Historique et origine du manguier
Propagation et plantation
Comme pour la plupart des arbres fruitiers, la propagation du manguier est réalisée par greffage. Le greffage et les premiers mois d’élevage sont réalisés en pépinières. Le choix du porte-greffe dépend des conditions climatiques et édaphiques de l’endroit de culture. Ce choix a d’autant plus d’importance dans les régions soumises aux risques cycloniques. Ainsi, à la Réunion, le porte-greffe conseillé est « Maison Rouge ». Son bon ancrage lui permet de résister à l’arrachement en cas de vents violents. Les porte-greffes sont produits à partir de noyaux de mangues polyembryonnés afin d’obtenir une homogénéité génétique. Les noyaux sont semés la partie concave vers le bas. Le milieu de semis doit être suffisamment drainé et aéré. Les semences sont également traitées contre les agents fongiques, insectes, nématodes et acariens. Les plants sont repiqués une fois afin d’obtenir une taille suffisante. En effet, la réussite du greffage du plant de manguier exige des plants suffisamment développés. Pour un taux de réussite élevé (>95%), le greffage est effectué au moment de la reprise de la végétation, en début de saison des pluies. (Bidima, 2006) Avant la plantation, le sol doit être débarrassé des déchets de souches et de racines du verger précédent. En effet, ces débris végétaux favorisent le développement du pourridié. C’est une maladie des racines des végétaux ligneux. Ces agents fongiques provoquent la décomposition des tissus ligneux. En situation naturelle, ils sont en équilibre dans l’écosystème. En situation artificielle, comme un verger, ils peuvent causer la destruction totale de la culture. (Guillaumin, 2005) La densité de plantation du manguier atteint en moyenne 285 arbres/ha. Les distances de plantation sont en moyenne de 5×7 m. La plantation pendant la saison des pluies permet une meilleure reprise.
La croissance végétative
La croissance du manguier n’est pas continue. Elle est rythmique. Les tiges croissent à partir des bourgeons apicaux ou latéraux avant de retrouver un état de repos. Chaque flush de croissance végétative donne une unité de croissance (notée UC). L’unité de croissance correspond donc à l’accroissement de la tige entre deux périodes de repos. Cette alternance de croissance et de quiescence peut avoir lieu plusieurs fois par année. Le nombre de reprises de croissance d’une tige est influencé par les conditions climatiques ainsi que par le cultivar. Elle a lieu 1 à 4 fois par an sur la même tige. Ce nombre semble être plus élevé chez les jeunes arbres que chez les arbres matures. (Davenport and Nùnez-Elisea, 1997) La croissance n’est pas synchrone pour l’ensemble de la canopée, toutes les parties de la canopée ne croissant pas en même temps ni au même rythme. Néanmoins, les UC proches dans la typologie de l’arborescence ont en général un comportement semblable. (Davenport and Nùnez-Elisea, 1997) Les feuilles sont généralement vertes mais peuvent être bronze, rougeâtres. Elles sont encore fines et tendres. La lignification les rend ensuite plus rigides. Une pousse végétative est considérée comme mature lorsqu’elle est vert foncé. Cela correspond à 2 à 3 mois d’âge. (Davenport and Nùnez-Elisea, 1997)
Facteurs d’induction et d’initiation de la croissance
Le moment et l’intensité de la floraison déterminent le moment et l’importance de la fructification. L’initiation peut être stimulée par différents signaux : la taille, la défoliation, l’irrigation pendant la saison sèche, l’application de fertilisants, l’éthylène ou encore le passage de basses à hautes températures. (Davenport and Nùnez-Elisea, 1997 ; Davenport, 2007) Il en va de même lorsque l’azote et l’eau sont disponibles en abondance. (Davenport, 2007) Dans les bourgeons, l’initiation est gouvernée par le ratio entre les auxines provenant des feuilles et les cytokinines provenant des racines. (Davenport, 2007) Le phénomène d’initiation de la croissance des pousses est complètement indépendant de l’induction. L’induction détermine quel type de pousse pourra se développer. Cette pousse sera soit végétative soit reproductrice soit mixte. Au moment de l’initiation des pousses les bourgeons ne sont pas prédéterminés. Un signal indépendant va en être responsable. Cette caractéristique différencie le manguier des arbres croissants en zones tempérées où le type de bourgeons est déterminé avant l’hiver précédant la floraison. (Davenport and Nùnez-Elisea, 1997 ; Davenport, 2007) L’induction est dirigée par l’interaction d’un promoteur floral dépendant de la température et d’un promoteur végétatif dépendant de l’âge de la pousse. (Davenport, 2007) Le signal d’induction dépend de la température. Des températures basses induisent un développement de la pousse en système reproducteur, tandis que des températures plus hautes provoquent un développement végétatif. L’induction est réversible. Lorsque les températures changent d’inductrices à non inductrices ou inversement, la pousse devient mixte et développe des parties végétatives et reproductrices. (Davenport, 2007) Les températures régissent l’induction en régions subtropicales où elles peuvent passer sous les 18°C. Ce seuil n’est pratiquement jamais atteint en régions tropicales. Ce paramètre y conditionne donc peu la floraison. En régions tropicales, elle a lieu sur les tiges ayant atteint un certain âge, au moins 4 mois. (Davenport et al, 2006) En effet, le promoteur végétatif diminuerait graduellement avec l’âge des feuilles et des bourgeons. L’induction est dirigée par les concentrations relatives du promoteur floral et végétatif. (Davenport, 2007)
