Historique de la co-infection TB-VIH

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Epidรฉmiologie du VIH

Avec plus de 36 millions de morts ร  ce jour, le VIH continue dโ€™รชtre un problรจme majeur de santรฉ publique. En 2015, 1,1 [940 000-1,3] millions de personnes sont dรฉcรฉdรฉes dโ€™une cause liรฉe au VIH dans le monde [88].
Selon lโ€™ONUSIDA, la courbe de lโ€™รฉpidรฉmie du sida a une tendance ร  la baisse au niveau mondial. En effet les nouvelles infections ont baissรฉ de 41% particuliรจrement en Afrique et les dรฉcรจs liรฉs au SIDA de 34% [17].
En fin 2015, 36,7 millions de personnes [34.0 millionsโ€“39.8 millions] vivaient avec le VIH dans le monde et 2,1 millions de personnes [1.8 millionโ€“2.4 millions] ont รฉtรฉ nouvellement infectรฉes par le VIH dont les 2/3 sont se sont passรฉs en Afrique subsaharienne [68, 69]. Cette partie de notre continent paie le plus lourd tribut avec 1,4 millions des nouvelles infections et 790 000 des dรฉcรจs [17].
Au Sรฉnรฉgal, en 2015 on compte 46 000 PVVIH dont 38 000 sont des adultes de 15 ร  49 ans. Les efforts accomplis ont conduit ร  des rรฉsultats importants notamment une prรฉvalence stable de 0,7% au sein de la population gรฉnรฉrale avec une disparitรฉ en fonction du sexe, de lโ€™รขge et de la rรฉgion. Il nโ€™a pas รฉtรฉ notรฉ de diffรฉrence entre le milieu urbain et le milieu rural.
Les femmes sont 1,6 fois plus infectรฉes que les hommes. Cette prรฉvalence plus รฉlevรฉe chez les femmes est notรฉe au niveau de presque toutes les tranches dโ€™รขge.
Les jeunes filles sont 3 fois plus infectรฉes que les garรงons. La prรฉvalence est plus รฉlevรฉe chez les adultes que chez les jeunes. Elle augmente en fonction de la tranche dโ€™รขge.
Les rรฉgions les plus touchรฉes sont les rรฉgions du Sud : Kolda (2,4%), Sรฉdhiou (1,1%), Ziguinchor (1%) ; du Sud-Est : Kรฉdougou (1,7%), Tambacounda (1,4%) ; et du centre : Kaolack (1,1%) et Fatick (1%) [17].
Une nouvelle stratรฉgie ร  la fois ambitieuse mais rรฉalisable a รฉtรฉ proposรฉe par lโ€™ONUSIDA ร  lโ€™horizon 2020 ร  savoir : amener 90% des personnes vivant avec le VIH ร  connaรฎtre leur statut sรฉrologique ; 90% de toutes ces personnes devant recevoir un traitement anti rรฉtroviral rรฉgulier et 90% des personnes recevant un traitement antirรฉtroviral ร  avoir une charge virale indรฉtectable[69].

Epidรฉmiologie de la co-infection TB /VIH

En 2015, au moins un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde รฉtaient aussi infectรฉes par le bacille tuberculeux. Les sujets infectรฉs par le VIH ont 20 ร  30 fois plus de risque de dรฉvelopper une tuberculose รฉvolutive que les autres.
Selon ces mรชmes estimations environ 400 000 personnes sont dรฉcรฉdรฉes dโ€™une tuberculose associรฉe au VIH. Environ 35% des dรฉcรจs parmi les personnes vivant avec le VIH รฉtaient dus ร  la tuberculose. On estime quโ€™il y a eu 1,2 millions de nouveaux cas de tuberculose chez les PVVIH et 71% dโ€™entre eux vivaient en Afrique [92].
Au Sรฉnรฉgal, en 2015 selon le PNT, 11070 (81%) malades tuberculeux connaissaient leur statut VIH. Parmi eux ,776 รฉtaient VIH positif (7%). 98% des malades co-infectรฉs ont bรฉnรฉficiรฉ dโ€™une chimio prophylaxie au Cotrimoxazole et 95% des malades ont dรฉmarrรฉ un traitement antirรฉtroviral [76].

