Historique des différentes urbanisations du Nord de Paris

Historique des différentes urbanisations du Nord de Paris 

A partir du milieu du XIXème siècle, la transformation de Paris entreprise par le Baron Haussmann engendra une annexion plusieurs communes qui étaient en périphérie de Paris : Montmartre, La Chapelle, Clignancourt et SaintOuen. C’est le début de de trois nouveaux arrondissements, le 17, le 18 et le 19ème. Ils correspondent aux quartiers Nord de la ville. Ils sont limités par l’enceinte de Thiers qui encercle tout Paris. En 1919 commence le début de la destruction de cette muraille et la construction des boulevards des Maréchaux. C’est aussi le début de la construction d’Habitation Bon Marché (HBM) sur une bande de 150 mètres de large, au-dessus du boulevard Ney. Cependant audelà de ces habitations, l’aménagement de la ceinture parisienne était dédié aux espaces et aux loisirs.

Mais à la fin des années 50, on recommence à urbaniser au Nord sur une bande large de 250 mètres. On aménage essentiellement cette zone avec de la construction de grands ensembles de logements sociaux et des équipements municipaux comme des complexes sportifs ou des dépôts de transport en commun. C’est une des conséquences de la loi Laffay (1953) qui encourage la transformation de la ville avec un urbanisme qui s’oriente vers des grandes barres d’immeubles. En 1954, c’est Raymond Lopez qui est chargé de réaliser le plan directeur de ces travaux de cet ensemble de logements. Il décide d’implanter cinq barres et sept tours de d’habitations qui vont de 10 à 16 étages, et comprenant en tout, plus de 1500 logements. Elles ont toutes le même modèle et sont réalisée avec le même système constructif industriel de l’époque, c’est-à-dire l’utilisation massif de béton. Raymond Lopez met en place ces grands ensembles en vue de construire quelques années plus tard, le boulevard périphérique de Paris. Sa construction a débuté en 1956 et fut achevée en 1973.

Depuis le début des années 2000, certains bailleurs proposent de réhabiliter ces grands ensembles voir de les démolir à cause de la trop grande proximité du périphérique. Les nuisances sonores et visuelles sont devenues trop importantes. C’est le cas du secteur de « la ceinture Lopez » situé entre Porte de Pouchet et Porte de Clichy qui a été réhabilité ou encore d’une tour Porte de Saint-Ouen qui va être démolie en 2014. Ce sont donc des quartiers qui sont en train de changer et pour lesquels de nouveaux aménagements sont à mettre en place.

Descriptions des différentes bandes urbaines des quartiers Nord

Lorsqu’on traverse les quartiers Nord de Paris, comprenant les secteurs de la porte de Pouchet, la porte de Saint-Ouen, la porte de Montmartre et la porte de Clignancourt, on remarque que l‘on passe par différentes bandes urbaines qui se succèdent et qui sont parallèles aux deux boulevards (le périphérique et boulevard de maréchaux). En effet, l’urbanisation successive de la ville de Paris depuis le début du XXème siècle laisse des trames urbaines et des continuités d’architecturales différentes. Pour le montrer, j’ai effectué un parcours à travers ces bandes en commençant ma marche au Sud de ces secteurs à l’arrêt de métro Guy Môquet. Je me suis ensuite dirigé vers le Nord en prenant l’avenue de Saint-Ouen et j’ai effectué des arrêts à chaque fois que l’architecture et l’ambiance changent. Je me suis arrêté après avoir traversé le boulevard périphérique à l’entrée de la ville de Saint-Ouen.

1) Le secteur qui se situe entre l’arrêt de métro Guy Môquet et l’arrêt porte de Saint-Ouen ressemble beaucoup à l’architecture du reste Paris. En effet, c’est pour la plus part des bâtiments une architecture Haussmannienne et dense. Il y a beaucoup de petits commerces le long de l’avenue de Saint-Ouen et cela rend le quartier très vivant. Dans la journée, il n’y a aucun sentiment d’insécurité.

2) Ensuite on traverse le boulevard Ney et on se retrouve dans un secteur qui est constitué de bâtiments de briques construits en 1930 mais bien entretenus. Il y a quelques petits commerçants de proximité et des restaurants de kebabs mais ils sont beaucoup moins nombreux que dans le premier secteur. Les bâtiments rendent le quartier très dense mais calme. On aperçoit le boulevard périphérique et on remarque déjà le bruit qu’il dégage.