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Table des matières
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTÉRATURE I.1 LE MANGUIER I.1.1 Classification I.1.2 Historique et origine du manguier I.1.3 Caractéristiques botaniques I.1.4 Exigences écologiques I.1.4.1 Conditions de températures et d’humidité I.1.4.2 Conditions de sol I.1.5 Gestion du verger et itinéraire technique I.1.5.1 Propagation et plantation I.1.5.2 Fertilisation I.1.5.3 Désherbage I.1.5.4 Irrigation I.1.5.5 Protection phytosanitaire I.1.5.6 Taille I.1.5.7 Récolte I.1.6 Le cycle phénologique I.2 PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION I.2.1 Facteurs d’induction et d’initiation de la croissance I.2.2 Le concept tri-factoriel I.2.3 Les caractéristiques des trois facteurs I.2.4 Facteurs internes et externes influençant la floraison du manguier I.2.5 Gestion de la floraison I.3 ALTERNANCE DE FLORAISON ET ALTERNANCE DE PRODUCTION I.3.1 Généralités sur l’alternance et divers exemples I.3.2 Conditions et évènements déclencheurs de l’alternance I.3.3 Mécanismes maintenant le cycle d’alternance I.3.4 Gestion de l’alternance I.3.5 Cas du manguier I.4 LES RESSOURCES CARBONÉES NON-STRUCTURALES I.4.1 Généralités I.4.1.1 L’amidon I.4.1.2 Le saccharose I.4.1.3 Le glucose et le fructose I.4.1.4 Relations source-puits I.4.2 Les ressources carbonées dans les arbres fruitiers I.4.2.1 Le compartiment racinaire I.4.2.2 Les arbres en régions tempérées I.4.2.3 Les arbres en régions tropicales I.4.3 Ressources carbonées et phénomène d’alternance I.4.4 Le cas du manguier CHAPITRE II : PROBLÉMATIQUE ET EXPOSÉ DU SUJET CHAPITRE III : MATÉRIEL ET MÉTHODES III.1 MODE OPÉRATOIRE III.1.1 Matériel végétal III.1.2 Calendrier d’échantillonnage III.1.3 Les compartiments considérés dans cette étude III.1.4 Mesures complémentaires III.1.5 Détermination de la biomasse des compartiments III.1.6 Préparation des échantillons à l’analyse des sucres III.1.7 Analyses des sucres III.2 CONSTRUCTION DES SQUELETTES III.2.1 Corrections préalables à la détermination des squelettes III.2.1.1 Estimation de la biomasse des racines fines III.2.1.2 Estimation de la teneur moyenne en sucres des grosses racines III.2.2 Construction des squelettes III.2.2.1 Matière structurale et unités III.2.2.2 Détermination des squelettes individuels III.2.2.3 Construction des squelettes moyens par stade phénologique III.2.2.4 Squelettes communs utilisés III.2.2.5 Les compartiments temporaires III.3 ANALYSE DES QUANTITES DE SUCRES III.3.1 Détermination des biomasses des sucres dans chaque compartiment III.3.2 Analyse des biomasses des sucres III.3.2.1 Cartographie des quantités de sucres . III.3.2.2 Etude le la dynamique des quantités de sucres dans chaque compartiment CHAPITRE IV : RÉSULTATS ET DISCUSSION IV.1 BIOMASSE SÈCHE STRUCTURALE IV.1.1 Cartographie de la biomasse sèche structurale IV.1.2 Dynamique de la biomasse sèche structurale au cours du cycle phénologique IV.1.2.1 Dynamique de la biomasse sèche structurale de l’arbre entier IV.1.2.2 Dynamique de la biomasse sèche structurale des différents compartiments au cours du cycle phénologique IV.1.3 Comparaison entre les deux types de squelettes communs IV.2 QUANTITÉS DE SUCRES IV.2.1 Cartographie des sucres chez le manguier IV.2.1.1 Cartographie de la somme des sucres chez le manguier IV.2.1.2 Cartographie de l’amidon chez le manguier IV.2.1.3 Cartographie du saccharose chez le manguier IV.2.1.4 Cartographie du fructose et du glucose chez le manguier IV.2.1.5 Cartographie des sucres dans les compartiments temporaires du manguier IV.2.2 Dynamique des quantités de sucres dans le squelette commun à tous les stades au cours du cycle phénologique IV.2.2.1 Evolution des différents sucres dans le manguier IV.2.2.2 Regroupement des compartiments et évolution des groupes IV.2.3 Dynamique des quantités de sucres dans le squelette commun aux quatre premiers stades et aux deux derniers stades phénologiques au cours du cycle phénologique IV.2.3.1 Evolution des différents sucres dans le manguier IV.2.3.2 Regroupement des compartiments et évolution des groupes CHAPITRE V : CONCLUSION ET PERSPECTIVES
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