HISTOIRE NATURELLE

Histoire naturelle de la Tuberculose

Germe

* Elรฉments bactรฉriologiques
Mycobacterium tuberculosis est la mycobactรฉrie la plus frรฉquemment rencontrรฉe chez lโ€™Homme [5].
Il appartient au complexe tuberculosis. Celui-ci est composรฉ de trois espรจces de mycobactรฉries:
– mycobactรฉrium tuberculosis
– mycobactรฉrium bovis
– mycobacterium africanum, rencontrรฉ surtout en Afrique [70]
C’est un bacille ร  coloration Gram positive, immobile, sans capsule et sans spore.
Aprรจs coloration de Ziehl-Neelsen (fuchsine phรฉniquรฉe ร  chaud, dรฉcoloration par acide-alcool, recoloration par le bleu de mรฉthylรจne), il apparaรฎt comme un bacille rouge de 0,2 ร  0,3 ยตm de large sur 3 ร  5 ยตm de long, lรฉgรจrement incurvรฉ, ร  extrรฉmitรฉs arrondies [7, 11, 15]. Apres coloration a lโ€™auramine (fuchsine remplacรฉe par lโ€™auramine) ; il apparait comme un bacille jaune-vert fluorescent sur fond rouge [54].

Transmission

Elle est interhumaine. La tuberculose est transmise essentiellement par voie aรฉrienne, par exposition aux germes prรฉsents dans la salive et les expectorations pulmonaires des personnes infectรฉes. Le tuberculeux va รฉmettre lors de la toux un aรฉrosol de particules contenant des bacilles tuberculeux (gouttelettes de Pflรผgge). Aprรจs avoir รฉtรฉ inhalรฉs, les germes transitent dans les voies aรฉriennes supรฉrieures, la trachรฉe, les bronches, et pรฉnรจtrent dans les poumons. La contamination cutanรฉe, muqueuse, ou digestive est possible mais rare [11].

Terrain

La tuberculose peut survenir ร  tout รขge mais avec une prรฉdominance aux รขges extrรชmes et chez lโ€™immunodรฉprimรฉ [11].
Les facteurs favorisants :
Un contact รฉtroit avec des personnes contagieuses, les maladies malignes, le diabรจte sucrรฉ, lโ€™insuffisance rรฉnale chronique, la pauvretรฉ, lโ€™รขge avancรฉ, la malnutrition, lโ€™alcoolisme, lโ€™utilisation de drogues par injection.
On a reconnu rรฉcemment les inhibiteurs du facteur alpha de la nรฉcrose tumorale (TNP-ฮฑ) et le tabagisme [2, 61].

Pathogรฉnie

Lors du premier contact avec les bacilles tuberculeux ou primo-infection tuberculeuse, ces germes parviennent par inhalation aux alvรฉoles pulmonaires.
Durant la phase prรฉ-immune, les bacilles sont phagocytรฉs par les macrophages alvรฉolaires oรน ils se multiplient. Cette multiplication bactรฉrienne intra cellulaire va aboutir ร  la lyse des macrophages avec libรฉration des bacilles qui seront ร  leur tour phagocytรฉs par dโ€™autres macrophages et par des cellules de lโ€™inflammation. Ce processus aboutit ร  la formation dโ€™un foyer infectieux primaire.
La dรฉfense cellulaire est complรฉtรฉe par une dรฉfense immune impliquant les lymphocytes T. Cette phase immune nรฉcessite un dรฉlai de deux ร  trois semaines (immunitรฉ cellulaire retardรฉe). Elle se dรฉroule selon les sรฉquences suivantes :
๏ƒ˜ Les bacilles phagocytรฉs et quelques bacilles isolรฉs atteignent le ganglion lymphatique qui draine le site infectieux initial ;
๏ƒ˜ Dans le ganglion des lymphocytes-T vont inter-rรฉagir par lโ€™intermรฉdiaire de leurs rรฉcepteurs avec les antigรจnes de mycobacterium tuberculosis.
๏ƒ˜ Ces lymphocytes T vont se multiplier localement puis migrer dans lโ€™organisme pour gagner le foyer infectieux primaire et dรฉclencher une rรฉaction inflammatoire qui aboutit ร  la formation de tubercules. A la fin de ce processus, le foyer infectieux primaire va rรฉgresser ou au contraire sโ€™รฉtendre en fonction des capacitรฉs de dรฉfense de lโ€™organisme. Dans la majoritรฉ des cas, le complexe primaire de KรœSS constituรฉ par le foyer initial et le ganglion satellite va demeurer inchangรฉ durant plusieurs mois ou annรฉes, diminuer ou se calcifier. Plus rarement, les bacilles du complexe vont se dissรฉminer dans lโ€™organisme par la circulation sanguine et pouvoir infecter nโ€™importe quel tissu ou organe. Cette dissรฉmination dite hรฉmatogรจne peut se produire dans les semaines qui suivent lโ€™infection initiale (primo infection). Elle peut demeurer inapparente et la rรฉponse immunitaire peut la contrรดler. Elle peut รฉvoluer vers un ou plusieurs foyers de tuberculose engendrant des localisations extra-pulmonaires dont la plus redoutable ร  ce stade est la mรฉningite [13, 14].

Histoire naturelle du VIH

Agent pathogรจne

Le VIH (Virus de l’Immunodรฉficience Humaine) est un virus ร  ARN. Il appartient ร  un groupe de rรฉtrovirus appelรฉ lentivirus. Une particule virale VIH est sphรฉrique et a un diamรจtre dโ€™environ 120 nanomรจtres [38].

Structureย 

Le VIH1 comporte [15, 17] :
๏ƒ˜ Une enveloppe constituรฉe dโ€™une double couche lipidique dโ€™origine cellulaire (membrane plasmique), hรฉrissรฉe de spicules glycoprotรฉiques dโ€™origine virale :
Deux glycoprotรฉines virales : la glycoprotรฉine transmembranaire (gp 41) et la glycoprotรฉine de surface (gp 120) ;
Des trimรจres de ces deux glycoprotรฉines qui font saillie ร  lโ€™extรฉrieur de la particule virale sous forme de spicules.
๏ƒ˜ Une matrice constituรฉe de protรฉines (p17 MA) tapissant lโ€™intรฉrieur de la particule virale et qui contient la protรฉase virale ;
๏ƒ˜ Une capside constituรฉe de protรฉines (p24) et qui se prรฉsente sous forme de trapรจze au centre de la particule virale.
Elle contient des protรฉines de la nuclรฉocapside (P7NC), deux des trois enzymes virales (transcriptase et intรฉgrase) et le matรฉriel gรฉnรฉtique du virus constituรฉ de deux molรฉcules dโ€™ARN identiques.
Le VIH2 se distingue du VIH1 par ses protรฉines structurelles. Il comporte ainsi :
๏ƒ˜ La gp 36 comme glycoprotรฉine transmembranaire ;
๏ƒ˜ La gp 140 comme glycoprotรฉine externe ;
๏ƒ˜ La P 26 comme protรฉine interne majeure ;

Cycle de rรฉplication

Les cellules cibles du VIH sont celles prรฉsentant des rรฉcepteurs CD4 ร  leur surface. Ainsi, les lymphocytes T CD4+, les macrophages, les cellules dendritiques et les cellules micro gliales cรฉrรฉbrales peuvent รชtre infectรฉes par le VIH. Ainsi, la rรฉplication virale a lieu dans plusieurs tissus.
La rรฉplication du virus se dรฉroule en plusieurs รฉtapes : la fixation ou attachement ร  une cellule, la fusion, la pรฉnรฉtration et la dรฉcapsidation, la transcription inverse, lโ€™intรฉgration, la formation dโ€™un ARN messager, lโ€™รฉpissage, la traduction de lโ€™ARN, la maturation, lโ€™assemblage, le bourgeonnement, la maturation des virus.

Diagnostique virologiqueย 

Le diagnostic virologique se fait soit par:
๏ƒ˜ Un diagnostic direct :
โ€ข Dรฉtection de lโ€™antigรจne p24 (ELISA)
โ€ข Isolement viral par culture cellulaire
โ€ข Dรฉtection dโ€™acides nuclรฉiques viraux (PCR)
โ€ข Quantification de la charge virale : Ag p24, ARN virale.
๏ƒ˜ Diagnostic indirect :
โ€ข Dรฉtection des anticorps anti-VIH : IgG, IgM, IgA par ELISA;
โ€ข Agglutination, et confirmation par Western Blot (WB) et Immunoblot (INNO-LIA).

Transmissionย 

Les modes de transmission du virus VIH sont :
๏ƒ˜ des rapports sexuels non protรฉgรฉs par un prรฉservatif sโ€™il y a pรฉnรฉtration vaginale, anale ou buccale,
๏ƒ˜ un contact important avec du sang contaminรฉ lors de partage de matรฉriel dโ€™injection ou en cas dโ€™accident dโ€™exposition,
๏ƒ˜ lors de lโ€™accouchement, pendant lโ€™allaitement et en cas dโ€™absence du traitement de la mรจre, la transmission se fait ร  lโ€™enfant.

Physiopathologie de la co-infection TB VIH

Impact de la Tuberculose sur le VIH

De nombreux arguments รฉpidรฉmiologiques et expรฉrimentaux suggรจrent que le Mycobacterium tuberculosis agit comme cofacteur favorisant la progression de lโ€™infection par le VIH.
Lโ€™hypersรฉcrรฉtion de cytokines (TNF, IL6, IL1) par les macrophages infectรฉs par le M. tuberculosis, lโ€™accumulation et lโ€™activation des lymphocytes sur les lieux de lโ€™infection entraรฎnent une production accrue locale et systรฉmique du VIH.
Une รฉtude a montrรฉ que la charge virale plasmatique augmentait de 5 ร  160 fois au cours de la tuberculose – maladie [34].Le caractรจre dรฉlรฉtรจre de la tuberculose sur lโ€™histoire naturelle du VIH a รฉgalement รฉtรฉ illustrรฉ dans une รฉtude rรฉtrospective comparant lโ€™รฉvolution clinique de patients tuberculeux ou non tuberculeux dont le nombre de CD4+ รฉtait identique au dรฉpart. Les auteurs ont montrรฉ que lโ€™incidence dโ€™autres infections opportunistes รฉtait plus รฉlevรฉe chez les patients tuberculeux (4,0/100 personnes par an) par rapport au non tuberculeux (2,8/100 personnes par an). La survie ร  un an รฉtait รฉgalement plus courte chez les premiers (49% versus 83% P: 0,001) et ce, quel que soit le niveau dโ€™immunitรฉ [87].

Impact du VIH sur la Tuberculoseย 

Lโ€™infection ร  VIH est caractรฉrisรฉe par une dรฉplรฉtion progressive en lymphocytes T et des perturbations fonctionnelles de ces cellules entraรฎnant entre autres, une diminution de la sรฉcrรฉtion de cytokines (interfรฉron en particulier). Cโ€™est ainsi que les BK, chez les personnes doublement infectรฉes par Mycobacterium tuberculosis et par le VIH, prolifรจrent rapidement sans subir lโ€™inhibition habituelle de lโ€™immunitรฉ ร  mรฉdiation cellulaire. En raison de lโ€™altรฉration du systรจme immunitaire, une modification de la prรฉsentation clinique et de la gravitรฉ de la tuberculose peut รชtre observรฉe. Le risque de survenue dโ€™une tuberculose est รฉgalement augmentรฉ. En effet, les patients infectรฉs par le VIH cumulent trois caractรฉristiques qui majorent le risque de dรฉveloppement dโ€™une tuberculose :
๏ƒ˜ Une rรฉactivation dโ€™une infection tuberculeuse latente,
๏ƒ˜ Une progression directe dโ€™une tuberculose infection en tuberculose โ€“ maladie en cas dโ€™immunodรฉpression sรฉvรจre (<200/mm3),
๏ƒ˜ Une rรฉinfection exogรจne possible mรชme peu de temps aprรจs la fin dโ€™un traitement.

VIH

Les signes cliniques de lโ€™infection ร  VIH varient considรฉrablement selon le stade de lโ€™รฉvolution de lโ€™infection [24].

Primo-infection

Elle correspond ร  lโ€™apparition des premiรจres manifestations cliniques montrant des similitudes avec la mononuclรฉose infectieuse. Elle survient environ deux ร  six semaines aprรจs la contamination par le VIH [54].

Manifestations cliniques et biologiquesย 

โ€ข Les manifestations cliniques les plus frรฉquemment rencontrรฉes sont :
– le syndrome pseudo-grippal (fiรจvre, cรฉphalรฉes, myalgies, arthralgies) ;
– les adรฉnopathies superficielles dissรฉminรฉes (axillaires, cervicales, inguinales);
– le rash cutanรฉ (exanthรจme morbilliforme) ;
– les ulcรฉrations cutanรฉo-muqueuses (buccales et gรฉnitales);
– les pharyngites รฉrythรฉmateuses avec dysphagie ;
– la paralysie faciale pรฉriphรฉrique.
โ€ข Les manifestations biologiques
– Des perturbations hรฉmatologiques : une thrombopรฉnie le plus souvent suivie dโ€™une leucopรฉnie ร  type de neutropรฉnie et de lymphopรฉnie. Celle-ci, fait place ensuite ร  une hyperlymphocytose portant sur les CD8 avec les grands lymphocytes CD8 hyperbasophiles, bleutรฉs ; la lymphopรฉnie des CD4 est constante avec un rapport CD4/CD8 < 1. ;
– Des perturbations hรฉpatiques avec une hรฉpatite aiguรซ cytolytique.
Les tests sรฉrologiques sont de plus en plus prรฉcocement positifs. En cas dโ€™orientation clinique, la recherche de lโ€™antigรจne p 24 ou de lโ€™ARN viral peut permettre de confirmer le diagnostic clinique avant lโ€™apparition des anticorps.

Diagnostic positif

Trois types de marqueurs virologiques peuvent รชtre utilisรฉs pour le diagnostic de primo-infection qui est par ordre dโ€™apparition :
โ€ข Lโ€™ARN-VIH : dรฉtectable dรฉs dix jours aprรจs la contamination.
โ€ข Lโ€™antigรจne p24 : dรฉtectable environ quinze jours aprรจs la contamination.
โ€ข Les anticorps anti-VIH : dรฉtectables par le test ELISA en moyenne vingt-deux ร  vingt-six jours aprรจs le contage.

Phase dโ€™infection chronique ou phase asymptomatiqueย 

Passรฉe la phase de primo-infection, la multiplication virale est permanente. Cette phase est asymptomatique pendant plusieurs annรฉes en dehors dโ€™adรฉnopathies cervicales et/ou axillaires. La charge virale plasmatique et la mesure du taux des CD4 sont les meilleurs paramรจtres prรฉdictifs de lโ€™รฉvolution ultรฉrieure. La baisse des lymphocytes CD4 (en moyenne 50/ mm3 par an) est dโ€™autant plus rapide que la charge virale est รฉlevรฉe.

Phase de SIDA maladie

Elle correspond ร  lโ€™apparition des affections opportunistes telles que:
โ€ข Les atteintes pulmonaires : trรจs frรฉquentes, elles peuvent รชtre dues ร  des infections opportunistes (Pneumocystose, tuberculose, plus rarement toxoplasmose et champignons) ou bactรฉrienne (S. pneumoniae, H. influenzae, bacilles gram nรฉgatif) ou ร  des localisations pulmonaires de la maladie de kaposi. Le cancer du poumon a une incidence en augmentation indรฉpendamment du niveau dโ€™immunodรฉpression
โ€ข Les atteintes neurologiques centrales liรฉes au neurotropisme du VIH, aux infections opportunistes ou aux atteintes tumorales, elles rรฉalisent souvent des formes intriquรฉes.
โ€ข Les atteintes digestives : la diarrhรฉe chronique, parfois sanglante fait rechercher dans les selles des bactรฉries (salmonelles, campylobactรจre) ou des parasites (cryptosporidies, microsporidies, isospora-belli). La cavitรฉ buccale doit faire lโ€™objet dโ€™une surveillance attentive, siรจge de gingivites, de paradontopathies, de candidoses buccales ou de leucoplasie chevelue du bord de la langue.
โ€ข Les atteintes cutanรฉo-muqueuses : sont peu spรฉcifiques, souvent cause de dรฉcouverte de lโ€™infection par le VIH. La dermite sรฉborrhรฉique et le prurit diffus sont trรจs frรฉquents ร  un stade prรฉcoce. Les candidoses et la leucoplasie chevelue sont les affections les plus courantes, de mรชme que le sarcome de kaposi, le zona, lโ€™herpรจs. La frรฉquence des condylomes ano-gรฉnitaux liรฉs aux papilloma virus justifie leur recherche systรฉmatique.
โ€ข Les atteintes hรฉmatologiques
Il sโ€™agit en gรฉnรฉral de lymphomes non hodgkinien, des cytopรฉnies (leucopรฉnie, lymphopรฉnie) et la thrombopรฉnie.
โ€ข La maladie de Kaposi
La localisation retrouvรฉe le plus frรฉquemment est la localisation cutanรฉe : il sโ€™agit de lรฉsions nodulaires de quelques millimรจtres ร  plusieurs centimรจtres de couleur rouge puis violine, le plus souvent hyper pigmentรฉe entourรฉe parfois dโ€™une ecchymose. Les lรฉsions peuvent รชtre uniques ou multiples dissรฉminรฉes sur lโ€™ensemble du corps. Dโ€™autres localisations peuvent accompagner les localisations cutanรฉes: atteintes muqueuses en particulier buccales, conjonctivales ou gรฉnitales, lymphatiques ou digestives pouvant induire rarement une extension pulmonaire.

CO-INFECTION TB VIH

Circonstances de diagnostic

Les circonstances de diagnostic sont variables : la tuberculose peut survenir chez une personne dont lโ€™infection ร  VIH est connue, ou รชtre le premier signal de lโ€™infection ร  VIH.
Lโ€™infection ร  VIH est connue soit parce quโ€™elle a รฉtรฉ reconnue par un test biologique, soit parce que plusieurs manifestations cliniques รฉvoquent fortement le SIDA. C’est ainsi qu’on peut retrouver :
– une cachexie ou perte de poids supรฉrieur ร  10% du poids corporel,
– une diarrhรฉe chronique,
– une fiรจvre prolongรฉe
– une toux persistante
– une dermatose prurigineuse gรฉnรฉralisรฉe,
– une candidose buccale ou ล“sophagienne
– un herpรจs simplex chronique รฉvolutif ou gรฉnรฉralisรฉ,
– un zona,
– des adรฉnopathies pรฉriphรฉriques gรฉnรฉralisรฉes, symรฉtriques et persistantes
Devant une toux persistante chez un malade prรฉsentant un des signes รฉvocateurs de SIDA ou chez une personne sรฉropositive au VIH, la recherche de la tuberculose doit se faire systรฉmatiquement.
La tuberculose pulmonaire ou extra-pulmonaire peut รชtre le premier signal de lโ€™infection ร  VIH. On devra penser systรฉmatiquement ร  lโ€™infection ร  VIH dans un pays ร  forte prรฉvalence de VIH, et un test sรฉrologique VIH de dรฉpistage doit รชtre effectuรฉ.

Cliniqueย 

Ils sont fortement liรฉs au degrรฉ dโ€™immunodรฉpression du sujet infectรฉ par le VIH. Au fur et ร  mesure que le taux des lymphocytes T CD4 baisse avec le temps, les aspects cliniques de la tuberculose changent et on observe des formes extra pulmonaires et dissรฉminรฉes.
Chez les patients co-infectรฉs, les signes gรฉnรฉraux tels que lโ€™amaigrissement et la fiรจvre sont en rรจgle sรฉvรจres et inversement la toux et lโ€™hรฉmoptysie sont moins courantes chez les sรฉropositifs.
En fonction du degrรฉ de lโ€™immunodรฉpression on note :
โ€ข A un stade prรฉcoce (lymphocytes T CD4+ >200/ mm3), les signes de tuberculose pulmonaire commune sont les mรชmes que ceux observรฉs chez les sujets sรฉronรฉgatifs ;
โ€ข A un stade avancรฉ dโ€™immunodรฉpression (lymphocytes T CD4+ < 200/mm3), dโ€™autres symptรดmes apparaissent et la tuberculose pulmonaire prend des aspects atypiques : les localisations extra-pulmonaires et la miliaire tuberculeuse sont plus frรฉquentes.

Paraclinique

Intradermorรฉaction ร  la tuberculine [33, 42]
Les rรฉactions cutanรฉes tuberculiniques sont le plus souvent nรฉgatives chez les patients sรฉropositifs, en raison de lโ€™immunodรฉpression. Chez les patients
Aspects radiologiques [4, 37, 54, 55, 65, 93]
Aucune image ร  la radiographie thoracique nโ€™est caractรฉristique de la tuberculose pulmonaire, en particulier en cas dโ€™infection sous-jacente par le VIH.
Les aspects radiologiques sont รฉgalement fonction du degrรฉ dโ€™immunodรฉpression :
– Lorsque le taux de lymphocytes T CD4 > 200/mm3, les aspects radiologiques sont comparables ร  ceux observรฉs chez les sรฉronรฉgatifs : infiltrats dans les lobes supรฉrieurs et cavernes.
– En cas dรฉficit immunitaire sรฉvรจre (taux de CD4 de lymphocytes < 200/ mm3), la tuberculose pulmonaire prend des aspects atypiques : images interstitielles siรฉgeant volontiers dans les zones infรฉrieures ou miliaires sans caverne associรฉes ร  des adรฉnopathies mรฉdiastinales et/ou ร  une pleurรฉsie.
Bactรฉriologie [42]
La mise en รฉvidence de mycobacterium tuberculosis dans les produits pathologiques constitue le diagnostic de certitude. Chez les patients infectรฉs par le VIH, la nรฉgativitรฉ de la bacilloscopie est retrouvรฉe dans prรจs de 60% des cas.
Histologie [42]
Lโ€™examen anatomo-pathologique du prรฉlรจvement pathologique ne retrouve pas toujours le granulome tuberculoรฏde avec nรฉcrose casรฉeuse, en raison de lโ€™immunodรฉpression.

TRAITEMENT

Traitement de la tuberculoseย 

La stratรฉgie DOTS consiste ร  :
– un engagement politique accompagnรฉ dโ€™un financement accru et durable
– un dรฉpistage prรฉcoce et diagnostic des cas basรฉ sur un examen bactรฉriologique de qualitรฉ avรฉrรฉe
– un traitement standardisรฉ et supervisรฉ sous TDO
– un approvisionnement rรฉgulier et continu en mรฉdicaments de qualitรฉ
– et un systรจme de suivi-รฉvaluation efficace.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. DEFINITION
2. HISTORIQUE
2.1. Historique de la tuberculose
2.2. Historique de lโ€™infection ร  VIH
2.3. Historique de la co-infection TB-VIH
3. EPIDEMIOLOGIE
3.1. Epidรฉmiologie de la tuberculose
3.2. Epidรฉmiologie du VIH
3.3. Epidรฉmiologie de la co-infection TB /VIH
4. HISTOIRE NATURELLE
4.1. Histoire naturelle de la Tuberculose
4.1.1. Germe
4.1.2. Transmission
4.1.3. Terrain
4.1.4. Pathogรฉnie
4.2. Histoire naturelle du VIH
4.2.1. Agent pathogรจne
4.2.1.1. Structure
4.2.1.2. Cycle de rรฉplication
4.2.2. Diagnostique virologique
4.2.3. Transmission
4.3. Physiopathologie de la co-infection TB VIH
4.3.1. Impact de la Tuberculose sur le VIH
4.3.2. Impact du VIH sur la Tuberculose
5. SIGNES
5.1. Tuberculose
1.1. Type de description : Tuberculose pulmonaire commune dans sa forme chronique
5.1.1.1. Clinique
5.1.1.2. Paraclinique
5.1.1.3. Evolution
5.1.2. Les formes cliniques
5.1.2.1. Formes รฉvolutives
5.1.2.2. Formes topographiques
5.2. VIH
5.2.1. Primo-infection
5.2.1.1. Manifestations cliniques et biologiques
5.2.1.2. Diagnostic positif
5.2.2. Phase dโ€™infection chronique ou phase asymptomatique
5.2.3. Phase de SIDA maladie
5.3. CO-INFECTION TB VIH
5.3.1. Circonstances de diagnostic
5.3.2. Clinique
5.3.3. Paraclinique
6. TRAITEMENT
6.1. Traitement de la tuberculose
6.1.1. Traitement curatif
6.1.1.1. Buts
6.1.1.2. Principes
6.1.1.3. Moyens
6.1.1.4. Indications
6.1.1.5. Surveillance de la chimiothรฉrapie
6.1.2. Traitement prรฉventif
6.1.2.1. Au plan individuel
6.1.2.2. Dรฉpistage et traitement des cas
6.2. Traitement du VIH
6.2.1. Traitement curatif
6.2.1.1. Buts
6.2.1.2. Moyens
6.2.1.3. Indications
6.2.2. Traitement prรฉventif
6.2.2.1. Prรฉvention primaire
6.2.2.2. Prรฉvention secondaire
6.3. Traitement de la co-infection TB / VIH
6.3.1. Traitement curatif
6.3.1.1. Buts
6.3.1.2. Moyens
6.3.1.3. Conduite du traitement
6.3.1.4. Surveillance du traitement
6.3.2. Traitement prรฉventif
DEUXIEME PARTIE
1. CADRE ET LIEU DE Lโ€™ETUDE
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Type et pรฉriode dโ€™รฉtude
2.2. Population dโ€™รฉtude
2.3. Recueil des donnรฉes
2.4. Support et exploitation des donnรฉes
2.5. Contraintes de lโ€™รฉtude
3. RESULTATS
3.1. Etude descriptive
3.1.1. Les donnรฉes socio-รฉpidรฉmiologiques
3.1.1.1. Sexe et รขge
3.1.1.2. Profession
3.1.1.3. Lieu de rรฉsidence
3.1.1.4. Facteurs de risque de la tuberculose
3.1.2. Les donnรฉes cliniques et biologiques
3.1.2.1. Signes cliniques
3.1.2.2. Profil sรฉrologique
3.1.2.3. Signes biologiques
3.1.2.4. Bacilloscopie
3.1.3. Imagerie
3.1.3.1. Radiographie thoracique
3.1.3.2. Echographie abdominale
3.1.4. Endoscopie
3.1.5. Traitement
3.1.5.1. Traitement antituberculeux
3.1.5.2. Traitement ARV
3.1.5.3. Effets secondaires
3.1.6. Observance thรฉrapeutique
3.1.7. Evolution clinique
3.2. Etude analytique
3.2.1. Rรฉpartition des patients selon le taux de CD4 et les signes cliniques
3.2.2. Rรฉpartition des patients selon le taux de CD4 et les rรฉsultats de la radiographie thoracique
3.2.3. Rรฉpartition des patients selon le taux de CD4 et les rรฉsultats de lโ€™รฉchographie abdominale
3.2.4. Rรฉpartition des patients selon le taux de CD4 et les rรฉsultats de la tomodensitomรฉtrie
3.2.5. Rรฉpartition des patients selon le taux de CD4 et les signes biologiques
3.2.6. Rรฉpartition des patients selon le taux de CD4 et lโ€™รฉvolution clinique
4. COMMENTAIRES
4.1. Donnรฉes sociodรฉmographiques
4.2. Donnรฉes cliniques, biologiques et radiographiques
4.3. Lโ€™รฉvolution clinique
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE

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