Soutenance mémoire
La Médecine traditionnelle constitue une alternative thérapeutique actuellement adoptée par un grand nombre de population au niveau mondial. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la médecine traditionnelle se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l’usage à des fins médicales de plantes, de parties animaux et minéraux pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé. En 1992, 54% de la population mondiale ont recours aux produits à base de plantes pour traiter les maladies courantes. Cette proportion justifie la place de la phytothérapie dans la pratique de la médecine traditionnelle (Ministère de la Santé Publique et Service de la Pharmacopée et de la Médecine traditionnelle ; 31 août 2011) .
En Europe, 35% de la population utilise les plantes médicinales pour se soigner. En Chine et en Amérique, la phytothérapie représente 30% de l’utilisation des médicaments. En Afrique, plus de 80% de la population optent pour la phytothérapie dans le traitement des maladies courantes. A Madagascar 43,5% de la population ont recours à la phytothérapie. En termes de soins de santé primaire, cette alternative thérapeutique couvre 52% des besoins de la population (Organisation Mondiale de la Santé ; 2006) .
Au point de vue épidémiologie, les maladies cardio-vasculaires se trouvent au premier rang parmi les problèmes de santé publique à l’échelle mondiale. Le changement climatique, le réchauffement planétaire, les problèmes relatifs à la vie quotidienne en sont les principales causes. La prévision de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur l’évolution des causes de mortalité dans le monde entre 1990 à 2020 estime que les maladies cardiaques ischémiques et cérébro-vasculaires restent toujours au premier plan de mortalité (Organisation Mondiale de la Santé ; 7 avril 2013) (59). A propos des principes de prise en charge, le traitement médicamenteux de l’Hypertension artérielle (HTA) et des autres maladies cardio vasculaires sont très onéreux et parfois même inaccessible à la majorité de la population. Face à cette situation, bon nombre de gens préfère la phytothérapie aussi bien pour le traitement préventif que curatif. A Madagascar, le traitement à base de plantes fait partie intégrante de la culture traditionnelle et sa pratique reste encore une alternative thérapeutique pour le peuple malgache (RABARIJAONA L.M, RAKOTOMALALA D.P et al. Septembre-Octobre 2009) (RASOLONJATOVO J.D.C ; 2005) .
Historique d’Allium sativum L. (Liliaceae)
Dans la plupart des communautés rurales, les seules plantes étrangères utilisées par les tradipraticiens sont surtout celles qui s’acclimatent aux conditions locales et que la population peut consommer dans l’alimentation. Tel est le cas d’Allium sativum L. (Liliaceae), originaire d’Asie Centrale. Son aire de culture s’étend vers l’ouest en Egypte vers 4500 avant Jésus Christ. Cette espèce a été introduite en Europe pendant la conquête romaine (DEBOISE P.; 2001) .
Les maladies traitées par Allium sativum L. (Liliaceae) selon la littérature
Allium sativum L. (Liliaceae) est déjà connue et utilisée par le peuple asiatique pour traiter les maladies courantes dont les plus connues sont l’hypertension artérielle, les maladies rénales, le diabète sucré et les affections respiratoires (DELEVEAU P.; 1994) .
L’Hypertension artérielle
Selon l’OMS, l’hypertension artérielle (HTA) se définit chez l’homme ou la femme comme étant une pression systolique supérieure ou égale à 140mmHg et une pression diastolique supérieure ou égale à 90mmHg. L’HTA essentielle constitue une maladie plurifactorielle qui conduit à une excrétion rénale de sodium (Na+) et une prolifération anormale des cellules endothéliales dont la conséquence se manifeste par diminution du diamètre de la lumière vasculaire (Organisation Mondiale de la Santé ; 16 mars 1999) (56). La régulation de l’HTA se fait à différents niveaux de l’organisme : niveau central sur la zone présogène bulbaire, par l’intermédiaire du système sympathique, le niveau cardiaque qui augmente la volémie et le débit cardiaque par mécanisme de chronotropie positive, le niveau rénal et le niveau périphérique sur le système vasculaire par vasoconstriction (RAZAFINDRAMANANA H. ; 2010) (70). Le traitement de l’hypertension artérielle comprend les mesures diététiques et les traitements médicamenteux. Les médicaments appropriés pour le traitement coûtent environ 50 000 ariary par mois (RAJAONARIVONY V. ; RALANDISON D.S) .
L’Ail, connu pour son effet hypolipémies grâce à l’Allicine et l’Alliine peut éliminer le dépôt de matières grasses sur la paroi vasculaire pour améliorer la circulation. Il agit aussi à la prévention ou au traitement de l’HTA par la conservation de l’élasticité et du diamètre de la lumière vasculaire (DELEVEAU P. ; 1994) .
Les maladies rénales (insuffisance rénale)
L’insuffisance rénale est une altération aiguë de la fonction rénale en réponse à une diminution du débit de filtration glomérulaire. L’altération des fonctions tubulaires, la diminution de sa capacité pour l’élimination des déchets de l’organisme et son incapacité à accomplir la fonction endocrine caractérisent les insuffisances rénales chroniques qui aboutissent à l’insuffisance rénale totale (COLLINS A.J. et al. 2012) (BELLOMO R. et al. ; 2004) (7) (23). Les principaux facteurs de risque en sont : l’existence d’une altération préalable de la fonction rénale, l’âge du patient, la prise excessive de médicaments néphrologiques qui sont susceptibles d’interférer avec les mécanismes physiologiques de protection du débit sanguin rénal. L’insuffisance rénale est habituelement traitée par des diurétiques pour augmenter la sécrétion urinaire et l’excrétion de déchets (BELLOMO R., RONCO C. ; 2004) (CANAUD B. ; 2005) (8) (17). Les coûts du traitement s’élève jusqu’ à 20 000 Ariary par mois en dehors des complications. L’action de l’Ail en tant que diurétique porte surtout sur l’élimination d’eau (et non de l’urée ou du sodium) grâce aux fructosanes, substances actives dans l’Ail qui augmente la diurèse (CHISLAINE, BERTHIOT ; 1984) .
Les maladies respiratoires
Les affections respiratoires aiguës ou chroniques sont des maladies qui touchent les voies respiratoires et les autres structures pulmonaires. L’asthme, les broncho pneumopathies chroniques obstructives, les allergies respiratoires, les pneumopathies professionnelles et l’hypertension artérielle pulmonaire en sont les plus fréquemment rencontrés. L’insuffisance respiratoire se caractérise par l’altération des fonctions pulmonaires qui conduit à l’incapacité de l’appareil respiratoire à apporter une quantité suffisante d’oxygène à l’organisme ou à éliminer le gaz carbonique dans les conditions métaboliques usuelles (LAMEIRE N.H., DEVRIESE A.S., VANHOLDER R. ; 2003) (44). Elle se traduit par un rétrécissement du calibre des bronches ce qui diminue le passage de l’air. Les principales causes en sont la bronchite chronique évoluée, l’emphysème, la dilatation des bronches et l’asthme. Le traitement consiste d’abord à la suppression des facteurs favorisants. Ensuite, les médicaments utilisés sont les broncho-dilatateurs, les antibiotiques et les diurétiques (World Health Organisation WHO ; 2008) (81). Le coût du traitement s’elève à 10 000 Ariary par mois. L’Alliine contenue dans l’Ail agit comme broncho dilatateur qui facilite le mécanisme de ventilation pulmonaire (CHISLAINE, BERTHIOT ; 1984) .
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. GENERALITES
1. Historique d’Allium sativum L. (Liliaceae)
2. Les maladies traitées par Allium sativum L. (Liliaceae)
2.1 Hypertension artérielle
2.2 Les maladies rénales (insuffisance rénale)
2.3 Les maladies respiratoires
2.4 Le diabète sucré ou hyperglycémie
III. METHODOLOGIE ET MATERIELS D’ETUDE
1. Matériel d’étude
1.1 Choix de la plante
1.2 Taxonomie de la plante
1.3 Caractères géologiques : climat, altitude et type de sol
2. Méthode d’étude
2.1 Bibliographie et Webographie
2.2 Enquête ethnomedicales
2.2.1 Caractéristiques du cadre de l’étude
2.2.2 Type de l’étude
2.2.3 Période de l’étude
2.2.4 Durée de l’étude
2.2.5 Population d’étude
2.2.6 Limite de l’étude
3. Outils de gestion
IV. RESULTATS
1. Résultats des recherches bibliographiques
1.1 Description botanique
1.2 Propriétés chimiques d’Allium sativum L. (Liliaceae)
1.3 Activité biologique principale
1.4 Autres activités biologiques
1.5 Toxicité
1.6 Mode de préparation et d’administration de l’Ail
2. Résultats des enquêtes ethnomedicales
V. DISCUSSIONS
VI. SUGGESTIONS
VII. INTERETS PEDAGOGIQUES
VIII. CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE
