Historique et fonctionnement du Musée

Historique et fonctionnement du Musée

La valeur des objets

Les musées n’accordent pas la même valeur à tous les objets qu’ils conservent. Pourtant, dès l’instant où ils entrent dans les collections, tous les objets remplissent trois fonctions principales7 : ● une fonction symbolique et légitimante. Les objets témoignent, ils sont des preuves du passé. Selon Marie-Hélène Joly, « l’objet historique par excellence, c’est le portrait d’ancêtre, et le premier musée d’histoire, la galerie d’ancêtres ». ● une fonction documentaire. L’objet est porteur d’une information. Cependant, cela nécessite qu’il ne soit pas uniquement exposé, mais qu’il ait été étudié au préalable, qu’il soit restitué dans son contexte d’origine et qu’il s’accompagne d’un appareil critique. Mais la polysémie de l’objet peut parfois donner lieu à des contre-sens. ● une fonction qui participe du sacré et du religieux. Les objets sont perçus comme des reliques qui doivent permettre d’établir un contact avec le passé ou avec le possesseur de l’objet dans le cas d’un musée biographique. Tous les objets conservés dans les collections des musées remplissent ces trois fonctions. Ce n’est donc pas cet aspect qui explique le fait que tous les artefacts n’aient pas la même valeur. En revanche, MarieHélène Joly distingue deux types de conservation pratiqués au sein des musées d’histoire : la conservation passive et la conservation active8. La conservation passive n’est pas liée aux thèmes ou à l’idéologie que les musées souhaitent présenter, mais est assumée par ces derniers afin de rendre service à une population. En effet, les communautés n’osent pas jeter certains objets parce qu’ils leur évoquent des souvenirs agréables ou marquants. Généralement, il s’agit des traces d’une activité disparue qu’un groupe de personnes souhaite préserver afin de les transmettre aux générations futures pour que ces dernières sachent ce que faisaient leurs ancêtres. La volonté de conserver ces objets répond donc à une logique sentimentale, nostalgique. Ils sont stockés dans les musées, qui deviennent des « greniers de la mémoire » où s’entassent des objets sélectionnés pour les souvenirs qu’ils évoquent. Mais du fait de l’inaliénabilité des collections publiques, ces objets deviennent des objets historiques. C’est pourquoi les musées fixent des limites à la conservation passive, afin d’éviter que les collections ne soient saturées et que n’importe quel objet devienne objet historique. Parallèlement, il existe une conservation active, réalisée dans le but d’illustrer les choix thématiques et idéologiques des musées. Les objets sont sélectionnés, parfois même achetés, en fonction du sujet auquel ils sont rattachés. C’est pourquoi les musées accordent plus d’importance aux objets issus de la conservation active qu’à ceux liés à la conservation passive. Cependant, les objets issus de cette dernière sont aussi riches d’enseignements, puisqu’ils permettent de mettre en avant les thèmes qui sont considérés comme importants par une communauté. En effet, cette dernière se donne la peine de conserver ces objets parce qu’elle accorde de l’importance à ce qu’ils symbolisent, qu’il s’agisse d’une activité économique disparue ou des objets ayant appartenu à une personnalité locale. De plus, ces objets peuvent se révéler une richesse insoupçonnée pour les musées en leur permettant notamment d’élargir les thèmes d’exposition. La hiérarchisation de valeur instituée par les musées concernant les objets qu’ils conservent est également renforcée par la distinction établie par Marie-Hélène Joly9. Celle-ci différencie « reliques signifiantes » et « reliques non signifiantes ». En effet, la plupart des objets conservés dans les musées d’histoire obtiennent le statut de reliques, d’objets sacrés. Ils sont souvent présentés comme tel, parfois sans explication. Le simple fait qu’il s’agisse d’une relique serait suffisant pour justifier sa place dans une exposition muséographique. Mais cette approche ne tient pas compte d’une mission essentielle des musées d’histoire : la mission de vulgarisation. Cela nécessite de ne pas uniquement exposer les objets, mais également de porter un jugement critique. Certains objets constituent des reliques évidentes du fait qu’ils ont appartenu à un personnage important. Ils acquièrent le pouvoir d’établir un contact avec ladite personnalité. Cependant, ce statut de reliques s’est petit à petit étendu aux traces matérielles du quotidiens des anonymes. Ainsi, peu d’objets conservés dans les musées d’histoire échappent à ce statut de reliques. C’est ici que la distinction entre « reliques signifiantes » et « reliques non signifiantes » intervient : certaines reliques sont dépourvues de signification et ne livrent aucune information aux spectateurs. En effet, le pouvoir d’évocation des reliques provoque uniquement une émotion ainsi qu’un phénomène d’identification et de remémoration. Le fait qu’un objet ait traversé le temps permet au spectateur d’entrer en contact avec le passé sur le mode du magique, de l’irrationnel. Cependant, il ne se produit aucune transmission d’information ; le spectateur échappe donc au domaine de la démarche historique. C’est ce que Marie-Hélène Joly qualifie de « reliques non signifiantes ». Ces dernières nécessitent que le musée apporte les explications nécessaires à la compréhension. À l’inverse, d’autres parviennent à dépasser le simple fait de susciter une émotion et délivrent une information. C’est le cas notamment des objets fabriqués par les déportés dans les camps de concentration, qui renseignent le visiteur sur les conditions de vie à l’intérieur de ces camps. De même, Marie-Hélène Joly prend l’exemple du costume de veuve conservé à l’Historial de Péronne, qui « est à lui seul un témoignage du grand deuil des femmes après la guerre » et qui « constitue une représentation visuelle forte d’une génération décimée et sacrifiée »10. Le rôle des conservateurs est donc de mettre en scène ces reliques signifiantes. Ils ne doivent pas se contenter d’exposer ces objets-phares mais de les faire parler, de leur redonner du sens en les accompagnant d’un appareil critique qui leur permettra de dépasser le statut de simple relique.

Faire parler les objets

L’objet seul ne se suffit pas à lui-même. À part pour les initiés, il n’a pas de sens ou au contraire en a un trop grand nombre. La présentation d’objets dans un musée d’histoire est par nature décontextualisante. En effet, la fonction première des objets présentés n’est pas d’être exposé. L’un des rôle du conservateur est donc d’entourer les reliques d’un appareil explicatif afin qu’elles prennent un sens, qu’elles retrouvent le contexte dans lequel elles étaient utilisées et qu’elles délivrent ainsi un message au spectateur. Cela implique de renoncer à toute neutralité. En effet, l’objet est polysémique par nature et le conservateur doit faire un choix. Il ne faut pas opposer objet et message, les deux doivent cohabiter au sein des musées pour satisfaire le spectateur. Le premier acte muséographique que le conservateur doit effectuer est la sélection des objets à exposer. Cet aspect de la muséographie traduit un premier niveau d’abandon de la neutralité. En effet, en fonction des objets qu’il choisit d’exposer ou au contraire de ne pas montrer, le conservateur prend un parti. Ensuite, le mode de présentation et la mise en valeur de l’objet permettent de créer des significations différentes en fonction de la situation dans la salle, de l’éclairage, des objets placés à côté… Cette deuxième phase n’est également pas neutre. Le conservateur doit décider si il va mettre en valeur tel objet et comment, ou au contraire si il va le placer aux côtés d’un autre objet pour qu’il serve de faire-valoir, afin de mettre en valeur un objet que le conservateur juge plus important et plus adéquate pour délivrer son message. Enfin, les éléments didactiques qui entourent les reliques traduisent un choix de la part du conservateur. Ce dernier privilégie une explication plutôt qu’une autre parce qu’elle illustre le message du musée. Ainsi, donner un sens aux objets exposés est un acte muséographique qui nécessite de renoncer à toute neutralité. Cependant, cet abandon ne suppose pas pour autant qu’il faille passer sous silence les aspects d’un sujet qui vont à l’encontre du message que le conservateur souhaite délivrer. Ce dernier doit s’efforcer de présenter l’ensemble des questions qui se rattachent au thème traité.

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Table des matières

INTRODUCTION LA PLACE DES DOCUMENTS ÉCRITS
1 Les musées d’histoire
1.1. Définitions
1.2. Rapport à l’histoire et au passé
1.3. Rapport au présent
2 Les objets
2.1. Rapport aux collections
2.2. La valeur des objets
2.3. Faire parler les objets
3 Les documents
3.1. Les expositions dans les services d’archives
3.2. Les archives des musées
3.3. Les documents dans les collections muséales
BIBLIOGRAPHIE ÉTAT DES SOURCES LA PRÉSENCE DE DOCUMENTS-OBJETS AU MUSÉE DE CHOLET, UNE SINGULARITÉ DANS LE MONDE MUSÉAL
1 Historique et fonctionnement du Musée
1.1. Histoire du Musée
1.2. Critiques de la presse
1.3. Fonctionnement du musée
2 Le traitement des collections
2.1. La collecte des documents
2.2. La conservation
3 L’interprétation des documents
3.1. Les expositions
3.2. La perception des documents CONCLUSION

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