Historien ruraliste, archéologue du paysage et médiévistes, quel discours adopter ?

Les sources écrites (sources manuscrites, sources imprimées)

Afin d’aborder les sources écrites, il nous a semblé bon de reprendre une typologie inhérente au travail de l’historien. Nous appuyons donc notre classification sur la collection d’ouvrages dirigée par Léopold Genicot « Typologie des sources du Moyen Âge occidental », paru dans les années 1970 et 1980. Au vu de l’exhaustivité des sources dépouillées entre le Master 1 et le Master 2, nous avons également souhaité réaliser un inventaire descriptif des cotes consultées dans chaque fond d’archives. La grande majorité des sources écrites que nous avons pu étudier relève de l’autorité seigneuriale et, une minorité, de l’autorité ducale et est datée du second Moyen Âge. Travaillant sur la Haute Bretagne, nous avons pu apprécier un corpus écrit exclusivement en moyen français. Il faut, toutefois, rappeler que la toponymie et l’anthroponymie permettent d’attester que le breton a été utilisé et parlé jusque dans les territoires orientaux du duché de Bret agne avant de reculer, petit à petit, vers l’est. Depuis leXIVe siècle, l’administration du duché est divisée entre Haute et Basse  Bretagne marquant une grande disparité linguistique à l’échelle du territoire. À l’échelle des évêchés, ceux situés à l’est (Rennes, Dol et Saint-Malo) accueillent une population francophone ; ceux situés « au centre » de la Bretagne (Saint-Bieuc, Vannes) accueillent une population mixte où la linguistique est tantôt bretonne, tantôt francophone ; les évêchés occidentaux (Quimper, Saint-Pol-de-Léon, Tréguier) voient une population majoritairement bretonnante. Malgré cette grande diversité, le moyen français semble s’être généralisé à une grande partie des sources médiévales laïques, grâce à l’influence de la grande aristocratie bretonne. Les sources ecclésiastiques, quant à elles, connaissent une évolution nuancée en raison d’une surreprésentation du latin puis, aux derniers siècles du Moyen Âge, une utilisation mixte du latin et du moyen français (Jones, 2004 : 367-369). Par ailleurs, au regard de notre corpus, nous pourrions être surpris de l’absence de documents antérieurs à la fin du XIVe siècle. En effet, seulement quatre documents concernent les décennies 1380 et 1390 . Nous pourrions étendre ce constat à une grande majorité des paroisses rurales sur l’emprise du duché de Bretagne. Afin de mieux comprendre cette grande disparité de conservation, il faut revenir à l’émergence de la Chambre des Comptes, organe constituant de l’État de Bretagne. Celle-ci, telle qu’elle est organisée dans les derniers siècles du Moyen Âge, est le fruit de la politique des Montfort qui accèdent au titre de duc de Bretagne à la suite de la Guerre de Successions (1341-1365) en la personne de Jean IV dit le Conquéreur.
Cependant, il faut rappeler qu’une commission avait pu exister au cours du XIIIe siècle. Son état était, pourtant, embryonnaire et son manque de régularité dans la périodicité de ses réunions ne permettait pas un enregistrement concret de toute la documentation administrative et financiè re du duché. L’existence de la Chambre des Comptes est mentionnée pour la première fois en décembre 1369. Siégeant d’abord à Vannes, elle est ensuite transférée à Nantes à partir de 1492 (Kerhervé, 1987 : 344-351). Malgré quelques contentieux entre le pouvoir ducal et la Chambre, que nous n’évoquerons pas ici, il faut reconnaître que cette instance s’est attachée à la défense.
Il s’agit du Ms 10 (1392), du Ms. 21 (1383), du Ms. 33 (1397) et du Ms. 34 (1397). des intérêts du duché et à l’enregistrement de l’ensemble de la documentation administrative et financière du duché ; son efficacité fut reconnue par le roi Charles VIII lorsque la Bretagne fut rattachée à la Couronne (Kerhervé, 1987 : 405). Ces quelques rappels historiques permettent donc d’apporter un nouveau regard sur la qualité de notre corpus et son exhaustivité pour les derniers siècles du Moyen Âge.
