Historique de la corticothérapie

Généralités

Définition 

Les anti-inflammatoires stéroïdiens ou (gluco) corticoïdes sont des dérivés synthétiques des hormones naturelles, cortisol et cortisone dont ils se distinguent par un pouvoir antiinflammatoire plus marqué et à l’inverse, un moindre effet minéralocorticoïde [12]. Selon les critères de la Haute Autorité de Santé (HAS), la corticothérapie au long cours a été définie comme une dose >7,5mg/jour d’équivalent de prednisone pendant plus de 3 mois consécutifs [13]. Les Mesures adjuvantes liées à la corticothérapie :sont l’ensemble des MHD et médicamenteuses permettant de prévenir ou de limiter les EI liés à la corticothérapie.

Historique de la corticothérapie

L’histoire de la corticothérapie a débuté par la découverte des propriétés physiologiques des hormones surrénaliennes au cours du XIX ème siècle. A la même époque, les travaux de Thomas Addison menés sur le déficit corticosurrénalien chez l’homme ont permis de mettre en évidence les symptômes de cette pathologie déficitaire qui porte son nom de la maladie d’Addison. Ces symptômes se caractérisaient principalement par des troubles hydroélectrolytiques et du métabolisme glucidique. Ce n’est qu’à partir des années 1930, qu’une première synthèse de stéroïde a pu être réalisée par le chercheur Taddeus Reichstein et a donné lieu à la synthèse de « la désoxycorticostérone ». Depuis cette avancée considérable, de nombreuses substances ont été synthétisées par Kendall et ses collaborateurs, dont particulièrement deux ont suscité leur attention : la 11 déhydrocorticostérone et la cortisone. Un grand nombre d’applications thérapeutiques propres aux corticoïdes a été découvert à ce jour, la plus marquante d’entre elles était la propriété anti-inflammatoire [14]. Depuis, la corticothérapie a radicalement transformé le pronostic des patients, mais il est connu que le risque de développer certains EI dépend essentiellement du terrain du patient, de la dose administrée, de la durée du traitement et de la molécule elle-même [15].

Epidémiologie 

Actuellement, les corticoïdes représentent une classe de médicaments incontournable, prescrite pour de nombreuses pathologies. Au Royaume-Uni, des études ont montré qu’à chaque instant environ 1% de la population est traitée par des corticoïdes par voie orale (VO), intraveineuse (IV) ou intramusculaire (IM). Ce chiffre n’a cessé d’augmenter au cours des vingt dernières années [4]. Une première étude britannique en 1996, retrouvait une prévalence d’utilisation prolongée des corticoïdes de 0,5 %, alors qu’une seconde étude réalisé en 2000 analysant des données de la General Practice Research Database en Grande-Bretagne retrouvait une prévalence de 0,9 % [16,17].Une troisième étude britannique a été publiée en 2011 à partir des données enregistrées dans le registre de The Health Improvement Network (THIN) sur plus de 20 ans retrouvait une prévalence de 0,85 % [18]. Une étude islandaise évaluait la prévalence d’utilisation des corticoïdes au long cours avait trouvé une prévalence de 0,72 % [19]. Aux états unis la prévalence de l’utilisation des corticoïdes dans la population générale était estimée à 1,2% [20]. Les corticoïdes sont cependant pourvoyeurs d’EI multiples responsables de leur mauvaise réputation [1,21]. La fréquence de la plupart des EI attribués à une corticothérapie systémique prolongée a été rarement évaluée de façon systématique [6,7]. Une étude prospective française a montré que 71% des patients rapportent au moins un EI dont au moins 66% qualifié de pénible [22]. Une étude évaluant la prévalence des complications de la corticothérapie chez les sujets ouestafricains au Benin a montré que le taux de prescription de la corticothérapie était de 17.1% parmi les patients consultant durant la période d’étude et que les complications étaient présentes chez 31,1% des patients [23].

Physiologie 

Un corticoïde est un stéroïde naturel sécrété chez les humains par les glandes surrénales ou synthétique de structure voisine de celle de l’hormone naturelle et susceptible d’exercer une activité métabolique mimant qualitativement l’activité du cortisol, hormone glucocorticoïde (GC) physiologique [24]. L’usage tend à réserver « corticoïdes » aux seuls GC [25].

Les corticoïdes naturels
Le cortisol ou hydrocortisone, considéré comme la véritable hormone GC de l’espèce humaine, la cortisone et la corticostérone sont les corticoïdes physiologiques [26].

Biosynthèse
Les corticoïdes sont formés par la glande surrénale dont la fonction est de produire en plus des GC (Cortisol, Corticostérone) 2 autres principaux types d’hormones : Les minéralocorticoïdes et les androgènes. Le cholestérol (CT) est le précurseur de tous les stéroïdes surrénaliens. La synthèse du cortisol est sous contrôle de l’axe hypothalamo-hypophyso-cortico-surrénalien (HHS) [27].

Les glandes surrénales
La glande surrénale a la forme d’une pyramide un peu irrégulière et possède un poids de 5 g environ. La surrénale droite a pour rapport anatomique principal la veine cave inférieure à sa face interne, et en avant le foie. La surrénale gauche a pour rapport principal l’aorte à sa face interne et la queue du pancréas en avant [29].

De couleur jaune chamois, ces deux glandes endocrines sont formées chacune de deux parties: la médullosurrénale et la corticosurrénale qui ont chacune des origines cellulaires différentes [26].
– La médullosurrénale
Elle fait partie du système nerveux végétatif, ses cellules ont pour seule capacité d’assurer la synthèse des catécholamines [26].
– La corticosurrénale :
Elle comporte trois zones qui sécrètent chacune respectivement, à partir du CT, un type d’hormone stéroïdienne : les hormones minéralocorticoïdes, GC et gonadocorticoïdes: [26,30] La zone glomérulée : sécrète l’hormone minéralocorticoïde ou aldostérone. Celle-ci joue un rôle essentiel dans l’homéostasie sodée et la pression artérielle (PA). La zone fasciculée : synthétise les GC : cortisol, cortisone et corticostérone. La zone réticulée :synthétise les stéroïdes sexuels ou hormones gonadocorticoïdes. L’androgène principal, d’origine surrénalienne est la déhydroépiandrostérone (DHEA). Elle produit également de la testostérone et des androgènes mais en quantité minime [15, 31, 32].

Axe hypothalamo-hypophyso-cortico-surrénalien (HHS) 

La régulation de la synthèse des GC est faite sous contrôle de l’axe HHS. La cascade des réactions va débuter par un « stress » qui va activer le système limbique. Celui-ci va agir sur l’hypothalamus qui sécrète de la corticolibérine appelée corticotropin releasing hormone (CRH). Lors d’une inflammation il y a présence de récepteurs spécifiques appelés CRH-R1 et 2, elle aura alors une action antalgique et anti-œdémateuse. La CRH va stimuler l’antéhypophyse (ou glande pituitaire) qui va à son tour synthétiser de façon pulsatile tout au long de la journée de l’adreno cortico tropic hormone (ACTH) qui va agir directement via la circulation sanguine sur les glandes surrénales, il y aura donc la synthèse du cortisol. Lorsque le taux de cortisol va être suffisant, celui-ci va aller exercer un rétrocontrôle négatif au niveau de l’hypothalamus et de l’antéhypophyse, il y aura comme conséquence une diminution de la sécrétion de la CRH et de l’ACTH et donc une diminution de la synthèse du cortisol [33, 34, 35].

