Le rôle prioritaire de la femme dans la société depuis Adam et Eve, c’est la procréation. L’assumer correctement exige parfois de lourds sacrifices. La maternité sans risque reste le défi majeur de toute action visant à améliorer la santé maternelle et infantile [chatpfe.com]. L’OMS estime que chaque année plus de 20 millions de femmes souffrent de complications liées à l’accouchement non assistés [28]. Nombreuses sont les mères qui n’ont pas accès à des services de soins de santé moderne. On estime entre 60 et 80% les femmes des pays en voie de développement qui continuent d’accoucher à domicile sans aucune assistance ou avec l’aide de personnes non qualifiées et d’ordinaire dans un environnement insalubre. L’accouchement à domicile est dû à deux principales causes : l’ignorance et la pauvreté [18]. Les femmes ne sont pas informées de tous les risques qu’elles courent en accouchant à domicile. Et parfois, même si les complications surviennent (décès maternels, mort fœtale, hémorragie de la délivrance ou contemporaine, déchirure grave du périnée), elles les mettent sous le compte de la sorcellerie [4]. Par contre, c’est la pauvreté qui oblige certaines à accoucher à domicile. Le mari n’ayant pas les moyens de supporter les frais d’accouchement, la femme se trouve dans la triste obligation d’accoucher à domicile sans assistance car elle même n’a pas de quoi payer les frais [28]. Depuis toujours, nos différents dirigeants cherchent les moyens pour améliorer les conditions d’accouchement des femmes, ceci dans le souci de réduire autant que possible les taux de décès maternels et néonatals en cours d’accouchement.
S’il est essentiel d’offrir des services de qualité ; il est tout aussi important d’en accroître l’utilisation. A quoi bon un hôpital de District doté des meilleurs équipements si les femmes n’ont pas les moyens de l’utiliser ? A Bamako, capitale du Mali, 21,2% des naissances ont lieu à domicile contre 78,8% dans les établissements sanitaires [7]. En outre, le lieu d’accouchement varie de façon importante selon les caractéristiques sociodémographiques de même que le niveau d’instruction et le suivi prénatal jouent un rôle prépondérant dans le choix du lieu de l’accouchement [3]. La non scolarisation, les CPN de mauvaise qualité contribuent à l’augmentation de la mortalité maternelle et périnatale. C’est le lieu de louer et d’encourager le gouvernement malien dans ses efforts de gratuité (césarienne, CPN, vaccination) ; de promotion de la scolarisation des enfants en général et des filles en particulier et pour l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Souhaitons que toutes ces actions nous aident à réduire au maximum le taux d’accouchements à domicile dans notre pays. En effet, la Commune VI est habitée par une population en majorité analphabète, situation pouvant expliquer les accouchements à domicile. L’accouchement à domicile est un accouchement non assisté par un agent de santé selon l’EDS 4ème 2006 au Mali ; 49% des naissances se sont déroulées avec l’assistance de personnel formé, en majorité des sages femmes, des infirmières ou des matrones. En ce qui concerne les accoucheuses traditionnelles, le pourcentage des naissances assistées atteint 71%. Par ailleurs, seulement dans 1% des cas, les médecins ont assisté à l’accouchement. A l’opposé on relève que dans 44% des cas, c’est une matrone ou accoucheuse traditionnelle qui a assisté l’accouchement. IL faut souligner que 14% des femmes ont accouché sans aucune assistance et que dans 2% des cas, il a fallu effectuer une césarienne.
HISTORIQUE DES SOINS DE SANTE MATERNELLE ET PRATIQUES ACTUELLES
Historique
Lorsqu’on envisage d’apporter éventuellement des reformes de structures, il faut bien comprendre dans quel cadre historique s’inscrivent les services existants et connaître les raisons pour lesquelles ils ont évolué. Cela permet de mieux faire face aux préoccupations que peuvent susciter les reformes envisagées parmi le personnel et la communauté afin de planifier des mesures d’intégration des services. Il ne faudrait surtout pas que la proposition de l’élaboration d’un nouveau système fasse table rase de ce qu’il pouvait y avoir de bon dans l’ancien. L’une des plus anciennes composantes des soins de santé est certainement l’obstétrique ; l’aide à l’accouchement, que ce soit par les soins d’une parente ou d’une accoucheuse du village, se retrouve dans presque toutes les civilisations [5]. Une récente enquête de l’OMS sur les pratiques traditionnelles de naissances montre que bon d’entre elles sont physiologiquement fondées et bénéfiques ; qu’il s’agisse d’adopter une posture traditionnelle (accroupie, agenouillée, débout) pour accoucher ; d’attendre que le placenta ait été expulsé pour couper le cordon, de pratiquer l’accouchement dans des cases spéciales comportant une source de chaleur [26] etc. La professionnalisation de l’accouchement remonte à la fin du XIXème siècle [chatpfe.com]. L’importance des soins prénataux est apparue avec la renaissance des facteurs de risque tels que la pré éclampsie et l’anémie, le souci de disposer d’un milieu aseptique et des soins plus spécialisés à déplacer progressivement les accouchements à domicile vers le dispensaire ou l’hôpital.
Les aspects techniques de l’accouchement se trouvaient ainsi privilégiés et la tâche du personnel de santé facilitée ; cela marquait ainsi le début d’un long processus d’élimination de beaucoup d’aspects personnels et familiaux de la naissance. Ce n’est que ces dernières années que l’importante notion de lien familial a été redécouverte et réintroduite dans les pays développés [5]. Il faut espérer que cet aspect de l’accouchement sans complications pourra être sauvegardé là où il existe encore, sans porter préjudice aux autres améliorations.
Pratiques actuelles
Au cours de l’histoire récente des services de santé maternelle, l’impact du développement des techniques et de l’accroissement des efforts en personnel médical et paramédical ont été considérables. L’identification des facteurs de risque de la grossesse, le perfectionnement des techniques d’accompagnement [25] ainsi que l’apparition d’options de recours plus performantes sont autant d’éléments ayant contribué aux progrès constatés. Relativement plus ancienne, la consultation prénatale, est souvent le service de santé maternelle à orientation clinique le mieux établi, même s’il n’est pas toujours facile de persuader les femmes enceintes d’y recourir suffisamment tôt et fréquemment. Dans les programmes de soins de santé primaires, ce sont souvent les infirmières ou les sages-femmes chargées des soins prénataux au dispensaire qui s’occupent également des accouchements. De ce fait, il arrive souvent qu’elles connaissent les mères et leurs antécédents médicaux et obstétricaux. Certaines femmes ne viennent pas aux consultations prénatales, mais se présentent au Centre de Santé ou à l’Hôpital pour y accoucher. D’autres au contraire se rendent aux consultations prénatales mais pour une raison ou une autre, accouchent chez elles avec l’aide d’une accoucheuse traditionnelle ou d’un membre de la famille. L’amélioration des techniques d’accouchement, que ce soit à domicile ou dans les établissements de soins, reste à l’ordre du jour.
C’est surtout faute de pouvoir reconnaître à temps ces cas difficiles que l’on ne parvient pas dans de nombreux pays à réduire la mortalité maternelle.
L’étude de l’évolution historique de la mortalité maternelle en Europe a permis de mettre en évidence quatre grands axes d’action, facteurs de réduction de la mortalité maternelle à savoir :
1. les consultations prénatales,
2. les accouchements en maternité,
3. les accouchements à domicile bien conduits,
4. la planification familiale .
Dans les années 1950 en France et dans différents pays du monde, l’accouchement à domicile était largement pratiqué et l’évolution est identique dans la quasi-totalité des pays industrialisés sauf en Hollande où l’accouchement à domicile est institutionnel et de pratique courante [4]. De l’antiquité à nos jours, l’homme n’a cessé de mettre en œuvre sa créativité pour répondre aux diverses préoccupations. Nous pouvons retenir quelques dates qui ont marqué l’histoire obstétricale :
➤ Hippocrate (370 à 460 avant J.C) disait que devant une dystocie, il fallait attacher la patiente à son lit et utiliser deux techniques selon la présentation :
• Secouer le lit horizontalement en cas de présentation du siège ou transverse.
• Secouer le lit verticalement en cas de présentation du sommet.
➤ Avicenne (960 à 1037 après J.C) pratiquait la version par manœuvre interne dans les présentations de l’épaule et du siège.
➤ Chamberlain (1531 à 1596) inventa le FORCEPS.
Accouchement normal
Définitions
– L’accouchement est l’ensemble des phénomènes qui ont pour conséquence la sortie du fœtus et de ses annexes hors des voies génitales maternelles, à partir du moment où la grossesse a atteint le terme théorique de six mois (28 semaines d’aménorrhée). Ces phénomènes sont régis par l’adaptation des dimensions des diamètres fœtaux, celles de la tête fœtale en particulier, à celles du bassin maternel et des parties molles, permettant au fœtus de traverser la filière génitale et par les contractions utérines du travail qui poussent le fœtus vers le dehors.
L’expulsion de l’œuf avant le terme de six mois est pour le droit français un avortement. On comprend tout de suite que la limite entre avortement et accouchement est imprécise. Mais la notion de temps est encore la moins vague. Celle du poids fœtal n’est pas un bon critère. Celle de la viabilité est vague elle aussi, faute de pouvoir définir ce terme avec exactitude.
L’accouchement qui se produit entre le début de la 38ème semaine (259 jours) et la fin de la 42ème semaine (293 jours) est dit à terme. S’il se produit avant 37 semaines (259 jours) de grossesse, il est prématuré. L’accouchement spontané est celui qui se déclenche de lui-même sans intervention de cause extérieure. Il est provoqué lorsqu’il est consécutif à une intervention extérieure, généralement d’ordre thérapeutique. Il est dit programmé lorsqu’il est provoqué avec généralement indication pathologique. L’accouchement est naturel lorsqu’il se fait sous l’influence de la seule physiologie ; sinon il est dirigé. Il est artificiel quand il est le résultat d’une intervention manuelle ou instrumentale par voie basse ou par voie abdominale. L’accouchement est eutocique quand il s’accomplit suivant un déroulement physiologique normal. Il est dystocique dans le cas contraire.
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Table des matières
INTRODUCTION
OBJECTIFS
I. GENERALITES
A-HISTORIQUE DES SOINS DE SANTE MATERNELLE ET PRATIQUES
ACTUELLES
B- RAPPELS
C- CONDUITE A TENIR DANS LE SERVICE DEVANT TOUT ACCOUCHEMENT A DOMICILE
D- CONDUITE A TENIR DANS LE SERVICE DEVANT TOUT ACCOUCHEMENT A DOMICILE
E- SITUATION SANITAIRE
II. MATERIELS ET METHODES
A- CADRE D’ETUDE
B. PERIODE D’ETUDE
C. TYPE D’ETUDE
D. POPULATION D’ETUDE
E. ECHANTILLONNAGE
III.RESULTATS
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VI- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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