Historique de la reanimation

HISTORIQUE DE LA REANIMATIONย 

Jusqu’en 1940, la ยซย rรฉanimationย ยป, procรฉdรฉ manuel ou mรฉcanique destinรฉ ร  ramener un individu ร  la vie, รฉtait employรฉe essentiellement au traitement des dรฉtresses respiratoires par asphyxie, noyade ou รฉlectrisation [23]. La rรฉanimation telle qu’on l’entend actuellement a une cinquantaine d’annรฉes d’existence en France. La date prรฉcise de sa fondation remonte au 1er septembre 1954 quand fut crรฉรฉ, ร  l’hรดpital Claude Bernard, le centre de traitement des formes respiratoires de la poliomyรฉlite. Avant cette date, les mรฉdecins n’รฉtaient รฉvidemment pas restรฉs indiffรฉrents aux drames inhรฉrents aux dรฉrรจglements des grandes fonctions vitales. Dans un ouvrage paru en 1954, Hamburger et ses assistants G. Richet et J. Crosnier, ร  propos des dรฉsordres humoraux d’origine rรฉnale, considรจrent que la rรฉanimation ยซ comporte l’ensemble des gestes thรฉrapeutiques destinรฉs ร  conserver un รฉquilibre humoral aussi proche que possible de la normale au cours des รฉtats morbides aigus, quelle qu’en soit la natureยป [24]. En matiรจre de ventilation artificielle, le recours au bouche ร  bouche a รฉtรฉ conseillรฉ par Rรฉaumur en 1740, puis la respiration ร  pression positive intermittente par J. Hunter en 1776. Mais, faute de contrรดle suffisant des pressions d’insufflation, cette bonne idรฉe fut temporairement rรฉvisรฉe. Pour la ventilation mรฉcanique, Lassen et Ibsen avaient traitรฉ les atteintes respiratoires sรฉvรจres de la poliomyรฉlite, vรฉritable calamitรฉ, par la respiration artificielle endotrachรฉale par pression positive intermittente sur trachรฉotomie. Cette maladie fut ainsi le starter de la rรฉanimation artificielle. Ce sont les grandes รฉpidรฉmies de poliomyรฉlite du dรฉbut des annรฉes 50, qui allaient faire bรฉnรฉficier les patients des nouvelles mรฉthodes de rรฉanimation respiratoire. Notamment des techniques d’intubation et de ventilation contrรดlรฉe par respirateur, mettant fin dรฉfinitivement aux anciennes techniques fondรฉes sur la respiration artificielle par poumon d’acier [24].

Par ailleurs, l’oxygรฉnothรฉrapie (par masque facial, sonde nasale ou tente), a รฉtรฉ prรฉconisรฉe par nombre d’auteurs dont L. Binet qui ร  ce propos parlait dรฉjร  en 1945 de ยซrรฉanimation ยป. Quant aux procรฉdรฉs de dรฉsobstruction des voies aรฉriennes, on se doit de rappeler l’emploi de longue date de la trachรฉotomie ou de l’intubation. Une nouvelle spรฉcialitรฉ est nรฉe aux cรดtรฉs de l’anesthรฉsie et de la chirurgie: la rรฉanimation-transfusion. Elle รฉnonce les rรจgles du traitement du choc traumatique, vรฉritable urgence mรฉdico chirurgicale, dont la transfusion sanguine รฉtait la premiรจre arme rรฉellement efficace pour assurer un dรฉchoquage prรฉopรฉratoire [23]. En contrepartie, le rรดle de l’anesthรฉsiste s’est de plus en plus รฉtendu aux pรฉriodes prรฉ et post-opรฉratoires. Il lui a รฉtรฉ confiรฉ le maintien et le rรฉtablissement des fonctions cardio-vasculaires, respiratoires, rรฉnales et endocriniennes. Ainsi, l’anesthรฉsiste est devenu un rรฉanimateur ร  part entiรจre [25]. Une derniรจre รฉtape a รฉtรฉ franchie avec l’essor des transports sanitaires d’urgence. Cela permit ร  l’hรดpital de sortir de ses murs et d’amener les techniques hospitaliรจres d’anesthรฉsie-rรฉanimation au domicile des patients ou au bord des routes. Ces mรฉthodes sont naturellement issues des รฉvacuations des blessรฉs de guerre. De l’Indochine ร  la Corรฉe, les techniques se sont amรฉliorรฉes. L’anesthรฉsie rรฉanimation moderne est donc nรฉe de la guerre. Chaque conflit conduit les mรฉdecins militaires ร  amรฉliorer les techniques de rรฉanimation. La respiration endotrachรฉale par pression positive intermittente a bien รฉtรฉ ร  l’origine de la rรฉanimation. Mais il fallait en complรฉter les moyens car des dรฉfaillances viscรฉrales autres que respiratoires devaient รชtre corrigรฉes dans les meilleurs dรฉlais. Ainsi au fil des annรฉes, l’arsenal thรฉrapeutique fut enrichi de l’รฉpuration extra rรฉnale, du contrรดle hรฉmodynamique des dรฉsordres circulatoires au lit mรชme des malades, des รฉchanges plasmatiques et de l’oxygรฉnothรฉrapie hyperbare. Depuis la pรฉriode initiale de la rรฉanimation que l’on peut considรฉrer comme historique, cette nouvelle spรฉcialitรฉ ne cesse de se dรฉvelopper et ses rรฉsultats de s’amรฉliorer.

ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES UNITES DE REANIMATIONย 

Traditionnellement, les unitรฉs de rรฉanimation servent ร  la surveillance et au traitement des patients dont les fonctions vitales sont en danger. L’activitรฉ de soins de rรฉanimation est exercรฉe dans les รฉtablissements de santรฉ comprenant une ou plusieurs unitรฉs organisรฉes ร  cette fin [26, 27]. Elles peuvent assurer la mise en ล“uvre prolongรฉe de techniques spรฉcifiques, l’utilisation de dispositifs mรฉdicaux spรฉcialisรฉs ainsi qu’une permanence mรฉdicale et paramรฉdicale ร  la disposition exclusive de l’unitรฉ. On distingue diffรฉrentes catรฉgories d’unitรฉs de rรฉanimation selon l’origine des patients pris en charge :
o les unitรฉs de rรฉanimation mรฉdicale;
o les unitรฉs de rรฉanimation chirurgicale;
o les unitรฉs de rรฉanimation mรฉdico chirurgicale (polyvalente) admettent indiffรฉremment des patients des disciplines de mรฉdecine et de chirurgie;
o les unitรฉs de rรฉanimation pรฉdiatrique.
Toutes ces unitรฉs prรฉsentent les mรชmes caractรฉristiques organisationnelles et sont soumises ร  des conditions techniques de fonctionnement similaires, sauf en ce qui concerne les qualifications exigรฉes pour l’รฉquipe mรฉdicale de ces unitรฉs. D’une maniรจre gรฉnรฉrale, il est souhaitable que les unitรฉs de rรฉanimation s’orientent vers une prise en charge mรฉdico chirurgicale, sauf si la nature des besoins, le volume d’activitรฉ et les impรฉratifs de formation spรฉcifique justifient une orientation mรฉdicale et chirurgicale distincte [26, 27]. La capacitรฉ minimale de l’unitรฉ de rรฉanimation est fixรฉe ร  8 lits pour des raisons d’efficience et conformรฉment aux recommandations des sociรฉtรฉs savantes [26]. Cette capacitรฉ peut รชtre fixรฉe ร  6 lits par dรฉrogation, mais celle-ci doit revรชtir un caractรจre exceptionnel et รชtre rรฉservรฉe aux cas oรน l’รฉloignement de l’รฉtablissement impose des temps de trajets excessifs ร  une partie significative de la population. Une unitรฉ de 3 lits de surveillance continue adossรฉe ร  cette structure est dans ce cas recommandรฉe [26, 27].

Les unitรฉs de rรฉanimation assurent:
โžค l’accueil et la prise en charge diagnostique et thรฉrapeutique ainsi que la surveillance de ces patients;
โžค la sรฉcuritรฉ et la continuitรฉ des soins en organisant le retour et le transfert des patients dans les unitรฉs de surveillance continue ou toute autre unitรฉ d’hospitalisation complรจte dรจs que leur รฉtat de santรฉ le permet. A cet effet, les รฉtablissements exerรงant les activitรฉs de rรฉanimation passent des conventions avec d’autres รฉtablissements possรฉdant ces unitรฉs afin de dรฉfinir les modalitรฉs permettant d’y transfรฉrer les patients. L’unitรฉ de rรฉanimation dispose de locaux distribuรฉs en trois zones [26,27]:
โ€ข une zone d’accueil, situรฉe en amont de la zone technique et de la zone d’hospitalisation, permettant le contrรดle des flux entrants de personnels, de malades, de visiteurs et de matรฉriels;
โ€ขย une zone d’hospitalisation;
โ€ข une zone technique de nettoyage, de dรฉcontamination et de rangement de matรฉriel. Dans une UR, il faut pouvoir obtenir les rรฉsultats des examens biologiques suivants dans un dรฉlai trรจs rapide, parfois infรฉrieur ร  15 minutes : Gazomรฉtrie artรฉrielle, taux de lactate, ionogramme plasmatique, numรฉration-Formule sanguine, exploration des principaux paramรจtres de lโ€™hรฉmostaseโ€ฆ Il est souhaitable de mettre en place au sein de lโ€™UR des appareils permettant de faire des examens biologiques dรฉlocalisรฉs (gazomรฉtrie artรฉrielle, ionogramme). Lโ€™unitรฉ doit disposer dโ€™un rรฉfrigรฉrateur pour permettre la conservation des produits dรฉrivรฉs du sang. L’unitรฉ de rรฉanimation dispose d’une piรจce, en son sein ou ร  proximitรฉ immรฉdiate, permettant aux mรฉdecins d’assurer la permanence mรฉdicale. L’รฉquipe mรฉdicale d’une unitรฉ de rรฉanimation comprend:
– un ou plusieurs mรฉdecins compรฉtents en rรฉanimation ou titulaires du DES ou DESC de rรฉanimation mรฉdicale lorsqu’il s’agit d’une unitรฉ ร  orientation mรฉdicale ou mรฉdico chirurgicale;
– un ou plusieurs mรฉdecins spรฉcialistes ou compรฉtents en anesthรฉsie rรฉanimation ou qualifiรฉs spรฉcialistes en anesthรฉsie-rรฉanimation chirurgicale lorsqu’il s’agit d’une unitรฉ ร  orientation chirurgicale ou mรฉdico chirurgicale;
– le cas รฉchรฉant, un ou plusieurs mรฉdecins ayant une expรฉrience attestรฉe en rรฉanimation selon des modalitรฉs prรฉcisรฉes par arrรชtรฉ du ministre chargรฉ de la santรฉ [26]. Sous la responsabilitรฉ d’un cadre infirmier, l’รฉquipe paramรฉdicale d’une unitรฉ de rรฉanimation comprend au minimum :
– deux infirmiers pour cinq patients;
– un aide-soignant pour quatre patients.
Le responsable d’une unitรฉ de rรฉanimation pour adultes est titulaire, selon l’orientation mรฉdicale, chirurgicale ou mรฉdico chirurgicale de l’unitรฉ, de l’un des diplรดmes ou qualifications mentionnรฉs ci-dessus. Dans toute unitรฉ de rรฉanimation, la permanence mรฉdicale est assurรฉe par au moins un mรฉdecin membre de lโ€™รฉquipe mรฉdicale. Dans les รฉtablissements de santรฉ publics et les รฉtablissements privรฉs participant au service public hospitalier, elle peut รชtre assurรฉe en dehors du service de jour par un interne en mรฉdecine dans des conditions fixรฉes par arrรชtรฉ du ministre chargรฉ de la santรฉ. Lorsque la garde est assurรฉe par un mรฉdecin junior ou un praticien extรฉrieur ร  lโ€™UR (au service), un praticien permanent doit รชtre en astreinte de sรฉcuritรฉ. Lorsque la garde est assurรฉe par un interne autorisรฉ, un praticien permanent doit รชtre en astreinte opรฉrationnelle (rรจglementaire). Lโ€™UR doit au minimum disposer en continu des indicateurs dโ€™activitรฉ suivants :
– nombre de patients
– coefficient dโ€™occupation des lits
– durรฉe moyenne de sรฉjour
– IGS2 ร  H24
– mortalitรฉ en rรฉanimation
– pourcentage de rรฉadmission aprรจs sortie
– pourcentage de patients ventilรฉs plus de 48h
– nombre et type des infections nosocomiales
– scores de dรฉfaillance
Une revue de morbiditรฉ-mortalitรฉ (RMM) doit รชtre organisรฉe par lโ€™UR au moins deux fois par an.

LES SCORES PRONOSTIQUES EN REANIMATIONย 

Peu de spรฉcialitรฉs sont autant impliquรฉes par la prรฉdiction du pronostic que la rรฉanimation [28]. Le but de la rรฉanimation est d’assurer la survie et de rรฉtablir une qualitรฉ aussi proche que possible de celle existante antรฉrieurement. Les scores de gravitรฉ sont des indices รฉtablis ร  partir de paramรจtres cliniques et biologiques statistiquement corrรฉlรฉs ร  l’issue. Leur utilisation rend plus pertinente l’รฉvaluation des maladies et de leur traitement. Par ailleurs, ils permettent une estimation des coรปts รฉconomiques et humains du passage en rรฉanimation [28,29]. Cependant ils restent insuffisamment sensibles [28]. De nombreux scores gรฉnรฉralistes ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉs, mais seul un nombre restreint est utilisรฉ en routine.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
I. GENERALITES
II. REVUE DE LA LITTERATURE
III. HYPOTHESE DE RECHERCHE
IV. OBJECTIFS DE Lโ€™ETUDE
IV.1. Objectif gรฉnรฉral
IV.2. Objectifs spรฉcifiques
V. METHODOLOGIE
V.1. Cadre et champ de lโ€™รฉtude
V.2. Type et pรฉriode de lโ€™รฉtude
V.3. Population de lโ€™รฉtude
V.3.1. Critรจres dโ€™inclusion
V.3.2. Critรจres de non inclusion
V.4. Echantillonnage
V.5. Variables de lโ€™รฉtude
V.6. Dรฉfinitions opรฉrationnelles
V.7. Collecte de donnรฉes
V.8. Analyse des donnรฉes
VI. CONSIDERATIONS ETHIQUES
VII. RESULTATS
VII.1. Description de la population
VII.1.1. Caractรฉristiques de la population
VII.1.2. Paramรจtres thรฉrapeutiques et รฉvolutifs de la population
VII.2. Caractรฉristiques des groupes de patients selon la pรฉriode dโ€™admission
VII.3. Thรฉrapeutiques et รฉvolution selon la pรฉriode dโ€™admission
VII.4. Taux de mortalitรฉ selon la pรฉriode dโ€™admission
VIII. DISCUSSION
VIII.1. Les limites et contraintes de lโ€™รฉtude
VIII.2. Discussion des principaux rรฉsultats
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS / SUGGESTIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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