Historique et caractérisation du heavy metal

Historique et caractérisation du heavy metal

Caractérisation

Tout d’abord, il nous apparaît comme crucial de considérer le metal comme un genre extrêmement perméable et répandu à l’échelle mondiale, impliquant l’apparition régulière de nouvelles influences qui ne cessent de le faire évoluer ainsi que ses ramifications. Il devient donc difficile, pour ne pas dire impossible d’établir une définition précise et universelle. Cependant, des tendances générales peuvent être observées dans différentes dimensions de ce genre musical. Hainaut, dans son travail de délimitation du style musical du black metal, s’appuie sur la théorie du prototype. Cette théorie permet de concevoir les styles musicaux comme étant définis par un ensemble de critères auxquels les musiques correspondent de manière variable. Par conséquent des cas de musiques ou d’œuvres peuvent correspondre parfaitement à une catégorie donnée, d’autres un peu moins mais en posséder suffisamment de caractéristiques pour y être rattachés et d’autres encore peuvent se retrouver à la croisée de deux catégories différentes mais tout de même proches. Cet élément de cadre théorique nous suffit pour donner des caractéristiques générales du heavy metal et de quelques-uns de ses sous-genres. De la même manière, il nous permet de travailler dans notre analyse avec les différents sous-genres tels qu’ils sont donnés par les groupes mêmes ou par le site Encyclopaedia Metallum.

Afin de proposer quelques bases de définition du heavy metal, nous nous consacrerons à une présentation de quelques caractéristiques sonores, textuelles et visuelles dans les sections suivantes. Les thèmes abordés à travers ces dimensions sont variés et dépendent majoritairement des sous-genres de metal joués. Le plus souvent, ces thèmes se rattachent à des catégories telles que la puissance ou le pouvoir, nommés « power » ou « empowerment » , dans les travaux anglophones, et dont la traduction française est « empouvoirement », ou l’extrême, avec pour conséquence des mises en scène et des recherches d’expression et de sensation individuelle ou collective de ces thèmes.

La dimension sonore

Le metal est tout d’abord, selon la définition proposée par Bérenger Hainaut, considéré en tant que musique populaire enregistrée, signifiant qu’elle est le plus souvent créée et transmise à travers un enregistrement. Comme l’explique Fabien Hein, les genres précurseurs du metal, que le hard rock et le sous-genre heavy metal, n’auraient pas pu exister sans les avancées technologiques en matière d’amplification, ce qui a notamment mené en France à l’ajout de d’adjectif «amplifié» pour caractériser les musiques répondant à ce prérequis.

Dans la majorité des descriptions de la dimension sonore du heavy metal , l’instrumentarium basique est composé d’une guitare électrique, d’une basse et d’une batterie. La guitare est souvent agrémentée d’une distorsion ou d’une saturation du son. La basse et la batterie ont pour fonction de marquer une rythmique lourde , caractéristique du genre metal. À ces piliers du genre metal peuvent s’ajouter divers instruments tels que le synthétiseur, l’accordéon, le violon ou des ensembles orchestraux, dont les mélodies sont présentées sur scène à l’aide d’enregistrements.  Le metal est une musique majoritairement accompagnée de chant. Le type de chant utilisé s’est diversifié avec le temps. Le type de voix utilisée aux débuts du genre metal était une voix décrite comme criée et aigüe . Aujourd’hui, les musicologues utilisent le terme « voix saturée » pour le décrire . Avec le temps, cette voix saturée a été utilisée également dans des registres plus graves ou au contraire « suraigus ». D’autres techniques de chant sont également utilisées comme le chant lyrique ou le joik dans certains groupes de metal Finlandais. Des voix sans effets sont également employées, notamment afin de contraster avec la saturation de la voix ou des instruments. Bien que les chercheurs s’accordent sur la perméabilité du heavy metal à de nombreuses techniques vocales, les questions de terminologie ne font pour autant pas consensus.

