bucco-dentaires les plus couramment effectuรฉs sont essentiellement les traitements de caries, traitements parodontaux et les extractions dentaires qui constituent des traitements de base en odontologie.
Traitement de caries
La carie dentaire est une maladie infectieuse de la dent caractรฉrisรฉe par une lรฉsion de lโemail et de la dentine, et dont la formation nรฉcessite lโassociation de quatre facteurs :
des bactรฉries. Toute bouche possรจde une flore bactรฉrienne. Celle-ci peut comporter plusieurs centaines d’espรจces, variables d’un individu ร l’autre.
des substrats. Les bactรฉries ont besoin de substances nutritives pour alimenter leur mรฉtabolisme. l’hรดte ou le terrain. Nous ne sommes pas tous identiques. Il existe des variations gรฉnรฉtiques et des variations liรฉes au mode de vie (minรฉralisation des tissus dentaires, malpositions, salivation, mรฉdications, habitudes alimentaires, fumeur ou non, degrรฉ d’exposition au stress, etc.). La diffรฉrence principale entre les individus est reprรฉsentรฉe par les caractรฉristiques de la salive : pH, pouvoir tampon, quantitรฉ.
le temps. L’รฉvolution de la carie dรฉpend du temps pendant lequel les trois facteurs prรฉcรฉdents peuvent interagir.
Le facteur รฉtiologique est la plaque dentaire, constituant un biofilm. Les bactรฉries prรฉsentes dans ce biofilm mรฉtabolisent les sucres en acides qui dissolvent l’รฉmail puis la dentine. Cet enduit organique, observable aprรจs deux ou trois jours sans brossage, concentrant ร la fois les bactรฉries et les substrats chez l’hรดte, est hautement cariogรจne. D’oรน l’importance de l’รฉliminer par une hygiรจne quotidienne.
Lorsque la maladie est dรฉclarรฉe, selon le niveau dโatteinte de la dent, diffรฉrents types de traitements peuvent รชtre effectuรฉs.
Soins conservateurs
ร l’aide d’instruments rotatifs (fraise dentaire montรฉe sur contre-angle ou turbine), ultra-sons ou laser dentaire, le dentiste procรจde ร l’รฉviction des tissus dentaires ramollis par le processus carieux.
Il comble ensuite la cavitรฉ crรฉรฉe par l’exรฉrรจse des tissus avec un matรฉriau d’obturation, gรฉnรฉralement un composite dentaire, un amalgame dentaire ou par un inlay.
Dรฉvitalisation
Lorsque la carie a atteint un stade avancรฉ, le dentiste doit dรฉvitaliser la dent (pulpectomie), puis obturer les canaux dans lesquels se trouvait la pulpe afin de prรฉvenir une infection bactรฉrienne (obturation canalaire). Dรจs que les bactรฉries ont pรฉnรฉtrรฉ dans la pulpe, la dent doit รชtre dรฉvitalisรฉe.
La dent dรฉvitalisรฉe รฉtant plus fragile, le risque de fracture est accru.
Extractions dentaires
En dehors des dents de sagesse, cinq raisons essentielles, classรฉes ici par ordre de frรฉquence, peuvent amener un chirurgien-dentiste ร proposer lโextraction dโune dent :
1) son support gingival et osseux est trop abรฎmรฉ pour espรฉrer sa conservation ร moyen ou ร long terme
cause : les maladies parodontales. Les gingivites et les parodontites sont les maladies parodontales les plus frรฉquentes.
