Hauteur et densité de la végétation du sous-bois

Face au rythme auquel disparaissent les habitats naturels sous l’effet des pressions anthropiques, un des principaux enjeux de la biodiversité est celui de la conservation. La conservation de la biodiversité malgache et de l’environnement constitue une priorité à l’échelle locale, nationale et internationale (Ganzhorn et al., 1997 ; 2001 ; Meyers et al., 2000 ; Mittermeier et al., 2005). En effet classée parmi les huit premiers pays de biodiversité de la planète, la Grande Ile constitue l’un des endroits au monde où l’exceptionnel taux d’espèces endémiques se conjugue avec une importante perte d’habitats originels (Meyers et al., 2000). Or la destruction des habitats naturels est à l’origine de la perte massive de la biodiversité, en particulier pour les espèces confinées aux écosystèmes forestiers et celles qui présentent une spécificité écologiques en terme de biotope (Allnutt et al., 2008). D’après Green et Sussman (1990), la déforestation atteignait 110.000 ha par an entre 1950 et 1985 et seulement, 34% soit 3,8 millions d’hectares des forêts humides de Madagascar, estimées à l’origine à 11,2 millions d’hectares, subsistaient en 1985. Si ce rythme continue, il ne resterait que quelques îlots de forêts sur les pentes inaccessibles d’ici l’an 2020 (Glaw & Vences, 1994).

Actuellement, la connaissance et la compréhension de la biologie et de l’écologie, surtout la préférence en habitat et les exigences en termes de biotopes de la majorité des espèces restent lacunaires. Pourtant, les informations sur l’histoire naturelle sont primordiales pour la conception et la mise en œuvre d’une stratégie de gestion et de conservation durable (Kremen et al., 1999). En effet, Madagascar héberge 80 espèces de caméléons réparties dans trois genres endémiques : Brookesia, Calumma et Furcifer. Ces caméléons malgaches sont essentiellement confinés aux écosystèmes forestiers humides de l’Est et dans les forêts sèches caducifoliées de la partie occidentale (Raselimanana & Rakotomalala, 2003). Toutefois, les forêts pluviales des Hautes Terres du centre en abritent quelques espèces. Certaines  d’entre elles y sont même endémiques comme Calumma hilleniusi dans le Massif de l’Ankaratra.

METHODOLOGIE

Présentation de l’espèce 

Calumma hilleniusi était considérée autrefois comme étant une sous-espèce de Calumma brevicorne (Brygoo, 1978). Elle s’en différencie par la couleur et par la taille (Pollak & Pietschmann, 2002). En effet la longueur museau-cloaque pour le mâle ne dépasse pas 15,1 cm et 14,4 cm pour la femelle. La tête se caractérise par la présence de lobes occipitaux qui sont petits et séparés au niveau de l’occiput par une encoche. Ces lobes occipitaux portent de grandes écailles. La crête latérale, se prolongeant par la crête orbitaire, est bien marquée. La crête temporale est nette. En arrière, au niveau de la séparation des deux lobes occipitaux, le crâne se termine par une partie tronquée qui s’oppose à la pointe. En avant, l’appendice rostral est souvent de couleur rouge et est particulièrement évident chez les mâles (Annexe 6). La crête gulaire est réduite et ne porte que six cônes agrandis, les écailles temporales sont petites. Sur le corps existe une crête dorsale qui est composée de nombreuses écailles coniques, larges, espacées et s’étendant au moins du cou à la moitié de la longueur de la queue. Il n’y a pas de crête ventrale.

La coloration varie du gris brunâtre et vert moussu à un blanc cassé avec des bandes latérales claires, et peut aussi afficher des teintes plus claires telles que le bleu, le rouge, et le jaune, en particulier chez les mâles. La femelle est plus terne. Concernant la reproduction, les informations disponibles sont issues des données des élevages en captivité. Les femelles pondent six à huit œufs et la durée de l’incubation varie entre trois à 12 mois (Pollak & Pietschmann, 2002). L’activité sexuelle en captivité prend apparemment place à chaque fois qu’un mâle et une femelle sont mis ensemble dans un terrarium. Le mâle prend un accoutrement d’amour bien défini. Le casque prend une coloration vive, rouge et bleu, alors que le reste du corps est d’un mélange de vert et de jaune. Une interruption instantanée de la parade nuptiale effectuée par le mâle peut arriver en cas d’un refus d’accouplement de la part de la femelle. Dans le cas contraire, le mâle peut approcher la femelle et l’accouplement a lieu. Après 40 jours, la femelle pond entre six à huit œufs qu’elle dépose dans un nid venant d’être creusé dans la terre. Des femelles collectées dans la nature entre les mois de janvier et février portaient 10 œufs (Vences et al., 2002). Cela suppose que la période de reproduction s’étale entre deux mois pendant la saison de pluie.

Calumma hilleniusi est une espèce solitaire. Elle est arboricole, forestière et fréquente surtout les sous bois (broussailles), les lianes et les arbres. Elle se nourrit de criquets et des papillons de nuit (Handle & Heincke, 1996). Son aire de répartition comprend la forêt humide de haute altitude entre 1550 m et 2550 m (Raxworthy & Nussbaum, 1996). Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer l’identité des populations en dehors du massif de l’Ankaratra afin de pouvoir délimiter l’aire de distribution exacte de cette espèce connue comme endémique dans le massif (Vences et al., 2002).

Calumma hilleniusi est classée dans l’Annexe II de la CITES. La législation nationale malgache classe cette espèce dans la Catégorie I, Classe II. Donc, elle peut être exportée. Toutefois, l’exportation est suspendue depuis 1995, à cause du manque d’information permettant de déterminer si l’espèce pourrait supporter ou non des collectes.

Elle est classée « En Danger » selon la Liste Rouge de L’UICN à cause de la restriction de sa zone d’occurrence, au déclin continu de son habitat et à la fragmentation de sa population (IUCN, 2012).

Présentation du milieu d’étude

Période d’étude 

L’étude s’est effectuée en trois périodes. La première s’est déroulée au début de la saison de pluie du 21 au 31 octobre 2009. La seconde visite s’est passée en pleine période de pluie du neuf au 27 janvier 2010. Enfin, la dernière descente s’est effectuée en hiver, du 18 au 30 mai 2010. Ceci est dans le but d’étudier la variation saisonnière des paramètres biologiques et écologiques de Calumma hilleniusi.

Choix du site
Comme le Massif de l’Ankaratra s’avère être l’endroit où on a pu trouver Calumma hilleniusi pour la première fois, il a été choisi pour mener la présente étude. Par ailleurs, ce massif figure parmi les sites prioritaires pour la conservation de la biodiversité. Il présente une importante diversité biologique et un magnifique et hétérogène paysage écologique caractérisé par des montagnes, des cascades et de nombreux cours d’eau qui y prennent naissance. De plus, le massif de l’Ankaratra est un site historique et a une valeur sociale importante pour les indigènes. Il constitue aussi un lieu de récréation pour les touristes grâce à sa richesse biologique et à la présence des lieux à vue panoramique.

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Table des matières

INTRODUCTION
METHODOLOGIE
1.1. Présentation de l’espèce
1.2. Présentation du milieu d’étude
1.2.1. Période d’étude
1.2.2. Choix du site
1.2.3. Site d’étude
1.3. Analyse de la structure de la population
1.3.1. Classes d’âge
1.3.2. Sex-ratio
1.3.3. Estimation de la densité
1.4. Préférence écologique
1.4.1. Hauteur du perchoir
1.4.2. Type de perchoir
1.4.3. Etat du perchoir
1.4.4. Diamètre du perchoir
1.4.5. Position sur le perchoir
1.4.6. Type de plantes
1.4.7. Type d’habitat et caractéristiques
1.5. Traitement et analyse des données
1.5.1. Analyse de la Variance (ANOVA)
1.5.2. Régression linéaire : coefficient de Pearson
1.5.3. Test du Khi-deux
1.5.4. Test U de Mann Whitney
1.5.5. Régression logistique
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. Structure de la population
1.1. Classe d’âge
1.2. Sex-ratio
1.3. Densité
II. PREFERENCE ECOLOGIQUE
2.1. Hauteur du perchoir
2.2. Type de perchoir
2.3. Etat du perchoir
2.4. Diamètre du perchoir
2.5. Position du corps
2.6. Type de plantes
III. TYPE D’HABITAT PREFERE
3.1. Tapis herbacé
3.2. Canopée
3.3. Hauteur et densité de la végétation du sous-bois
DISCUSSIONS
I. Structure de la population
II. Distribution verticale
III. Préférence d’habitat
IV. Conservation et gestion de l’espèce
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
BIBILOGRAPHIE
ANNEXES

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