Notre corpus de sources écrites est composé de trente-cinq manuscrits originaux dont il est intéressant de souligner la grande qualité de conservation. Il est majoritairement composé d’aveux et de minus que l’on pourrait classer dans les Sources administratives émanant d’une autorité civile. Cet ensemble documentaire concerne exclusivement la paroisse de Trans et est issu des AD 44. Il couvre une période s’étalant de 1383 à 1540. Ce type de document présente un grand intérêt pour l’étude de la vie rurale en raison de la description des biens propres (habitations, bois, étangs, etc.), des redevances et de la mention des personnes devant s’en acquitter. Les aveux, qui correspondent à un acte par lequel un vassal déclare qu’il tient un bie n en fief de son suzerain, représentent 51% de notre corpus. Les minus en représentent 22% ; ces derniers correspondent à des déclarations établies par les héritiers d’une élite seigneuriale ou roturière afin de s’acquitter des droits de rachat. Le droit d e rachat est perçu par un suzerain lorsqu’un fief et/ou une terre tenue en censive changeait de main ; il équivaut à une année de revenus. Il faut également compléter cette catégorie avec trois autres documents. Le premier concerne la Réformation générale des feux du duché de Bretagne, un document du XVe siècle conservé aux AD 44 ; le second concerne un hommage relatif aux droits d’usages dans la forêt de Villecartier, conservé aux AD 35 et daté de 1489 ; le dernier concerne une enquête autour des droits d’usages dans la forêt citée précédemment, également conservé aux AD 35, il est daté de 1490. Viennent ensuite des documents que nous classons dans la Correspondance et relevant de lettres officielles. Celles-ci correspondent à 14% de notre corpus et concernent la forêt de Villecartier. Nous retrouvons ici un mandement du duc François II, daté de 1478 et conservé aux AD 35 ; ce type de document correspond à un commandement donnant l’ordre d’exécuter quelque chose, une enquête dans le cas présent. Un second document concerne une lettre de réclamation du seigneur de Sacey adressé au chancelier de Bretagne pour s’acquitter de ses droits en ladite forêt, daté de 1484, il également est conservé aux AD 35. Les trois derniers documents, conservés aux AN et datés de 1488, concernent des avis de réception de droits d’usages en cette forêt, adressés à la sénéchaussée de Fougères et à la Chambre des Comptes de Paris. Nous classons notre dernier manuscrit dans les Sources juridiques ; il s’agit d’une lettre de rémission du duc François II, conservée aux AD 44 et datée de 1460, relative à des délits commis en la forêt de Villecartier.
À travers l’ensemble documentaire relevant des sources administratives, et en particulier les aveux et les minus, notre intérêt s’est particulièrement porté sur la description du patrimoine foncier des seigneuries. En dehors de la mention des biens propres, il a été intéressant de relever le poids de la rente foncière par fief et la mention des contribuables. Ces derniers sont, dans la documentation, divisés en deux catégories : les personnes étagiers et les non-étagiers. Les premiers désignent les sujets résidant sur l’emprise d’un fief et sont souvent mentionnés par l’intermédiaire du chef de feu. Les seconds désignent uniquement des personnes qui possèdent des biens fonciers sur l’emprise d’un fief. Ces mentions ont un double intérêt pour mesurer les dynamiques du peuplement, nous y reviendrons dans un second temps. Afin de juger de la qualité de notre corpus, il a été primordial de s’interroger sur les acteurs ayant produit ces différents documents et d’évaluer la mention des biens propres, des redevances foncières et des contribuables. Les sources administratives recouvrent une grande diversité d’élites occasionnant une certaine disparité dans la forme des documents qu’elles ont produits. Cette disparité a un impact direct sur l’intérêt que représente le document. De cette manière, un certain nombre de manuscrits ont été considérés comme des « sources de second plan » ; nous reprenons, ici, un constat que P. Charbonnier faisait dans sa thèse. En effet, ce type de déclaration concerne, pour la majorité, des aveux de tenants-fiefs qui n’ont qu’une faible valeur pour l’histoire rurale en raison du caractère sommaire des descriptions. Par ailleurs, ils n’ont apporté aucune information sur les dynamiques de peuplement et l’évolution du patrimoine foncier des élites rurales (Charbonnier, 1980 : 22). Cinq manuscrits de notre corpus sont concernés par cette appréciation : deux aveux des recteurs de Trans, datés de 1392 et 1462 (Ms. 10 ; Ms. 11) ; l’aveu du presbytère par Bricette de Tréal, daté de 1506 (Ms. 29) ; deux aveux sur tenures diverses, datés de 1397 (Ms. 33 ; Ms. 34). Ces deux derniers documents auraient pu présenter un certain intérêt puisqu’ils sont relatifs à des biens propres (terres arables et non arables). Malheureusement, les données qui y sont présentées ne permettent pas d’envisager un géoréférencement en raison d’un mauvais état de conservation et d’un manque de précision sur l’emprise du patrimoine foncier. Une autre partie du corpus a été considérée comme des « sources intermédiaires ». Nous choisissons, ici, d’employer ce terme pour caractériser des documents qui ne remplissent pas tous les critères d’évaluation de qualité évoqués ci-dessus, représentant six manuscrits de notre corpus. Pour le premier, l’aveu de l’Abbay e-sous-Trans rendu en 1473 (Ms. 12), bien que la mention des biens propres permette un référencement géographique, aucune mention n’est faite sur une quelconque rente foncière ou une énumération de contribuables. À la différence des cinq autres manuscrits où la rente foncière et les contribuables sont mentionnés alors que la description des biens propres ne permet pas un référencement géographique. Il s’agit ici du minu rendu par Jean Derzac, seigneur de Vauruman en 1463 (Ms. 18), du minu de l’hébergement d e Villaudon rendu en 1383 (Ms. 21), des minus de l’hôtel de Villaudon rendus en 1415 et 1416 (Ms. 22 ; Ms. 23) ainsi que le minu rendu en 1415 par Simon de Langan, seigneur des Portes (Ms. 30). Lorsque les manuscrits remplissaient tous les critères évoqués , c’est le cas pour quinze d’entre eux, ils ont pu être considérés comme des « sources de premier plan ». De cette approche qualitative des sources, il est possible de faire deux constats. Dans un premier temps, la majorité des minus sont classées dans les sources intermédiaires. Ce classement semble être inhérent à la nature même de la minu puisque l’accent y est mis sur un inventaire des redevances foncières perçues sur une année pour pouvoir s’acquitter du droit de rachat. Nous avions cru bon d’envisager la dimension chronologique du document, en raison de l’accroissement des descriptions faites au sein de ce type d’acte à la fin du Moyen Âge. Ce postulat ne peut être valable au regard de notre corpus. Le Ms. 18 est daté de 1463 et entre dans la présente catégorie ; or ce n’est pas le cas des Ms. 24, Ms. 25 et Ms. 31, datés de 1465 et 1493, ces minus sont classés dans les sources de premier plan. Dans un second temps, les sources de second plan concernent exclusivement des aveux relatifs à des biens ayant une faible étendue et couvre un large cadre chronologique.
Notre travail de Master 1 nous avait permis d’identifier un certain nombre de patrimoines fonciers et de domaines pour lesquels aucuns aveux n’étaient conservés. Il est possible d’expliquer cette absence par le statut de ces biens propres. En effet, la Chambre des Comptes de Bretagne n’a reçu des aveux que pour les biens tenus du duc ; ce qui n’est pas le cas pour le patrimoine tenu d’un seigneur (Nassiet, 2012 : 33). Une grande majorité de ces biens sont tenus de la seigneurie de Trans en tant que juveigneur d’aîné. L’article 330, de la Coutume de Bretagne, précise qu’il s’agit d’un type de tenue noble de biens (domaine, lieu noble ou fief) à charge de foi et d’hommage par les puînés vassaux (ou leur descendants) à son aîné seigneur.
Le recours aux aveux de la seigneurie de Trans s’est donc avéré d’une grande utilité ; et notamment ceux datés de 1501 (Ms. 26), de 1525 (Ms. 27) et de 1540 (Ms. 28).

Les sources planimétriques

Nous avons montré, en première partie de notre propos, l’intérêt que représentait la documentation planimétrique dans une approche archéogéographique. Cartes et plans anciens ne se cantonnent pourtant pas à ce seul champ disciplinaire, cela va de soi. L’exploitation de ce type de source permet, avant tout, une spatialisation des données archéologiques et historiques.
Et il s’agit là d’un excellent support pour percevoir un territoire vécu, celui des sociétés rurales. Bien entendu, faire de ces sources un objet archéologique à part entière implique de nous interroger sur la fiabilité et la qualit é d’un tel document. La spatialisation et le référencement géographique sous-entendent donc de revêtir une grande précision mathématique afin de recontextualiser notre objet dans un cadre spatio -temporel. Car c’est bien cette confrontation de résultats, inhérents à la fiabilité de chaque donnée, qui permet au chercheur de construire une image mentale du territoire passé (Cavanna, 2012 : 78, 96). Reprenant en partie une classification de la documentation planimétrique présentée dans Sources et techniques de l’archéogéographie, nous distinguons, au sein de notre corpus : la documentation des XVIIIeetXIXe siècles, les bases de données géographiques, les MNT, les documents photographiques, les documents thématiques.

La documentation des XVIIIe et XIXe siècles

Afin d’apprécier la mention de la paroisse de Trans, à l’échelle de la Bretagne et le tracé de la Bretagne historique, nous avions, dans le cadre de notre M1, eu recours à une compilation de documents planimétriques anciens, éditée en 1999 par Claude Gaudillat et Jean-Pierre Pinot.
Ce recueil, intitulé Cartes anciennes de la Bretagne : 1582-1800, ne présentait que peu d’intérêt dans notre étude tant la fiabilité de la donnée était faible (absence de mention de la paroisse dans une grande majorité des cartes présentées). Dans un premier temps, nous intéressant aux dynamiques de peuplement, à l’échelle du territoire de Trans, nous avons constitué les bases de notre corpus de sources avec la Carte de Cassinni , qui constitue la première carte scientifique de grande ampleur. Bien que ce type de document nous offre une vision détaillée des centres de peuplement, il présente toutefois une vision biaisée du territoire. En effet, le réseau viaire est réduit à son minimum, à savoir le réseau routier principal en usage au XVIIIe siècle. Il en est de même pour le relief, suggéré par des hachures, et le réseau hydrographique qui, par son schématisme, n’apportent que peu de données sur l’organisation du paysage. Nous avons souhaité parfaire ces données grâce à l’apport de la Carte de Louis Capitaine. Cette carte est une réforme de la Carte de Cassini, sa fiabilité s’inscrit donc dans la continuité de celle -ci ; précisons qu’à la différence de la Carte de Cassini, celle relevée par Louis Capitaine au XIXe siècle perd également en qualité en raison de l’absence de mention des centres de peuplement secondaires (Costa, Robert, 2008 : 23-24, 27). Nous retrouvons, dans cette catégorie la documentation des ingénieurs de l’École des Ponts et Chaussées, créée en 1740. Au sein de notre corpus, cette documentation ne concerne que trois plans relevés en 1764 . Bien que ponctuelle et focalisée, ces plans offrent une vision tout à fait convenable de l’espace contemporain. Le réseau viaire ainsi que le réseau hydrographique y sont fidèleme nt mentionnés ; ces éléments occupent une certaine importance dans ce type de document en raison des projets d’aménagements dans lesquels ils sont dressés (Cavanna, 2012 : 94). Afin de poursuivre sur ces cartes d’ingénieurs, nous avons pu ajouter à notre corpus un plan de la forêt de Villecartier dressé en 1868. Ce plan, conservé aux AN, a été réalisé en utilisant le cadastre dit napoléonien, le plan d’aménagement de la forêt datant de 1787 -1788 ainsi que les plans d’arpentages. En dehors du cadastre du XIXe siècle, il ne nous a pas été permis d’identifier les deux autres plans mentionnés précédemment ; le plan de Villecartier, de 1868, permet donc d’apprécier l’état de la forêt à partir des données anciennes et contemporaines. Il apporte également de nombreuses informations sur le réseau viaire forestier ainsi que le réseau hydrographique sur l’emprise de celle-ci. À la différence des documents cités précédemment, nous avons fait le choix de géoréférencer ce plan ce qui nous a permis, à partir de l’erreurRMS , d’en mesurer la fiabilité. Le risque d’imprécision métrique étant proportionnel à la surface relevée, l’erreur RMS permet d’apprécier la qualité du document en évaluant ses limites (Cavanna, 2012 : 81). Il nous a donc été possible de constater que le d écoupage parcellaire actuel de la forêt reprenait celui du plan de la fin du XIXe siècle et leur corrélation sur un SIG a permis de confirmer la précision métrique et la qualité du plan. Enfin, au sein de cette catégorie, nous retrouvons le cadastre napoléonien. Ce document a été établi par la loi du 15 septembre 1807 et les travaux de relevé se sont achevés en 1850. Une fois cadastrée, la commune dispose d’un tableau d’assemblage et diverses sections numérotées de 1 à n en fonction de l’étendue de son territoire. Notre intérêt s’est d’abord porté sur la commune de Trans qui a été cadastrée en 1834. Dans le cadre de notre analyse des réseaux routiers, nous avons intégré à notre corpus les cadastres d’Antrain (1823), de Baguer-Pican (1812), de Bazouges-la-Pérouse (1826), de La Boussac (1834), de Broualan (1834), de Cuguen (1826), de Dol-de-Bretagne (1813), d’Épiniac (1812), de La Fontenelle (1823), de Pleine-Fougères (1834) et de Vieux-Viel (1834) . Ce type de document résulte d’un dénombrement des terres de l’ensemble des communes du territoire suivi d’un arpentage et d’une évaluation des parcelles de propriété. Il est, de ce fait, assez juste d’un point de vue géométrique facilitant son géoréférencement. Par ailleurs, le cadastre napoléonien revêt une valeur informative très élevée en raison de la précision apportée aux détails de l’organisation du paysage. Y sont donc mentionnés les centres de peuplement et leur statut, le bâti, le réseau viaire et le réseau hydrographique, les toponymes. Il est également nécessaire de corréler ces données aux états de sections du cadastre napoléonien, pour y voir mentionné les microtoponymes, la nature d’occupation du sol, et le propriétaire de chaque parcelle (Costa, Robert, 2008 : 37 ; Watteaux, 2012c : N 34). Malgré tout, il existe une grande diversité de précision d’une commune à une autre en fonction de l’auteur et de la date de relevé.
A travers les différents plans étudiés, il nous a été possible de constater que ceux levés avant les années 1830, apportent peu de préci sions sur le statut et les axes de direction du réseau viaire, il en est de même pour le réseau hydrographique.

Les bases de données géographiques

Dans cette catégorie, nous classons les données produites par l’IGN qui sont consultables sur un SIG. Nous y retrouvons, d’une part, le SCAN 25 qui résulte d’une numérisation et d’un géoréférencement des cartes papiers à 1/25 000. Cette donnée, au format raster, offre une résolution à 2,5 m. Elle a présenté un certain intérêt dans l’iden tification des différents tronçons dans le cadre de notre analyse des réseaux routiers ainsi que leur état de conservation dans le paysage actuel. D’autre part, nous y retrouvons la BD PARCELLAIRE. Cette base de donnée, au format vecteur, correspond au référentiel national pour le foncier et est produite sur la base des données fournies par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts. Sa précision et la qualité de l’information sont donc irréfutables en raison de la nature même du document. Elle offre une résolution de 0,005 à 0,50 m.

Les MNT (Modèles Numériques de Terrain)

Nous classons dans cette catégorie deux autres bases de données produites par l’IGN.
Le RGE ALTI 5m et le RGE ALTI 1m constituent le nouveau référentiel altimétrique et succèdent donc à la BD ALTI. Ces données, au format raster, ont un pas d’échantillonnage de 5 m pour l’un et d’1 m pour l’autre. Bien que nous n’ayons pu disposer de l’ensemble des dalles du RGE ALTI 1m pour la commune de Trans-la-forêt, ces deux MNT sont d’une grande utilité en raison de la précision apportée au relief. Ils présentent donc un grand intérêt pour apprécier des anomalies de terrain en lien avec d’anciens tracés routiers ou avec des structures archéologiques (anomalies fossoyées, enclos, etc.), pour étudier des unités morphologiques (corridor hydro- végétalo parcellaire par exemple) ou des modes d’occupation du sol. En effet, certaines anomalies permettent d’identifier des crêtes de labours situées en bout de parcelles, apportant ainsi quelques précisions sur le caractère agricole des secteurs étudiés (Vue, 2012 : 189-190).

Les documents photographiques

Cette catégorie ne se compose, au sein de notre corpus, que des photographies aériennes verticales à haute altitude réalisée dans les années 1940 et 1950. Ces données, au format raster, sont produites par l’IGN et rassemblées sous la BD ORTHO HISTO. Sur notre secteur d’étude, il s’agit des missions aériennes de 1947. Au vu de l’ancienneté des clichés et de leur caractère panchromatique, ce type de document ne se prête pas à la recherche de site archéologique ou d’anomalie de terrain par l’intermédiaire d’indices phytographiques. Toutefois, il présente un grand intérêt par la couverture complète des territoires étudiés et sa complémentarité aux données du cadastre napoléonien notamment sur les formes parcellaires et le réseau viaire (Watteaux, 2012c : N35). Dans le cadre de notre étude, nous avons écarté les photographies aériennes obliques à basse altitude en raison de l’absence totale de structures a rchéologiques identifiées en prospection aérienne sur le territoire de Trans.

Les sources archéologiques

La constitution de notre corpus de sources archéologiques s’inscrit dans la continuité des démarches entreprises dans le cadre de notre mémoire de Master 1. Nous concentrant d’abord sur le territoire communal de Trans et les espaces limitrophes, nous avons ensuite élargi notre zone d’étude dans le cadre de notre analyse des réseaux routiers. Dans cet o bjectif, nous avons donc consulté la BD Patriarche qui, depuis 2002, constitue l’application informatique des SRA dans la spatialisation des gisements archéologiques. Chaque gisement est nommé « entité archéologique ». Ces EA correspondent à des ensemble cohérent de vestiges d’un point de vue chronologique ou fonctionnel. Cette base de données dresse un état de la connaissance archéologique, à l’échelle nationale, à partir de l’ensemble des indices mis au jour selon différentes méthodes d’investigations. De même, les données issues de la BD Patriarche peuvent être spatialisées sous un SIG par l’intermédiaire de leurs coordonnées géographiques. (Watteaux, 2012c : N 42). Depuis 2014, à l’échelle de la Bretagne, l’ensemble de ces données est également consultable sur GéoBretagne . Alors que la BD Patriarche nécessite une consultation au SRA, cette plateforme offre la possibilité au tout à chacun de consulter ces données en recourant à la couche « Carte archéologique nationale – État de la connaissance archéologique en Bretagne ». Précisons, toutefois, que ces données sont beaucoup plus restreintes puisqu’aucune description approfondie (mobilier, nombre de structures, etc.) n’est effectuée sur le gisement. La plateforme GéoBretagne ne précise que le nom du gisement, la nature et les éventuelles structures présentes, l’année de découverte, la datation du gisement ; y est également mentionné le numéro d’EA ainsi que les coordonnées du gisement. A l’instar de la BD Patriarche, les données de GéoBretagne sont mises à jour régulièrement, en lien avec la DRAC Bretagne, et elles peuvent être téléchargées pour une application sous SIG.

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Table des matières

INTRODUCTION 
Trans-la-forêt, une commune rurale aux héritages variés 
1. Bilan du mémoire de Master 1
2. La déconstruction d’un folklore local
Démarche et problématiques
1. Cadre de l’étude
2. Problématique
Partie 1 : Un chapitre des sociétés rurales médiévales
Chapitre 1 : Historien ruraliste, archéologue du paysage et médiévistes, quel discours adopter ?
1. La notion de rural, d’environnement et de paysage, des « collecteurs hypertrophiés »
2. L’archéogéographie, au carrefour de la géographie, de l’archéologie et de l’histoire
3. Les formes de l’habitat rural médiéval
4. L’apport de quelques travaux universitaires à la question du monde rural médiéval
Conclusion du chapitre 1
Chapitre 2 : Sources et méthodes
1. Le corpus de sources
2. Aveux et relevés de feux, quels apports ?
3. Une « histoire » à la carte
Partie 2 : Traan, entre bois, landes et forêt, un espace connecté 
Chapitre 3 : Des limites territoriales aux contours flous
1. La forêt de Villecartier, un espace immuable ?
2. Des limites densément peuplées ?
Conclusion du chapitre 3
Chapitre 4 : Une paroisse rurale à la croisée de réseaux viaires régionaux
1. L’itinéraire micro-régional Dol-de-Bretagne / Antrain
2. L’itinéraire Bazouges-la-Pérouse / Dol-de-Bretagne
3. L’itinéraire Bazouges-la-Pérouse / Pontorson
Conclusion du chapitre 4
Partie 3 : Vivre et mourir à Traan au Moyen Âge 
Chapitre 5 : Héritages, résiliences et nouveautés au premier Moyen Âge
1. Quid des relations entre gisements antiques et gisements médiévaux ?
2. Dynamiques de l’habitat du premier Moyen Âge
Conclusion du chapitre 5
Chapitre 6 : Le second Moyen Âge comme un nouvel essor
1. Une paroisse dépeuplée en pleine essor ?
2. Hameaux et villages concurrents du bourg ?
3. La domination de la terre par les élites rurales
Conclusion du chapitre 6
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 
GLOSSAIRE 
SOURCES 
I. Sources imprimées
II. Sources manuscrites
III. Sources planimétriques
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES GRAPHIQUES
TABLE DES TABLEAUX 

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