2) la dent est trop dรฉlabrรฉe pour รชtre conservรฉe cause : les caries
3) la dent a subi un traumatisme de sa racine ร la suite dโun choc cause : les fรชlures et les fractures
4) la dent ne peut รชtre traitรฉe en raison dโun mauvais รฉtat gรฉnรฉral du patient cause : les infections
5) la dent est ร extraire pour des raisons stratรฉgiques lors dโun traitement dentaire cause : les traitements dโorthodontie ou de prothรจse
Traitement parodontal
Les maladies parodontales sont des infections ร expression inflammatoire touchant les tissus de soutien des dents (gencive, os alvรฉolaire, desmodonte, cรฉment). Les deux principales formes de maladies parodontales (gingivites et les parodontites) rรฉsultent de lโexacerbation dโun processus inflammatoire face ร un agent infectieux modulรฉ par certains facteurs locaux (facteurs iatrogรจnes, le trauma occlusal, le tabac, les malpositions dentaires, le tartreโฆ) ou gรฉnรฉraux.
Comme facteurs gรฉnรฉraux on peut citer les troubles hormonaux retrouvรฉs gรฉnรฉralement chez les diabรฉtiques, les femmes en รฉtat de grossesse ou en pรฉriode menstruelle.
Hygiรจne bucco-dentaire rigoureuse, motivation et enseignement de lโhygiรจne.
C’est le prรฉalable ร tout traitement parodontal. Aucun traitement ne pourra รชtre efficace en l’absence de ce triptyque : motivation et enseignement de lโhygiรจne et application d’une bonne hygiรจne, permettant d’obtenir de bonnes conditions de cicatrisation.
Le brossage doit รชtre rรฉalisรฉ deux fois par jour, pendant au moins trois minutes, avec une brosse ร dents souple ainsi quโune pรขte dentifrice, et complรฉtรฉ par le fil dentaire ou des brossettes interdentaires aprรจs les repas.
Dรฉtartrage
La plaque dentaire non รฉliminรฉe par le brossage se calcifie et forme le tartre qui recouvre les dents. Ce tartre est รฉliminรฉ ร l’aide d’instruments ร ultrasons (dรฉtartreur) ou mรฉcaniques (curettes) permettant ainsi au patient de retrouver un bon รฉtat bucco-dentaire. Cependant, il est important de maintenir une bonne hygiรจne bucco-dentaire par un brossage rรฉgulier et aussi un renouvellement du dรฉtartrage tous les six mois.
Surfaรงage radiculaire.
Lorsque la gencive est dรฉcollรฉe, on peut susciter son rรฉ-attachement en rรฉalisant une dรฉsinfection mรฉcanique de la surface de la racine concernรฉe par le dรฉcollement. Cette dรฉsinfection mรฉcanique nโest rien dโautre quโun travail de lissage ou de polissage de la surface en question. Cette dรฉsinfection mรฉcanique est appelรฉe surfaรงage radiculaire. Elle sera rรฉalisรฉe aprรจs le dรฉtartrage. Cette opรฉration ne concerne que la partie sous-gingivale de la surface radiculaire. Le surfaรงage radiculaire est presque toujours rรฉalisรฉ sous anesthรฉsie locale.
Prothรจse
Si la carie a dรฉtruit une grande partie de la dent, celle-ci doit รชtre reconstituรฉe avec une couronne en vue de conserver la dent sur son arcade. Si lโindication dโune extraction sโimpose ร la suite dโune destruction complรจte ou importante coronaire et/ou radiculaire ou ร la suite dโune mobilitรฉ pathologique importante on peut recourir ร la prothรจse fixรฉe ou amovible selon lโindication et les moyens du patient.
CONCLUSION
La santรฉ bucco-dentaire, dans les pays en dรฉveloppement, a occupรฉ une grande place dans le champ des prรฉoccupations publiques :
– dans lโopinion publique, elle fait lโobjet dโun grand intรฉrรชt
– elle apparaรฎt dans les prรฉoccupations des responsables de la santรฉ publique.
