Les bilharzioses sont des affections parasitaires dues à des vers plats, appartenant à la classe Trématode, à sexes séparés, hématophages, vivant au stade adulte dans le système circulatoire d’un mammifère et évoluant au stade larvaire chez un mollusque d’eau douce (Anofel. 2014). Il existe dans le monde, plus de 400 million de sujets hébergeant des bilharzies dans leur système circulatoire, et 200 million d’entre eux sont atteints de troubles plus ou moins sévères (OMS, 2011).
HISTOIRE DE LA BILHARZIOSE
L’existence de la bilharziose à Schistosoma haematobium a été établie par la découverte d’œufs calcifiés dans la vessie d’une momie égyptienne de la XXe dynastie (plus de 1000 ans avant Jésus Christ). Au moyen-âge, les médecins arabes parlent de « pissements de sang » des caravaniers revenant de Tombouctou. Les hématuries ont été également signalées par les chirurgiens qui accompagnent Bonaparte en Egypte. Au XVIIe siècle, la traite des noirs vers les colonies espagnoles et portugaises d’Amérique permet l’introduction de Schistosoma mansoni dans le nouveau monde. En 1852, Theodor Bilharz découvrit et décrivit le Schistosoma haematobium. En 1904, Mansona décrivit les œufs de Schistosoma mansoni tandis que Katsurada, au Japon, a découvert Schistosoma japonicum. Enfin en 1934, Fisher au Zaïre, identifia S. intercalatum, S. mekongia été isolé au Laos en 1978 (De Gentile et coll., 1996). A Madagascar, selon Legendre et Razafinjato, celui qui aurait le premier découvert la bilharziose intestinale, serait le Docteur M. Cloitre, médecin de l’assistance publique à Fianarantsoa. C’est seulement en 1918 qu’a été publié pour la première fois par G. Gerard, 3 cas de bilharziose intestinale ont été observés à Diego-Suarez, chez des tirailleurs originaires du Sud de l’Ile : Betroka, Fort-Dauphin (Adam, 1934).
LES PARASITES
Le Schistosome appartient à la classification suivante :
Règne : ANIMAL
Embranchement : PLATHELMINTHES (vers plats non segmentés)
Classe : TREMATODES (tube digestive avec cœcum)
Sous-classe : DIGENES
Ordre : STRIGEATIDA (ventouses buccale et ventrale)
Famille : SHCISTOSOMATIDES (cercaire libre)
Genre : Schistosoma (hôte définitif est un mammifère) .
Il existe cinq espèces de Schistosoma pathogènes pour l’homme dont mansoni, haematobium, japonicum, intercalatum, mekongia. Les schistosomes (Schistosoma) sont des vers plats parasites responsables de la bilharziose. A Madagascar, deux espèces sont pathogènes pour l’Homme qui est le S. mansoni, agent de la bilharziose intestinale et le S. haematobium agent de la bilharziose uro- génitale. Le cycle biologique de développement de ces schistosomes passe obligatoirement par un mollusque gastéropode pulmoné de l’eau douce (hôte intermédiaire) appartenant à la famille des Planorbidae (Sous-famille des Planorbinae) pour S. mansoni et des Bulinidae (Sous-famille des Bulinae) pour S. haematobium. Les schistosomes sont hématophages (Zussman et coll., 1970) et vivent dans le système veineux mésentérique ou splanchnique de leur hôte.
Les vers et leurs œufs
Les vers
Les schistosomes sont des vers qui possèdent deux ventouses: l’une antérieure péribuccale et l’autre ventrale, un peu plus large. Ils sont hématophages, dioïques nécessitant deux hôtes pour accomplir leur cycle évolutif. Les sexes sont séparés. Les vers adultes mesurent respectivement 6 à 20 mm de long pour le mâle et 7 à 20 mm pour la femelle. Le mâle est cylindrique dans son tiers antérieur et ses bords latéraux se replient ventralement pour délimiter le canal gynécophore dans les deux tiers postérieurs où se loge la femelle qui est filiforme et plus longue que le mâle. Les femelles adultes fécondées pondent des œufs qui gagnent l’environnement dans les selles ou l’urine de l’hôte définitif (humain et autres mammifères).
Les organes génitaux mâles et femelles étant situés face à face, permettant ainsi une copulation quasi permanente, au cours des déplacements du couple à contre courant sanguin.
Les œufs
Les œufs ont de formes caractéristiques différentes selon le genre et l’espèce. Les œufs de S. mansoni et de S. haematobium sont ovalaires mesurant 120 à 70µ. Mais ceux de S. haematobium portent, à l’un des pôles, un éperon terminal. Ils sont éliminés dans les urines. Par contre ceux de S. mansoni présentent un éperon proéminent latéral. Le pôle opposé à l’éperon est souvent légèrement effilé. Ils sont éliminés dans les selles.
Les hôtes intermédiaires
Les hôtes intermédiaires des schistosomes sont des mollusques gastéropodes. Ces mollusques préfèrent en général les eaux tièdes (22 à 28° C), ombragées, stagnante ou à courant modéré et à végétation abondante (les cours d’eau, les marigots, les mares, les lacs naturels et artificiels, les réseaux d’irrigation).
Parmi les principaux hôtes intermédiaires, nous citerons :
Le genre : Biomphalaria pour S. mansoni (Synonyme : « planorbes »)
Le genre : Bulinus pour S. haematobium .
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Table des matières
INTRODUCTION
GENERALITES SUR LA BILHARZIOSE
I. HISTOIRE DE LA BILHARZIOSE
II. LES PARASITES
II. 1 Les vers et leurs œufs
II.1.1 Les vers
II.1. 2 Les œufs
II.2 Les hôtes intermédiaires
II.3 Les larves
II.3.1 Le miracidium
II.3.2 Le cercaire
III. CYCLE EVOLUTIF de Shistosoma
IV. LES MALADIES
IV.1 Pathologie
IV.2 Immunité dans les bilharzioses
IV.2.1 Immunité humorale
IV.2.2 Immunité cellulaire
V. SYMPTOMES ET COMPLICATION
VI. DIAGNOSTIC DE LA SCHISTOSOMIASE
VI.1. Diagnostic parasitologique
VI.2 Diagnostic immunologique
VII. EPIDEMIOLOGIE
VIII. TRAITEMENT ET PROPHYLAXIE
MATERIELS ET METHODES
I. MATERIELS
I.1 Population d’étude
I.2 Matériels de la sérologie de l’ELISA
I.3 Matériels de la technique de Kato-Katz
I.4 Matériels de la filtration urinaire
II. METHODES
II.1 Type et période d’étude
II.2 Objectif de l’étude
II.3 Critères d’inclusion
II.4 Echantillonnage et collecte des données
II.5 Techniques utilisées
II.5.1 Technique de l’ELISA
II.6 Méthodes parasitologiques
II.6.1 Technique de Kato-Katz
II.6.2 Technique de filtration urinaire
RESULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES