Dans notre société, des vertus tels que l’effort, le surpassement de soi, ou encore la réussite personnelle sont souvent le gage d’une reconnaissance certaine de la part des autres. Cette réalité sociale peut encourager le recours à des moyens illicites afin d’améliorer ses performances, tel qu’on peut le constater dans le sport. Des accidents graves, voire mortels ont été observés chez les sportifs qui se dopent, obligeant le législateur à intervenir [27]. C’est ainsi que diverses instances se sont attachées à affronter les problèmes du dopage pour essayer d’y trouver des solutions. C’est le cas des pouvoirs publics de certains pays, de quelques fédérations internationales mais aussi du CIO (Comité International Olympique) qui établit chaque année la liste des substances dopantes interdites ou soumises à certaines restrictions ainsi que des procédés interdits. Cependant les produits en vogue comme les suppléments alimentaires ne sont pas inscrits sur la liste des substances interdites, mais ils entrainent les consommateurs dans une logique de dopage ou plus exactement dans une conduite dopante. [36] Ainsi le dopage continue de faire des ravages chez les sportifs de haut niveau. Le Sénégal n’est pas épargné par ce fléau encouragé surtout par l’absence de législation en la matière.
DONNEES GENERALES SUR LE DOPAGE SPORTIF
HISTORIQUE DU DOPAGE SPORTIF
A toutes les époques les hommes ont cherché à améliorer leurs performances à l’aide de « potions magiques», de recettes, qui jusque dans les années 60 étaient artisanales. Mais le progrès est arrivé avec la recherche médicale et l’industrie pharmaceutique. En effet, malgré l’absence d’études faites sur les premiers hominoïdes, les premières représentations montrant l’ingestion directe de produits destinés à l’augmentation des capacités de l’organisme remonte 3000 ans environ avant notre ère. A l’époque, les vertus antifatigues de plantes comme l’Ephédra étaient parfaitement connues de plusieurs civilisations. [23] Au VIème –VIIème siècle avant notre ère, la prise de produits à des fins de performances a connu certainement un essor considérable. Ainsi au VIème siècle avant Jésus christ les athlètes grec ingéraient déjà de la viande variée selon la discipline sportive qu’ils exerçaient :
− les sauteurs mangeaient de la viande de chèvre.
− les boxeurs et les lanceurs, de la viande de taureau.
− les lutteurs quant à eux préféraient de la viande grasse de porc.
Mais d’autres moyens ont été mis en œuvre après, ainsi les athlètes allemands des jeux de 1936 utilisaient déjà les amphétamines. Dans les années 80 l’hécatombe des coureurs cyclistes témoignait des progrès inquiétants du dopage. De nos jours, pour parvenir aux niveaux supérieurs de la performance, l’athlète doit faire le plein de ses possibilités physiques. Ainsi nous allons revenir sur les scandales de dopages qui ont le plus marques l’histoire du sport :[15 ; 44]
– 1960 : suspicion de dopage du coureur cycliste danois Enemark mort à l’arrivée de la course des 100 m aux jeux olympique de Rome.
– 1964 : contrôle de féminité des sœurs Press, lanceuses de poids.
– 1967 : décès de Tom Simpson dans le tour de France (amphétamines).
– 1968 : le comité international olympique (C.I.O.) impose les premiers contrôles antidopage aux J.O de Mexico.
-1976 : 2300 contrôles aux J.O de Montréal ,7 haltérophiles disqualifiés.
– 1984 : J.O de Los Angeles : 11athletes contrôlés positif et construction du premier laboratoire de contrôle américain.
-1988 : J.O de Séoul, une dizaine d’athlètes déclarés positif dont le célèbre Ben Johnson (aux anabolisants), disqualifiés après sa victoire et son record du monde sur les 100 m. Il sera par la suite récidiviste en 1993 et radié à vie.
-1994 : Jeux asiatique d’Hiroshima, 11 sportifs chinois dont 7 nageurs contrôlés positifs. Mais aussi saisie record effectuée par les douanes de l’aéroport de mexico de 50 tonnes d’éphédrines destinées au laboratoire clandestin de Tijuana.
-1995 : Juste avant l’ouverture des championnats du monde de canton, l’haltérophilie annonce 64 cas de dopage avérés pour 95 au niveau international.
-1998 : Pendant le tour de France apparait au grand jour « l’affaire festina», le parlement français vote alors le 23 mars 1999 une nouvelle loi dite « loi relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage».
Plusieurs affaires de dopage suivront notamment en Italie avec le Blitz de Giro 2001, le procès de la Juventus, le procès du docteur Michèle Ferrari (conseillé médical et ami de lance Armstrong) ou l’affaire des veuves du calcio et aux Etats Unis avec l’affaire Balco.
– En novembre 2009: une précédente opération antidopage s’était soldée par 10 interpellations dont celle du marcheur espagnol Paquillo Fernandez, vice – champion olympique en 2004 du 20 km marche. La plus retentissante de ces affaires vise le coureur cycliste Alberto Contador, triple vainqueur du tour de France, suspendu provisoirement par l’union cycliste internationale (U.C.I) après un contrôle antidopage qualifié d’anormal lors du tour de France.
– Le scandale le plus médiatisé reste l’affaire Armstrong dont le feuilleton continu de suscite des commentaires, ainsi le 24 août 2012 l’USADA radie à vie Lance Armstrong pour s’être dopé durant l’essentiel de sa carrière et efface ses résultats obtenus depuis août 1998, parmi lesquels sept victoires sur le tour de France, entre 1999 et 2005. Pat. Mc Quaid, le président de l’union cycliste internationale (UCI) confirme cette sanction le 22 octobre 2012.
DEFINITION DU DOPAGE SPORTIF
Le concept de conduite dopante a été défini par P. Laure comme » la consommation d’un produit pour affronter ou pour surmonter un obstacle réel ou ressenti par l’usager ou par son entourage dans un but de performance » [36]. Habituellement, tout au moins au début et bien souvent chez les jeunes, la pharmacie familiale sert de pourvoyeur de produits relativement anodins ayant surtout un effet placebo tels les vitamines ou les » fortifiants « . Quant aux compléments alimentaires ils sont aussi très en vogue. Cependant, cette attitude est fréquemment le prélude ou le prétexte à un véritable dopage. Le dopage est plus restrictivement défini par l’A.M.A (agence mondiale antidopage) comme » une ou plusieurs violations des règles antidopage énoncées aux articles 2-1 à 2-8 du code mondial » .
Parmi ces règles on notera surtout les articles:
➨ » la présence d’une substance interdite, de ses métabolites ou de ses marqueurs dans l’échantillon fourni par le sportif »
➨ » l’usage ou la tentation d’usage par un sportif d’une substance interdite ou d’une méthode interdite »
➨ » la falsification ou tentative de falsification de tout élément du contrôle de dopage ».
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES GENERALES SUR LE DOPAGE SPORTIF
I. Historique du dopage sportif
II. Définition du dopage sportif
III.Les substances et méthodes dopantes
1- Les substances dopantes
2- Les méthodes dopantes
3- Les suppléments alimentaires
IV- Les conséquences de l’utilisation des produits dopants
1- La dépendance
2- Les méfaits du dopage sur la santé
2-1- Les méfaits liés aux méthodes pharmacologiques
2-2- Les méfaits lies aux méthodes mécaniques
V- Dopage et activité sportif
1- Les différents types d’exercices physiques
1-1- Les efforts de résistances
1-2- Les efforts d’endurance ou effort prolongés
2- L’impact du dopage sur l’activité sportive
VI- La lutte contre le dopage
1- La réglementation
2- Les acteurs
3- Les contrôles antidopage
4- Les sanctions
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I- Méthodologie générale
1- Cadre d’étude
2- Population d’étude
3- Taille de l’échantillon
4- Recueil de données
5- Déroulement de l’enquête
6- Difficultés rencontrées dans l’enquête
7- Saisie et analyse de données
II- Résultats
1- Caractéristique de la population étudiée
2- Etape analytique
2-1- Détermination de la prévalence
2-2- Analyse du dopage dans le sport
III- Discussion
CONCLUSION
BILIOGRAPHIE
ANNEXES