Cependant il existe une sous-estimation de la santรฉ bucco-dentaire ร lโรฉchelle individuelle chez les patients eux-mรชmes : jusquโร une รฉpoque assez rรฉcente, la pathologie dentaire nโรฉtait pas considรฉrรฉe comme une pathologie, mais comme une fatalitรฉ et, en consรฉquence, les soins nโรฉtaient pas perรงus comme une rรฉelle nรฉcessitรฉ. Le comportement consiste le plus souvent ร attendre lโaccident infectieux, ร faire extraire la dent causale, puis, aprรจs plusieurs extractions, ร recourir ร la prothรจse amovible. Mรชme si les affections bucco-dentaires ne prรฉsentent gรฉnรฉralement pas un caractรจre dramatique, elles sont un vรฉritable problรจme de santรฉ publique. Les raison รฉvoquรฉes sont leur extrรชme frรฉquence (presque toute la population, ร des degrรฉs divers, est concernรฉe), leur retentissement sur lโรฉtat de santรฉ gรฉnรฉral. Les cancers buccaux restent trรจs meurtriers, alors que les affections rรฉputรฉes bรฉnignes mais trรจs rรฉpandues (caries et parodontopathies) retentissent sur lโรฉtat gรฉnรฉral avec des consรฉquences parfois graves, en particulier chez les malades fragilisรฉs immunodรฉprimรฉs, diabรฉtiques, cardiaques, mais aussi chez les personnes vivants avec le bacille de HANSEN. Enfin ces affections, trรจs inรฉgalement rรฉparties dans la population, ont aussi des rรฉpercussions importantes sur la qualitรฉ de vie : nutrition, phonation, sourire, image de soi, relation avec autrui. Un mauvais รฉtat dentaire est un signe visible de prรฉcaritรฉ et un vรฉritable marqueur de marginalitรฉ.
La santรฉ bucco-dentaire doit faire lโobjet dโune politique de santรฉ publique intรฉgrรฉe. Ceci en vue de changer la mentalitรฉ non seulement de la population mais aussi du professionnel de santรฉ vis-ร -vis de la santรฉ bucco-dentaire, pour ainsi pallier aux consรฉquences nรฉfastes que peuvent entrainer les pathologies bucco-dentaires sur lโรฉtat gรฉnรฉral ou inversement.
GENERALITES SUR LA LEPRE
HISTORIQUE DU CENTRE HOSPITALIER DE LโORDRE DE MALTE EX ILAD
Fondรฉ en 1972 ร la suite dโaccords passรฉs entre la Rรฉpublique du Sรฉnรฉgal et lโOrdre Souverain de Malte, lโInstitut de Lรฉprologie Appliquรฉe de Dakar(ILAD) est situรฉ dans lโenceinte du centre hospitalier universitaire(CHU) de Fann. Le centre est inaugurรฉ en 1976 par feu Lรฉopold Sรฉdar SENGHOR, ร cette รฉpoque le prรฉsident de la rรฉpublique du SENEGAL, le centre รฉtait dรฉvolu ร la lutte contre la lรจpre dโoรน le nom dโInstitut de Lรฉprologie Appliquรฉe de Dakar. Donc actuellement appelรฉ Centre Hospitalier de lโOrdre de Malte (CHOM) cโest un organisme de santรฉ publique. Il poursuit la triple mission qui lui a รฉtรฉ assignรฉe :
-assurer les soins spรฉcialisรฉs aux malades lรฉpreux
-dispenser lโenseignement nรฉcessaire ร la formation du personnel mรฉdical ou paramรฉdical impliquรฉ dans la lutte contre la lรจpre au Sรฉnรฉgal ou ailleurs dans le monde
-dรฉvelopper des programmes de recherche appliquรฉe ร la lรจpre.
Depuis sa crรฉation plus de trois cent(300) mรฉdecins, sรฉnรฉgalais ou originaires dโautres pays dโAfrique , Franรงais, Vietnamiens, Cambodgiens ont รฉtรฉ formรฉs ร la lรฉprologie pour occuper des postes de responsabilitรฉ dans les programmes de lutte menรฉs dans leurs pays respectifs. Plusieurs centaines dโinfirmiers, kinรฉsithรฉrapeutes, techniciens de laboratoire ou assistants sociaux ont รฉgalement reรงu la formation qui leur รฉtait indispensable pour participer ร tous les niveaux aux activitรฉs de dรฉpistage, de traitement et de suivi des malades atteints de ce qui est encore trop souvent considรฉrรฉ comme une maladie honteuse .
Chaque annรฉe plus de deux cent(200) malades sont hospitalisรฉs pour recevoir le traitement appropriรฉ aux complications quโils prรฉsentent, principalement des atteintes nerveuses qui font toute la gravitรฉ de la maladie. La moitiรฉ de ces malades subissent ร lโinstitut une intervention chirurgicale destinรฉe ร corriger les consรฉquences dโune ou plusieurs de ces atteintes nerveuses.
Trois (3) axes de recherche ont รฉtรฉ, et sont toujours, privilรฉgiรฉs au CHOM :
โLes traitements spรฉcifiques (chimiothรฉrapie) de la lรจpre,
โ Les traitements prรฉventifs et curatifs des invaliditรฉs,
โLa physiopathologie des complications.
Quatre services indรฉpendants constituent lโinfrastructure nรฉcessaire ร la prise en charge des patients :
โLe service de mรฉdecine de 30 lits auquel est annexรฉ le service de consultation externe, est sous la responsabilitรฉ dโun mรฉdecin lรฉprologue assistรฉ de deux internes. Il reรงoit essentiellement les patients victimes de rรฉactions lรฉpreuses, principales causes de neuropathie qui sont le problรจme de la lรจpre
Le service des consultations externes constitue la source de recrutement des complications mรฉdicales mais est aussi ร lโorigine du dรฉpistage de prรฉs de 20 pourcent de lโensemble des nouveaux cas annuels nationaux
โLe service de rรฉadaptions physique qui comprend :
Un service de chirurgie avec un pole dโhospitalisation de 30lits, un bloc opรฉratoire
Un service dโergothรฉrapie comportant un pole de kinรจsitherapie, un pole de cordonnerie et une cellule dโEducation Sanitaire ; un chirurgien orthopรฉdiste lรฉprologue
Les interventions chirurgicales sont de trois types :
La chirurgie nerveuse directe (dรฉcompression)
La chirurgie palliative des paralysies dรฉfinitives des membres et de la face
La chirurgie dite de propretรฉ en cas de complication septiques dirigรฉ par une ergothรฉrapeute
Le service dโergothรฉrapie accueille les malades (hospitalisรฉs ou externes)pour :
-le bilan neurologique dรฉtaillรฉ
-la kinรฉsithรฉrapie prรฉ et post opรฉratoire
-lโinformation et lโรฉducation sanitaire des patients
-lโappareillage orthopรฉdique, variable en fonction du handicape : chaussures adaptรฉes, orthรจses, prothรจses.
HISTORIQUE DE LA MALADIE DE LA LEPRE
Lโorigine de la maladie se la lรจpre sโinscrit dans le problรจme le plus vaste de lโorigine de lโhomme.
La conception classique de son origine et son extension reposant sur des donnรฉes historiques et faisant de lโInde le foyer originel [8], sโest enrichie dโune conception gรฉnomique [41], reposant elle sur lโanalyse gรฉnomique de 175 souches de Mycobacterium leprae provenant de 21 pays reprรฉsentatifs des 5 continents.
Cette conception fait maintenant de lโAfrique de lโEst lโorigine gรฉographique de la lรจpre dโoรน une premiรจre extension se ferait dans trois directions : le continent indien, le Moyen Orient et lโEurope, et lโAfrique du Nord.
Une deuxiรจme extension se ferait dans deux directions :
De lโEurope et de lโAfrique du Nord vers lโAfrique de lโOuest (dont les premiers migrants venant de lโAfrique de lโEst il y a 50.000 ans nโy ont pas amenรฉ la lรจpre)
De lโEurope et lโAfrique de lโOuest vers le continent amรฉricain.
Au total, la maladie aurait รฉtรฉ introduite en Afrique de lโOuest par les explorateurs et les commerรงants, ou les colons provenant dโAfrique du Nord ou dโEurope.
ETIOPATHOGENIE
Si la connaissance du Mycobacterium leprae a connu de grands progrรจs avec le sรฉquenรงage de son gรฉnome (x), par contre beaucoup dโinconnus demeurent : la rรฉaction de lโhรดte, les mรฉcanismes de lโinfection, et du dรฉveloppement de la maladie.
LโAGENT PATHOGENE
Mycobacterium leprae (ML) ou Bacille de Hansen (BH) est un bacille acido-alcoolo-rรฉsistant (BAAR) :
Intracellulaire strict (dans les macrophages et cellules de Schwann), avec un temps de rรฉplication trรจs long (12 ร 14 jours)
Se dรฉveloppant dans une tempรฉrature optimale basse de lโordre de 33ยฐC et sโil peut se multiplier en vivo [15] (coussinet plantaire de la souris blanche, souris nude, tatou ร 9 bandes), il nโest toujours pas cultivable dans les milieux artificiels.
Le sรฉquenรงage de son gรฉnome a permis :
– de constater que ce dernier a eu une รฉvolution rรฉductive, est ร moitiรฉ vide, et quโil est invariant cโest ร dire quโil nโexiste pas de diffรฉrence de virulence entre les souches [27],
– de dรฉtecter les bases molรฉculaires de la rรฉsistance ร la Rifampicine [27],
– de dรฉcouvrir des gรจnes spรฉcifiques qui augurent de dรฉcouvertes importantes (vaccin?, tests dโimmunodiagnostic ?).
La mise en รฉvidence de ML est faite classiquement par la bacilloscopie qui consiste en un prรฉlรจvement de suc dermique sur 4 sites (2 lรฉsions dermatologiques + lobe des 2 oreilles) et une coloration de ce prรฉlรจvement par le Ziehl Neelsen, permettant ainsi de dรฉterminer :
– LโIndex Bactรฉriologique (IB) cotรฉ de 0 ร 6+, traduisant la charge bacillaire ; il est positif dans les formes multibacillaires ;
– LโIndex Morphologique (IM) qui traduit le pourcentage de bacilles viables, dits ยซ solides ยป, car de coloration rouge uniforme et homogรจne.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES RAPPELS
Chapitre I : SANTE PARODONTALE
1.1/ LE PARODONTE
1.1.1/ Parodonte sain : Anatomie et Histo-physiologie
1.1.1.1/ La gencive
1.1.1.2/ Lโos alvรฉolaire
1.1.1.3/ Le desmodonte ou ligament alvรฉolo-dentaire
1.1.1.4/ Le cรฉment
1.1.2/ La Maladie Parodontale
1.1.2.1/ Etiologie des maladies parodontales
1.1.2.2/ Facteurs locaux
1.1.2.3/ Facteurs de risque
1.1.3/ Classification
1.1.4/ Signes cliniques de la maladie parodontale
1.1.4.1 / Gingivites
1.1.4.2/ Parodontites
1.1.4.2.1/ Parodontite chronique
1.1.4.2.2/ parodontite agressive
1.1.4.2.3/ Parodontite ulcรจro-nรฉcrotique
1.2/ LES SOINS BUCCO-DENTAIRES
1.2.1/ Traitement de caries
1.2.1.1/ Soins conservateurs
1.2.1.2/ Dรฉvitalisation
1.2.2/ Extractions dentaires
1.2.3/Traitement parodontal
1.2.3.1/ Hygiรจne bucco-dentaire rigoureuse, motivation et enseignement de lโhygiรจne
1.2.3.3/ Surfaรงage radiculaire.
1.2.4/ Prothรจse
1.3/ CONCLUSION
Chapitre II : GENERALITES SUR LA LEPRE
2.1-HISTORIQUE DU CENTRE HOSPITALIER DE LโORDRE DE MALTE EX ILAD:
2.2-HISTORIQUE DE LA MALADIE DE LA LEPRE
2. 3 ETIOPATHOGENIE
2. 3.1. LโAGENT PATHOGENE
2.3.2. LโHOTE
2.4 MANIFESTATIONS CLINIQUES
2.4.1. La lรจpre non compliquรฉe
2.4.1.1. Signes cliniques
2.4.1.1.1. La pรฉriode dโincubation
2.4.1.1.2. Les signes dermatologiques isolรฉs ou associรฉs
2.4.1.1.3. Les signes neurologiques
2.4.1.1.4. Les autres signes
2.4.1.1.5. Classification clinique (O M S)
2.4.1.2. Les signes paracliniques
2.4.1.3. La classification histo-bactรฉrio-immuno clinique de Ridley et Jopling 29
2.4.1.4. Evolution
2.4.2. LA LEPRE COMPLIQUEE
2.4.2.1. Les rรฉactions lรฉpreuses
2.4.2.1.1. Rรฉactions de type I
2.4.2.1.2. Rรฉaction de type II ou Erythรจme Noueux Lรฉpreux (ENL)
2.4.2.2. Les neuropathies
Chapitre III : HISTORIQUE RELATION ENTRE SANTE BUCCO DENTAIRE ET SANTE GENERALE
3.1. La lรจpre et les lรฉsions buccales observรฉes
3.2/ Consรฉquences gรฉnรฉrales de la parodontite
3.3 /Maladie parodontale et santรฉ gรฉnรฉrale
3.3.1/ Parodontopathies et maladies cardio-vasculaires
3.3.2/ Parodonthopathies et diabรจte
3.3.3/ Parodontopathies et accouchements prรฉmaturรฉs
3.4. Conclusion
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
2.1. Justification
2.2 Objectif
2.3. Mรฉthodologie
2.3.1. Type dโรฉtude
2.3.2. Cadre dโรฉtude
2.3.3. Echantillonnage
2.3.4. Description des variables dโintรฉrรชt et de mesure
2.3.4.1. Questions dโordre gรฉnรฉral
2.3.4.2. Indicateurs cliniques
2.3.5. Instrument de collecte des donnรฉes
2.3.6. Procรฉdure de collecte de donnรฉes et considรฉrations รฉthiques
2.3.7. Plan dโanalyse des donnรฉes
2.4. Rรฉsultats
2.4.1. Caractรฉristiques gรฉnรฉrales de la population dโรฉtude
2.4.1.1. Donnรฉes socioprofessionnelles
2.4.1.1.1. Rรฉpartition selon le sexe
2.4.1.1.2. Rรฉpartition selon la rรฉsidence
2.4.1.1.3. Rรฉpartition selon lโรฉtat de santรฉ gรฉnรฉrale:
2.4.1.1.4. Rรฉpartition selon la prise de mรฉdicament
2.4.1.1.5. Rรฉpartition selon la profession
2.4.1.1.6. Donnรฉes sur le revenu mensuel des malades
2.4.1.1.7. Rรฉpartition selon le niveau dโรฉtude
2.4.1.1.8. Rรฉpartition selon le statut matrimonial
2.4.1.1.9. Rรฉpartition selon le rรฉgime matrimonial
2.4.1.1.10. Rรฉpartition selon le mode dโhabitation des mariรฉs
2.4.1.1.11. Donnรฉes sur la scolarisation des enfants
2.4.2. Rรฉpartition selon les motifs de consultation
2.4.3. Rรฉpartition selon la forme de lรจpre
2.4.4. Habitudes de vie
2.4.5. Donnรฉes cliniques buccodentaires
2.4.6. ETUDE DE LโETAT PARODONTAL DES PATIENTS ATTEINTS DE LEPRE
2.5. DISCUSSION
2.6. CONCLUSION
RECOMMENDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
INTRODUCTION
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