3) On continue sur l’avenue de Saint-Ouen et on arrive dans un secteur avec de grandes barres d’immeubles qui semblent détériorées et en mauvais état à part la tour 30 qui vient tout juste d’être rénovée. L’hôpital s’inscrit dans le même style architectural que les barres de logements, gris et imposant. Dans ce secteur on peut y voir des parkings, de grands terrains de sport et des entrepôts. Le secteur est beaucoup moins dense que les précédents. Au niveau de l’ambiance, le quartier semble vivant car il y très peu de passants et beaucoup de voitures sur l’avenue Saint-Ouen. Il y a quelques jeunes qui trainent sur des bancs publics et qui proposent des substances illicites. Il y a aussi quelques sans abri qui se réfugient sous la station essence quand il pleut. Une passante m’a expliqué que le soir ils squattaient un immeuble qui est condamné à être démoli.

4) Pour traverser le boulevard périphérique, on doit passer sous un pont sombre. Le trafic automobile qui traverse aussi le pond prend énormément de place car il n’y a pas de marquage au sol et les voitures ne se rangent pas correctement.

5) Enfin de l’autre côté du périphérique, on se retrouve dans la commune de Saint-Ouen, avenue Gabriel Péri. Les rues sont redevenues plus vivantes, on retrouve des petits commerçants et il y a plus de piétons sur les trottoirs. Les bâtiments sont moins hauts qu’à Paris mais c’est aussi très dense. Il faut aussi signaler que ces bâtiments ne sont pas vraiment homogènes et ne respectent pas un style architectural particulier.

La distance de mon trajet qui va de Guy Môquet jusqu’à Saint-Ouen, fait 680 mètres. Pourtant je suis passé dans des secteurs complètement différents. Il apparait évident que le secteur le plus en difficulté, est le secteur qui longe le périphérique du côté parisien. Je me suis vite rendu compte que le secteur s’étendait à l’Ouest comme à l’Est de l’avenue Saint-Ouen. Cette bande urbaine qui longeait le périphérique nécessite un réaménagement afin de redynamiser le secteur et de l’insérer aux autres quartiers parisiens.

Les chiffres de l’INSEE qui explique les politiques de la ville : CUCS, ZUS et GPRU

Lorsqu’on regarde les différentes interventions de la politique de la ville, on s’aperçoit que les quartiers Nord de Paris (de la porte de Clichy jusqu’à la porte de Clignancourt) sont concernés par trois politiques de la ville : Zone Urbaine Sensible (ZUS), Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) et le Grand Projet de Renouvellement Urbain. Ces politiques servent à intervenir dans des territoires urbains, essentiellement grâce à la rénovation urbaine, pour faire face aux difficultés sociales rencontrées par la population locale. Pour comprendre la mise en place de ces politiques dans les quartiers Nord, nous allons nous intéresser aux chiffres de l’INSEE concernant la démographie, l’économie de la ville et les catégories socio professionnelles de ces secteurs. Comme ces quartiers font à la fois partie du 17ème et du 18ème arrondissement, je me suis servi des chiffres INSEE des deux ZUS, celle du 17ème et celle du 18ème.

Une forte concentration de jeunes et de personnes âgées 

La ville de Paris compte environs 10 414 000 habitants et la ZUS porte de Clichy/porte de Saint-Ouen et la ZUS porte de Montmartre compte respectivement 9 727 et 8 327 habitants. La populations de ces deux zones est essentiellement composée de jeunes de moins 20 ans (environs 24% de la population) et de personnes âgées de plus de 60 ans (environs 19,5%) alors que la population de l’aire urbaine est composé de 25% de jeune de moins de 20 ans et seulement 16,5% de personnes de plus de 60 ans. Le pourcentage de ménages comprenant une seule personne s’élève à 49% contre 32% pour Paris. Ce chiffre est justement dû au nombre important de personnes âgées résidant dans ce secteur. On peut donc dire que les quartiers Nord ont une population vieillissante mais il ne faut pas négliger la part des jeunes de moins de vingt ans. Pourtant le pourcentage des familles monoparentales de ces secteurs, s’élève à 21% alors que dans la capitale, ce taux n’excède pas 17%. On remarque aussi que ces secteurs ont un fort taux de population étrangère comparativement à Paris. La ZUS du 17ème a un taux de 19% et celle du 18ème , 21%. Alors que la population parisienne a un pourcentage d’étrangers égale à 13 ,3%.

