Hériter et transmettre 

Hériter et transmettre 

LES NUITS SANS SOMMEIL:

C’est peut-être juste un faux espoir. Peut-être que quelqu’un a trouvé son cellulaire ou, comme l’a dit Jérôme, volé. Mais peut-être aussi qu’elle a eu un instant de lucidité. Peut être qu’elle va m’appeler. Mes jointures blanchissent à force de serrer mon téléphone dans mon poing. Si seulement on peut la retrouver si vite… Je l’appelle et tombe directement sur sa boite vocale, toujours pleine. D’un bond, je sors du lit malgré l’aurore. Je défais nos valises de vacances pour tuer les trois heures et demie avant d’aller travailler. Chaque fois que je prends un pull de Clara, je le note mentalement, pour essayer de découvrir ce qu’elle portait à sa disparition. Dans le tiroir où elle range ses sous-vêtements, son carnet me fait de l’œil. Je le pose devant moi sur la table de chevet. La tranche noire du livre reflète la lumière blafarde qui entre par la fenêtre. Jamais encore je n’ai ouvert son intimité sur papier. Cette impression que tout ce que je pourrais y trouver ne ferait que me blesser. Comme si entrer dans la tête de Clara était trop dangereux pour même y penser. Aux autres disparitions, je remettais le carnet à Jérôme pour qu’il y cherche des indices. Moi, je m’en gardais loin. Mais Jérôme m’en veut trop d’être avec elle. J’ai peur. Peur de tout ce qu’il sait et que moi j’ignore. Je fais tourner le calepin dans mes mains, hésite, le remets sur la table. Les valises maintenant vides, je sais ce que Clara portait: son jean marine un peu trop grand pour elle, usé aux genoux, sa camisole en soie noire que je lui ai donnée pour Noël et ma veste de laine islandaise dénichée dans une friperie par elle. Je texte Jérôme pour le lui dire, au cas où ces informations pourraient lui être utiles. Je continue mon ménage à grands coups de nettoyant bio à odeur de sapin, le parfum de savon préféré de Clara. Ça lui prend une heure pour choisir quelle fragrance doit avoir le détergent. Tout ça pour qu’au final, ce soit moi qui lave les planchers. Mon cadran annonce l’heure de me préparer à aller au bureau. Je me fais couler un expresso double bien tassé et attrape un sudoku que je termine avant même que le grillepain expulse les deux tranches. Première journée depuis les vacances. Les collègues qui me demanderont comment c’était. Ma mine qui me trahira. Mes cernes. Leurs regards déroutés, un peu moqueurs, quasi méprisants. « Qu’est-ce que tu fais, aussi, avec elle? » J’abandonne ma vaisselle dans l’évier et file prendre ma mallette dans la chambre. Le carnet sur la commode me nargue. Je l’enfonce dans mon sac.

Une fois la porte verrouillée, je scrute la rue, cherche des traces de pas, mais la tempête a balayé les trottoirs de vagues de neige fraiche. Avant de me rendre au boulot, je passe devant le commissariat. Justement, Jérôme sort de sa voiture, déjà vêtu de son manteau de fonction. Chaque fois que je le vois, sa large carrure m’impressionne.
– Salut, Jérôme!
– Hey, Romain, comment ça va?
À son ton, il s’attendait à ma visite matinale.
– Comme on peut. Des nouvelles?
– Non, pas vraiment. Ils ont rien retrouvé à part le cellulaire, ouvert en deux. La personne qui l’a allumé a dû le lancer ou l’échapper. Je vais rappeler Québec tantôt pour avoir un rapport complet. Pis toi?
– À part ce que je t’ai dit par texto, non, rien de nouveau.
Jérôme s’allume une cigarette avec un briquet au butane, m’en tend une. Il ajoute :
« C’est mon dernier paquet avant le petit, j’ai promis à ma blonde. »
– C’est vrai? Tu vas être père? Félicitations!
Gêné, Jérôme me sourit. Je tente de lui serrer la main franchement, mais je n’arrive
pas à transmettre d’émotion dans ma poigne.
– Elle va revenir, Romain. Sourire triste. Deux gars, dans un stationnement, qui fixent leurs bottes.
– Tu rentres boire un café?
Nous terminons nos cigarettes en silence. À l’intérieur, deux policiers et une policière sont déjà assis à leur poste. À cette heure-ci, le combat des crimes se fait au ralenti. Nous attrapons deux cafés filtres à la machine du coin-cuisine et allons nous assoir dans le bureau de Jérôme. Après quelques gorgées, je me lance.
— C’est pour quand le bébé?
— Dans deux mois à peu près, mi-mars. Ça va être une fille, ajoute-t-il alors que son sourire fait se creuser de fines pattes d’oie.
— Vous avez un nom en tête?
Jérôme laisse échapper un rire en ajustant le col de sa chemise.
— Qu’est-ce qu’il y a?
— Rien, rien.
— Allez! On est pas à nos premières confidences.
— Ma blonde voulait qu’elle s’appelle Clara. Tu comprends ce que j’en pense. On a
négocié pour Lara. Je ris aussi, de bon cœur cette fois. Elle est partout, une vraie sorcière. Comme Émile le dit, elle ensorcèle avec ses yeux bleus et ses histoires sans queue ni tête. Il faut que je les appelle, d’ailleurs, avant qu’eux ne rappellent. Dans mes poches, mon téléphone vibre : une alerte pour une réunion. En me levant, je sens la forme rectangulaire du cahier dans mon cartable.
– Jérôme, j’ai trouvé le carnet de Clara de cette année. Tu penses qu’il pourrait t’être
utile?
– Oui, évidemment. Tu l’as avec toi?
– Non, il est à l’appartement. Mais dis-moi, tu trouvais quoi, dans les autres?
– Bah, des pensées, des citations, quelques dessins aussi. Elle a un bon trait en tout cas, mais pour ce qui est de sa calligraphie, c’est autre chose. C’est pas facile à lire. Il se cale un peu plus dans sa chaise, me scrute. Il attend que je lui dise la vraie raison de mes questions.
– Elle parle… elle parle de moi?
– Ben tiens! Quelle fille ne parle pas de son chum dans son journal?
– Tu crois que je devrais lire celui de cette année?
– Hum, ça dépend. Tu pourrais peut-être voir un indice que je ne verrais pas. D’un autre côté, je pense pas que j’aimerais que ma blonde lise mes pensées comme ça. Pis je pense pas que j’aimerais savoir ce que ma blonde confie à son journal. Mais la tienne, c’est différent. Peut-être que ça te ferait du bien. Que ça t’enlèverait tes…
– Lunettes roses, ouais, je sais, tu me l’as déjà dit, ça.

Un courant d’air se faufile jusqu’à ma cheville et s’y enroule comme un serpent vicieux. Il glisse le long de ma jambe et entre sous ma robe de chambre. À la cuisine, je vais chercher un peu de chaleur dans le réconfort d’une tasse de café. Par la porte entrouverte de la chambre, j’observe le torse de Romain se soulever à intervalles réguliers. Je retourne au salon, m’appuie à la fenêtre. Le chalet craque sous l’assaut des bourrasques. Dehors, la poudrerie balaie la grange, forme couleur rouille qui détonne dans la tempête. Je la peindrai en rentrant à Montréal. Hypnotisée par la tourmente, je la sens me saisir par les épaules. La morsure du serpent.

— Tu dors pas?
Sursaut. Un baiser sur ma nuque. Un homme m’enlace. Mes jambes flageolent. Romain. Je ne l’ai pas reconnu! La nausée. Je m’éclipse aux toilettes. J’allume la douche pour camoufler mes vomissements, pour ne pas l’inquiéter. Le craquement des planches de bois se rapproche de la salle de bain. J’ai juste le temps de me brosser les dents que la porte s’ouvre. Il se déshabille pour me rejoindre sous le jet, colle son torse à mon dos et m’englobe de ses bras. Ma colonne s’affaisse, mes os se fondent les uns dans les autres. Ses lèvres viennent téter le lobe de mon oreille, sa langue lape les gouttes qui s’agglutinent au creux de ma clavicule. Sa langueur me détruit. Mes ongles lacèrent sa peau, je veux lui faire mal comme il me fait du bien. Il me pénètre et irradie en moi. Un cri surprend ma gorge. Excité, il caresse mon corps, le dévore au complet. Je jouis avec lui. Romain sort de la douche en sifflotant après avoir coupé l’eau. Je reste les deux pieds dans le bain. Le maudit courant d’air recommence à onduler comme un serpent. J’essore mes cheveux, les tire dans tous les sens pour sentir quelque chose. La voix de Romain me parvient à travers la porte, par-dessus le son du fouet dans le cul de poule qui prépare les crêpes.
— T’as raison, ma chérie, on devrait acheter un chalet ici plutôt qu’un condo à Montréal. Mais faudrait en prendre un avec plus de chambres. Je sors de la salle de bain, encore mouillée et nue. Trois enfants se ruent entre nous deux pour réclamer de la crème fouettée. Romain sourit en ébouriffant leurs cheveux. Il ne sera jamais heureux sans eux. Du four s’échappe une colonne de feu. Il faut que je le laisse et, pour ça, il faut que je parte. Cette nuit.

L’ascenseur s’ouvre sur les cloisons à bureau d’un treizième étage anormalement tranquille en ce lundi matin. À mon poste, le voyant lumineux de la boite vocale clignote. Sans perdre une seconde, je cale le téléphone entre mon oreille et mon épaule tandis que j’allume mon ordinateur. La lumière bleutée de l’écran baigne mon espace et je m’assieds sur la chaise à roulette. D’une main distraite, je feuillète les dossiers qui m’ont été amenés en écoutant les messages tous aussi impertinents (ils ne parlent pas de Clara) les uns que les autres. Le travail s’empile devant moi, les courriels rentrent à toute vitesse. Je ferme les yeux, passe la main dans mes cheveux, de la nuque vers le haut, essayant de reproduire le mouvement que Clara fait pour me calmer.
— Romain?
Je sursaute. Les lunettes bleu ciel de Martha, la secrétaire de la direction, dépassent tout juste du paravent.
— Je m’excuse, je voulais pas te faire sursauter. Toute la direction est en réunion, tu viens?
— Bien sûr, désolé, ça m’était sorti de la tête en voyant 525 nouveaux messages apparaître dans ma boite courriel. C’est commencé depuis longtemps?
— Pas encore, tu arrives juste à temps.
Je me lève, attrape mon veston.
— Tu as eu de belles vacances, Martha?
Je la fais parler pour éviter qu’elle ne me pose des questions. Devant la salle, elle me laisse passer.
— SURPRISE!
Mes collègues, avec des ballons, un gâteau, des sourires. Sur un des ballons, le chiffre dix. J’avais oublié. Aujourd’hui, cela fait dix ans que j’ai été engagé comme actuaire dans la direction. Je serre les mains qu’on me tend, distribue les accolades. Un instant, la douleur s’oublie. Elle est là, pas très loin, cachée sous mon sternum, mais elle se tait.

L’INCONSCIENCE:

Clara se tient devant le fiord, pieds nus dans le sable humide et grisâtre de Tadoussac. Tenant son pashmina serré contre ses épaules, ma sauterelle appelle les baleines. Je dépose sur la plage déserte le panier à piquenique préparé par Clara. Elle en tire une nappe à carreaux, une bouteille de vin, des coupes en plastique, deux sandwichs, un bol de cerises, deux pêches et une barre de chocolat.
— Tadam! s’exclame-t-elle en désignant de la main notre festin étalé sur la nappe.
— Merci d’avoir préparé tout ça.
— C’est pas de la haute gastronomie, mais ça fera. Tu veux un sandwich aux cretons ou au beurre de peanuts et confiture?
Je prends celui aux cretons. Clara, trop occupée à fixer le fleuve en quête de baleines, manque de verser le vin à côté de la coupe. Je lui attrape la bouteille des mains et c’est à peine si elle s’en aperçoit. Je porte un toast :
— À tes premières baleines!
— J’en ai pas encore vues…
— Ça viendra, ne t’inquiète pas.
Au moment où elle porte la coupe à ses lèvres, un souffle nous surprend. Clara bondit sur ses pieds et sautille en pointant le dos brillant du petit rorqual à l’horizon. Le vin éclabousse le sable de petites perles carmin.
— Romain! Regarde!
Ses yeux luisent de bonheur. Lorsque la baleine disparait, Clara enlève son châle et me prend la main.
— Viens! On va nager avec la baleine.
— Attends, c’est beaucoup trop froid et elle est vraiment trop loin!
— Romain, arrête d’être sérieux, je sais bien que je nagerai pas avec elle! C’est juste un jeu.

L’ENVIE DE FUIR:

La lumière du matin se déverse dans la cuisine, le soleil coule sur le comptoir, change la mélamine en marbre. Les rayons serpentent parmi les branches du lierre suspendu au plafond, pleuvent sur l’ilot central et rutilent sur le corps de la superbe machine expresso que je nous ai offerte pour notre colocation officielle. Clara et moi habitons ensemble depuis un mois, dans un appartement que nous avons choisi, ensemble. Même si elle squattait déjà mon ancien appartement depuis trois mois, l’aspect officiel de notre vie commune rend les choses plus sérieuses. Nos noms figurent côte à côte sur un document légal. Je lance une baladodiffusion sur la Révolution française et sifflote la mélodie du générique. Les échalotes blanchissent et répandent un parfum réconfortant de petit-déj. Le chant des mésanges entre par la porte-fenêtre du balcon ouverte et, si j’oublie le camion à ordures qui fait sa tournée du samedi matin, je pourrais me croire à la campagne. En moins de deux, je commence à fouetter une omelette. Un grognement me parvient de la chambre. Deux cafés coulent maintenant, question qu’ils soient prêts au moment où l’amoureuse ensommeillée franchira le seuil de la cuisine. La porte grince et je tends une tasse fumante à Clara qui se frotte les paupières encore collées. Même si elle n’est vêtue que d’une petite culotte garçonne rose à pois, la sueur perle sur son front.
— Bon matin, la sauterelle!
Elle grommèle :
— Comment tu fais pour être aussi en forme le matin?
— Je trouve que c’est le plus beau moment de la journée. On lit le journal, on mange bien, on paresse. Et puis regarde cette lumière, cet éclairage! C’est magnifique. Elle boit une gorgée en fronçant les sourcils.
— T’es dingue un peu.
Je l’embrasse sur le front.
— Ça sent bon, murmure-t-elle en se blottissant contre moi.
— C’est presque prêt.
Elle se glisse sur un des tabourets de l’ilot, autre détail que j’adore de notre appartement. Dire qu’il y a à peine sept mois, je cherchais à acheter un condo moderne, sans âme, pour ma personne célibataire, déçu des rencontres vaines. Le téléphone interrompt ma rêverie.
— Tu peux répondre, chérie?
Devant le téléphone, Clara fixe l’afficheur, puis décroche et raccroche en un même mouvement. Elle retourne s’assoir.
— C’était qui?
— Une croisière pour les Bahamas.
L’omelette aux épinards a suffisamment doré, il ne me reste qu’à ajouter la touche finale : quelques feuilles du basilic en pot qu’Émile et Carole nous ont offert en cadeau de crémaillère. Je pose les deux assiettes devant nous, porte un toast à notre matin de congé ensemble, quand le téléphone sonne à nouveau. Je me lève et réponds.
— Bonjour, est-ce que je pourrais parler à Clara, s’il vous plait?
Je viens pour lui tendre le téléphone, mais elle s’est éclipsée.
Je l’appelle, sans recevoir de réponse. Je me dirige vers le salon, jette un œil au passage dans la salle de bain. Toujours pas de trace.
Dans son atelier de peintre, Clara enfile sa chemise-tunique qu’elle utilise quand elle peint et ses sandales.
— Je peux savoir où tu vas ?
Elle fige son geste, dos à moi. Une voix aigüe s’échappe du téléphone sans fil :
« Clara, laisse-moi te parler ».
Sans bouger, Clara crie :
— Je suis pas prête! Arrête d’appeler! Romain, raccroche!
— Clara…
— J’ai dit raccroche!
Je bafouille un « je suis désolé » avant de couper la communication.

ENCORE UN RÉVEIL:

Je n’ai pas dû dormir longtemps, parce que mon ventre n’a pas grossi. Pourquoi estce encore moi, Clara, qui me réveille dans mon corps? Je ne comprends pas, il me semble que les évènements ont été assez traumatisants pour me propulser hors de moi. Pour une fois que ce serait utile. J’essaie de bouger et me bute contre des attaches aux poignets et aux chevilles. Cette fois, on ne me détachera pas de sitôt. Même mon torse est écrasé par une sangle. Le désert dans ma gorge m’empêche d’appeler une infirmière pour m’aider. Contre le mur, la sonnette reste hors de portée. J’ai tellement soif que ça me fait mal. Les néons m’attaquent. Mon cerveau enfle, se cogne contre ma boite crânienne et des souris rongent mes nerfs optiques. Sur mes tympans, mon cœur fait du trampoline. La salive afflue et je réussis à crier juste avant de vomir sur moi. Je n’ai plus envie de vivre. Dans les cours de premiers soins, on apprend qu’on peut mourir étouffé par sa propre langue. J’essaie de faire de la contorsion buccale, sans succès. Tout ce que je parviens à faire, c’est de chatouiller encore plus ma luette et d’être malade à nouveau. Le bruit a dû alerter le département, car quelqu’un joue avec le verrou. Un employé orné d’un uniforme aux motifs de Winnie l’Ourson apparait. Il plisse le nez et crie au corridor qu’on vienne l’aider. Une autre employée habillée en mauve vient le rejoindre et les deux entreprennent de me nettoyer.
— Comment ça va? me demande Winnie.
Sans attendre ma réponse, la femme en mauve constate :
— Va falloir la détacher si on veut la changer.
On me libère la main droite et le torse pour pouvoir glisser ma jaquette hors de mon bras. Je déplie les doigts, bouge mon épaule. L’infirmière me taponne le corps d’une débarbouillette tiède pour rincer la peau. Mes mamelons nus se durcissent sous les courants
d’air. J’articule péniblement :
— Est-ce que je peux le faire moi-même?
La mauve me répond :
— On était même pas censés avoir le droit de te détacher, mais on était quand même pas pour te laisser mariner, hein. Fait que non, je suis désolée, c’est moi qui te lave. Je ferme les yeux et essaie d’arrêter les battements de mon cœur. Le salaud se fout de mes ordres. Cœur. C’est là que je réalise l’absence des capteurs sur mon ventre. Un spasme me parcourt le corps. Winnie et la mauve bondissent loin de la civière.
— Dis-le-nous, si tu vomis! crie Winnie.
— C’est pas ça. Est-ce que le bébé est mort?
Winnie et la mauve se consultent.
— Quel bébé? répond la mauve.
— J’étais enceinte.
Winnie se gratte la tête et la mauve cherche un indice au plafond.
— On était pas au courant, avoue Winnie.
— J’ai dormi combien de temps?
Pas de réponse. Ils me nettoient le côté gauche sans plus de délicatesse malgré ma fracture. Je grimace pour la forme, mais ça ne semble pas les embêter. Quand ils viennent
pour me rattacher, je dis :
— Faut que j’aille aux toilettes.
— Désolée, on a pas le droit de te détacher.
Elle tire une bassine de sous le lit. Humiliation.
— Come on, je veux juste pisser.
— Fallait pas être violente et essayer de te sauver, répond la mauve.
J’ai beau supplier, rien à faire. Les deux me laissent avec l’urinoir sous les fesses et la promesse de revenir d’ici quinze minutes, verre d’eau et souper en prime contre un « beau pipi ».
Et mon cœur, ce stupide organe, persiste à battre.

Conclusion:

L’hypothèse principale de cet essai était que les personnages de Léa et Marie-Sissi de La lune dans un HLM et de Toulouse dans Un léger désir de rouge souhaitaient refuser la maternité, mais n’y parvenaient pas. En dressant les profils sémantiques des personnages, en étudiant leur discours et en observant les pressions sociales que les personnages vivent, j’ai tenté de voir si elles choisissaient réellement leur sort ou si elles le subissaient.

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Table des matières

Introduction 
Méthodologie
Présentation du corpus
La lune dans un HL
Un léger désir de rouge
Chapitre 1 : Hériter et transmettre 
La mère
Le père
La grand-mère
L’absence de modèle familial
Chapitre 2 : Dire « je ne veux pas »
Chapitre 3 : Faire corps avec son désir 
Conclusion

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