Historique du réseau d’eau

La Suisse porte son nom de « château d’eau » de l’Europe depuis de nombreuses années et cela ne va pas changer dans les prochaines décennies à venir. Elle contribue à l’approvisionnement des grands fleuves européens tels que le Rhin, le Rhône, le Pô et l’Inn. On peut ajouter qu’une des seules ressources naturelles de la Suisse est l’eau (Bréthaut, 2011). On l’observe par son taux élevé de production hydroélectrique qui représente environ 60 % de la production totale d’électricité du pays (Aschwanden & Zahner, 2016) .

Toutefois, les différentes régions de Suisse n’ont pas été exemptées des situations de pénuries temporaires et de conflits autour de la ressource en eau ces dernières années. Durant l’été 2003 et le printemps 2011, de longues périodes de sécheresse ont été observées et elles ont causées un manque d’eau temporaire dans certaines régions (Conseil fédéral , 2012). Les réserves d’eau ne sont pas réparties également. Le Valais est un exemple qui illustre bien cette problématique avec certains versants qui reçoivent de l’eau en abondance tandis que la vallée du Rhône est considérée comme la région la plus sèche de Suisse.

De plus, les changements climatiques ainsi que les changements socioéconomiques vont jouer un rôle essentiel dans la gestion de l’eau. D’après les scénarios de l’IPCC qui sont certes incertains, ces changements provoqueraient des impacts qui ne peuvent pas être négligés principalement dans la région des Alpes suisses. Les conséquences seraient décrites par une variabilité plus importante des saisons, une répartition des précipitations plus variée ainsi que la disparition de certains glaciers. De plus, la hausse de température entrainerait des sècheresses plus récurrentes et donc une irrigation des régions agricoles plus importantes pour garder un bon rendement économique.

PROBLÉMATIQUE DES RÉGIONS DE MONTAGNE

Les régions touristiques de montagne disposent généralement d’un réseau d’eau complexe. Les usages de l’eau sont multiples et les activités liées à ceux-ci varient d’une région à l’autre. Pour ce travail, la région du Haut-Plateau, plus précisément la commune d’Icogne est la zone d’étude. Il est important de citer qu’il est difficile de travailler uniquement sur la commune d’Icogne car les régions touristiques où l’eau est utilisée couvrent en générale plusieurs communes.

La demande fluctue de manière saisonnière. Par exemple, la période hivernale est marquée par l’enneigement artificiel tandis que la saison estivale est touchée par l’irrigation agricole et le tourisme (golfs, piscines, lacs). Il ne faut pas oublier l’usage naturel des cours d’eau qui n’apparaît pas sur la figure mais qui correspond à une part importante liée à la loi sur les débits résiduels (814.20 Loi fédérale sur la protection des eaux (LEaux) .

CARACTÉRISTIQUES HYDROLOGIQUES DE LA RÉGION 

Pour mettre en place le contexte hydrologique de la région d’Icogne, il est essentiel de comprendre la particularité hydrique des Alpes suisses et de la région valaisanne. Les Alpes suisses sont situées au centre du continent européen et par conséquent dans un carrefour climatique qui représentent des interactions atmosphériques particulières comme des vents forts, du foehn et surtout des différences de précipitations entre les régions. Les Alpes sont touchées par deux fois plus de précipitations que la moyenne européenne (Bréthaut, 2011). Toutefois, le canton du Valais est touché par des régimes de précipitations particuliers. La plaine du Rhône entre Brigue et Martigny est considérée comme la région la plus désertique de Suisse avec moins de 700 mm de précipitations annuelle. En outre, les crêtes montagneuses valaisannes reçoivent d’énorme quantité de précipitations annuelles (Bréthaut, 2011). Pour la région d’Icogne (Figure 2), elle se situe dans la partie des Alpes exposées plein sud où les précipitations ne sont pas en abondance et les températures annuelles sont relativement élevées pour la région entrainant une forte évapotranspiration. La région dispose de plusieurs bassins versants qui se traduisent par plusieurs sources disponibles. Le bassin versant de la Lienne et du Haut Plateau correspondent à l’apport d’eau principale de la région d’Icogne.