Voici une pyramides des âges représentant la population du parc HLM Nord de Paris Habitat sachant que Paris habitat est propriétaire de la quasitotalité des logements HLM des quartiers Nord. On remarque deux grandes sortes de population : les jeunes de moins de 25 ans et les personnes de plus de 50 ans. Entre 25 et 50 ans on observe une forte diminution de la population.

Une population à faible revenus 

Concernant les revenus de ces populations, la médiane des revenus de ces ZUS qui est de 1182 euros pour la ZUS de la porte de Saint-Ouen et de 827 euros pour la ZUS de la porte de Montmartre, est nettement inférieure à la médiane des revenus de la ville de Paris qui s’élève à 1774 euros. Cela s’explique par le nombre d’employés et d’ouvriers qui est particulièrement important comparé au nombre des cadres qui lui, est très faible De plus, le chômage est aussi très présent dans ces secteurs puisque son taux est égal à 20,6%, 8% de plus que le taux de chômage parisien. Ensuite, le pourcentage de personnes qui touchent le Revenu Minimum d’Insertion représente 13,6% contre 5,4 % pour l’ensemble de la ville. Et Enfin il y a 43,7% de la population qui est bénéficiaire de l’Aide Personnalisé au Logement (APL) contre 20,5% pour la moyenne parisienne. Les ZUS des portes Clichy/Saint Ouen et de la porte Montmartre ont donc une population en très grosses difficultés financières et d’insertion professionnelle.

Un retard scolaire important
Pour finir, on constate aussi un gros retard au niveau scolaire puisqu’il y a 21% des jeunes en primaire qui sont déjà en retard scolaire par rapport à leur âge. Alors que ce retard est 12,7% en moyenne pour l’ensemble de la ville. Ce retard se retrouve aussi dans les résultats du brevet des collèges et du baccalauréat.

Les critères d’évaluation des ZUS et de CUCS
Les CUCS sont déterminées par les Etablissements Publics de Coopération intercommunal (EPCI) ou par les communes selon plusieurs critères concernant l’éducation, la santé, la culture, l’insertion professionnelle, la délinquance. Alors les ZUS sont évaluées par les élus locaux et les services de l’Etat, selon des critères de précarité, d’emploi et d’habitat. Les chiffres que l’on a étudié ci-dessus montrent pour quelles raisons les quartiers Nord de Paris compris en le boulevard périphérique et le boulevard des maréchaux cumulent plusieurs politiques dont les CUCS et les ZUS.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
I) Les quartiers Nord de Paris des secteurs isolés
A) Historique des différentes urbanisations du Nord de Paris
B) Descriptions des différentes bandes urbaines des quartiers Nord
C) Les chiffres de l’INSEE qui explique les politiques de la ville : CUCS, ZUS et GPRU
D) Bilan des activités sportives et culturelles à proximité de la porte de Saint-Ouen
II) Le secteur de la porte de Saint-Ouen, un secteur encore peu remis en question
A) Explications du choix des limites du secteur
B) Les différents avenirs des bâtiments
C) La porte de Saint-Ouen, un lieu de passage automobile
Une avenue désordonnée, l’avenue de la porte de ST- Ouen
Pourquoi ce lieu a-t-il un flux de circulation automobile aussi important ?
D) La vision d quartier par les habitants
E) Atouts, Faiblesses, Opportunités et Menaces (AFOM) de la porte de Saint-Ouen et modélisation du secteur
III) Qu’est-ce que la cohésion sociale ? Pourquoi s’en soucier ?
A) La cohésion sociale du point de vue sociologique
B) Pour améliorer la cohésion sociale, L’EPCI ou la commune met en place un Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS)
C) La culture, un moyen d’améliorer la cohésion sociale
IV) La revalorisation de la porte de Saint-Ouen
A) Contexte de l’isolement du secteur
B) Les propositions d’aménagement
Conclusion
Bibliographie

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *