Historique et problématique de l’Enseignement Supérieur dans le monde

L’Enseignement Supérieur est le type d’enseignement dispensé pour les titulaires du baccalauréat sanctionnant la fin des études secondaires, et/ou pour les titulaires de diplômes jugés équivalents. L’enseignement de type universitaire est un lieu de régulation de la connaissance et d’acquisition du savoir-faire. Considéré comme le degré supérieur de l’appareil éducatif, l’Université est à la fois un facteur d’uniformisation et de différenciation.

Planifier l’enseignement supérieur c’est adopter une certaine stratégie pour mieux organiser et faire fonctionner à bon escient, et le système éducatif, et le système administratif de l’Université. Depuis l’avènement de l’indépendance de l’ensemble des pays en développement, beaucoup d’entre eux ont opté pour une politique de promotion socioculturelle. Depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, Madagascar a fait des efforts considérables pour éradiquer l’analphabétisme : créer des écoles primaires et secondaires et promouvoir le développement de l’enseignement supérieur.

Historique et problématique de l’Enseignement Supérieur dans le monde

Le concept d’ « Université » 

L’Université est un établissement d’enseignement supérieur, habilité à délivrer des diplômes. À l’origine, l’université, abréviation de l’expression latine universitas magistrorum et scholarium (« association [ou union] de professeurs et d’étudiants»), était constituée de collèges, groupes d’étudiants qui se rassemblaient pour partager les installations universitaires et résidentielles. L’université a été organisée de manière à procurer des avantages mutuels et d’assurer une protection légale. Aujourd’hui, un collège peut être affilié à une université ou demeurer indépendant. Dans certaines universités, en particulier dans les établissements européens, les étudiants débutent dans l’enseignement supérieur par des études spécialisées : en effet, leur culture générale a été achevée dans les établissements d’enseignement secondaire. Les étudiants assistent aux cours, qui sont généralement obligatoires, et aux conférences ; ils travaillent directement avec des chefs de travaux dirigés qui les préparent aux examens. Les programmes peuvent être achevés en deux ou six années d’études, divisées habituellement en trois trimestres.

Développement des universités 

Les universités modernes ont évolué à partir des établissements du Moyen Âge installés en Europe occidentale ; cependant, il existait déjà un certain type d’enseignement supérieur dans les temps anciens, au Proche-Orient et en Extrême-Orient aussi bien qu’en Europe.

Repères antiques
En Grèce, l’Académie de Platon aussi bien que le Lycée d’Aristote étaient des écoles supérieures de philosophie. Au cours de la période hellénistique, Athènes attira un grand nombre d’étudiants venus de Rome ; plus tard, on compta parmi eux des hommes d’État et des poètes comme Jules César, Cicéron, Auguste et Horace. La ville d’Alexandrie prit aussi au cours de cette période une importance considérable, avec son immense bibliothèque (voir Bibliothèque d’Alexandrie) et son musée, qui attiraient les érudits du Proche-Orient. Les académies juives de Palestine et de Babylone, qui créèrent le Talmud, favorisèrent la recherche intellectuelle, qu’elle fût religieuse ou profane, pendant une période s’étendant à peu près de l’an 70 av. J.-C. jusque bien avant dans le XIIIe siècle. L’université de Nalanda, au nord de l’Inde, où des étudiants hindous ou chinois venaient étudier le bouddhisme, est restée en activité jusqu’au XIIIe siècle. Les établissements d’enseignement supérieur furent florissants en Chine à partir du VIIe siècle, en Corée à partir du XIVe siècle. L’université al-Azhar au Caire, qui compte aujourd’hui plus de mille ans d’existence, est pour l’islam une autorité supérieure. Un autre établissement islamique également très ancien est l’université al Qarawiyin de Fès, au Maroc.

Les universités médiévales
Les universités d’Europe occidentale se développèrent grâce à la migration des étudiants, attirés dans différentes villes par les cours de maîtres renommés. La langue ne constituait pas une barrière puisque conférences et discussions étaient tenues dans la langue universelle, le latin. Au XIIe siècle, Paris avait une réputation bien établie de centre universitaire pour les études de théologie et de philosophie, aussi l’université de Paris devint-elle un modèle pour les universités qui s’établirent par la suite en Europe du Nord. Bologne était le centre des études de droit, et son université fut un exemple qu’imitèrent les universités italiennes et espagnoles. À partir du XIIIe siècle, on vit s’établir des universités en France (la Sorbonne, 1257 ; Montpellier, 1289), en Angleterre, en Écosse, en Allemagne, en Bohême et en Pologne. Les étudiants qui venaient du même pays se groupaient en « nations », associations destinées à leur assurer aide et protection mutuelles. C’est à partir de ces communautés que se développa le concept de collège (du latin collegium, «association »). Les universités médiévales avaient le droit d’interrompre le cours des études lorsque les circonstances étaient défavorables ; elles pouvaient également conférer des diplômes et le privilège de pouvoir enseigner dans n’importe quel pays de la chrétienté.

De la Renaissance au XVIIIe siècle
Les universités italiennes, comme celle de Ferrare, contribuèrent à transmettre les idées humanistes de la Renaissance dans les établissements du nord de l’Europe. Bologne était, au XVIIe siècle, le grand centre de la médecine et de la biologie. L’université de Leyde, en Hollande, fondée en 1575, attirait les étudiants de toutes les régions du continent européen, désireux de s’initier aux sciences nouvelles ; au XVIIIe siècle, Leyde devint un centre important pour les études de droit, ce qui lui valut un afflux d’étudiants venus d’Écosse. L’université de Salamanque, fondée aux environs de 1230, constitua un modèle pour la création d’établissements en Amérique centrale et en Amérique latine au cours des XVIe et XVIIe siècles.

La Réforme a eu, à ses débuts, pour théâtre l’université de Wittenberg, car Martin Luther, qui y exerçait en tant que professeur, fut à l’origine du mouvement. Ses disciples partirent enseigner dans toutes les régions d’Allemagne, de Scandinavie et d’Europe orientale. En Suisse, la Réforme calviniste mit en jeu l’université de Genève, où les membres des facultés aussi bien que les étudiants contribuèrent à répandre la doctrine de Calvin à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. Aux États Unis, en Nouvelle-Angleterre, les calvinistes fondèrent le collège Harvard (qui devint plus tard l’université Harvard), la plus ancienne des universités américaines. La tradition calviniste fut également à l’origine de la fondation du collège Yale (par la suite, université Yale) et du collège du New Jersey (aujourd’hui l’université de Princeton). Parmi les autres créations de l’époque coloniale, citons le collège royal (université de Columbia). Pendant la période coloniale, cependant, de nombreux étudiants américains de familles aisées choisirent d’aller faire leurs études à l’étranger, surtout dans les universités d’Écosse, de Hollande, ou encore en France et en Italie.

Le premier établissement laïc d’enseignement supérieur en Russie fut l’université Lomonossov, fondée à Moscou en 1755 ; elle se développa, en même temps que d’autres universités laïques russes, sous l’influence allemande et sous celle d’autres pays étrangers. Les universités de Vilnius et de Dorpat, bien que leur création fût plus ancienne, étaient essentiellement des universités d’orientation religieuse.

Les XIXe et XXe siècles

La période qui suivit la révolution industrielle et qui vit la croissance de la classe moyenne, fournit une grande part de l’élan nécessaire à l’expansion de l’enseignement supérieur en Europe. Au cours du XIXe siècle, les universités allemandes prirent de l’importance, car elles étaient des lieux de recherche universitaire et privilégiaient la liberté de l’enseignement. L’université de Berlin était renommée pour son enseignement de la philosophie ; celle de Göttingen pour l’enseignement de la littérature et des mathématiques; Heidelberg était connue pour les mathématiques et les études classiques ; Leipzig pour la psychologie ; Iéna, pour la pédagogie. Nombreux furent les étudiants étrangers à obtenir leur doctorat en philosophie auprès des universités allemandes.

Les établissements britanniques fondés au cours de cette période comprennent les universités de Londres, Durham, Manchester, Liverpool, Leeds, et du pays de Galles. À la différence de l’université d’Oxford et de l’université de Cambridge (fondées respectivement au XIIe et au XIIIe siècle) et qui représentaient l’établissement, le prestige social et des idées relativement conservatrices, les établissements mentionnés plus haut et d’autres encore, et qu’on nommait familièrement les « universités en brique rouge », attirèrent les étudiants et les professeurs de faculté aux idées avancées dans les domaines social et politique.

Au Canada, au cours du XIXe siècle, furent fondées l’université McGill ainsi que celles de Toronto et de Montréal. Parmi les universités fondées au XIXe siècle sur le continent, citons celles de Berlin, de Saint-Pétersbourg, d’Athènes, de Bucarest, et de Sofia. En Inde, les universités de Calcutta, Bombay et Madras, toutes trois fondées en 1857, furent créées en tant qu’organismes pour examens. Aujourd’hui, l’université de Melbourne (1853) compte le plus grand nombre d’étudiants inscrits parmi les établissements d’enseignement supérieur de l’Australie, lesquels comprennent le secteur de Sydney, d’Adélaïde et du Queensland.

La croissance des universités en Chine fut ralentie par l’agitation politique au cours du XIXe siècle et au début du XXe. L’université de Beijing fut fondée en 1896. Les universités japonaises comprennent celles de Tokyo (1877) et de Kyoto (1897).

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I PROBLEMATIQUE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Chapitre I : Historique et problématique de l’Enseignement Supérieur dans le monde
I- Le concept d’ « Université »
II- Développement des universités
Chapitre II : Historique et développement de l’Enseignement Supérieur à Madagascar
I- La genèse de l’Université de Madagascar
II- Naissance et développement des Centres Universitaires Régionaux
Chapitre III : La situation de l’Enseignement Supérieur
I- Situation de 1975 à 1985
II- Situation depuis 1985 jusqu’à ce jour
Chapitre IV : Les indicateurs de développement des Universités
I- Répartition des étudiants
II- Evolution de la participation féminine et des étrangers
III- Evolution du nombre des boursiers
IV- Evolution des moyens financiers
V- Evolution des ressources humaines
Conclusion de la première partie
Partie II ETUDE DU CAS DE L’UNIVERSITE REGIONALE DE TOAMASINA
Chapitre I : Brève histoire et indicateurs de développement de l’Université de Toamasina
I- Evolution temporelle de l’effectif des Etudiants par facultés
II- Evolution des ressources humaines
Chapitre II : Les indicateurs de résultats
I- Evolution du taux de réussite
II- Evolution du taux de redoublement
III- Evolution du taux d’abandon
IV- Evolution de la durée moyenne des études par diplômé
Chapitre III : Stratégie organisationnelle
I- Organigramme de la hiérarchie administrative de l’Université de Toamasina
II- Stratégie organisationnelle au sein de l’Université de Toamasina
III- Organisation estudiantine
IV- Conditions d’existence des étudiants
V- Cas de conflits entre étudiant et administration
VI- Cas d’abandon
Chapitre IV : Impacts des stratégies organisationnelles sur les indicateurs de résultats
I- Impacts de la condition de l’enseignement sur les indicateurs de résultats
II- Impact des conditions d’existence des étudiants sur les résultats d’examens
III- Impacts des activités des associations pédagogiques sur l’enseignement et les résultats aux examens
IV- Impacts des activités des associations para-universitaires sur les résultats aux examens
Conclusion de la deuxième partie
Partie III : ANALYSE ET REFLEXIONS PROSPECTIVES SUR LES CONDITIONS
Chapitre I : Analyses et réflexions sur l’évolution de l’Université
I- Analyse de l’évolution de l’effectif des Etudiants
II- Analyse de l’évolution des ressources humaines
III- Analyse de l’organisation pédagogique et administrative
IV- Analyse de l’organisation para-universitaire
Chapitre II : Sociologie de l’organisation sociale dans le monde universitaire
I- La valeur donnée à l’enseignement supérieur
II- Organisation sociale
III- Interaction sociale
IV- Coopération (solidarité, entraide et esprit d’équipe) et compétition (Vers une différenciation, source de conflit)
Chapitre III : Perspectives pour l’avenir
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie

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