Du point de vue mélodique, le musicologue Esa Lilja affirme, en s’appuyant notamment sur les travaux de Deena Weinstein, que les premiers groupes de heavy metal se sont inspirées des accords utilisés dans la musique anglaise, notamment par les Beatles, ainsi que du rock psychédélique et du blues. De plus il indique que le metal suit alors une tendance plus générale visant à rendre les percussions et le son de la guitare plus agressif, bien que le genre mène cette démarche bien plus loin que les autres musiques rock influencées par le blues. Ainsi, à travers les influences musicales de diverses variantes du rock et de ses ancêtres comme le blues, le metal se distingue donc de ces genres par le fait de pousser à l’extrême certains aspects sonores tels que la saturation de la guitare, de la voix ou encore la mise en avant de la batterie. Robert Walser donnait en 1991 comme exemple d’albums ayant donné sa forme sonore au genre Led Zeppelin II du groupe Led Zeppelin, Paranoid de Black Sabbath ou encore Deep Purple in Rock  de Deep Purple. Au cours de son évolution, les différents sous-genres du metal ont emprunté des éléments musicaux à d’autres styles dont à la musique dite « classique » ou encore à la pop.  Dans notre corpus, des références à musique classique sont notamment audibles dans « Passion and the Opera » de Nightwish ou dans la reprise d’Edvard Grieg par Apocalyptica, « Hall of the Mountain King ». Concernant la musique pop, son influence est notamment visible dans les multiples reprises proposées par des projets tels que Northern Kings pour la Finlande, Swedish Hitz Goes Metal pour la Suède ou lors d’occasions plus isolées pour Children of Bodom qui a joué sur scène de courtes extraits de titres des artistes américaines Rihanna ou Lady Gaga et qui a enregistré une reprise d’« Oops, I did it Again » de Britney Spears.

La dimension thématique

Pour analyser le genre metal dans sa globalité et non seulement du point de vue sonore, il convient de définir également ses caractéristiques thématiques principales, évoquées tant à travers les paroles qu’à travers les visuels. Du point de vue linguistique, l’anglais est donc la langue d’expression majoritaire. Les langues nationales sont moins représentées dans le metal à l’échelle mondiale même si l’on observe au fil des années une progression d’utilisation de celles-ci, sans pour autant dépasser l’anglais dans le cas des groupes occidentaux, au moins.

Les groupes abordent des sujets tels que l’imaginaire, l’occulte, l’épouvante, le romantisme, la critique sociale ou encore les relations humaines , mais aussi l’histoire, principalement martiale, et les mythes. À l’exemple du choix des voix ou des instruments, les thèmes abordés dans les textes de metal dépendent d’une part du sous-genre ou du style joué, mais ils peuvent aussi constituer le cœur du genre auquel certains groupes sont affiliés. Comme notre travail l’illustre, les thèmes et sujets évoqués et représentés sont extrêmement variés et de nouveaux apparaissent régulièrement en fonction de l’évolution du genre dans le temps et l’espace. Du point de vue visuel, ces thèmes sont notamment représentés à travers des couvertures d’albums, des clips ou des décors de scène le plus souvent sombres, des mises en scènes de figures guerrières, mythologiques, folkloriques ou encore des personnages aux corps déformés ou mutilés. Les groupes arborent régulièrement des vêtements foncés, en cuir ou textile apparenté, bien que, dans ce domaine également, l’apparence des artistes varie en fonction des sous-genres auxquels ils s’affilient. Du maquillage est souvent porté, du simple trait de liner sous les yeux, visible par exemple sur Tuomas Holopainen de Nightwish, au port de masques et de prothèses en latex comme pour les membres de Lordi. Nous pouvons également trouver des maquillages complets du visage souvent qualifiés de « corpse paint » (peinture de cadavre), notamment portés par les musiciens dans la bande dessinée finlandaise Belzebubs dont le concept a été transposé à un groupe réel, entre autres composé de musiciens finlandais, reprenant les personnages du livre.

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Table des matières

1 Introduction
2 Historique et caractérisation du heavy metal
2.1 Caractérisation
2.1.1 La dimension sonore
2.1.2 La dimension thématique
2.2 Historique
2.3 Conclusion Partie 2
3 L’histoire et la culture de Finlande et des pays nordiques
3.1 Introduction : Le rapport complexe à l’histoire et à la culture dans le metal
3.2 Le romantisme national finlandais comme source d’inspiration
3.2.1 Adaptations contemporaines de la littérature du romantisme national
3.2.1.1 Le Kalevala : une source incontournable
3.2.1.2 Autres influences littéraires : les cas de Zachris Topelius et d’Aleksis Kivi
3.2.1.3 Considérations conclusives
3.2.2 L’art pictural : entre scènes emblématiques et paysage caractéristique
3.2.2.1 Les peintures iconiques du romantisme national finlandais
3.2.2.2 La charge symbolique des paysages lacustres
3.2.2.3 Considérations conclusives
3.2.3 Conclusion partielle
3.3 La nostalgie pour un passé lointain indéfini et idéalisé
3.3.1 Les arts rupestre et chamanique : des portes d’entrée vers ce passé lointain
3.3.1.1 Vers un passé synonyme d’ailleurs surnaturel
3.3.1.2 Lien avec le monde présent
3.3.1.3 Considérations conclusives
3.3.2 Mélange de folklores nordiques
3.3.2.1 Le folklore scandinave dans l’art pictural de Th. Kittelsen et J. Bauer
3.3.2.2 Présence de la culture sami
3.3.2.3 Considérations conclusives
3.3.3 Opposition entre paganisme et christianisme
3.3.3.1 Association du chamanisme et du paganisme
3.3.3.2 Les vikings, symboles de la nostalgie pour le passé païen
3.3.3.3 Critique de la christianisation
3.3.3.4 Considérations conclusives
3.3.4 Conclusion partielle
3.4 Conclusion Partie 3
4 La Nature de la Finlande et du Nord de l’Europe
4.1 Introduction
4.1.1 Définitions de la notion de nature
4.1.2 La nature en Finlande et dans le metal
4.2 Géographie, paysages et climats
4.2.1 Différentes vues du Nord
4.2.1.1 Des visions héritées de l’éveil national finlandais
4.2.1.2 Le nord au service de discours politiques
4.2.1.3 Un nord tout en contrastes
4.2.1.4 Considérations conclusives
4.2.2 La forêt comme lieu de mise en scène de la finlandité et de la nordicité
4.2.2.1 La forêt comme composant paysager du nord
4.2.2.2 La forêt et l’eau, entre ancrage personnel et ancrage narratif
4.2.2.3 La bâtisse en bois entourée d’arbres, refuge ou prison ?
4.2.2.4 Lieu d’existence et de recréation du folklore et du paganisme finlandais
4.2.2.5 Berceau ou sanctuaire de l’intimité
4.2.2.6 Considérations conclusives
4.2.3 Les saisons comme miroirs des sentiments et du cycle de la vie
4.2.3.1 L’automne, entre embrasements et ténèbres
4.2.3.2 L’hiver et ses multiples facettes
4.2.3.3 Le printemps et l’été, le retour à la lumière
4.2.3.4 Considérations conclusives
4.2.4 Conclusion partielle
4.3 Animaux entre idéalisation et rejet
4.3.1 Le rapport humain aux « bêtes » et « animaux »
4.3.1.1 La bestialité et l’animalité comme remise en question de l’humain
4.3.1.2 Un besoin de se mesurer à l’animal
4.3.1.3 Considérations conclusives
4.3.2 Adaptations locales de la figure du loup
4.3.2.1 Métaphore de l’humain comme source de danger
4.3.2.2 Un symbole la communion avec la nature
4.3.2.3 Gardien, guide vers un ailleurs imaginaire
4.3.2.4 Le loup comme symbole païen, symbole de liberté
4.3.2.5 Considérations conclusives
4.3.3 L’ours : un animal spécifique au metal finlandais ?
4.3.3.1 Un lien avec les croyances païennes
4.3.3.2 Emblème de la défense d’une « finlandité originelle »
4.3.3.3 Symbole de férocité, d’ardeur au combat
4.3.3.4 L’ours et le loup en tant que duo
4.3.3.5 Considérations conclusives
4.3.4 Conclusion partielle
4.4 Conclusion Partie 4
5 Discussions contemporaines : des genres aux questionnements sociaux et environnementaux
6 Conclusion

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