Historique de la sériciculture

La sériciculture est l’élevage des vers à soie pour l’obtention de cocons utilisés en filature. La soie est la plus belle des matières textiles connues, souple, brillante, fine et durable. Elle sert à la confection des vêtements. Elle possède un ensemble de qualités qui assurent une immense supériorité sur toutes les autres matières animales ou végétales employées dans l’industrie du tissage. Cependant celle-ci semble être de nos jours en péril à cause de la production de la soie qui n’arrive pas encore à répondre aux normes exigées tant du point de vue quantité que qualité. De nombreux chercheurs se livrent actuellement à la recherche de tous les moyens pour fournir davantage de la soie. A Madagascar, on a introduit des vers à soie, parmi eux l’espèce Bombyx mori (Linnaei, 1758 ; Remadevi, 1992), qui est une espèce oligophage**. Cependant le genre Morus (Linnaei, 1753 ; Datwyler, 2004) (mûrier, plante d’alimentation du Bombyx mori) possèdent diverses espèces. Ce présent travail a pour objectif de procéder l’élevage du ver à soie afin de connaître si les feuilles de mûrier appartenant à deux espèces, Morus laevigata et Morus alba auront une influence sur la croissance larvaire, l’activité quotidienne de la chenille, la quantité des feuilles consommées, la production de cocon, la richesse soyeuse et le taux de fécondité. Ces deux espèces ont été choisies car elles possèdent des caractéristiques différentes. Morus laevigata fournit beaucoup de feuilles et plus facile à cultiver ; Morus alba possèdent de feuilles moins nombreuses et un peu difficile à cultiver. Pour mener à bien cette étude, nous avons commencé par une analyse de la composition physico-chimique de ces deux types des feuilles pour motiver notre choix au Centre National de Recherche sur l’Environnement (CNRE). Puis nous avons réalisé l’éducation du Bombyx mori au Centre de Vulgarisation Séricicole (CVS) Antsirabe.

Historique de la sériciculture 

Afin de mieux connaître cette filière sériciculture voyons son historique dans le monde et à Madagascar.
– La sériciculture dans le monde selon Andrianarilala (2003):
D’après Confucius, en 2640 avant Jésus Christ la princesse chinoise HSI LING SHI dévide la première soie d’un cocon probablement de Lépidoptère celui de Theophilia mandarina tombé dans sa tasse de thé. Désormais les chinois ont procédé à l’étude de Lépidoptère producteur de cocon comme le ver à soie. Pendant trente siècles ils gardèrent le monopole de la production de la soie. Au IIIè siècle avant Jésus Christ, les tissus de soie de Chine commencent à pénétrer dans le reste de l’Asie. Au VIIè siècle après Jésus Christ, les Arabes répandirent la sériciculture et le tissage de la soie en Afrique, en Sicile et en Espagne. En 1536, François Ier pose les fondations de la Fabrique Lyonnaise de Soierie et donne à Lyon le monopole d’importation et du commerce des soies. Plus tard, à la demande d’Henri IV, Olivier de Serres entreprend le développement de la sériciculture en France. Vers 1750, l’Industrie Lyonnaise de la soie atteint une renommée mondiale. Dans les années 1855-1860, les maladies de ver à soie ravagent les magnaneries, surtout la pébrine. Après deux ans de recherche, Pasteur a mis au point la méthode de lutte contre la prolifération de la pébrine. Vers 1920, la diffusion de l’électricité permettant l’alimentation individuelle des métiers en énergie, fait renaître le travail à domicile. La guerre, de 1929-1945 entraîne la rupture de l’approvisionnement en soie grège. Par conséquent la sériciculture disparaît progressivement dans tout le bassin méditerranéen. De son côté l’extrême Orient restaure par contre la production. Le Japon fait des progrès remarquables en sériciculture ; il approvisionne l’Europe et les Etats Unis en soie grège. La Chine est redevenue le grand pays séricicole premier producteur de la soie.
– La sériciculture à Madagascar selon Costa (2004) :
Madagascar a une longue tradition séricicole basée sur l’exploitation des vers à soie sauvages ou Landibe de diverses espèces (Borocera madagascariensis, B. cajani Guenée, B. bibidandy Camboué, B. pelias mabille, B. arenicolaris…) et sur l’élevage des vers à soie domestiques ou Landikely (Bombyx mori) importés. L’utilisation de la soie a largement dominé la population concernée et présente une importance culturelle car elle est utilisée, non seulement, pour envelopper les morts lors des funérailles, mais également pour la fabrication des chaussures et accessoires de mode au cours des grands événements. L’utilisation de la soie «landibe» (Borocera madagascariensis) remonte bien avant l’introduction du ver à soie du mûrier. La première véritable tentative d’introduction de cette dernière, date au début du XIXe siècle (1853), par Jean Laborde durant le règne de la Reine Ranavalona Ière. Mais le véritable développeur de l’industrie de la soie fit le Roi Radama Ier et il mobilisa les castes nobles pour l’aider à instaurer cette nouvelle économie. La production soyeuse s’est alors étendue dans toute presque l’île. Durant l’époque coloniale, avec l’arrivée de Général Gallieni, à la fin du XIXe siècle, il a témoigné un vif intérêt au développement agricole de Madagascar, y compris la sériciculture qui allait connaître un nouvel essor. En 1900, il instituait un service de sériciculture qui avait pour objectif de promouvoir l’activité séricicole. Le période s’étendant de 1934 à 1960 qui englobait la Deuxième Guerre Mondiale, a engendré des conséquences diverses dans le domaine de la sériciculture à Madagascar (Rasoanarivo, 1986). Tous ces aspects ont été pris en compte par l’Etat. Ces raisons justifiaient l’intervention de l’Etat par la création de ferme d’Etat et de la division sériciculture (Ramarolahy, 1981).

Généralités sur les mûriers

Systématique (Andriamahenina, 2011) 

Morus appartient à la famille des Moraceae, ordre Urticales. La famille des Moraceae est constituée par plus de 950 espèces de plantes. Le mûrier appartient au genre Morus et comprend 35 espèces. Le genre Morus se divise en deux groupes selon la longueur du style de la fleur femelle.
– Parmi les Dolichostyles (groupe à long style) : Morus arabica, Morus bombycis, Morus notabilis…
– Parmi les Macromorus (groupe à court style ou sans style) : Morus nigra, Morus laevigata, Morus alba, Morus latifolia…

– Règne : PLANTAE
– Sous-règne : TRACHEOBIONTA
– Division :MAGNOLIOPHYTA
– Classe : MAGNOLIOPSIDA
– Sous-classe :HAMAMELIDAE
– Ordre : URTICALES
– Famille : MORACEAE
– Genre : Morus (Linnaei, 1753 ; Datwyler, 2004)

Biologie

Le mûrier est un arbre pérenne pouvant atteindre 30 mètres de haut et qui peut vivre jusqu’à cinquante ans et plus. Les techniques culturales varient dans les différentes parties du monde selon les conditions climatiques et les types du sol :
– En climat tempéré, les mûriers sont formés d’arbres.
– En climat tropical, ils poussent en buisson (arbrisseau).

En général le mûrier aime les endroits ensoleillés, les températures douces à élevées, ses besoins en eau sont modérés. Sa culture est facile avec une croissance très rapide. Pour une croissance optimum et une éclosion des bourgeons, le mûrier exige des conditions agro-climatiques particulières :
– Température atmosphérique : ne devrait pas descendre au-dessous de 13°C, au dessous de cette limite le mûrier reste en dormance. La température maximum ne devrait pas excéder 37°C. L’idéal serait qu’elle se situe entre 23°C et 26°C.
– La pluviométrie : le mûrier peut être cultivé en régime de précipitation allant de 635 mm à 2500 mm.
– L’altitude : il se développe normalement entre 700 à 2000 mètres.

Le sol : un sol bien structuré à pH neutre entre 6 et 6,5 est favorable à son développement.

Origine de mûrier existante à Madagascar

On peut classer en deux parties les origines de mûrier existantes à Madagascar :
– Origines locales : appartenant à l’espèce Morus nigra (mûrier noir),
– Origines étrangères : appartenant à l’espèce Morus alba (mûrier blanc), Morus laevigata et Morus bombycis. Ce sont des variétés tardives. Il existe deux types d’origine :
o Origine européenne : Morus laevigata, on peut citer les variétés lhou – variétés multicaule etc.…
o Origine asiatique : Morus alba, les principales sont : variétés kokuso – variétés kanva – variétés kayrio – variétés chinensis – variétés ichinose.

Composition chimique des feuilles de mûrier (Costa, 2004 ; Andriamahenina, 2011) 

Les principaux constituants chimiques de la feuille sont : l’eau, les protéines, les hydrates de carbone, la matière grasse, la cendre, l’acide organique, l’acide tannique, et la vitamine.
– L’eau : elle constitue le 65% à 83% du poids de la feuille.
– Les protéines : les acides aminés qui constituent les protéines dans la feuille du mûrier sont : Alanine, Valine, Sérine, Thréonine, Cystine, Méthionine, Acide aspartique, Acide glutamique, Histidine, Proline, Tyrosine, Phénylalanine.
– Les carbohydrates : les hydrates de carbone des feuilles de mûrier sont constitués par : glucose et fructose (2,5%), maltose (0,95%), sucrose (4,67%), dextrine et amidon (4,65%), pectine (12%), et fibres (11,72%).
– La matière grasse : elle existe en très petite quantité dans la feuille de mûrier.
– La cendre : c’est les sels minéraux.
– Les acides organiques et tanniques : le taux des ces acides contenus dans les feuilles diminue avec leur âge, ils sont constitués par : acide oxalique, acide tartrique, acide citrique et acide malique.
– Les vitamines : on trouve dans les feuilles des vitamines A, B, C et D ; elles sont particulièrement riches en vitamine C.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. REVUE DE LITTERATURE
II.1. Historique de la sériciculture
II.2. Généralités sur les mûriers
II.2.1. Systématique
II.2.2. Biologie
II.2.3. Origine de mûrier existante à Madagascar
II.2.4. Composition chimique des feuilles de mûrier
II.3. Généralités sur Bombyx mori
II.3.1. Description morphologique
II.3.2. Systématique
II.3.3. Biologie
III. MATERIELS
III.1. Zone d’étude (situation géographique, aspect climatique, relief,…)
III.2. Matériels biologiques
III.2.1. Bombyx mori
III.2.2. Mûriers utilisés pour le nourrissage
III.3. Matériels de laboratoire et magnanerie
III.3.1. Magnanerie
III.3.2. Matériels de laboratoire
IV. METHODES
IV.1. Conduites d’élevages de Bombyx mori
IV.2. Influence de la plante nourricière sur la croissance larvaire
IV.3. Activité journalière et quantité des feuilles consommées
IV.4. Effets de la plante nourricière sur la production de cocon et la richesse soyeuse
IV.5. Effets de la plante nourricière sur le taux de fécondité
IV.6. Méthodes biométriques
IV.7. Analyses statistiques
V. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
V.1. Influence de la plante nourricière sur la croissance larvaire
V.2. Activités journalières et quantité des feuilles consommées
V.3. Effets de la plante nourricière sur la production de cocon et la richesse soyeuse
V.4. Effets des plantes nourricières sur le taux de fécondité
VI. DISCUSSION
VII. CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE
BIBLIOGRAPHIE

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