Historique des chocs pétroliers

Historique des chocs pétroliers

Le premier choc pétrolier a été dû aux événements politiques et militaires aux Moyen- Orient en 1973-1974. Le choc a commencé lorsque les membres arabes de l‟Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ont annoncé durant la guerre de Kippour qu‟ils ne livraient plus de pétrole aux pays ayant soutenu Israël dans le conflit l‟opposant à la Syrie et à l‟Egypte, à savoir aux Etats-Unis et à ses alliés d‟Europe occidentale. Le prix du pétrole avait plus que triplé en ces temps-là, en lien avec l‟embargo décidé par les pays arabes membres de l‟OPEP. Cette dernière a contraint les sociétés pétrolières à augmenter leurs paiements de manière vertigineuse.

La crise pétrolière de 1979 est survenue à la suite de la révolution iranienne. Les manifestations ont secoué le secteur pétrolier iranien. Les nations de l‟OPEP ont accru la production afin de compenser le déclin, contenant la perte de production à tout juste 4%. Cependant, un vent de panique généralisé a propulsé les prix bien plus haut que l‟on pouvait s‟y attendre (de 15 USD à 30 USD).

Durant la première moitié des années 1980, l‟augmentation régulière de la production pétrolière en Mer du Nord, au Mexique et en Angola a coûté des parts de marché à l‟OPEP. Pour cette raison, et à la suite d‟accords politiques entre les Etats-Unis et l‟Arabie-Saoudite, cette dernière a augmenté la production de pétrole malgré le contexte de croissance timide de la demande mondiale, ce qui s‟est soldé par le décrochage des cours de l‟or noir de 1985- 1986. Par la suite, les prix pétroliers connaissent une certaine stabilité entre le contre-choc pétrolier de 1986 et la fin des années 1990. Mais la crise énergétique en fin 1990 a créé une certaine perturbation au niveau des marchés pétroliers même si elle a été brève par rapport à ses deux prédécesseurs (1973 et 1974). L‟invasion du Koweït par l‟Irak en 1990 a effectivement privé le marché de 9% de la production mondiale de pétrole et plongé le marché de l‟or noir dans une incertitude considérable. Le baril de pétrole est passé de 17 USD à 25 USD au cours de la crise. Un second repli des cours, mineur cette fois, s‟est produit début 1996 lorsque l‟Irak a commencé à exporter du pétrole en vertu du programme pétrole contre nourriture . Début 1999, le spectre d‟un nouveau choc pétrolier est apparu, notamment à la suite de la crise énergétique californienne et des tensions au Moyen-Orient (début de la deuxième intifada). Ces facteurs ont été exacerbés par l‟émergence de nouvelles superpuissances industrielles : Chine, Inde, Brésil, Turquie et Iran (qui regroupent à eux tous près de 2,8 milliards d‟habitants).

Entre 1999 et 2000, les cours du pétrole ont connu une hausse, tirés par la forte croissance mondiale et la mise en œuvre par l’OPEP d‟un accord de coopération avec les autres producteurs non membres du cartel visant à stabiliser les prix dans une fourchette de 22 à 28 USD le baril.

Sur la période 2001-2003, les cours du brut sont demeurés conformes à la fourchette de référence établie par l‟OPEP (24,4 USD/b en 2001, 25 USD/b en 2002, 28,5 USD/b en 2003). Dans ce contexte de modération des cours pétroliers, les producteurs n‟ont pas été contraints d‟effectuer les investissements nécessaires pour améliorer l‟offre (forage, raffinage, transport).

L’origine des crises pétrolières

Les économistes n‟attribuent pas les mêmes explications sur les crises pétrolières, d‟autres considèrent la hausse comme le résultat de la raréfaction du pétrole face à la demande, d‟autres pensent que le « Projet d‟indépendance énergétique » des Etats-Unis est à l‟origine de la hausse. Enfin, certains tiennent pour responsable la formation de l‟OPEP.

La crise de rareté relative 

La notion de rareté n‟a été définie de manière équivoque par les économistes qui pensent la hausse du prix pétroliers comme le résultat de la raréfaction du pétrole. Des auteurs comme CHENERY H.B (1975), CHEVALIER J.M (1973 et 1975), DUPRIEZ L. (1975), MAC AVOY P. (1982) explique la hausse du prix par le déplacement de l’offre et de la demande globale en raison de la raréfaction physique de la ressource. Durant les années 1970, étant donné une hausse importante de la demande, des recherches ont été menées dans les régions où les coûts de production sont plus élevés qu‟au Moyen Orient. Cela a modifié les rapports de force car les pays acheteurs devenaient des pays vendeurs, les pays vendeurs tiraient avantages de l‟évolution des coûts. Selon les études menées par ADELMAN, il n‟y avait pas encore de risque de pénurie immédiate au début des années 1970, le pétrole existerait encore pendant de longtemps au Moyen Orient selon ses estimations. Ainsi, la rareté ne se définit pas tout de suite par l‟épuisement des ressources mais par l’augmentation des coûts de production.

Ensuite, pour AKINS J, la rareté du pétrole se réfère à la distribution inégale des réserves à l‟échelle mondiale, et non pas un excédent de la demande globale sur l‟offre globale. La plus grande partie des réserves se trouve au Moyen Orient, la répartition et l‟accessibilité locale des ressources pétrolières constituent donc la base du problème. Enfin, la théorie économique des ressources non renouvelables nous fournit une explication de la rareté pétrolière. Elle précise que le prix net du pétrole (prix du marché moins coût marginal de production en cas de concurrence, ou revenu marginal moins coût marginal dans le cas de monopole) d‟une ressource épuisable varie avec le taux d‟intérêt. Si le prix net augmente moins vite que le taux d’intérêt, la production présente est plus avantageuse que la production future et réciproquement. A l‟avenir, si le pétrole devenait de plus en plus rare, les consommateurs seraient prêts à payer des prix élevés. Cela conduit à la restriction de la production présente et à l‟augmentation des prix. Economiquement, ce sont les anticipations de la rareté future du pétrole qui entraînent sa hausse. Néanmoins, cette relation entre les prix nets du pétrole et le taux d‟intérêt n‟est pas tout à fait évidente . En effet, la baisse du taux d‟intérêt peut se traduire par un accroissement de la production par la décroissance des coûts d‟investissements. De plus, si la rareté physique de la ressource n‟est pas immédiate, l‟épuisement des ressources n‟est pas un facteur fondamental qui détermine les décisions de production car le temps nécessaire à l‟épuisement des réserves est trop long de sorte que les producteurs préfèrent du profit que de restreindre leur production en vue de la production future. De plus, il est possible de trouver des ressources alternatives au pétrole dont les prix sont inférieurs au prix du pétrole avant son épuisement total.

Le rôle des Etats-Unis

Vers les années 70, les américains se rendaient compte que la dépendance pétrolière vis-à-vis du Moyen-Orient n‟est pas compatible avec leur politique mondiale. Cependant, ils ne pouvaient pas éviter cet accroissement de leur dépendance énergétique du fait de l‟augmentation de leur consommation et de leur production interne ainsi que le prix du pétrole du Moyen-Orient encore faible. Pour réaliser l‟indépendance énergétique, les Etats-Unis devaient provoquer une hausse du prix mondial du pétrole. Les Etats-Unis auraient pu prendre des mesures pour empêcher le développement de l’OPEP. S’ils ne l’ont pas fait, c’est bien parce que l’évolution de la situation était conforme à leurs intérêts politiques . Au lieu de s‟opposer à l‟augmentation des prix, ils l‟ont encouragée : « On aurait souhaité que certains représentants de gouvernement et certaines institutions aient agi autrement, mais ceci ne signifie pas qu’ils ont engendré la crise ou qu’ils aient eu le pouvoir de l’éviter. » (Martin GREENBERGER, 1983, pp. 21-22).

La politique américaine a été mise en œuvre en tenant compte de deux facteurs essentiels :
❖ l’incapacité de l’Europe à se mettre d’accord sur l’adoption de la position dominante des grandes compagnies sur les marchés européens et japonais ;
❖ la poursuite du rôle de l’OPEP comme organisme revendicatif auprès des compagnies mais non pas comme un substitut à celles-ci.

Le projet américain voulait maximiser la production de toute forme d‟énergie et conserver l‟énergie le plus possible par l‟élimination des consommations non-essentielles. La hausse graduelle des prix pétroliers arrangeait les américains car ça induit une concurrence interne entre les autres sources d‟énergie interne. Néanmoins, on ne peut pas dire que les Etats-Unis et l‟OPEP étaient complots dans la mise en pratique de la politique américaine mais tout simplement que les politiques de ces derniers coïncidaient dans le domaine des prix.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Partie I : Des faits aux concepts
Chapitre I : Evénements et faits
1. Historique des chocs pétroliers
2. L’origine des crises pétrolières
3. Evolution de la consommation mondiale de pétrole
Chapitre II : Les chocs pétroliers dans les pays développés et les pays en voie de développement (PED)
1. Définition et principaux facteurs explicatifs d’un choc pétrolier
2. Les pays développés de moins en moins vulnérables à un choc pétrolier
3. La vulnérabilité des PED face à une hausse des prix pétroliers
Chapitre III : Littératures sur les crises pétrolières
1. Fondamentaux de l’offre et la demande de pétrole
2. Mécanismes de transmission d’un choc pétrolier
3. Littérature empirique
Partie II Etude empirique : cas de Madagascar
Chapitre I : Contexte du pays
1.1. Indicateurs économiques
1.2. Indicateurs liés à l’énergie
Chapitre II : Analyses économétriques
2.1. Spécification du modèle et sélection des variables
2.2. Test de stationnarité
2.3. Test de cointégration et estimation d’un modèle VECM : approche de Johansen
2.4. Test de causalité au sens de Granger
2.5. Examen des fonctions de réponses impulsionnelles
Commentaires des études empiriques
Conclusion générale
Bibliographies
Annexes

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *