Historique des études sur le thé

Historique des études sur le thé

Si les historiens japonais s’intéressent au thé depuis maintenant plus d’un siècle, l’historiographie relative au thé se focalise très fortement sur l’histoire de la cérémonie du thé.

La première étude sur le thé hors cérémonie du thé date de l’année 1914 . Elle concerne exclusivement la production de thé à l’ère Meiji (1868-1912). Il faut attendre l’après-guerre pour avoir les premiers ouvrages à visée exhaustive sur l’histoire du thé, et ces premières monographies ne s’attachent qu’à l’histoire culturelle du thé. C’est le cas, par exemple, du second volume de la collection Bibliothèque complète illustrée de la voie du thé (Zusetsu sadō taikei 図説茶道大系) intitulé Histoire culturelle du thé (Cha no bunkashi 茶の文化史) (1962). Or, par « histoire culturelle » il faut entendre essentiellement les liens entre le thé et la cérémonie du thé, ce qui est encore le cas dans l’ouvrage Histoire de la cérémonie du thé  (Cha no yu no rekishi 茶の湯の歴史) (1969) de Murai Yasuhiko. On le voit, l’histoire du thé est décrite dans le but de comprendre la naissance et le développement de la cérémonie. Des études régionales commencent toutefois à apparaître dans les années 50 sur l’histoire du thé dans le fief de Shimazu , et des études sur l’économie de fief évoquent également l’histoire du thé. En outre, dans les années 70, de nombreuses villes et départements du Japon éditent des collections sur leur histoire. Les archives municipales ou départementales effectuent un travail qui profite largement à l’histoire du thé. Les zones productrices de thé s’intéressent de cette façon à l’histoire de la plante dans leurs régions, et ne se contentent pas de traiter du thé comme simple composante de la cérémonie du thé. Par exemple, des thèmes aussi variés quele statut des producteurs, la production et la fabrication du thé sont abordés dans L’histoire de la ville d’Uji (Ujishi shi 宇治市史). À la même période paraissent aussi de nouvelles études sur l’histoire de la cérémonie du thé en feuilles. Profitant des développements ultérieurs réalisés dans d’autres domaines de l’histoire du thé, de nouveaux ouvrages tels que le Monde du sencha (Sencha no sekai 煎茶の世界) de Narabayashi Tadao, mettent en lumière le développement de cette cérémonie, en reprenant les mêmes codes que ceux utilisés dans les ouvrages sur la cérémonie du thé. Il expose comme toujours les débuts du thé au Japon avant d’effectuer un saut temporel jusqu’à l’époque Edo. Il peut dès lors aborder l’introduction au Japon d’un nouveau mode de consommation du thé, le thé infusé. Des chercheurs comme Itō Umeno s’intéressent plus particulièrement à l’histoire des modes de consommation du thé en feuilles, délaissant alors complètement le matcha. Il s’agit d’un aspect qui a été peu traité, et que le renouveau des études sur la cérémonie du thé en feuilles permet aussi de mettre en lumière. Enfin, pendant les années 70, on observe l’édition ou la réédition de nombreuses œuvres des siècles précédents dans le domaine des traités sur le thé, de la littérature agricole et bien sûr du Classique du thé et du Traité pour nourrir le principe vital par la consommation du thé (kissa yōjōki 喫茶養生記) (1211) du moine Yōsai (1141-1215). Ces publications récentes nourrissent la recherche sur le thé, et les recherches sur les techniques culturales et sur la fabrication du thé commencent à paraître dans les années 80. C’est un agronome, Ōishi Sadao qui fit le premier une étude complète sur l’histoire des techniques du thé avec son « Histoire du développement de la production du thé au Japon » (Nihon chagyō hattatsu shi 日本茶業発達史) . Cependant, des études plus poussées vont paraître, centrées sur des régions productrices ou bien sur des périodes de l’histoire japonaise comme avec  Hashimoto Motoko ou Zhang Jianli pour les époques Heian (794-1185) à Muromachi (1333-1573). Étonnamment, des études de cette sorte n’ont pas encore été menées pour l’époque Edo. La plupart de celles-ci s’intéressent aux principaux thés, bien que le Japon compte plus d’une dizaine de thés différents. C’est le travail ethnographique de Nakamura Yōichirō  qui va mettre en lumière ces thés et en garder la trace. Il fournit par la suite une étude encore plus complète sur l’histoire de ces thés et permet ainsi de parfaire le tableau sur les techniques de fabrication.

On le voit, les recherches sur le thé ont mis du temps à se diversifier, et aujourd’hui encore, l’histoire de la cérémonie du thé domine. Rares sont les recherches dans les autres domaines de cette histoire du thé d’avant l’époque Meiji (1868-1912), exception faite de l’utilisation du thé dans la médecine. Quoique les techniques aient été relativement bien décrites, l’époque Edo est encore peu abordée, contrairement aux périodes plus anciennes (Heian, Kamakura et Muromachi), et en dépit du fait que cette période ait laissé de nombreuses sources exploitables.

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Table des matières

Introduction
Une autre histoire du thé
Historique des études sur le thé
Méthode
Le contexte
Qu’est-ce que le thé ?
Classification du thé
Détail des chapitres du présent mémoire
Chapitre 1 Des débuts légendaires au début de l’époque Edo
1.1 Des débuts légendaires au VIIIe
siècle en Chine
1.2 Introduction du thé au Japon
1.3 L’époque Kamakura (1192-1333) — Yōsai et le renouveau du thé
1.4 Le thé à l’époque Muromachi (1333-1573)
Conclusion
Chapitre 2 Le thé à l’époque Edo (1600-1867)
2.1 Évolution de la consommation de thé
2.2 Hausse de la production de thé et exportation
2.3 Commerce domestique du thé
2.4 Difficultés économiques des producteurs de thé, l’exemple d’Uji
2.4.1 Rendements des champs de théiers dans la région d’Uji
2.4.2 Difficultés économiques des producteurs de thé
2.5 La livraison de thé d’Uji au shogun, la « procession des jarres de thé en voyage »
Conclusion
Chapitre 3 Les traités agricoles à l’époque Edo
3.1 Présentation des traités agricoles
3.2 Les traités agricoles : tentative de typologie
3.3 Aperçu de l’agriculture de l’époque Edo
Chapitre 4 Traduction des traités agricoles de l’époque Edo
4.1 Chroniques de Seiryō, Seiryōki(Première moitié du XVIIe siècle)
4.2 Recommandations de paysans, Hyakushō denki (années 1680)
4.3 Miroir des aliments de notre pays, Honchō shokkan (1697)
4.4 Encyclopédie agricole, Nōgyō zensho (1697)
4.5 Travaux des champs du Printemps à l’Automne, Kōka shunjū (1707)
4.6 Préceptes aux successeurs, Nōji isho (ère Hōei 1704-1710)
4.7 Précis des techniques agricoles, Nōjutsu kansei ki (1724)
4.8 Propos sur l’agriculture de notre maison, Shika nōgyō dan (1789)
4.9 L’ampleur de l’épi : combien de graines par épi, Ichiryū manbai ho ni ho (XVIIIe siècle)
4.10 Livre du ver à soie du thé et du mûrier à papier, Kaiko cha kami no ki no fumi (1866)
4.11 Collections essentielles sur l’agriculture, Nōgyō yōshū (1826)
4.12 Réflexions sur les profits substantiels tirés des produits nationaux, Kōeki kokusan kō (1859)
4.13 Notes sur les cultures maraîchères du passé, Saien onko roku (1866)
4.14 Illustration de la fabrication du thé, Seicha zukai (1871)
4.15 Autres traités
Conclusion

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