Histoire de la discipline

L’autorité passerelle pour la discipline

Discipline et autorité sont souvent employées maladroitement et en arrivent à se confondre dans le langage commun. Ces deux termes sont intimement liés mais ne sont pas synonymes. Lors de mes recherches pour la rédaction de ce mémoire j’ai lu beaucoup d’articles et d’ouvrages dans lesquels on évoquait l’autorité pour parler de discipline et inversement. Il m’est donc apparu important de définir également la notion d’autorité et de lui consacrer cette partie.
Comme nous l’avons vu précédemment la discipline englobe l’ensemble des moyens et outils assurant la tenue du bon ordre scolaire. L’autorité est l’un de ces moyens permettant d’asseoir la discipline.
Dans son ouvrage « Autorité et conduite de classe », Franck Léonard met en avant le fait que l’autorité du professeur est une condition nécessaire et préalable à toute action pédagogique et éducative.
Mais qu’est ce que l’autorité ? Pour le savoir, il faut aller chercher dans l’origine étymologique du mot. Pour l’expliquer je vais m’appuyer notamment sur les travaux d’Eirick Prairat.
Dans la langue française, le mot « autorité » vient du latin auctoritas qui est à distinguer de potestas qui renvoie au pouvoir. En effet, « la discipline, à l’école comme dans d’autres corps sociaux, a à voir avec l’exercice d’un pouvoir, plus particulièrement celui de l’adulte sur l’enfant, du maître sur l’élève. »
D’après E. Prairat, « la potestas est le pouvoir fondé sur la fonction, le grade ou le statut. C’est le pouvoir légal, accordé par les instances supérieures de la société́ (militaire, judiciaire, scolaire…) à certains acteurs pour leur permettre de décider et de commander dans un domaine donné, en recourant à la contrainte le cas échéant.
Le professeur est investi d’une potestas, c’est-à-dire d’un pouvoir légalement reconnu pour exercer sa tâche d’enseignement ; il a notamment le droit de sanctionner un élève si le besoin s’en fait sentir.
L’auctoritas n’est pas l’objet d’une attribution officielle. On n’investit pas quelqu’un d’une auctoritas, car elle est de l’ordre de l’influence, de l’ascendant, du crédit. Elle n’est pas fondée sur la puissance légale de contraindre, mais sur l’attestation d’une forme de supériorité. L’autorité, au sens d’auctoritas, est l’art d’obtenir l’adhésion sans le recours à la menace ou à la contrainte. »
A la lecture de cette définition, l’autorité ne doit pas être rattachée à l’image désuète et négative de pouvoir qu’exercerait le maître sur l’élève en l’obligeant. Elle est une influence subtile et positive.
La racine d’auctoritas se rattache au même groupe que augere, qui signifie « augmenter ». D’après Michel Serres, « La morale humaine augmente la valeur de l’autorité. Celui qui a autorité sur moi doit augmenter mes connaissances, mon bonheur, mon travail, ma sécurité, il a une fonction de croissance. La véritable autorité est celle qui grandit l’autre. »
Ici aussi, l’autorité est à rapprocher d’une action en faveur du développement de l’enfant.
C’est ce que confirme E. Prairat, lors d’une conférence-débat en 2011 dans laquelle il affirmait que l’autorité éducative est la condition de l’accès à l’autonomie.
L’autorité est un élément essentiel de la discipline. Il ne peut y avoir de discipline si le maître n’a pas établi son autorité. Or « ce sont la confiance, la reconnaissance ou l’admiration qui fondent l’autorité du maître sur ses élèves. » J-M. Barreau, professeur à l’université de Lorraine, affirme qu’il y a une relation intime entre l’autorité et le savoir. Le savoir permet de légitimer l’autorité. En effet, le maître ne peut donner envie à ses élèves d’apprendre et gagner leur confiance qu’en leur montrant qu’il a lui-même la connaissance.
La maîtrise des savoirs à transmettre fait donc partie des éléments à prendre en compte pour assurer une bonne gestion de classe. Nous évoquerons cette idée dans la troisième partie.

Histoire de la discipline

« La discipline se définit dans un lien étroit avec la société qui la produit. Elle traduit de ce fait des valeurs et exprime des objectifs de vie. Si des contradictions sont observées entre les valeurs affichées et les réalités vécues, l’indiscipline manifestée par les élèves apparaît alors comme un révélateur symptomatique de ce hiatus. »
En effet, l’école est un élément de la société et de ce fait elle se transforme avec elle.
La discipline scolaire est influencée par le contexte politique et social dans lequel elle évolue.
D’autre part la discipline scolaire est dépendante de la place de l’enfant dans cette même société. Elle a évolué en adéquation avec l’image de l’enfant.
Au Moyen-âge, l’enfance n’était pas considérée en tant que tel, on ne faisait pas de distinction claire entre l’enfance et l’âge adulte. L’enfant est souvent représenté comme un adulte en miniature. A partir du moment où on reconnaît l’enfant en tant que tel, un traitement spécifique s’impose nécessitant une mise à l’écart du monde des adultes. « L’homme étant par nature imparfait, il convient d’éduquer le jeune, de l’instruire et de la discipliner en corrigeant ses défauts pour qu’il parvienne à ce qu’il n’est pas spontanément, c’est à dire un être humain « civilisé ». Aujourd’hui, le regard de notre société a changé : on est passé d’une description négative à une description positive de la nature enfantine. Mais l’enfant fait encore l’objet d’un traitement à part. »
Au Moyen-Age la discipline telle qu’on l’entend actuellement n’existe pas. Il règne dans les classes une ambiance de désordre et de chahut.
Au fil du temps « l’apprentissage des conduites et des savoirs s’est déplacé depuis les familles jusqu’aux écoles : contrairement peut-être à ce qui est devenu une évidence pour les sociétés contemporaines, éducation n’est pas nécessairement scolarisation à l’origine. C’est au XVe siècle que les prémices d’une discipline scolaire se font sentir. À cette époque, les mœurs scolaires ont un caractère arbitraire et cruel. Les écrivains de la Renaissance, notamment Montaigne, Rabelais et Erasme dénoncèrent les tortures scolaires.
Le christianisme ne s’oppose pas à ces pratiques mais les justifie. L’enfant étant le fruit du pêché, les châtiments corporels ont pour objectif de le redresser, de l’écarter de la tentation du mal.
A partir du XVI e siècle, la discipline va évoluer avec la progression de la sensibilité et de la pudeur dans la société. La discipline scolaire se précise au XVII e siècle avec l’instauration d’un lieu spécifique « l’école » et d’un temps dédié à l’enseignement.

Les instructions officielles

« L’une des obligations essentielles de l’instituteur est de faire respecter l’ordre et la discipline en classe. » Arrêté du 23 novembre 1971.
Actuellement, un des outils de la discipline est le règlement intérieur de l’école. Le règlement intérieur est lui-même régi par le règlement type départemental des écoles maternelles et élémentaires publiques qui fournit un cadre et des orientations. Celuici affirme que : « Le règlement intérieur de l’école précise les conditions dans lesquelles est assuré le respect des droits et des obligations de chacun des membres de la communauté éducative (article L. 401-2 du code de l’éducation). Le règlement intérieur de l’école rappelle les droits et obligations qui s’imposent à tous les membres de la communauté éducative en prenant en compte les indications ci dessous. »
Le règlement intérieur de l’école encadre donc les droits et les devoirs de toutes les personnes présentes dans cette même école. De ce fait il concerne à la fois les enseignants et les élèves.
Concernant les élèves, voici un extrait de leurs droits et obligation : – ils « ont droit à un accueil bienveillant et non discriminant. Ainsi, conformément à l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989 ratifiée par la France le 7 août 1990, « Les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit appliquée d’une manière compatible avec la dignité de l’enfant en tant qu’être humain et conformément à la présente Convention ». En conséquence, le règlement intérieur de l’école doit préciser que « tout châtiment corporel ou traitement humiliant est strictement interdit ».
– Obligations : chaque élève a l’obligation de n’user d’aucune violence et de respecter les règles de comportement et de civilité édictées par le règlement intérieur. Les élèves doivent, notamment, utiliser un langage approprié aux relations au sein d’une communauté éducative, respecter les locaux et le matériel mis à leur disposition, appliquer les règles d’hygiène et de sécurité qui leur ont été apprises. »
On constate donc que ce document officiel rappelle l’interdiction de tout châtiments corporels. Il nous informe aussi sur le fait que la discipline doit être établie au regard du respect de la dignité de l’enfant. Nous trouvons également les termes de bienveillance et de non discrimination. Nous pouvons en déduire que les outils mis en place en matière de discipline scolaire doivent veiller au bien-être de l’enfant.
Concernant les enseignants, ils « ont l’obligation, dans le cadre de la communauté éducative, de respecter les personnes et leurs convictions, de faire preuve de réserve dans leurs propos. Ils s’interdisent tout comportement, geste ou parole, qui traduirait du mépris à l’égard des élèves ou de leur famille, qui serait discriminatoire ou susceptible de heurter leur sensibilité. »
Le bulletin officiel après avoir expliqué les droits et obligations des élèves et du personnel encadrant nous renseigne sur le sens des règles de vie à l’école et les sanctions possibles si elles ne sont pas respectées.
Ainsi on apprend que « tout doit être mis en œuvre à l’école pour créer les conditions favorables aux apprentissages et à l’épanouissement de l’enfant. » Pour cela il faut mettre en avant les comportements positifs et « encourager et valoriser les comportements les mieux adaptés à l’activité scolaire : calme, attention, soin, entraide, respect d’autrui. »
En cas de non respect des règles, le BO évoque la possibilité d’avoir recours à des réprimandes. Il reste assez flou sur ces punitions en indiquant seulement qu’elles doivent être adaptées à l’âge de l’enfant et qu’elles sont prévues dans le règlement intérieur de l’école. Une seule punition est explicitée : « on veillera à ce qu’un élève ne soit pas privé de la totalité de la récréation à titre de punition. »

La discipline dans mon école

Au commencement de ma pratique du métier, j’ai été confrontée à une difficulté à la fois à faire classe et à faire cours. En effet étant débutante, je partais de zéro et je devais construire mes cours, travailler sur le contenu de mes enseignements (progressions, séquences, fiche de préparation etc.). Mais je devais aussi réfléchir à la coordination de ces enseignements et à la manière dont j’allais les mettre en scène.
J’avais sous-estimé le travail à produire quant à l’organisation en elle-même de la vie de la classe. Or il n’y a pas d’apprentissage si le cadre n’est pas établi. Et pour établir ce cadre je devais mettre en adéquation ma propre vision de la discipline, les objectifs que je me fixais dans ma classe et les éléments qui m’étaient imposés par le contexte dans lequel j’évolue.

Le travail en binôme et à mi-temps

Comme je l’ai dit précédemment je suis en charge d’une classe de CE2. Étant stagiaire je suis en formation deux jours par semaine et je travaille à mi-temps à l’école.
Ce mi-temps implique deux choses. La première est que je ne suis pas seule à faire la classe pour ces élèves, la deuxième étant que je ne suis présente que la moitié de la semaine.
Cette organisation a un impact sur la vie de la classe et le comportement des élèves.
En effet, deux maîtresses c’est deux personnalités différentes, deux manières de faire différentes et les enfants le voient et le ressentent. C’est pour cela qu’il m’est apparu primordial quand j’ai rencontré ma binôme à la prérentrée de lui demander comment elle envisageait les choses et surtout quelle étaient ses habitudes. Étant novice et ne sachant pas trop comment m’y prendre, je me suis d’abord basée sur ce qu’elle m’a dit. J’ai essayé de reproduire le même schéma qu’elle pour assurer une certaine cohérence. Il me paraissait essentiel que les élèves évoluent dans un cadre le plus similaire possible tout au long de la semaine. J’ai donc appliqué les mêmes règles qui sont notamment les règles de l’école. (cf. tableau des règles de l’école, p9).
Cependant au fur et à mesure du temps j’ai compris qu’il ne suffisait pas simplement d’appliquer les règles mais qu’il existait une grande nuance dans leur application.
En pratique nos personnalités et notre comportement interfèrent dans l’application de ces règles.
Par exemple, nous avons en classe une cible de comportement qui nous permet de sanctionner l’élève en fonction de son attitude. Je reviendrai plus en détail sur ce dispositif plus loin dans le mémoire.
Avec cette cible de comportement, l’élève est en vert au début de la journée et peut passer au orange puis au rouge si il enfreint une règle ou se tient mal.
Dans mes premières semaines en tant que maîtresse j’ai fait preuve d’une grande tolérance et peu d’élève passait dans le orange ou dans le rouge malgré leur mauvais comportement. En discutant avec ma binôme j’ai constaté qu’elle avait moins de scrupules et que les élèves étaient plus sanctionnés. Cela m’a, en partie, permit de comprendre pourquoi les élèves étaient moins disciplinés avec moi et s’autorisaient plus de choses. J’ai réalisé que je devais être plus ferme avec eux pour le bien-être de la classe. J’ai arrêté les avertissements trop nombreux et je me suis efforcée à appliquer plus strictement la règle.
Cela montre que les élèves ressentent nos personnalités et qu’au delà des règles la discipline établie dans ma classe est forcément influencée par le fait que nous soyons deux maîtresses.

Les règles de l’école

La discipline est présente dans mon école sous des formes variées. Chaque maître est libre d’utiliser les outils qu’il souhaite au sein de sa classe mais il existe des dispositifs communs à tous.
Nous sommes tous soumis bien évidemment au même règlement intérieur. L’école a également crée des règles de vie commune et tous les maîtres se sont accordés pour utiliser la cible des comportements.

Le règlement intérieur

Le règlement intérieur de l’école comporte une partie consacrée à la discipline des élèves qui indique les réprimandes et les punitions. Il s’agit en l’occurrence à l’école Alderic Chave de la troisième partie du règlement qui s’intitule « vie scolaire » et se divise en deux sous parties : a) Récompenses et sanctions et b) Prêt de livres.
Il y est stipulé que « les élèves et leurs familles doivent s’interdire tout comportement, geste ou parole qui porterait atteinte à la fonction ou à la personne du maître ainsi qu’au respect de tous les adultes ou enfants de l’école. Réprimandes et punitions peuvent être infligées à un enfant dont le comportement est dangereux pour lui-même et pour les autres. »
Ce règlement intérieur est collé dans le carnet de liaison de chaque élève à la rentrée et doit être signé par l’élève lui-même et ses parents. Ce document mentionne que les élèves doivent faire preuve de respect envers les adultes et le règlement lui-même. Il précise ce que sont les manquements au règlement :
– racket, vol, violences physiques
– dégradation du matériel collectif ou des locaux
– falsification des notes, des signatures
– fugues, sorties non autorisées (cantine, étude)
Et il annonce que ces manquements peuvent entrainer des sanctions telles que :
– réprimandes
– réparations directes ou indirectes
– avis aux parents et avertissement de conduite.
On y évoque des cas graves mais rien n’est écrit à propos des mauvais comportements comme les insultes, l’insolence, la mauvaise tenue en classe qui sont les plus courants et ceux auquel les maîtres sont le plus confrontés.
D’autre part, il est fait mention de réprimandes mais elles ne sont pas explicitées.
Après lecture du règlement et analyse du contexte, je me suis demandée s’il ne serait pas nécessaire de préciser ce règlement et surtout cela m’a amené à me demander quelles punitions j’avais le droit de donner. J’y reviendrai dans la troisième partie.
Le règlement intérieur est un document obligatoire et officiel qui régit la vie de l’école et de toutes les personnes qui y sont présentes. L’école dans laquelle j’enseigne a établi un autre document qui s’adresse exclusivement aux élèves.

Les règles de l’école

Ces règles de l’école sont affichées dans chaque classe et dans la cour de récréation. Elles sont plus précises que le règlement intérieur et encadre plus strictement le comportement des élèves. Je les ai faites lire à la rentrée par les élèves et nous avons échangé à leur sujet.
Il est primordial que les élèves les comprennent pour pouvoir les appliquer.
Cette harmonisation des règles permet à chaque maître de pouvoir y faire référence lorsqu’il est confronté à un problème quel que soit l’élève.
Par exemple, lorsque je suis de surveillance dans la cour de récréation, si un élève insulte un autre élève je peux lui rappeler que cela est interdit par la règle n°6 qui dit « être poli et respectueux ».
Dans un deuxième temps je peux sanctionner l’élève en le faisant passer dans le orange ou dans le rouge bien que ce ne soit pas un élève de maclasse.

La cible du comportement

Il ne s’agit pas d’une cible à proprement parler puisqu’elle n’en a pas tout à fait la forme mais c’est ainsi que nous l’appelons. Ce système de gestion des comportements est très répandu dans les écoles en France.
Chaque matin, à leur arrivée à l’école, tous les élèves sont dans la partie verte de la cible. Si l’élève
respecte les règles et se comporte bien il reste dans le vert.
En revanche s’il enfreint une règle ou s’il se comporte mal en classe ou dans la cour, il est sanctionné en passant dans le orange ou dans le rouge. Selon la gravité de l’infraction il peut passer directement du vert au rouge.

Ma pratique de la discipline

Dans la partie précédente, j’ai dressé un rapide bilan des dispositifs de discipline scolaire déjà existants dans l’école dans laquelle j’enseigne.
L’expérience que j’ai acquise au cours des premiers mois et les conseils des personnes qui sont venues m’observer m’ont permis de comprendre que je devais préciser mon utilisation de ces outils, me les approprier et aussi trouver ma propre manière d’assurer la discipline dans ma classe en instaurant des méthodes personnalisées.

L’anticipation

La préparation de la journée et des savoirs

Dans les premiers temps, j’ai essentiellement pensé à l’organisation des journées de classe en fonction des savoirs et des instructions officielles.
Nous devions faire un certain nombre d’heures de chaque matière par semaine, on m’avait dit qu’une séance type durait environ 40 minutes et j’ai ainsi établi un emploi du temps très « scolaire ». Les journées étaient composées d’un certain nombre de séance qui s’enchainaient en fonction des temps de pause (les récréations et le déjeuner).
Pour ce qui est du contenu des cours, je me suis basée de la même manière sur le bulletin officiel et j’ai paré au plus urgent en m’inspirant de séances toutes prêtes que je trouvais dans les manuels et sur internet.
Malheureusement je me suis vite rendue compte que ce n’était pas suffisant et quelque fois inadapté. Je risquais de vite m’essouffler si je n’ajustais pas tout cela à ma classe et qu’il était fondamental que je personnalise les séances de travail.
En effet, la discipline passe notamment par la maîtrise des savoirs et l’organisation de la journée.
C’est le constat émis également par C. Félix et F. Saujat, tous deux maîtres de conférences à l’université d’Aix-Marseille. Ils expliquent qu’il est exigé de « l’enseignant qu’il propose un milieu favorable à l’étude des avoirs scolaires en vue de la réussite de tous les élèves, sans distinction aucune. D’une certaine manière, on peut dire que ce milieu, défini comme « aide à l’étude », est doublement organisé par le professeur ; d’abord, hors de la classe, au moment de la préparation de la leçon, puis en classe, par un jeu de négociations qu’ilorchestre entre les élèves et lui-même. »
J’ai constaté qu’au moindre temps mort, les élèves en profitaient pour faire tout autre chose. Dans le même esprit, au delà de 20 minutes de travail collectif, un brouhaha s’installait et j’avais beaucoup de mal à ramener le silence et à recentrer les élèves.
J’ai donc appris à organiser la journée de manière rythmée, à éviter les temps morts. Je fais au mieux pour diversifier les activités (français, mathématiques, EPS, anglais etc.) et le type d’exercice (lecture, écriture etc.). J’alterne le travail individuel et collectif et je fais varier les supports (cahier, ardoise, feuille volante etc.) pour dynamiser la journée. De cette façon, les élèves sont en permanence sollicités et ne s’ennuient pas ce qui empêche les écarts de discipline. D’autre part, comme je l’ai évoqué en première partie de ce mémoire, la maîtrise des savoirs à transmettre fait partie des éléments à prendre en compte pour assurer une bonne gestion de classe.
J-M Barreau nous apprend que « L’obéissance (…) nait de la reconnaissance envers celui qu’on juge comme compétent. » Le maître se doit donc de connaître les savoirs qu’il transmet. Pour cela, je m’applique dorénavant à passer plus de temps sur le contenu du cours en lui-même et à envisager en amont toutes les questions que les élèves pourraient me poser.
Il est impossible de tout prévoir mais j’essaie d’anticiper au maximum afin de pouvoir répondre aux interrogations. Ce travail préparatoire me permet également d’être plus à l’aise en classe, d’être plus sure de moi et il est incontestable que les élèves le ressentent et cherchent moins à me déstabiliser.

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Table des matières
Introduction
1. La discipline
1.1. Le concept de discipline
1.2. L’autorité passerelle pour la discipline
1.3. Histoire de la discipline
1.4. Les instructions officielles
2. La discipline dans mon école
2.1. Le contexte de l’école et de la classe
2.2. Le travail en binôme et à mi-temps
2.3. Les règles de l’école
2.4. L’accompagnement renforcé
3. Ma pratique de la discipline
3.1. L’anticipation
3.2. Éveiller le désir et maintenir la motivation
3.3. L’attitude du maître
3.4. La sanction
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Résumé

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