HISTORIQUE DU RÉSEAU D’EAU 

Le régime des eaux de la région a toujours été marqué par son climat sec et son manque de cours d’eau, entre la Lienne et la Raspille. Pour pallier à cette difficulté, l’implémentation de bisses a été nécessaire au bon développement de l’agriculture locale (Commune d’Icogne, 2017). Le terme de bisse recouvre toute installation d’amenée d’eau d’irrigation avec ses équipements, de la prise d’eau dans la rivière jusqu’à l’exutoire. Ils sont souvent caractérisés par un canal à surface libre aménagé par des planches de bois ou du béton. Cinq bisses ont vus le jour pour pouvoir alimenter correctement les villages de la région. Le recul du glacier de la Plaine Morte causa un assèchement progressif des deux premiers bisses, le bisse d’Aziè et des Fées. Il a été nécessaire  d’autres amenées d’eau. Aujourd’hui, il n’existe plus que deux bisses aménagés, les bisses de Rho et le Sillonin (Musée des Bisses). En 1941, les quatre présidents des communes adoptent le projet du tunnel sous le Mont-Lachaux. Ces travaux ont permis d’augmenter considérablement l’arrivée d’eau pour la région du Haut-Plateau (Commune d’Icogne, 2017). Dans le but d’optimiser les eaux d’irrigation provenant du Mont-Lachaux, la mise en place d’un réservoir était indispensable. Le lac d’Icogne a vu le jour en 1963 pour permettre un stockage tampon saisonnier. Concernant l’eau potable, il n’existe pas beaucoup d’archives sur le sujet, on en déduit donc que l’amenée d’eau potable était plus facile que la fabrication des bisses. Par ailleurs, en 1947, l’eau potable passa désormais aussi par le tunnel du Mont-Lachaux qui vit son débit augmenter considérablement (Commune d’Icogne, 2017).

LA GESTION ACTUELLE

Pour comprendre la problématique de la gestion des eaux de la région, il faut prendre connaissance de l’organisation actuelle de cette gestion. On a vu précédemment dans l’historique que la répartition des droits d’eaux est encore d’actualité par conséquent cela se remarque dans le système de gestion. Les quatre communes de Plans-Mayens ont pour chacune d’entre-elles un fontainier qui gère le réseau d’eau. La communication entre eux par le biais du réseau de télécommunication n’est pas optimale. Actuellement seul aux commandes des eaux de la commune, le fontainier d’Icogne a la responsabilité en tout temps que les apports en eaux soient respectés et que les vannes manuelles soient actionnées. Pour effectuer ces tâches, il dispose du réseau de télégestion mis en place par l’entreprise DPE à Sierre. Ce réseau permet la visualisation des débits instantanés, le positionnement des vannes, le débit de la turbine hydroélectrique ainsi que la hauteur d’eau dans les différents réservoirs.

COMPOSANTS

Le réseau d’eau traité dans ce travail est composé de nombreux éléments. Cependant, certains éléments ne sont pas pris en compte dans les détails comme le réseau de distribution d’eau potable, le réseau d’irrigation, les différentes conduites d’amenées et les stations de filtrations des eaux.

Suite à la visite de l’entreprise DPE à Sierre, le travail s’est basé sur le « nouveau réseau » qui est en place depuis l’année 2016. Différents travaux d’amélioration du système (installation de nouveaux capteurs) ainsi que l’apparition de certains dispositifs (vannes et conduites) ont été réalisés pour faciliter les transferts d’eau entre les différents éléments.

L’amené des eaux de sources se fait par canal ou cours d’eau à surface libre. Aucune de ces conduites n’est sous-pression, cela permet un investissement moins important. Le réseau d’eau comporte toutefois certaines parties sous-pression nécessaire au fonctionnement des aménagements hydrauliques de turbinage et de pompage (transvasement entre différents réservoir).

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Table des matières

1. Introduction
1.1 Introduction générale
1.2 Problématique des régions de montagne
1.3 Caractéristiques hydrologiques de la région
2. Objectifs du travail
3. Le réseau d’eau
3.1 Historique du réseau d’eau
3.2 La gestion actuelle
3.3 Composants
3.4 Schéma du réseau
3.5 Schéma du réseau avec capteurs
3.6 Interventions
4. Les données du réseau
4.1 Téléréseau « DPE »
4.2 Extraction des données
4.3 Traitements des données
4.4 Analyses des caractéristiques du réseau
4.4.1 La ressource en eau
4.4.2 Les lacs
4.4.3 La centrale hydroélectrique
4.4.4 L’irrigation des communes
4.5 Données manquantes
4.5.1 Surplus du lac de Chermignon
4.5.2 Données des apports naturels
5. Plan d’expérience
5.1 Objectifs
5.2 Mise en place
5.3 Analyses des résultats
6. Modélisation du réseau
6.1 Introduction
6.2 Validation des modèles
6.2.1 Modèle n°1
6.2.2 Modèle n°2
6.2.3 Modèle n°3
6.3 Scénarios de gestion
6.3.1 Profil d’irrigation imposé
6.3.2 Turbinage au point nominal
7. Résultats
7.1 Gestion des profils d’irrigation
7.2 Gestion de la production hydroélectrique
8. Conclusion

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