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Table des matières

INTRODUCTION
I. Généralités
I.1.Définition
I.2.Historique de la corticothérapie
I.3.Epidémiologie
I.4.Physiologie
I.4.1.Les corticoïdes naturels
I.4.1.1.Biosynthèse
I.4.1.1.1.Les glandes surrénales
I.4.1.2.Axe hypothalamo-hypophyso-cortico-surrénalien (HHS)
I.4.1.3.Le rythme circadien et rôle physiologique du cortisol
I.4.2.Les corticoïdes de synthèse
I.4.3.Propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques
I.4.3.1.Les propriétés pharmacocinétiques
I.4.3.1.1.L’absorption
I.4.3.1.2.La fixation protéique
I.4.3.1.3.Métabolisation
I.4.3.1.4.Elimination
I.4.3.2.Les propriétés pharmacodynamiques
I.4.3.2.1.Action anti-inflammatoire
I.4.3.2.2.Activité immunomodulatrice
I.4.3.2.3.Activité anti allergique
I.4.3.2.4.Autres effets à l’origine des effets latéraux et indésirables
I.4.3.2.4.1.Freination hypophysaire
II. Prescription des corticoïdes
II.1.Durée de la prescription
II.1.1.En urgence
II.1.2.En cure courte
II.1.2.1. Durée
II.1.2.2. Indications
II.1.2.3. Modalités de traitement
II.1.3.Corticothérapie prolongée
II.1.3.1.Indications
II.1.3.1.1.Néphrologie
II.1.3.1.2.Médecine interne
II.1.3.1.3.Rhumatologie
II.1.3.1.4. Dermatologie
II.1.3.1.5.Transplantation rénale (TR)
II.1.3.2.Modalités de prescription
II.1.3.2.1. Choix de la molécule
II.1.3.2.2.Les voies et modes d’administration
II.1.3.2.3.Posologie et rythme ou schéma de la prise des corticoïdes
II.1.3.2.4.Contre indications (CI)
II.1.3.2.4.1.Absolues
II.1.3.2.4.2.Relatives
II.1.3.2.5.Cas particulier d’utilisation
II.1.3.2.5.1.Grossesse
II.1.3.2.5.2.Allaitement
II.1.3.2.5.3.Enfant
II.1.3.2.5.4.Sujet âgé
II.1.3.2.6.Evaluation pré thérapeutique
II.1.3.2.6.1.Interrogatoire
II.1.3.2.6.2.Examen clinique
II.1.3.2.6.3.Examens paracliniques
II.1.3.2.7. Modalités de traitement
II.1.3.2.8.Effets indésirables (EI)
II.1.3.2.8.1.Risque infectieux
II.1.3.2.8.2.Effets métaboliques
II.1.3.2.8.2.3.2.1.Actions sur le métabolisme glucidique
II.1.3.2.8.2.3.2.2.Actions sur le métabolisme lipidique
II.1.3.2.8.2.3.2.3.Actions sur le métabolisme hydro-électrolytique
II.1.3.2.8.3.Effets musculosquelettiques
II.1.3.2.8.3.1.L’ostéoporose
II.1.3.2.8.3.2.Atrophie musculaire
II.1.3.2.8.3.3.Retard de croissance
II.1.3.2.8.3.4.Rupture tendineuse
II.1.3.2.8.4.Troubles sexuels
II.1.3.2.8.5.L’insuffisance surrénalienne
II.1.3.2.8.6.Effets neuropsychiatriques
II.1.3.2.8.7.Effets gastroduodénaux
II.1.3.2.8.8.Effets cutanés
II.1.3.2.8.9.Effets ophtalmologiques
II.1.3.2.8.10.Syndrome de Cushing
II.1.3.2.8.10.1.Définition
II.1.3.2.8.10.2.Manifestations cliniques
III. Les mesures adjuvantes de la corticothérapie
III.1.Les Les mesures hygiéno-diététiques (MHD)
III.1.1. L’apport calorique
III.1.2. Régime hyposodé
III.1.3. Régime contrôlé en glucides
III.1.4. Régime contrôlé en lipides
III.1.5. Régime riche en protéines
III.1.6. Apport potassique
III.1.7. Supplémentation en Ca++ et vitamine D
III.1.8.L’activité physique
III.2.Les mesures médicamenteuses préventives
III.2.1.Pour l’ostéoporose
III.2.2.Pour l’hypokaliémie
III.2.3.Pour les gastralgies
III.2.4.Pour les infections opportunistes
III.2.5.Vaccination
IV. Surveillance de la corticothérapie
IV.1.Paramètres à surveiller
IV.2.Rythme et modalités de Surveillance
IV.3.Arrêt progressif de la corticothérapie dès que la maladie le permet
CONCLUSION

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